- Maquis de Saint-Mards-en-Othe
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Le maquis de Saint-Mards-en-Othe est un maquis situé au bois de Villiers, recentré en juin 1944 à La Lisière-des-Bois, hameau de Saint-Mards-en-Othe.
À la fin des années 1930 le Pays d'Othe est un pays rural, boisé et enclavé, resté à l'écart des axes de communication, la Résistance est bien présente. Sous l'autorité du Bureau des Opérations Aériennes (BOA) ont lieu les premiers actes de résistance en Pays d'Othe au hameau des Boulins (Ernest Ménessier est arrêté le 26 septembre 1943) et au hameau La Perrière de Maraye-en-Othe ; à Vauchassis ; Bucey-en-Othe et Saint-Mards-en-Othe. Le BOA retient trois terrains autour de Saint-Mards-en-Othe, faciles d'accès, plats, larges de 200 à 250 mètres et longs de 500 à 800 mètres entourés de bois pour se dissimuler. 17 parachutages furent effectués en tout soit 45 tonnes de matériel[1]. (Il était interdit de redistribuer du matériel aux Francs-tireurs et partisans pour des raisons d'appartenance politique mais parfois, les dirigeants du BOA donnait du matériel à leur voisin bourguignon : Saint-Mards-en-Othe est le seul village de France avec un monument commémoratif du BOA et du FTP)[2].
Une importante activité de sabotage des voies ferrées et des dépôts d'essence de Troyes et de son agglomération avaient été menée auparavant par le maquis FTP de Sevy près de Chailley dans l'Yonne ; attaqués par les Allemands 120 hommes de Sevy se replient à Saint-Mards-en-Othe le 19 juin 1944. Le lendemain, à l'aube arrivent les maquisards de Rigny-la-Nonneuse.
Le 20 juin au matin, une colonne allemande composée de prisonniers de guerre ukrainiens volontaires, commandés par quelques officiers SS monte à l'assaut du maquis. 237 maquisards font face à plus de mille soldats ukrainiens et allemands. Les premiers éléments allemands arrivent par la route de Maraye-en-Othe, surprennent 6 maquisards et en tuent 4. Un autre détachement venu de la Belle Fayte tue 6 maquisards parmi lesquels l’Anglais Léon Mamoutoff, lieutenant S.A.S qui se fait tuer sur son fusil-mitrailleur Bren pour couvrir le repli[3]. Des troupes venues de Vosnon prennent les résistants en tenaille sans réussir à les anéantir ni à les vaincre. Au soir 27 résistants ont été tués dont quelques blessés achevés. La 51e Brigade SS de Panzergrenadiers du lieutenant Gelling et le 615e Ostbataillon du major Schramm ont perdu une quarantaine d’hommes dont 5 à 6 officiers. Depuis le clocher de l'église de Nogent-en-Othe des résistants sont abattus.
Grâce à un commandement efficace, le repli s'effectue en bon ordre vers Sormery, Eaux-Puiseaux et Chaource.
Un monument est érigé sur la route de la Mivoie[4].
Sommaire
Bibliographie
- Sébastien Touffu, Études des structures des principaux mouvements de Résistance auboise, Dijon, 1997.
Voir aussi
Références
- Gilbert Couillard, Un adolescent dans la tourmente. De la Résistance en forêt d’Othe, Nîmes, Comédia, 2001.
- « Entourée de hêtres se dresse une stèle de pierre surmontée d'une plaque sur laquelle est gravée : "FTPF-BOA à ceux qui choisirent le combat de la Résistance pour la liberté de la France. Vous qui passez, souvenez-vous ". » sur le site de L'Est-Éclair 19 juin 2009.
- Roger Bruge 1944, le temps des massacres. Les crimes de la Gestapo et de la 51e Brigade SS, A. Michel, 1994.
- www.memorial-genweb.org Photo du monument et noms des 27 Résistants morts pour la France
Liens externes
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