- Chailley
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Chailley Administration Pays France Région Bourgogne Département Yonne Arrondissement Auxerre Canton Brienon-sur-Armançon Code commune 89069 Code postal 89770 Maire
Mandat en coursIntercommunalité sans Démographie Population hab. (1999) Géographie Coordonnées Altitudes mini. 143 m — maxi. m Superficie 16,51 km2 Chailley est une commune française, située dans le département de l'Yonne et la région Bourgogne.
Sommaire
Origine
Histoire
Le défrichement par les moines de Pontigny
Placée entre le Conté de Champagne et le Duché de Bourgogne, Chailley est au centre d’une région considérée comme stratégique et sensible. La propriété seigneuriale et monastique à Chailley a pour origine les grands défrichements du XI° siècle. Les défrichements sont confiés aux moines. En 1114, l’abbaye de Pontigny est bâtie à l’initiative par Hugues de Mâcon, compagnon de Bernard de Clairvaux, fondateur de l’ordre de Cisterciens, prédicateur de la deuxième croisade. Il sollicite aux seigneurs du pays d’Othe, diverses donations de terres et de bois. C’est ainsi, par donations et acquisitions successives, que les abbés de Pontigny développent leurs possessions du Pays d’Othe. Les féodaux gardent leurs droits et les moines, en contrepartie du défrichement, reçoivent des droits d’usage. C’est en 1139 que Henri Archevêque de Sens puis, en 1145, Herbert le Gros accordent aux religieux de Pontigny les droits d’usage de Chailley. La zone de défrichement est organisée autour des granges. A Chailley, une bergerie et un petit clos sont installés près des moulins. Une grange est édifiée sous la forme d’un vase bâtiment d’exploitation entouré de murs et de fossés. Il n’y a, à ce moment là ni village, ni paroisse et donc pas de communauté villageoise. Tous les habitants travaillent à la métairie et paient le cens dû pour le lopin de terre concédé sur lequel ils ont construit une masure de chaume. Les maisons des habitants sont situées en haut du bourg actuel.
La naissance de la communauté villageoise
En 1519, l’abbaye donne la métairie de Chailley à bail à 26 manants pour quatre vingt dix neuf ans au prix de sept cent bichets, moitié blé, moitié avoine. Le bail de la ferme des dimes est cédé à Jean Chauillot, huissier, puis à Jean Bollard, Hôtelier. Ils ont la charge, en échange, de payer à Etienne Moreau, administrateur général, interlocuteur de l’abbaye, pour le prix du bail, trente setiers moitié froment et avoine, trente aunes de toile et douze chapons gras. 1562, marque une évolution importante pour Chailley. A cette date, les habitants de Chailley demandent à l’Archevêque de Sens le droit d’ériger une paroisse. La communauté villageoise de Chailley prend naissance. La résistance paysanne des villageois de Chailley se développe face aux abus des moines de Pontigny. L’histoire des relations entre les seigneurs abbés de Pontigny et leurs manants de Chailley est ponctuée par des procès et des procédures destinés à obliger à payer les droits seigneuriaux. La colère paysanne s’exprime, à Chailley, de différentes façons, parfois violentes. En 1654, Etienne Gaubert receveur de la dîme est assassiné. Le même sort est réservé en 1625 à Toussaint Daulnoy, Procureur fiscal de la prévôté de Chailley, ou à Claude Moreau Sergent grutier chargé du contrôle des droits d’usage des paysans en 1648 , comme au sergent grutier Pierre Vye, en 1655. Pourtant les droits continuent à augmenter puisque en 1678, ils connaissent une croissance de + 53 %. La grande disette de 1693 accroit encore la hausse des droits et de l’impôt. Les maigres économies paysannes sont vite épuisées et une mauvaise récolte accélère la crise. En 1751, un procès est engagé devant le grand conseil qui condamne les paysans de Chailley en raison de leur refus de payer leurs redevances. A la veille de la révolution, à Chailley comme ailleurs, les villageois considèrent comme illégitimes les droits seigneuriaux et se jugent légitimement propriétaires des terres qu’ils occupent. L’ancien système agraire chancèle.
L'essor de l'activité économique
Les biens ruraux prennent de la valeur De nombreux contrats de vente de terres de laboureurs sont signés. Les acquéreurs sont des bourgeois comme le juge de la prévôté de Chailley Robert Louis Marie Tonnelier. L’abbaye de Pontigny profite de la hausse des prix pour vendre son enclos et ses bois de Chailley pour un prix de douze mille trois cent vingt huit livres. En 1738, tous les biens de la paroisse de Chailley sont vendus. Une nouvelle période économique s’ouvre pour Chailley. La période du XVII au XIX° siècle permet à Chailley de développer une activité artisanale, commerciale et manufacturière. Deux moulins à eau fonctionnent sur le rû St Jacques qui traverse le village. Deux foires annuelles se tiennent les 16 avril et 28 aout. Deux marchés hebdomadaires ont lieu, dans le village, le dimanche et le mercredi. Au XIX° siècle, deux usines s’implantent : une fabrique de bouton et une fabrique de porte monnaie. Les métiers de la forêt occupent, en 1852, 440 bucherons et charbonniers qui contribuent à l’activité des fours à chaux des Tuileries. L’artisanat se développe De 1788 à 1827, les activités artisanales connaissent un développement important. En 1788, une verrerie royale est installée à Chailley. En 1789, on compte 29 artisans et il y en a quatre vingt quinze de référencés en 1827. En 1822, le lavoir est construit et devient un lieu de rencontre important. La même année, sort de terre la halle qui abrite un important marché avec plus de 150 étals. En 1827, Chailley compte six cordonniers, six maréchaux, neuf tisserands, deux sabotiers, quinze marchands de charbon, trente et un charbonniers, cinq meuniers, quatre bouchers. Après les grands incendies de 1840 et 1845, 89 maisons sont détruites et 200 personnes sinistrées. Le village est reconstruit selon un plan d’alignement avec l’actuelle Grande rue, large et rectiligne. C’est à cette période que le cimetière actuel est ouvert. Le bourg compte alors 1300 habitants en 1850. L’arrivée du progrès de 1850 à 1914 permet une embellie des conditions de vie. En 1861, la mairie de Chailley est construite à l’emplacement actuel. En 1893, Chailley compte trois machines agricoles . La période du développement économique permet l’ouverture d’un service de diligence en direction de Saint Florentin pour faciliter la circulation des habitants. Pourtant, l’arrivée des machines favorise le départ des populations vers les villes et la population commence à régresser pour atteindre 1078 habitants en 1820 et 874 en 1896.
