- Persécutions Mariales
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Les Persécutions Mariales sont menées à l'encontre des réformateurs religieux Protestants et d'autres dissidents pour leurs croyances durant le règne de Marie Ire d'Angleterre. Les excès de cette période sont enregistrés dans le Livre des Martyrs de Foxe. Les Protestants anglais ont développé une haine durable pour cette reine qu'ils ont surnommée "Bloody Mary" ("Marie La Sanglante"), ainsi que pour l’Évêque de Londres Edmund Bonner, pour son implication dans la persécution.
Sommaire
Contexte historique
La Réforme anglaise entraîne la fin du gouvernement ecclésiastique de l’Église catholique romaine en Angleterre, la domination du contrôle royal sur l’Église, la suppression des institutions catholiques telles que les monastères et les chantres, l'interdiction du culte catholique, l'institution de services religieux et d'un clergé protestants. Durant la Réforme en Angleterre, de nombreuses personnes sont impliquées dans une guerre de religion confrontant Catholiques et Protestants.
L’avènement d'Édouard VI, le premier dirigeant protestant d'Angleterre, fait de 1547 une année charnière de l'histoire de la Réforme anglaise, quand le Protestantisme devient une puissance dominante. Édouard meurt en 1553, laissant le trône à Lady Jane Grey qui s'y maintient environ deux petites semaines avant que la demi-sœur d’Édouard, Marie (catholique) ne la dépose et prenne la couronne. Marie régne de 1553 à 1558. Pendant son règne, elle restaure les relations plus qu'endommagées avec Rome et rend l'Angleterre au Catholicisme. De nombreux Protestants s'opposent aux actions de Marie. Beaucoup sont exilés, et près de 300 dissidents sont exécutés sur le bûcher, ce qui lui valut le surnom de “Marie la Sanglante”[1].
Persécution
Des ennuis pour les Protestants
Après l'accession de la Reine Marie au trône en 1553, et le décret sur le catholicisme qui s'ensuivit, les Protestants se retrouvent devant un choix : l'exil, la réconciliation/conversion, ou la punition[2]. Plusieurs de ceux qui restent en Angleterre pour professer et défendre leur foi protestante sont brulés vifs et considérés par leurs partisans comme des martyrs. Pendant le règne de Marie, 284 protestants sont exécutés ; les victimes sont en majorité des hommes (seulement 56 femmes parmi les condamnés). Trente meurent en prison, mais la majorité des 284 personnes sont brûlés vifs[3]. Alors que les “Persécutions mariales” proprement dites commencent avec l'exécution de quatre hommes d’Église[4], issus du protestantisme Édouardien, le tendancieux Livre des Martyrs de John Foxe, qui enregistre les événements, offre un récit des exécutions qui dépasse les objectifs prévus (épuration du haut-clergé). Des commerçants sont aussi brûlés, tout comme les hommes mariés et les femmes, parfois ensemble ; on compte au moins un couple qui a été brûlé vif avec sa fille[4].
Procès judiciaires
Quoique sanglants au bout du compte, les jugements des “hérétiques” protestants sont des affaires judiciaires, rattachées à un protocole légal strict[5]. Au cours de la session qui a rétabli le royaume dans l'"obéissance du pape", le Parlement réévalue les lois sur l'hérésie[4]. A partir du 20 janvier 1555, l'Angleterre mariale peut légalement punir les personnes jugées coupables d'hérésie contre la foi catholique[6].
S'il est déclaré coupable, l'accusé est d'abord excommunié, puis livré aux mains des autorités séculaires pour son exécution[7]. Les textes officiels concernant ces jugements sont limités aux accusations formelles, aux sentences, et ainsi de suite ; aussi les documents auxquels les historiens se réfèrent pour le contexte et les détails sont des textes écrits par les accusés[7]. Dans ces récits, l'unique littérature écrite et distribuée aux sympathisants des protestants dans l'espoir de rallier leur soutien contre les lois religieuses mariales, les auteurs détaillent leurs arrestations et interrogatoires, fournissant ainsi un récit de première main sur le déroulement des faits; c'est à partir de ces documents, conjoints avec les manuscrits de Foxe, que les historiens forgent leur point de vue le plus personnel sur la persécution, mais la nature subjective de ces documents doit être maintenue dans le contexte de leur création[8].
