Actes et Monuments

Actes et Monuments
William Tyndale, juste avant d'être étranglé puis brûlé au bûcher, il s'écrie, « Lord, open the King of England's eyes » (« Seigneur, ouvre les yeux du roi d'Angleterre »), gravé sur bois pour une des premières éditions du Livre des Martyrs.

Le Livre des Martyrs de Foxe, par John Foxe, est un récit des martyrs chrétiens à travers l'Histoire de l'Occident du Ier siècle jusqu'au début du XVIe siècle, et mettant l'accent sur les souffrances des protestants et proto-protestants anglais depuis le XIVe siècle jusqu'au règne de Marie Ire. D'abord publié en 1563 par l'éditeur protestant John Day, le livre fut somptueusement produit et illustré avec beaucoup de gravures sur bois et fut le plus important projet de publication en Grande-Bretagne jamais réalisé jusqu'alors. Généralement connu sous le titre de Foxe's Book of Martyrs, le livre a pour titre originel Actes and Monuments of these Latter and Perillous Days, Touching Matters of the Church. Largement possédé et lu par les puritains anglais, le livre contribua à modeler l'opinion populaire britannique sur la nature du catholicisme pour de nombreux siècles[1].

Sommaire

Un ouvrage de la Réforme

Publié au commencement du règne d'Élisabeth Ire et seulement cinq ans après la mort de la reine catholique Marie Ire d'Angleterre, Foxe's Book of Martyrs était une affirmation de la Réforme protestante en Angleterre dans la période de conflits religieux entre catholiques et protestants. Parce que le monarque anglais était le chef temporel de l'Église d'Angleterre, un changement de commandement pouvait changer le statut légal de la pratique religieuse. Les adhérents de cette foi rejetée risquaient une persécution de la part de l'État, et au cours du règne de Marie Ire d'Angleterre, les non-catholiques furent brûlés aux bûchers des places publiques. Le récit de Foxe sur ces martyres contribuèrent significativement à un rejet nationaliste de l'Église catholique romaine et firent valoir une justification historique qui tendait à déterminer l'Église d'Angleterre comme une continuation de la véritable Église chrétienne plutôt que comme une innovation moderne.

Structure générale du texte

Page de garde de la première édition en anglais, 1563

La Première Partie couvrait la période des premiers martyrs chrétiens, une brève histoire de l'Église médiévale, incluant les Inquisitions, et une histoire du mouvement des Wycliffite ou Lollards[2]. La Seconde Partie de l'ouvrage concernait les règnes d'Henri VIII et d'Édouard VI, au cours desquels la mésentente avec Rome amena la rupture entre l'Église d'Angleterre et l'autorité papale, une nouvelle fondation pour l'Église d'Angleterre, et l'émission du Livre de la prière commune. La Troisième Partie traitait du règne de la reine Marie et des Persécutions Mariales, en partie recherchées par Edmund Bonner, l'évêque de Londres.

Le récit de Foxe sur les années du règne de Marie Ire d'Angleterre est basé sur l'addition en 1559 par Robert Crowley d'une chronique historique de 1549 par l'évêque Thomas Cooper, elle-même étant le prolongement d'un travail initié par Thomas Lanquet. Cooper (qui devint un évêque de l'Église d'Angleterre strongly objected to Crowley's version of his history and soon issued deux nouvelles éditions « correctes »[3].

Éditions

Foxe commença son Livre des Martyrs en 1552, sous le règne d'Édouard VI, quand les bûchers de Marie Ire étaient encore à venir. En 1554, alors toujours en exil, Foxe publia en latin à Strasbourg la première esquisse de son grand ouvrage, mettant l'accent sur la persécution des Lollards anglais durant le XVe siècle. But as word of the contemporary English persecution made its way to the continent, Foxe began to collect materials to continue his story to the present. He published the first true Latin edition of his famous book at Basel in August 1559, although the segment dealing with the Marian martyrs was "no more than a fragment."[4] Bien sûr, it was difficult to write contemporary English history while living (comme il le dit plus tard) "in the far parts of Germany, where few friends, no conference, [and] small information could be had."[5] Néanmoins, Foxe qui avait quitté l'Angleterre à la fois pauvre et ignoré, revint toujours pauvre mais ayant gagné « a substantial reputation » grâce à son ouvrage en latin[6].

