- Louise de Broglie, comtesse d'Haussonville
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Pour les autres membres de la famille, voir : Maison de Broglie.
Louise de Broglie, comtesse d'Haussonville, est une femme du monde et historienne, née à Coppet (Suisse) le 25 mai 1818 et morte à Paris le 21 avril 1882.
De son nom complet Louise Albertine, princesse de Broglie, elle devient, par mariage, Louise de Cléron, vicomtesse d'Haussonville puis, après la mort de son beau-père, en 1846, Louise de Cléron, comtesse d'Haussonville.
Sommaire
Biographie
Arrière-petite-fille de Jacques Necker et de Suzanne Curchod, petite-fille de Madame de Staël, elle voit le jour au château de Coppet quelques mois après la mort de sa grand-mère.
Elle épouse le 10 octobre 1836 à Paris le comte Joseph d'Haussonville (1809-1884). Trois enfants naissent de cette union :
- Victor Bernard, mort en bas âge (1837-1838) ;
- Mathilde (1839-1898), sans alliance ni postérité ;
- Gabriel Paul Othenin Bernard, dit Paul-Gabriel (1843-1924), dont il sera question plus bas.
À Paris, le comte et la comtesse d'Haussonville habitent l'hôtel de Broglie, 35 rue Saint-Dominique, qu'ils font réaménager par Gabriel-Hippolyte Destailleur. La comtesse possède également, en propre, avec ses frères cadets Albert et Auguste de Broglie, le château de Coppet, ancienne résidence de Madame Necker puis de Madame de Staël.
Quelques années après leur mariage, le vicomte et la vicomtesse d'Haussonville rencontrent, lors d'un séjour à Rome, le peintre Dominique Ingres, qui y dirige l'Académie de France à Rome (en résidence à la Villa Médicis). De retour à Paris, le peintre entreprend, à partir de 1842[1], un portrait à l'huile, achevé en 1845 et exposé publiquement à partir de 1846[2] qui est resté comme une des plus célèbres toiles et une des œuvres maîtresses de l'artiste. Ce portrait, depuis 1927, est exposé à New York, au sein du musée The Frick Collection. À noter que Ingres, quelques années plus tard, a également peint un portrait renommé de la belle-sœur de la comtesse d'Haussonville, Joséphine de Galard de Béarn, princesse de Broglie, épouse de son frère Albert.
De tempérament libéral et indépendant, la comtesse d'Haussonville a un goût prononcé pour la littérature et la musique. Elle laisse plusieurs ouvrages d'histoire, dont un des rares ouvrages, en français, consacrés au nationaliste irlandais Robert Emmet.
La comtesse et l'Académie française
Privilège unique dans l'histoire, la comtesse d'Haussonville est étroitement liée à quatre membres de l'Académie française :
- fille de l'académicien Victor de Broglie (1785-1870), diplomate et homme politique, élu le 1er mars 1855 au fauteuil n° 24 ;
- sœur de l'académicien Albert de Broglie (1821-1901), historien, diplomate et homme politique, élu le 20 février 1862 au fauteuil n° 18 ;
- épouse de l'académicien Joseph d'Haussonville (1809-1884), diplomate, homme politique et historien, élu le 29 avril 1869 au fauteuil n° 22 ;
- mère de l'académicien Paul-Gabriel d'Haussonville (1843-1924), avocat, essayiste, historien de la littérature et homme politique, élu le 26 janvier 1888 au fauteuil n° 27.
Ces quatre proches de la comtesse ne siègent jamais tous ensemble sous la Coupole. Louise de Broglie meurt d'ailleurs avant l'élection de son fils à l'Académie. Cependant, de 1856 à 1924, sans interruption, l'Académie française accueille dans ses rangs au moins un proche de la comtesse :
- un académicien, du 3 avril 1856 (réception de Victor de Broglie) au 26 février 1863 (réception d'Albert de Broglie) ;
- deux académiciens, du 26 février 1863 (réception d'Albert de Broglie) au 25 janvier 1870 (décès de Victor de Broglie) ;
- un académicien, du 25 janvier 1870 (décès d'Albert de Broglie) au 31 mars 1870 (réception de Joseph d'Haussonville) ;
- deux académiciens, du 31 mars 1870 (réception de Joseph d'Haussonville) au 28 mai 1884 (décès de Joseph d'Haussonville, deux ans après la mort de la comtesse) ;
- un académicien, du 28 mai 1884 (décès de Joseph d'Haussonville) au 13 décembre 1888 (réception de Paul-Gabriel d'Haussonville) ;
- deux académiciens, du 13 décembre 1888 (réception de Paul-Gabriel d'Haussonville) au 19 janvier 1901 (mort d'Albert de Broglie) ;
- un académicien, du 19 janvier 1901 (mort d'Albert de Broglie) au 1er septembre 1924 (décès de Paul-Gabriel d'Haussonville).