Les Martyrs mariaux
Les quatre premiers martyrs
- John Rogers, preacher, traducteur biblique, lecteur à la cathédrale Saint-Paul de Londres – brûlé à Smithfield, le 4 février 1555[9].
- Lawrence Saunders, prédicateur, recteur de l'église londonienne de All Hallows – brûlé à Coventry, le 8 février 1555[10].
- John Hooper, évêque de Gloucester et de Worcester sous Édouard VI– brûlé à Gloucester, le 9 février 1555[10].
- Rowland Taylor, recteur de Hadleigh dans le Suffolk – brûlé à Aldham Common, le 9 février 1555[10].
Martyrs connus de la Persécution (1555-1558)
Cette liste n'est pas exhaustive
1555
- William Hunter, le 27 mars, Brentwood
- Robert Ferrar, brûlé le 30 mars, Carmarthen
- Rawlins White, brûlé, Cardiff
- George Marsh, brûlé le 24 avril, Chester
- Jokn Schofield, brûlé le 24 avril, Chester
- William Flower, brûlé le 24 avril, Westminster
- John Cardmaker, brûlé le 30 mai, Smithfield
- John Warne, brûlé le 30 mai, Smithfield
- John Simpson, brûlé le 30 mai, Rochford
- John Ardeley, brûlé le 30 mai, Rayleigh
- Dirick Carver de Brighton, brûlé le 6 juin, Lewes
- Thomas Harland de Woodmancote, brûlé le 6 juin, Lewes
- John Oswald de Woodmancote, brûlé le 6 juin, Lewes
- Thomas Avington d'Ardingly, brûlé le 6 juin, Lewes
- Thomas Reed d'Ardingly, brûlé le 6 juin, Lewes
- Thomas Haukes, brûlé le 6 juin, Lewes
- Thomas Watts
- Nicholas Chamberlain, brûlé le 14 juin, Colchester
- Thomas Ormond, brûlé le 15 juin 1555, Manningtree, Buried in St. Micheals & All Angels Marble placed in 1748
- William Bamford, brûlé le 15 juin, Harwich
- Robert Samuel, brûlé le 31 août, Ipswich
- John Newman, brûlé le 31 août, Saffron Walden
- James Abbes Shoemaker, de Stoke by Nayland brûlé à Bury St Edmunds en août 1555
- William Allen, travailleur de Somerton brûlé à Walsingham en septembre 1555
- Robert Glover, brûlé le 20 septembre à Coventry
- Cornelius Bongey (ou Bungey), brûlé le 20 septembre à Coventry
- Nicholas Ridley, brûlé le 16 octobre à l'extérieur du Balliol College, Oxford
- Hugh Latimer, brûlé le 16 octobre à l'extérieur du Balliol College, Oxford
- John Philpot, brûlé
1556
- Agnes Potten, brûlé le 19 février, Ipswich, Cornhill
- Joan Trunchfield, brûlé le 19 février, Ipswich, Cornhill
- Thomas Cranmer, brûlé le 21 mars, à l'extérieur du Balliol College, Oxford
- Thomas Hood de Lewes, brûlé aux alentours du 20 juin, Lewes
- Thomas Miles de Hellingly, brûlé aux alentours du 20 juin, Lewes
- John Tudson de Ipswich, brûlé à Londres
- Thomas Spicer de Beccles, brûlé là le 21 mai
- John Deny de Beccles, brûlé là le 21 mai
- Edmund Poole de Beccles, brûlé là le 21 mai
- Joan Waste, 1er Août, brûlé à Derby
1557
- William Morant, brûlé à la fin du mois de mai, St. George's Field, Southwark[11]
- Stephen Gratwick, brûlé à la fin du mois de mai, St. George's Field, Southwark[11]
- (unknown) King, brûlé à la fin du mois de mai, St. George's Field, Southwark[11]
- Richard Sharpe, brûlé le 7 mai, Cotham Bristol
- William et Katherine Allin de Frittenden et cinq autres personnes, brûlés le 18 juin à Maidstone
- Richard Woodman de Warbleton, brûlé le 22 juin, Lewes
- George Stevens de Warbleton, brûlé le 22 juin, Lewes
- Alexander Hosman de Mayfield, brûlé le 22 juin, Lewes
- William Mainard de Mayfield, brûlé le 22 juin, Lewes
- Thomasina Wood de Mayfield, brûlé le 22 juin, Lewes
- Margery Morris de Heathfield, brûlé le 22 juin, Lewes
- James Morris, son fils, of Heathfield, brûlé le 22 Juin, Lewes
- Denis Burges de Buxted, brûlé le 22 juin, Lewes
- Ann Ashton de Rotherfield, brûlé 22 juin, Lewes
- Mary Groves of Lewes, brûlé le 22 juin, Lewes
- John Noyes de Laxfield, Suffolk, brûlé le 22 septembre
- Joyce Lewis de Mancette, brûlé à Lichfield le 18 Décembre[12].
