Vrais Finlandais

Vrais Finlandais
Vrais Finlandais
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Nom en finnois Perussuomalaiset
Nom en suédois Sannfinländarna
Dirigeant Timo Soini
Fondé en 1995
Siège Mannerheimintie 40 B 56
FI-00100 Helsinki
Idéologie populisme,
conservatisme,
social-démocratie,
euroscepticisme
souverainisme
Affiliation européenne aucune
Affiliation internationale aucune
Couleurs Bleu, jaune
Site web www.perussuomalaiset.fi
Voir aussi

Politique de la Finlande
Parlement finlandais
Premiers ministres finlandais
Présidents finlandais
Partis politiques finlandais

Vrais Finlandais (Perussuomalaiset en finnois, Sannfinländarna en suédois ; True Finns, puis The Finns en anglais[1]) est un parti politique finlandais, de type souverainiste, populiste, social-démocrate et eurosceptique, fondé en 1995.

Sommaire

Histoire

Paternité du Parti rural

Le parti tire son origine de l’ancien « Parti rural finnois (SMP)[2] », parti populiste créé en 1959.

Veikko Vennamo fut le chef historique de cet ancien parti, de 1959 à 1979. Issu de la ligue agraire, futur Parti du Centre, il entretenait des relations tendues avec Urho Kekkonen. Une fois celui-ci élu président de la République en 1965, Vennamo se dédie à son nouveau parti. Il se présente trois fois à l'élection présidentielle, sans dépasser ses 11 % initiaux (1968). Son parti remporte pourtant 10 % des sièges au début des années 1970, puis 1980.

Le fils de Vennamo, Pekka Vennamo, devint le dirigeant du parti quand son père se retira et le parti commença à participer aux coalitions gouvernementales, ce qui entraîna son déclin progressif. Pekka Vennamo finit par démissionner. Certains membres du parti rejoignirent le Parti du Centre, d’autres se retirèrent.

En difficulté financière, il est rebaptisé Perussuomalaiset en 1995, année où la Finlande adhère à l’Union européenne.

La renaissance populiste

Après ces départs, le parti chercha à se rétablir sur de nouvelles bases. Le mouvement populiste et souverainiste se tourna contre l’establishment et l'Union européenne.

En 2003, le parti remporta trois sièges aux élections de l'Eduskunta. Cette victoire mineure semble être due au talent oratoire du nouveau dirigeant Timo Soini et au charisme personnel de Tony Halme. Ils améliorent leur résultat, aux élections législatives de 2007, avec cinq députés avec un peu plus de 4 % des voix. Ils sont alors le huitième parti.

Avant l'élection de 2011 qui les porte tout proche du pouvoir, ils progressent lors de deux élections : aux élections locales d'octobre 2008, ils progressent de 0,9 à 5,4 %, principalement dans l'électorat des sociaux-démocrates et de l'Alliance de Gauche, notamment là où il y a le plus de chômage[3].

Lors des élections européennes de 2009 ensuite, les Vrais Finlandais remportent 9,8 % des suffrages, soit un siège de député européen, qui revient à Timo Soini[4], le mieux élu de Finlande, nominativement (en Finlande on vote pour un nom et non une liste, même avec la proportionnelle).

Troisième parti

Pour les élections législatives de 2011, le parti se positionne comme celui des « petites gens » face à la « bureaucratie » européenne[5]. Il s'oppose aux plans d'aide aux pays de la zone euro en difficulté, dont l'accueil était mitigé en Finlande[6], dans une plate-forme qui s'oppose à l'immigration, au bilinguisme finnois-suédois, aux OGM[5],[7], au mariage homosexuel, tout en préservant les acquis sociaux. Le contexte est aussi celui d'une industrie du bois-papier en crise, avec des délocalisations nombreuses[5].

Derrière leur chef charismatique, qui devient le député le mieux élu, les Vrais Finlandais réalisent 19,1 % des suffrages, un quadruplement et une augmentation de 15 points, une première dans la Finlande d'après-guerre. Ils deviennent alors le troisième groupe au Parlement avec 39 députés[8]. Quatre d'entre eux — Jussi Halla-aho, Juho Eerola, James Hirvisaari et Olli Immonen[9] — sont membres de Suomen Sisu, organisation nationaliste et opposée au multiculturalisme[10]. Timo Soini les décrit comme une faction peu nombreuse mais « bien organisée », tout en admettant que certains membres soient « politiquement incorrects »[11]. En raison d'écarts de langage à propos de la crise grecque, Jussi Halla-aho a été suspendu à l'unanimité pour deux semaines par le groupe parlementaire des Vrais Finlandais le 16 septembre 2011[12].