Première édition

En mars 1563, Foxe publia la première édition anglaise de Actes and Monuments sur la presse de John Day[7]. It was a "gigantic folio volume" of about 1800 pages, about three times the length of the 1559 Latin book[8]. Comme il est typique pour la période, le titre entier faisait un long paragraphe et les érudits l'abrègent en Acts and Monuments[9], although the book was popularly known then, as it is now, as Foxe's Book of Martyrs. Publication of the book made Foxe instantly famous—"England's first literary celebrity"—although because there were then no royalties, Foxe remained as poor as ever despite the fact that the book sold for more than ten shillings, three week's pay for a skilled craftsman[10].

Seconde édition

Actes and Monuments was immediately attacked by Catholics such as Thomas Harding, Thomas Stapleton, and Nicholas Harpsfield[11]. In the next generation, Robert Parsons, an English Jesuit, also struck at Foxe in A Treatise of Three Conversions of England (1603–04). Harding, in the spirit of the age, called Actes and Monuments ' "that huge dunghill of your stinking martyrs," full of a thousand lies'[12].

Intending to strengthen his book against his critics, and being flooded by new material brought to light by the publication of the first edition[13], Foxe put together a second edition in 1570 and where the charges of his critics had been reasonably accurate, Foxe removed the offending passages. Where he could rebut the charges, "he mounted a vigorous counter-attack, seeking to crush his opponent under piles of documents."[14] Even though he deleted material that had been included in the first edition, the second edition was nearly double the size of the first, "two gigantic folio volumes, with 2300 very large pages" of double-columned text[15].

L'édition fut bien reçue par l'Église anglaise, and the upper house of the convocation of Canterbury meeting en 1571, ordonna qu'une copie de Bishop's Bible ainsi que "that full history entitled Monuments of Martyrs" soit installées dans chaque église cathédrale et que les officiants de ces église conservent ces copies en leur demeure pour l'usage des servants and visitors. Cette décision was of certain benefit to Foxe's printer John Day because he had taken great financial risks printing such a mammoth work[16].

Troisième et quatrième éditions

Foxe publia une troisième édition en 1576, mais c'était virtuellement une réimpression de la seconde, bien qu'imprimée sur du papier de qualité moindre et avec une typographie plus petite[17]. La 4e édition, publiée en 1583, la dernière du vivant de Foxe, bénéficia d'une typographie plus grande et d'un meilleur papier et se présentait en « deux volumes d'environ deux mille pages en folio écrites en doubles colonnes ». Près de quatre fois la longueur de la Bible, la quatrième édition fut le livre anglais le plus physiquement imposant, compliqué et techniquement exigeant de son temps. Il ne semble pas hasardeux de dire qu'il s'agit du livre le plus gros et le plus compliqué à réaliser des deux ou trois premiers siècles de l'histoire de l'édition en Angleterre"[18]. La page de titre incluait une poignante requête de la part de l'auteur : « desireth thee, good reader, to help him with thy prayer » (« Aie le désir, bon lecteur, de l'aider par ta prière »)[19].

Exactitude

Foxe a basé ses récits des martyrs avant the early modern period on previous writers, incluant Eusebius, Bède le Vénérable, Matthieu Paris, et beaucoup d'autres; et ses récits de ces événements anciens n'étaient pas plus exacts que ses sources.

Le grand apport de Foxe fut, cependant, sa compilation des martyrs anglais de la période des Lollards jusqu'à la persécution menée par Marie Ière d'Angleterre. À ce stade, Foxe avait des sources de première main et de tous genres : registres épiscopaux, rapports des tribunaux, et l'attestation de témoins oculaires, une collection remarquable de sources pour l'écriture historique anglaise de cette période[20].

