- Louis Franck
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Louis Marie François Franck, né à Anvers le 28 novembre 1868, décédé à Wijnegem le 31 décembre 1937, est un juriste flamand, un politicien et homme d'État libéral et franc-maçon d’origine juive[1].
Sommaire
Éducation
Il étudia au Koninklijk Atheneum, l’athénée royal, à Anvers, où il subit l’influence de l’auteur flamand et homme politique libéral Jan van Beers. Il obtint un grade en droit à l’Université libre de Bruxelles (depuis, la Vrije Universiteit Brussel néerlandophone s’est séparée de l’Université Libre de Bruxelles francophone). Comme étudiant, il fut cofondateur du Cercle universitaire laïque humaniste (1887). Il écrivit pour le Journal des étudiants (1889) et devint en 1890 président fondateur du Cercle universitaire de criminologie.
Carrière
En 1890, il s’établit à Anvers comme avocat, se spécialisant dans les affaires maritimes internationales. En tant que président de la Conférence du Jeune Barreau et comme membre de la Vlaamse Conferentie der Balie (Conférence du Jeune Barreau néerlandophone), il voulut promouvoir l’usage du néerlandais à la cour (qui fut à cette époque forcément francophone). En 1899, il devint cofondateur du Bond der Vlaamsche Rechtsgeleerden, une association de juristes flamands dont il devint président en 1912.
Il était membre de la Chambre des Représentants de Belgique de 1906 à 1926. Il tenta d’améliorer graduellement l’emploi de la langue néerlandaise en Flandre. Ainsi, avec Paul Segers, en 1910, il présenta une proposition de loi, approuvée par le parlement, qui favorisa la néerlandisation de l'enseignement secondaire en Flandre. En collaboration avec le socialiste Camille Huysmans et le catholique Frans Van Cauwelaert (surnommés, en néerlandais, les « drie kraaiende hanen » ou les « trois coqs criants »), il lança à la fin de cette même année, une campagne pour la néerlandisation de l'Université de Gand, qui l’amena du reste au sommet de sa popularité en Flandre. En 1912, une proposition de loi fut déposée à cette fin, mais il a fallu attendre jusqu’en 1930 avant que cette néerlandisation soit achevée. En 1911, comme candidat du parti libéral d’Anvers, il prêta serment en tant que membre du conseil communal d’Anvers.
En 1915, il fut cofondateur et président du Comité voor Hulp en Voeding (le comité d'aide et de l'alimentation) de la province d'Anvers et échevin du port d'Anvers. Pendant l'occupation allemande de la Belgique dans la Première Guerre mondiale, Franck (sous l'influence du roi belge et du gouvernement) assura la présidence de l’Intercommunale Commissie van Notabelen, le véritable organisme dirigeant d'Anvers et des communes avoisinantes. Il mena une politique prudente lorsque les différends linguistiques (néerlandais contre français) furent réprimés pendant la guerre. Il condamna ouvertement la collaboration avec les Allemands des activistes flamands, et devint la personnification de la résistance en Flandre.
Bien qu’il ait dit, en 1916, que la lutte pour les droits des Flamands devait être poursuivie après la guerre, il ne s’en occupa plus lui-même. Franck se fit complètement absorber par les cercles conservateurs franco-belges (gouvernement, le Congo, l'ULB et la Banque nationale).
Après la guerre, il devint ministre des Colonies (1918/24) et, en 1920, il fonda l'École coloniale supérieure à Anvers. Franck organisa le réseau des chemins de fer dans les colonies belges, dont la Flandre est actuellement le seul vestige, afin d’y développer l'industrialisation.
En 1926, Franck fut nommé ministre d'État. C’est cette même année, le 27 septembre, qu’il succédera à Fernand Hautain comme gouverneur de la Banque nationale de Belgique et, avec Paul van Zeeland, il dirigea cet institut avec résolution pendant de nombreuses années, mais de façon autocratique et présomptueuse. Gustave Sap attaqua la politique de la Banque nationale dans son discours du 16 mars 1937 ; le politicien socialiste Henri De Man fit de même en 1937. Louis Franck s’était suicidé à Wijnegem, alors qu’une enquête était en cours.
Franck était également l’auteur de quelques essais sur la lutte linguistique, l'activisme flamand et le Congo.
Notes et références
- Vreemdelingen in een wereldstad: een geschiedenis van Antwerpen en zijn joodse bevolking (1880-1944), Lannoo Uitgeverij, 2000, p. 31 Lieven Saerens,
Liens externes
- (nl)K. ter Laan, Letterkundig woordenboek voor Noord en Zuid, G.B. van Goor Zonen's Uitgeversmaatschappij, La Haye/Djakarta 1952 (second tirage)
- (nl)Louis Franck sur le site Internet de la VUB
Catégories :- Ancien député belge
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