- Évelyne Sullerot
-
Évelyne Sullerot, née Hammel, est née le 10 octobre 1924 à Montrouge. Elle est célèbre pour son combat féministe.
Sommaire
Aperçu biographique
Issue d'une famille protestante, elle est la fille d'André Hammel et de Georgette Roustain.
Son père, médecin, fit ouvrir l'une des premières cliniques psychiatriques de France. Il était chevalier de la Légion d'honneur.
Sa mère mourut de faim et de froid pendant la Seconde Guerre mondiale à la gare de Valence en 1943.
Tous deux, très engagés religieusement (protestantisme), socialement et politiquement, ils reçurent à titre posthume la médaille des Justes de Yad Vashem, pour avoir sauvé onze Juifs pendant la guerre.
Évelyne Hammel, pendant son année de philosophie, fut arrêtée puis jugée à Nîmes par la police de Vichy pour « propagande antinationale et propos hostiles au chef de l'État » (Pétain).
Revenue en zone occupée, elle entre alors dans la résistance à l'OCMJ (Organisation civile et militaire des jeunes).
Orpheline à 18 ans, Evelyne a dû s'occuper de ses frères et sœurs plus jeunes.
Mariée à François Sullerot, Evelyne aura quatre enfants.
Evelyne Sullerot est la cousine de la résistante Elisabeth Rioux-Quintenelle et la petite nièce d'une des initiatrices du mouvement féministe en France, Louise Massebiau-Compain.
Evelyne Sullerot est la tante de Frédérik Hammel, jeune spéléologue disparu lors d'un tragique accident souterrain, dont le nom a été attribué à une fondation permettant à la Fédération française de spéléologie de décerner tous les deux ans un prix récompensant des projets qui améliorent la sécurité et les secours en spéléologie.
- Carrière
- Professeur (1947-1949)
- Fondatrice (1955) et Secrétaire générale (1955-1958) puis Présidente d’honneur du Mouvement français pour le planning familial
- Chercheur au Centre d’études des communications de masse de l’Ecole pratique des hautes études (1960-1963)
- Professeur à l’Institut français de presse (1963-1968)
- Professeur à l’Université libre de Bruxelles (1966-1968)
- Expert auprès des Communautés économiques européennes (1969-1992) et auprès du Bureau international du travail (1970)
- Chargée de cours à la faculté des lettres de Paris-Nanterre (1967)
- Membre du Conseil économique et social (1974-1989)
- Fondatrice et Présidente des centres Retravailler
- Membre de la commission nationale consultative des droits de l’Homme (1986-1999)
- Correspondant de l’Académie des sciences morales et politiques (1999)
- Ancien membre de la Commission française de l’Unesco.
Ses combats
- pour la cause féminine
- En 1955, elle propose à la gynécologue Marie-Andrée Weill-Halle de fonder une association de femmes pour promouvoir le « contrôle des naissances ». Ce sera, en 1956, la « Maternité Heureuse », qui devint, quatre ans plus tard « le Mouvement Français pour le Planning familial ».
- Elle écrit par la suite de nombreux ouvrages féministes à succès.
- En 1965, Evelyne Sullerot, en compagnie de Madeleine Guilbert, Marguerite Thibert, Gisèle Halimi, Colette Audry, Andrée Michel, participa au Mouvement démocratique féminin, sorte d’union de la gauche avant la lettre qui soutint la candidature de François Mitterrand aux présidentielles de 1965 et voulait unir socialisme et féminisme[1]
- En 1967, elle fait à l'Université Paris X Nanterre le premier cours au monde sur les études consacrées aux femmes : de la génétique à la place des femmes dans la vie politique, en passant par la sociologie et le travail des femmes.
- En 1968, par son rapport sur « L'Emploi des femmes et ses problèmes dans la CEE », elle est à l'origine de la « Directive européenne sur l'égalité de traitement entre hommes et femmes ».
- Internationalement reconnue comme expert, elle réalise alors une série de missions pour le BIT, les Nations unies et l'Unesco.
- En 1974, elle est nommée membre du Conseil économique et social, renouvelée en 1979 et en 1984. Durant ces quinze années, elle siègera à la section du Travail et à celle des Affaires Sociales, et fera plusieurs rapports.
- En 1984, l'Union européenne lui demande un rapport sur La diversification des choix professionnels des jeunes filles et des femmes dans lequel elle formule 80 « recommandations » dont 78 seront adoptées par le Conseil de l'Union européenne.