Néanmoins, Foxe traitait souvent sa documentation de manière détachée, et tout lecteur « must be prepared to meet plenty of small errors and inconsistencies. »[21] Furthermore, Foxe did not hold to later notions of neutrality or objectivity. He made unambiguous side glosses on his text, such as "Mark the apish pageants of these popelings" and "This answer smelleth of forging and crafty packing."[22]

La documentation contenue dans cet ouvrage est généralement exacte, bien que présentée de manière sélective. Parfois il a recopié des documents mot pour mot; d'autres fois il les a adaptés pour son utilisation personnelle. Même si lui et ses lecteurs contemporains étaient plus crédules que la plupart des modernes, Foxe presented "lifelike and vivid pictures of the manners and feelings of the day, full of details that could never have been invented by a forger."[23] La manière de Foxe d'utiliser ses sources "proclaims the honest man, the sincere seeker after truth."[24]

Évaluation et perspectives

Pour l'Église d'Angleterre, le livre de Foxe demeure un témoin essentiel des souffrances des fidèles chrétiens dans les mains des autorités catholiques anti-protestantes et aussi du miracle de leur endurance au moment de leur mort, soutenus et consolés qu'ils étaient par la foi pour laquelle ils périssaient en témoins et martyrs. Foxe souligne le droit du peuple anglais d'entendre ou de lire les Saintes Écritures dans leur propre langue et de recevoir leur message directement plutôt que par la médiation du clergé. La bravoure des martyrs face à la persécution devint un composant de l'identité anglaise.

Foxe est plus précis quand il évoque des événements de sa propre époque, et son livre est tout sauf un récit impartial de cette époque. Cependant, bien que l’Encyclopædia Britannica de 1911 ait accusé Foxe de « wilful falsification of evidence », J. F. Mozley maintient que Foxe préserve un haut standard d'honnêteté; et l'édition de l’Encyclopædia Britannica de 2009 note que le travail de Foxe est « factually detailed and preserves much firsthand material on the English Reformation unobtainable elsewhere. »[25]

Les catholiques romains considèrent Foxe comme une source importante de l'anti-catholicisme anglais, apportant entre autres objections à cet ouvrage que le traitement des martyres sous Marie ne fait pas cas d'une confusion de l'époque entre les motifs politiques et religieux – par exemple, ignorant la possibilité que certaines victimes pourraient avoir intrigué pour détrôner Marie[26]. En fait, comme l'a remarqué David Loades, l'histoire de la situation politique telle que rapportée par Foxe est « remarkably objective. He makes no attempt to make martyrs out of Wyatt and his followers, or anyone else who was executed for treason, except George Eagles, who he describes as falsely accused. »[27]

Influence postérieure

Martyre à deux sur un bûcher, 1558; d'après une édition de Foxe de 1641.

Après la mort de Foxe, les Actes et Monuments continua d'être publié et lu avec intérêt. John Burrow s'y réfère comme, après la Bible, "la plus grande influence sur la pensée protestante anglaise de la fin des Tudor et du début des Stuart." [28]

Sur la fin du XVIIe siècle, cependant, on tendit à abréger l'ouvrage pour n'y inclure que "les épisodes les plus spectaculaires de torture et de mort" donnant alors à l'œuvre de Foxe "a lurid quality which was certainly far from the author's intention."[20] Parce que Foxe a été utilisé pour attaquer le catholicisme and a rising tide of high-church Anglicanism, la crédibilité du livre fut attaquée au début du XIXe siècle par un certain nombre d'auteurs, et particulièrement Samuel R. Maitland[29]. D'après les mots d'un catholique victorien, et après la critique de Maitland, « no one with any literary pretensions...ventured to quote Foxe as an authority. »[30]

La publication de la biographie de Foxe par J. F. Mozley en 1940, refléta un changement dans la perspective qui réévaluait l'ouvrage de Foxe et "initiated a rehabilitation of Foxe as a historian which has continued to this day."[20] Récemment, renewed interest in Foxe as a seminal figure in early modern studies a créé une demande pour une nouvelle édition critique de son Actes et Monuments, Foxe's Book of Martyrs Variorum Edition.

D'après les mots de Thomas S. Freeman, l'un des plus importants spécialistes actuels de Foxe, « current scholarship has formed a more complex and nuanced estimate of the accuracy of Acts and Monuments....Perhaps [Foxe] may be most profitably seen in the same light as a barrister pleading a case for a client he knows to be innocent and whom he is determined to save. Like the hypothetical barrister, Foxe had to deal with the evidence of what actually happened, evidence that he was rarely in a position to forge. But he would not present facts damaging to his client, and he had the skills that enabled him to arrange the evidence so as to make it conform to what he wanted it to say. Like the barrister, Foxe presents crucial evidence and tells one side of a story which must be heard. But he should never be read uncritically, and his partisan objectives should always be kept in mind. »[20]


