- Marguerite Thibert
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Marguerite Thibert, née Marguerite Javouhey, en 1886 à Châlons-sur-Saône, décédée en 1982, femme engagée et militante féminine, elle occupa de hautes fonctions internationales au sein du Bureau international du travail.
Marguerite Thibert naquit au sein de la famille dont est issue Anne-Marie Javouhey qui a fondé l’ordre des religieuses de l'abbaye de Cluny.
Sommaire
Formation
Marguerite Thibert était licenciée de philosophie, ainsi que docteure ès-lettres en 1926 en obtenant son doctorat avec la thèse suivante : "Le Féminisme dans le socialisme français de 1830 à 1850", thèse principale pour le doctorat ès-lettres qui fut publiée aux éditions Giard à Paris en 1926.
Elle était membre de "l’Association des Femmes diplômées d’université". Elle fut nommée professeur au Collège Sévigné à Paris.
Bureau international du travail
En 1912, elle épousa un jeune architecte George Thibert, mais celui-ci mourut d’une méningite tuberculeuse en 1915.
Veuve en 1915 et mère d’une enfant, elle accepte en janvier 1926 la proposition de son directeur de thèse, Célestin Bouglé, qui lui transmet l'offre de travail proposé par Albert Thomas responsable au Bureau international du travail à Genève.
Elle devient experte en charge de la question du travail des femmes et des enfants. Elle travailla au BIT de Genève, sous la direction du géographe et sociologue français Fernand Maurette.
- En 1928, elle rédige "La Réglementation des migrations, Droit international".
- En 1931, Elle élabore "La Réglementation du travail féminin" avec notamment l'interdiction du travail de nuit.
- En 1933, elle termine un rapport, au Bureau international du travail, pour défendre le droit au travail des femmes contre les mesures d'interdiction.
- En 1937, Marguerite Thibert rédigea la nécrologie de Fernand Maurette lors de sa mort[1].
- En 1938, elle travaille sur "Le Statut légal des travailleuses"
Après la Seconde Guerre mondiale, sa carrière la conduit hors d'Europe.
- En 1947, elle est promue chef de section au BIT de Montréal au Québec.
- En 1966, elle est chargée d’une expertise sur le préapprentissage des filles en Algérie.
Militante féminine
Marguerite Thibert fut membre de plusieurs organisations féminines nationales et internationales et une militante active pour le Droit des femmes et l’égalité des chances et des salaires dans le travail. Elle fut à l'origine de l’interdiction du travail de nuit pour les femmes. Elle souligna le peu d’emplois offerts au femmes au sein même du BIT.
Marguerite Thibert étudia l'analyse politique de Flora Tristan sur la condition des femmes dans la société. Dénoncer cette vision de la femme comme inférieure est partagée par les hommes, voire les femmes. Flora Tristan en a elle-même fait l'expérience car jusque dans le milieu ouvrier, on l'a accusée de ne pas avoir écrit ses livres ou de servir de prête-nom à un homme. Marguerite Thibert relève que cette position du problème féministe au centre même de la question ouvrière peut être tenue pour vraiment originale.
En 1965, Marguerite Thibert, en compagnie de Colette Audry, Madeleine Guilbert, Gisèle Halimi, Andrée Michel, Évelyne Sullerot, participent au Mouvement démocratique féminin, sorte d’union de la gauche avant la lettre qui soutient la candidature de François Mitterrand aux présidentielles de 1965 et veut unir socialisme et féminisme[2]
Prix Marguerite Thibert
Depuis le milieu des années 1990, l'Espace Simone de Beauvoir de Nantes (espace associatif de défense et de promotion des droits des femmes) organise un concours "Prix Marguerite Thibert" d’un montant de 800 euros. Le prix Marguerite Thibert s’adresse à des femmes âgées de 18 ans minimum, en formation initiale ou continue, technique ou professionnelle. Le prix Marguerite Thibert récompense une femme engagée dans un projet professionnel non traditionnellement féminin.
Liens externes
- Françoise Thébaud, Réseaux réformateurs et politiques du travail féminin. L’OIT au prisme de la carrière et des engagements de Marguerite Thibert.
- Paulette Bascou-Bance, La mémoire des femmes: anthologie, éditions Elytis, 2004
- Jean-Marc Delaunay et Yves Denéchère, Femmes et relations internationales au XXe siècle, éditions Sorbonne Nouvelle 2006
- Comment Flora Tristan (1803-1844) a-t-elle parlé du travail des femmes ?
- Le Prix Marguerite Thibert (Académie de Nantes).
Notes et références
Catégories :- Féministe française du XXe siècle
- Naissance en 1886
- Décès en 1982
- Naissance à Chalon-sur-Saône
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