- En 2000, elle est élue présidente, puis présidente d'honneur de l'association « Population et Avenir », vice-présidente des « Associations familiales protestantes », vice-présidente de la « Fédération nationale des associations de prévention de la toxicomanie ».
- En 2000, elle est également élue membre correspondant de l'Académie des sciences morales et politiques.
- Récemment, dans son dernier ouvrage intitulé Pilule, sexe et ADN, trois révolutions qui ont bouleversé la famille, Evelyne Sullerot écrit notamment au sujet de la révolution sexuelle de 68: "la révolution sexuelle au lieu de renforcer le couple, l’a fragilisé : le culte du plaisir immédiat l’a emporté sur le désir d’avenir et d’accomplissement par les enfants [le planning familial a] dérapé vers la guerre des sexes entraînant la négation du couple et l’élimination des pères”. Parlant de l'avortement:"J’étais contre le fait d’en faire un droit [...] Or aujourd'hui l’avortement est devenu une “contraception-bis”, et même “un droit à détruire"
- pour la cause des enfants
Evelyne Sullerot est également ulcérée par la dégradation de la condition paternelle dans les affaires de divorce, sur laquelle l'affaire de Cestas a attiré l'attention.
A partir des années 1970, les tribunaux attribuent de moins en moins la garde des enfants aux pères, et certains en sont même de facto durablement éloignés.
En 1992, elle publie un ouvrage analysant la situation et proposant quelques remèdes : Quels pères, quels fils ?
Elle entre dans le comité d'honneur de l'association SOS Papa, dont elle devient la marraine en 2005. Elle est, dès lors, rejetée par nombre de ses anciennes compagnes de route féministes.
Publications
- La Presse féminine, Armand Colin, 1964.
- Histoire de la presse féminine, CNRS Armand Colin, 1964.
- Demain les femmes, Robert Laffont, 1965, traduit en 11 langues.
- La vie des femmes, Gonthier-Denoël, 1965, traduit en 5 langues.
- Bande dessinée et culture, Opera Mundi, 1966.
- Histoire et sociologie du travail féminin, Gonthier-Denoël, 1968, traduit en 10 langues.
- La femme dans le monde moderne, Hachette, 1970, traduit en 8 langues.
- Les françaises au travail, Hachette, 1973.
- Histoire et Mythologie de l'amour, huit siècle d'écrits féminins, Hachette, 1974, couronné par l'Académie française.
- Le Fait feminin, ouvrage collectif sous la direction de Evelyne Sullerot, avec la collaboration d'Odette Thibaut, préface A. Lwoff, prix Nobel, Fayard 1978, traduit en 9 langues.
- La démographie en France. Bilan et Perspectives", La documentation Française, 1978
- L'aman, roman, Fayard, 1981.
- Pour le meilleur et sans le pire, Fayard, 1984, couronné par l'Académie des sciences morales et politiques.
- L'enveloppe, roman, Fayard, 1987.
- L'Age de travailler, Fayard, 1986, traduit en 3 langues.
- Quels pères ? Quels fils ?, Fayard, 1992 et le Livre de Poche 1994.
- Alias, roman, Fayard, 1996 et le Livre de Poche, 1999.
- Le Grand Remue-ménage, crise de la famille, Fayard, 1997. Voir commentaire.
- La crise de la famille, Pluriel, Hachette-Littératures 2000.
- Diderot dans l'autobus. Ou comment se laisser aller à des pensées incorrectes sur les mœurs actuelles et l'avenir de l'espèce humaine, Fayard, 2001. Voir article du Monde.
- Silence Fayard, 2004 (ISBN 2213619379)
- Pilule, Sexe, ADN. Trois révolutions qui ont bouleversé la famille, Fayard, 2006.
- Nous avions 15 ans en 1940, Fayard, 2010.
Distinctions
- Grand Officier de la Légion d'honneur, Janvier 2010
- Grand Officier de l'Ordre national du Mérite
Voir aussi
Notes et références
Lien externe
Catégories :- Écrivain français du XXe siècle
- Écrivain français du XXIe siècle
- Féministe française
- Naissance en 1924
- Naissance à Montrouge
- Personnalité protestante française
- Professeur à l'université libre de Bruxelles
- Commandeur de la Légion d'honneur
- Grand officier de l'ordre national du Mérite
- Grand officier de la Légion d'honneur
Wikimedia Foundation. 2010.