- Moshe hadarshan
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Rabbi Moshe HaDarshan (hébreu : רבי משה הדרשן Rabbi Moïse le Prédicateur) est un rabbin et exégète biblique ayant vécu à Narbonne vers le milieu du XIe siècle.
Il est le premier érudit judéo-languedocien dont les écrits soient connus et cités par des autorités rabbiniques ultérieures.Sommaire
Éléments biographiques
D'après un manuscrit en possession de l'Alliance israélite universelle contenant les parties du Sefer Youhassin d'Abraham Zacuto qui ont été omises de l'édition de ce livre par Samuel Shullam[1], Moshe descend d'une famille distinguée de Narbonne ; son arrière-grand-père Avoun, son grand-père Moshe ben Avoun, et son père Jacob ben Moshe ben Avoun ont tous dirigé l'académie talmudique de Narbonne. Lui-même occupera cette position, et elle sera reprise à sa mort par son frère, Levi[2].
Œuvre
Le Yessod
Bien que considéré comme une autorité rabbinique[3], Moshe HaDarshan est surtout connu comme le représentant le plus éminent de l'exégèse midrashique (symbolique) au XIe siècle, avec Tobie ben Eliezer.
Son commentaire sur la Bible, qui n'est plus connu que par les citations que fait Rachi du « Yessod de Rabbi Moshe HaDarshan, » contient des extraits d'œuvres antérieures de aggada (exégèse non-législative de la Bible) ainsi que des explications midrashiques du crû de l'auteur. Ces dernières se démarquent souvent de l'esprit du midrash rabbinique, et leurs conceptions se rapprochent par endroits de la théologie chrétienne. C'est peut-être du fait de ces apports, en trop grand nombre, que le livre n'a pas été préservé. De plus, Abraham Epstein a démontré qu'il ne s'agissait pas d'une œuvre arrangée systématiquement mais, au contraire, d'une simple collection de notes effectuées par l'auteur ; ce serait aussi pour cette raison que le livre est cité sous des noms différents par divers auteurs[4].
Le Midrash Bereshit Rabba Rabbati, connu par les citations qu'en fait Raimond Martin dans son Pugio Fidei, contient de nombreuses aggadot et idées rappelant fortement les enseignements de Moshe HaDarshan. Zunz en a conclu que le livre est en réalité l'œuvre de Moshe HaDarshan[5]. Abraham Epstein pense cependant que le compilateur du Midrash s'est seulement inspiré du Yessod, en particulier de l'interprétation midrashique de la Création[6].
Il semble aussi que le Yessod ait influencé d'autres Midrashim, dont Bemidbar Rabba et le Midrash Tadshe, lequel tente de montrer, par le biais de l'interprétation aggadique-symbolique, les parallèles entre le monde, l'humanité et le Tabernacle[7]. Abraham Epstein en attribue la paternité à Moshe HaDarshan[8].
Moshe HaDarshan a par ailleurs expliqué les expressions obscures de certaines pièces liturgiques[9].
On lui attribue aussi un midrash sur les Dix Commandements et un poème de confession (viddouï).
Postérité
Moshe HaDarshan a eu pour fils Juda HaDarshan, et le dénommé Joseph HaHassid mentionné dans les addenda de Samuel ben Jacob ibn Jam à l’Aroukh de Nathan ben Yehiel[10] est probablement le fils de Juda HaDarshan.
Il a eu pour disciples Nathan ben Yehiel, qui cite souvent ses explications de termes et passages talmudiques, ainsi que, selon le Sefer Youhassin d'Abraham Zacuto et le manuscrit de l'Alliance Israélite Universelle mentionné plus haut, Moïse Anav, Moïse ben Joseph ben Merwan Levi et Abraham ben Isaac (l'auteur du Sefer ha-Eshkol).
Abraham Epstein suppose que Moshe a également eu pour disciple un certain Rabbi Shemaya, dont les explications d'enseignements de Moshe HaDarshan sont citées dans Bereshit Rabba Rabbati et Bemidbar Rabba[11]. Il identifie ce Rabbi Shemaya à Shemaya de Soissons, auteur d'un midrash sur la parashat Terouma[12], dont les conceptions cosmologiques semblent avoir été influencées par celles de Moshe HaDarshan.Notes et références
- Isidore Loeb, Joseph Haccohen et les Chroniqueurs Juifs, in Revue des études juives, vol. xvi., p. 227 Cf.
- Rabbenou Tam, Sefer HaYashar, éd. Vienne, n° 620, p. 74 Cf.
- Rabbenou Tam, loc. cit. ; Abraham ben Isaac, Sefer ha-Eshkol, éd. Auerbach, vol. i. p. 143, Halberstadt, 1865
- Zunz, Gottesdienstliche Vorträge 2de éd., p. 302, note E Cf. Abraham Berliner, Eine Wiederaufgefundene Handschrift, in Monatsschrift fur die Wissenschaft des Judentums, 1884, p. 221 ;
- Zunz, ibid.
- A. Epstein, Bereshit Rabbati, in Magazin für die Wissenschaft des Judenthums, vol. xv. p. 70
- Zunz, loc. cit., p. 292 ; Adolf Jellinek, Beth ha-Midrasch vol. iii., pp. 33 et suivantes
- A. Epstein, Beiträge zur Jüdischen Alterthumskunde, p. 11
- Zunz, Die Ritus des Synagogalen Gottesdienstes Geschichtlich Entwickelt, p. 199 (1859) ; Ziemlich, Das Machsor von Nürnberg, in Magazin für die Wissenschaft des Judenthums, vol. xiii. p. 184
- Cf. S. Buber, in Grätz Jubelschrift, p. 34, s.v. Aram
- A. Epstein, loc. cit., pp. 74 et suivantes
- Cf. Berliner in Monatsschrift für die Wissenschaft des Judenthums, vol. xiii., pp. 224 et seq.
Cet article comprend du texte provenant de la Jewish Encyclopedia de 1901–1906, article « MOSES HA-DARSHAN » par Wilhelm Bacher & Max Schloessinger, une publication tombée dans le domaine public.
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