Indépendamment de ses liens directs avec quatre académiciens proches parents ou allié, la comtesse d'Haussonville est également la grand-tante de deux autres académiciens, petits-fils de son frère Albert :
- Maurice de Broglie (1875-1960), physicien, élu à l'Académie en 1934 ;
- Louis de Broglie (1892-1987), mathématicien et physicien, prix Nobel de physique en 1929, élu à l'Académie en 1944.
Autres liens
La comtesse d'Haussonville est également l'arrière-grand-mère de la philologue Béatrix d'Andlau (1893-1989) et de son frère modifier] Œuvres
- Robert Emmet, Michel Lévy Frères, éditeurs, Paris, 1858, 221 p., (notice BNF no FRBNF305819714). Consultable et téléchargeable via Google Recherche de livres.
- Souvenirs d'une demoiselle d'honneur de Mme la duchesse de Bourgogne, Michel Lévy Frères, éditeurs, coll. « Bibliothèque contemporaine », Paris, 1861, 209 p., (notice BNF no FRBNF30581972g). Consultable et téléchargeable via Google Recherche de livres.
- Marguerite de Valois, reine de Navarre, Michel Lévy Frères, éditeurs, Paris, 1870, 223 p., (notice BNF no FRBNF30581970s).
- La Jeunesse de Lord Byron, Michel Lévy Frères, éditeurs, Paris, 1872, 283 p., (notice BNF no FRBNF30581969k).
- Les Dernières Années de Lord Byron[3], Michel Lévy Frères, éditeurs, Paris, 1874 (2e édition revue et augmentée), 283 p., (notice BNF no FRBNF33340668d)[3]. Consultable et téléchargeable viaGallica.
Notes et références
- page 59 du Catalogue des tableaux, études peintes, dessins et croquis de J.-A.-D. Ingres, peintre d'histoire, sénateur, membre de l'Institut, exposés dans les galeries du palais de l'École impériale des Beaux-Arts, A. Lainé et J. Havard, Paris, 1867, 98 p., (notice BNF no FRBNF403739955). La date de 1842, indiquée par Maryvonne Cassan pour les études préparatoires du portrait de la vicomtesse d'Haussonville par Ingres, est implicitement confirmée par trois mentions relatives à ces études, dont une évoquant un dessin à la mine de plomb, signé : Ingres, 1842, cf.
- « Ingres et le portrait : La Vicomtesse d’Haussonville », dans TDC (Textes et documents pour la classe) no 911, 1er mars 2006, spécial Ingres, édité par le Centre national de documentation pédagogique (CNDP). Ce numéro du bimensuel était en partenariat avec le musée du Louvre, le musée Ingres à Montauban et le musée de l'Arles et de la Provence antiques, à l'occasion de l'exposition « Ingres 1780-1867 », organisée du 24 février au 15 mai 2006 au musée du Louvre, dans le Hall Napoléon, et en prévision d'une exposition organisée ultérieurement à Arles, du 2 octobre 2006 au 8 janvier 2007, sur le thème « Ingres et l'Antique ». Maryvonne Cassan, article
- vue n° 2 (sur 288) qui donne la liste des quatre ouvrages précédents de la comtesse d'Haussonville. Le catalogue BN-Opale Plus de la Bibliothèque nationale de France indique par erreur, dans la notice consacrée à cet ouvrage, qu'il serait l'œuvre de « Édouard Henry (1808-1867) », ce qui est faux. On consultera avec profit la numérisation de l'ouvrage, sur Gallica, et notamment la
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