1558
- Roger Holland, brûlé à Smithfield avec sept autres personnes
- William Pikes ou bien Pickesse d'Ipswich, brûlé le 14 juillet, Brentford avec cinq autres personnes
- Alexander Gooch de Melton, Suffolk, brûlé le 4 nnovembre, Ipswich Cornhill
- Alice Driver de Grundisburgh brûlé le 4 novembre, Ipswich Cornhill
- P Humphrey, brûlé en novembre, Bury St Edmunds
- J. David, brûlé en novembre, Bury St Edmunds
- H. David, brûlé en novembre, Bury St Edmunds
Ironie de l'exécution de John Rogers
Avant l'accession de Marie Tudor sur le trône, John Foxe, une des rares clercs de son temps opposé à l'exécution par le feu des hérétiques les plus obstinés, a contacté John Rogers pour qui intervienne en faveur de Joan Butcher, une anabaptiste condamnée à être brûlée vive en 1550[13]. Rogers, prédicateur protestant et chapelain du roi, refuse d'intervenir, justifiant le supplice des hérétiques, méthode d'exécution «suffisamment douces » en regard d'un crime aussi grave que l'hérésie[14].Plus tard, après l’avènement de Marie et la conversion de l'Angleterre au catholicisme, John Rogers, qui s'exprime avec véhémence contre le nouvel ordre, est brûlé à son tour comme hérétique[15].
Séquelles
John Foxe affirme que 300 personnes ont été brûlées pour leur foi lors des persécutions. Toutefois, aucune liste complète n'a été constituée. Les victimes sont commémoré par un monument gothique érigée à Oxford, en Angleterre. Ils sont connus comme les Marian Martyrs[16].
Voir aussi
Références
- (en) Margaret Baker, Discovering London Statues and Monuments, Princes Risborough, Shire Publications, 2003
- (en) Amos Blanchard, Book of Martyrs: Or, A History of the Lives, Sufferings and Triumphant Deaths of the Primitive and Protestant Martyrs from the Introduction of Christianity to the Latest Periods of Pagan, Popish, Protestant, and Infidel Persecutions. Compiled from Foxe’s Book of Martyrs and other Authentic Sources., N. G. Ellis, 1844
- (en) Eamon Duffy, Fires of Faith: Catholic England under Mary Tudor, New Haven, Yale, 2008
- (en) Christopher Haigh, The English Reformation Revised, London, Cambridge, 1987
- (en) Judith M. Richards, Mary Tudor, London, Routledge, 2009
- (en) Gina Alexander, Bonner and the Marian Persecutions
Notes
- Haigh, The English Reformation Revised, Cambridge 1987
- Richards, Mary Tudor, Routledge 2009, p. 186
- Duffy, Fires of Faith: Catholic England Under Mary Tudor, Yale 2008, p. 79
- Richards, Mary Tudor, Routledge 2009, p. 196
- Richards, Mary Tudor, Routledge 2009, p. 195
- Duffy, Fires of Faith: Catholic England Under Mary Tudor, Yale 2008, p. 91
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- Duffy, Fires of Faith: Catholic England Under Mary Tudor", Yale 2008, p. 113
- Duffy, Fires of Faith: Catholic England Under Mary Tudor", Yale 2008, p. 98
- Blanchard (1844), p.272
- Richings, R (1860) The Mancetter martyrs: the suffering and martyrdom of Mr Robert Glover and Mrs Joice [sic] Lewis (London: pp xiii/xiv)
- Richards, Mary Tudor, Routledge 2009, p. 193
- Duffy, Fires of Faith: Catholic England Under Mary Tudor, Yale 2008, p. 87
- Duffy, Fires of Faith: Catholic England Under Mary Tudor, Yale 2008, p. 97
- [Baker, Margaret. Discovering London Statues and Monuments. Princes Risborough: Shire Publications, 2003. Print.], additional text.
Catégories :- Martyr chrétien
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