Chailley, village républicain
La vie de Chailley est très animée par les débats politiques. En particulier s’opposent violemment les partisans et les adversaires de la laïcité et de la République. En 1848, lors des émeutes parisiennes qui renversent Louis Philippe, la salle du conseil municipal de Chailley est envahie par les républicains. Ils apostrophent le Maire Etienne Badié, acheteur de biens nationaux et notable local. Il est hué et la République est applaudie. Controverses autour de la Chapelle En 1864, Mme Alépée née Grand, d’une des familles de notables de la commune porte le drapeau de l’opposition à la laïcité. Elle fait construire, sur ses propres deniers la Chapelle du Haut Bouton, dite chapelle Notre Dame de la Bonne Mort. La construction est achevée en 1873. Elle en fait don, à sa mort, à l’abbé Paget Directeur du Séminaire de Sens. En 1874, le conseil municipal, aux idées républicaines, vote une motion stipulant que « jamais la commune de Chailley n’interviendra directement où indirectement à quelque titre que ce soit dans le paiement des dépenses relatives à cette chapelle ». Querelle des deux clochers L’histoire ne s’arrête pas à la construction de la chapelle. Elle s’ancre aussi dans la querelle des deux clochers. C’est d’ailleurs le point culminant d’une lutte entre les notables locaux antirépublicains et les adeptes de l’idéologie républicaine, du progrès et de l’enseignement laïc. Alors que l’heure du village est donnée par la cloche de l’église, le conseil municipal, en août 1904, décide de faire l’acquisition d’une horloge communale. Il importe de donner au village une heure républicaine. En 1910, le conseil municipal, au terme d’un fougueux exposé de Victor Delagneau, anticlérical militant, décide de l’édification d’un clocher sur le toit de la mairie et d’une horloge mécanique. Pour financer cet investissement, une souscription publique est lancée. Le comité de la cavalcade fonctionne activement de 1890 à 1910. Cette fête annuelle fait le pendant aux processions religieuses gravissant la côte de la Chapelle de la Bonne Mort. Celle de 1910 obtient un succès extraordinaire. Les chars ont pour thème les allégories républicaines : la char des présidents, le char de la patrie, celui du progrès… Elle procure une somme de quatre cent francs entièrement au bénéfice de l’édification du clocher de la mairie. Une deuxième cavalcade est organisée en 1913. L’argent rassemblé, la commande de la cloche est passée . C’est effectivement un clocher remarquable qui enjolive l’édifice municipal de Chailley.
Administration
Marcel Bourgoin
Marcel Bourgoin fut maire de Chailley de 1965 à 1983, date à laquelle il céda son mandat à Gérard Bourgoin.
Gérard Bourgoin
Le Maire actuel est Gérard Bourgoin. Il a été élu en mars 1983. Il fut également conseiller général et vice-président du conseil général de l'Yonne.
Démographie
Évolution démographique
(Source : INSEE[1])1962 1968 1975 1982 1990 1999 458 514 562 565 551 609 Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes Lieux et monuments
La Chapelle
La chapelle a été édifiée à l'initiative de Mme Alépée née Grand d'une des familles de notables de la commune. Elle fait construire sur ses propres deniers la Chapelle du Haut Bouton dite Chapelle de la Bonne Mort. La construction est achevée en 1873. Elle en fait don à sa mort à l'abbé Paget Directeur du Séminaire de Sens. Endommagée pendant le Seconde Guerre Mondiale, elle fut ensuite laissée à l'abandon elle est restaurée en 1979 avec l'aide financière de Mr et Mme Lemaire, propriétaires d' une résidence secondaire à Chailley. Bien que dédiée à la Vierge Marie, elle doit son nom étrange à une épidémie de choléra qui frappa la région dans la deuxième moitié du XIX siècle, épidémie provoquée par le lavage des vareuses des soldats par les laveuses de Chailley. Aujourd'hui, la Chapelle est un lieu de promenade apprécié qui offre une vue splendide sur le village et ses environs.
Eglise Saint Jacques
La Mairie
La Mairie de Chailley est construite en 1861. Beau bâtiment située au centre du village , il est orné d'un clocher doté d'une horloge communale. C'est en 1910 que le conseil municipal décide de l'édification d'un clocher et d'une horloge mécanique chargé de donner l'heure républicaine aux villageois. Le financement a nécessité une souscription parmi les habitants. Des cavalcades aux chars ayant pour thème les allégories républicaines procurent des sommes importantes au bénéfice de l'édification du clocher qu'on peut admirer de nos jours.
Le Lavoir
Le lavoir est construit en 1822 et devient un lieu de rencontre important.
Voir aussi
Cartes postales anciennes
Notes et références
Marcel Bourgoin, enfant de Chailley Editions du Fays 2011
Liens externes
Catégorie :- Commune de l'Yonne
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