- Orgyia antiqua
-
L'étoilée Chenille d'Orgyia antiqua Classification Règne Animalia Embranchement Arthropoda Sous-embr. Hexapoda Classe Insecta Sous-classe Pterygota Infra-classe Neoptera Ordre Lepidoptera Super-famille Noctuoidea Famille Lymantriidae Genre Orgyia Nom binominal Orgyia antiqua
(Linnaeus, 1758)Synonymes - Orgyia recens; Orgyia ericae
D'autres documents multimédia
sont disponibles sur CommonsOrgyia antiqua est un papillon de nuit, européen qui appartient à une famille (Lymantriidae) plutôt tropicale mais qui compte certaines espèces en zone tempérée, dont les chenilles sont caractérisées par d'abondants poils, éventuellement urticants ou provoquant des démangeaisons quand on touche ou agresse les chenilles.
Bien que protégé de nombreux prédateurs par ses soies et bien qu'autrefois commun et inhabituellement ubiquiste (il peut vivre dans des environnements variés, mais aussi se nourrir de plantes très différentes), pour des raisons encore mal comprises, il est devenu rare.
Sommaire
Répartition géographique
Autrefois présent partout en France et dans presque toute l'Europe. Il est en forte régression bien que ses chenilles puissent être observées en nombre important là on les voit encore.
Peut être en raison de leur toxicité pour les oiseaux et/ou du caractère urticant de leurs soies, elles se cachent moins que celles d'autres espèces.
On peut donc facilement les observer sur les murs, les trottoirs, les chemins ou les routes quand elles sont encore présentes.
Description
Cette espèce est caractérisée par un fort dimorphisme sexuel (Waring et al., 2003) ;
- le mâle a les ailes brun-rouge à brun-orangé (25 à 30 mm d'envergure), avec deux dessins évoquant des yeux. Sa tête porte deux grosses antennes plumeuses. Comme chez d'autres espèces où le mâle doit détecter la femelle de loin et à sa seule odeur, il vole en faisant des zigzags, souvent en hauteur, à la recherche de femelles, de jour et de nuit.
- la femelle de couleur gris-blanchâtre est brachyptère et caractérisée par un abdomen inhabituellement gros et arrondi. Une fois sortie de son cocon, elle se déplace peu, se contentant d'émettre des hormones attirant les mâles.
- la chenille atteint 30 à 40 mm.
Description de la chenille (dite Chenille de l'étoilée)
Cette chenille est réputée compter parmi les plus belles et originales de toutes les chenilles européennes ; son corps est gris foncé avec des verrues rougeâtres garnies de longues touffes de soies groupées d'un blanc grisâtre ou jaunâtre (parfois brunes). Sa longueur maximum est d'environ 35 mm (40 mm ?). Au Royaume-Uni, les chenilles peuvent être observées de mai à début septembre[1]. Sa couleur évolue selon sa taille[2].
Une brosse dorsale constituée de poils brun jaune ou ocre clair est placée sur chacun des quatre segments abdominaux.
Le prothorax est pourvu d'une paire de longs pinceaux noirs qui sont dirigés vers l'avant; un pinceau semblable sur le huitième segment est dirigé vers l'arrière. Deux petits pinceaux latéraux, noirs, se trouvent sur le deuxième segment abdominal.
Ligne longitudinale blanche discontinue au niveau des stigmates sur les flancs.
La tête est d'un noir luisant.
Dans certaines positions, son attitude peut évoquer celle d'un scorpion ; deux pinceaux de poils noirs et fins recourbés devant la tête pouvant grossièrement prendre la forme des pinces de ce dernier, alors que l'arrière du corps se recourbe présentant une touffe de poils irritants à un éventuel attaquant. D'après Wagner (2005), la chenille dispose de cellules productrices de toxines, qui servent à enduire l'extrémité de certaines soies que la chenille peut alors présenter à ses adversaires.Les soies de cette chenille sont urticantes ou du moins très irritantes. Son corps est en outre protégé par des glandes sécrétant des toxines.
Cette chenille aurait comme une sœur, elle est verte avec des "poils" jaune et quatre regroupement de "poils" formant des touffes beiges. Des tâches noires sont visibles entre ses touffes. Elle possède un dard rouge. Pour voir cette dernière, dirigez vous sur "linternaute.com" et rechercher "chenille punk" dans la catégorie photo.
Biotopes
C'est une espèce qui se contente d'habitats variés, mais qui semble apprécier la présence d'une strate buissonnante : haies, bois, parcs et jardins, marais, tourbières, landes, voire exceptionnellement aux pieds d'arbres isolés en environnement urbain. (Waring et al., 2003).