Voir aussi

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Références

  1. William Haller, Foxe's First Book of Martyrs and the Elect Nation (Londres, Jonathan Cape, 1963) déclare que Acts and Monuments est un livre complexe, à la fois une reconceptualisation de l'histoire d'Angleterre et un portrait de l'Église anglaise en tant que peuple élu dont l'histoire des souffrances et du dévouement à la foi pure fait écho à l'Histoire d'Israël dans l'Ancien Testament.
  2. Foxe et d'autres réformistes interprétaient Wycliffe comme un précurseur (en fait, « l'étoile du matin ») de la Réforme.
  3. Cooper, Crowley et Foxe avaient tous été des étudiants et des membres ensemble de Magdalen College de l'université d'Oxford. Foxe et Crowley tous deux avaient abandonné le collège, apparemment sous la pression : Foxe alors écrivit au président du collège lui signalant que tous les trois avaient été persécutés par les maîtres du collège, à cause de leurs croyances dissidentes.
  4. Mozley, 118-123.
  5. Mozley, 124.
  6. Thomas S. Freeman, Oxford Dictionary of National Biography.
  7. Day's epitaph reads: "He set a Foxe to write how martyrs run/By death to life. Foxe ventured pains and health/To give them light: Daye spent in print his wealth,/And God with gain restored his wealth again,/ And gave to him as he gave to the poor." (Mozley, 138)
  8. Mozley, 129.
  9. The full title is "Actes and Monuments of these latter and perilous days, touching matters of the Church, wherein are comprehended and described the great persecutions and horrible troubles that have been wrought and practised by the Romish prelates, specially in this realm of England and Scotland, from the year of our Lord 1000 unto the time now present; gathered and collected according to the true copies and writings certificatory, as well of the parties themselves that suffered, as also out of the bishops' registers, which were the doers thereof; by John Foxe."
  10. Freeman, ODNB'; Mozley, 130; David Loades, "The Early Reception."
  11. Harpsfield, a former archdeacon of Canterbury under Mary I, wrote under the name of Alan Cope, Dialogi sex, contra summi pontificatus, monasticae vitae, sanctorum, sacrarum imaginum oppugnatores, et pseudomartyres (1566), a thousand page book, with the sixth dialogue aimed at Foxe. Mozley, 139.
  12. Mozley, 138.
  13. "[P]ersonal testimonies poured in on Foxe without solicitation as people sought to exonerate themselves and accuse or eulogize others." Freeman, ODNB.
  14. Freeman, ODNB. "In short, Foxe reacted to Harpsfield's challenge like the commander of a besieged city, abandoning what could not be defended and fortifying what could. Harpsfield drove Foxe to more intensive and extensive research and made his martyrology a more impressive, although not necessarily more accurate, work of scholarship."
  15. Mozley, 141.
  16. Mozley, 147.
  17. Mozley, 148-49.
  18. John N. King, Foxe's Book of Martyrs: Select Narratives (Oxford University Press, 2009), xli.
  19. Mozley, 149-50.
  20. a, b, c et d Freeman, ODNB.
  21. Mozley, 155.
  22. Mozley, 157.
  23. Mozley, 168.
  24. Mozley, 168. "What the intent and custom is of the papists to do, I cannot tell: for mine own I will say, although many other vices I have, yet from this one I have always of nature abhorred, wittingly to deceive any man or child, so near as I could, much less the church of God, whom I with all my heart do reverence, and with fear obey." A&M, 3, 393
  25. Mozley, 168. Il était typique de la fin du XIXe siècle et des premières décennies du XXe de traiter Foxe comme « not to be trusted....If not the father of lies, Foxe was thought to be the master of inventions, and so readers of the Encyclopedia Britannica were advised and warned. » Patrick Collinson, "John Foxe as Historian,"
  26. Hughes, Reformation in England (5e éd.), II, 255-274, 288-293; Loades, Reign of Mary Tudor, 273-288.
  27. David Loades, "Acts and Monuments-Books 10-12: Historical Introduction"
  28. John Burrow, A History of Histories (New York: Alfred A. Knopf, 2008), 296.
  29. Freeman, ODNB. Maitland, Six lettres sur les Actes et Monuments de Foxe (1837).
  30. D. Trenow, "The Credibility of John Foxe, the 'martyrologist' (1868), quoted in Freeman, ODNB.

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