Plantes nourricières
Les adultes ne mangent pas. Les chenilles se nourrissent de nombreuses plantes, dont des feuilles d'arbres et arbustes à feuillage caduc, dont les feuilles de bouleau (Betula), de Rosaceae telles qu'aubépines (Crataegus), Prunus, Rubus... mais aussi de chênes (Quercus), saules (Salix), tamaris (Tamarix) aussi bien que d'aiguilles de pin ou d'agrumes (Citrus), ainsi que de plantes de la strate herbacée dont par exemple airelles (Vaccinium, poivre d'eau, chardons..). Elle était autrefois réputée préférer le rosier. Peut-être sa régression est elle pour partie due au développement de l'usage de pesticides (insecticides) dans les jardins et en particulier sur les rosiers[3]. (Porter, 1997; Wagner, 2005)
Cycle biologique
En Europe septentrionale : la ponte a lieu en juillet-août. Il n'y a qu'une seule génération par an L'éclosion n'a lieu qu'au printemps de l'année suivante, le développement larvaire n'étant achevé qu'en juillet. L'adulte (imago) émerge de sa chrysalide en juillet-août.
On peut trouver les cocons sur les branches, dans les anfractuosités de l'écorce.
Les imagos femelles sont aptères. Elles sécrètent de puissantes phéromones qui attirent les mâles qui peuvent les capter grâce à de larges antennes pectinées.Les adultes ne se nourrissent pas. Leur vie est courte est uniquement consacrée à la reproduction de l'espèce.
(Au Royaume-Uni on considère que son cycle annuel est retardé d'un mois dans le nord (Waring et al. 2003)).
Problèmes
L'espèce qui serait originaire de l'Europe a gagné l'Amérique du Nord et tout le paléarctique où elle est localement considérée comme gênante (source de démangeaisons)
Statut, menaces
Ces mêmes mâles sont occasionnellement attirés par certaines lumières (phénomène dit de pollution lumineuse) et sont actifs pendant la journée ou la nuit. Males occasionally come to light (Waring et al., 2003).
Au Nouveau Brunswick, Canada on a noté que les mâles adultes de cette espèce sont attirés par les pièges à phéromones posés dans les forêts commerciales pour attirer un autre papillon de la même famille (Orgyia leucostigma ou « White-marked Tussock Moth ») [4]
La chenille est considérée comme une plaie mineure (« minor forest pest ») en Amérique du Nord (Carter, 2004), et peut poser problème dans certaines villes du Royaume-Uni (Porter, 1997).
Voir aussi
Espèce proche ou morphologiquement proches :
- Orgyia leucostigma intermedia (Amérique du Nord)
- Elkneria pudibonda (Orgye pudibonde)
- Orgya recens (Soucieuse)
- Calliteara fascelina, ou Dicallomera fascelina (Bombyx porte-brosses)
Galerie d'images
-
Femelle (toujours aptère), ici (phénomène rarement observé) en train d'appeler le mâle en émettant des phéromones
-
La femelle dépose ses œufs sur les restes de son cocon
Articles connexes
Liens externes
Bibliographie
- Guide des chenilles d'Europe D.J. Carter B. Hargreaves Delachaux & Niestlé edit.1988
- Encyclopédie illustrée des Insectes V.J. Stanek Edit: Gründ 1977
Notes et références
- (Waring et al., 2003)
- Résumé de l'article) Sandre S.-L., Tammaru T. & Mand T. (2007) "Size-dependent colouration in larvae of Orgyia antiqua (Lepidoptera: Lymantriidae): A trade-off between warning effect and detectability?", European Journal of Entomology, jrg. 104, nr. 4, pp. 745-752. (
- 1851, voir page 471 « Mémoires de la Société des sciences de l'agriculture et des arts de Lille »,
- Carter, 2004
- (en) Carter, Nelson E. 2004. Status of forest pests in New Brunswick in 2003. Department of Natural Resources, Fredericton, New Brunswick, pp. 7–8. (Voir)
- (en) Liste rouge IUCN 2007 (vu le 1er janvier 2008).
- (en) Porter, Jim. 1997. The Colour Identification Guide to Caterpillars of the British Isles. Viking, London, p. 80.
- (en) Wagner, D.M. 2005. Caterpillars of eastern North America. Princeton University Press.
- (en) Waring, Paul, Martin Townsend and Richard Lewington. 2003. Field Guide to the Moths of Great Britain and Ireland. British Wildlife Publishing, Hook, UK, p. 208.
Catégorie :- Lymantriidé
Wikimedia Foundation. 2010.