L'élection passée, la formation du gouvernement traîne en longueur, et après un mois, le parti annonce son refus de faire des compromis sur la question de l'euro dans le seul but de rentrer au gouvernement[13]. Contrairement à la tradition de consensus, il forme la moitié de l'opposition au Gouvernement Katainen, soutenu par 125 des 200 députés du Parlement, provenant de six des huit partis.

Trois présidences de commissions parlementaires sont attribuées à des députés Vrais Finlandais : Timo Soini obtient celle des Affaires étrangères, Jussi Halla-aho celle de l'Administration et Jussi Niinistö celle de la Défense.

Plate-forme

Économie

Le programme économique se veut social-démocrate (ils défendent l'État-providence nordique, l'impôt sur le revenu progressif et non à taux unique, le rétablissement de l'impôt sur la fortune), tout en affichant des préférences : aucune discrimination, y compris positive n'est souhaitable[14].

Immigration

  • Durcissement du droit d'asile[15] :
    • l'immigration humanitaire doit être limitée aux quotas de réfugiés ;
    • le rassemblement familial doit être limité à la famille directe du migrant, sous réserve de moyens de subsistance de celui-ci.
  • Conditions à l'immigration :
    • l'immigration par le travail est bénéfique et doit être soutenue, à condition que le migrant et surtout son employeur respectent les lois sociales et le salaire minimum finlandais ;
    • le migrant peut obtenir la nationalité finlandaise au bout de 5 ans de résidence, à condition de maîtriser la langue, posséder des moyens de subsistance et un casier judiciaire vierge en Finlande.

Politique étrangère

Culture

Modèle électoral

Le parti soutient des initiatives populistes comme l'usage fréquent du référendum.

Positionnement sur l'axe droite-gauche

Le site Internet du Monde parle de « droite nationaliste[16] », « dont certains membres sont clairement d'extrême droite » (ceux du Suomen Sisu).

Cependant, le politologue Lauri Karvonen fait remarquer à l'Express qu'il n'existe pas d'axe gauche-droite affirmé en Finlande, du fait d'une tradition de partage des responsabilités gouvernementales entre les partis, habitude qui a gommé leurs différences[5]. Dans le même article, ils sont assimilés à des sociaux-démocrates sur les questions fiscales (impôt sur la fortune) et la politique sociale (retraites, allocations familiales), tandis qu'ils ne sont pas les seuls à vouloir limiter le droit d'asile. D'autre part, les Perussuomalaiset soutiennent sans réserve l'immigration par le travail, allant jusqu'à défendre les intérêts de travailleurs migrants sous le coup d'un arrêté d'expulsion pour cause de revenus jugés insiffisants par l'administration. [17]

On trouve aussi dans la plate-forme du parti des positions typiques du conservatisme chrétien[18] comme le refus du mariage homosexuel, de l'avortement, de l'ordination des femmes au sein de l'Église évangélique-luthérienne de Finlande, thème controversé en Finlande depuis 1986, date de sa mise en place[19].

Si Timo Soini admet utiliser la thématique de l'immigration comme un « sujet qui fait vendre » bien qu'il ne la considère pas comme une grande affaire[20], il veut se distancier du parti français du Front national dont il « ne partage pas les idées ». En effet, lorsqu'il était député européen (2009-2011), il faisait plutôt partie des conservateurs eurosceptiques du Groupe Europe libertés démocratie, menés par Nigel Farage (UKIP) et Francesco Speroni (Ligue du Nord), ce qu'a également fait son successeur à Strasbourg, Sampo Terho.

Personnalités politiques membres du parti

Députés au Parlement de Finlande

  • Juho Eerola (Kymi, 2011 –)
  • Kike Elomaa (Finlande du Sud, 2011 –)
  • Teuvo Hakkarainen (Centre, 2011 –)
  • Jussi Halla-aho (Helsinki, 2011 –), président du comité administratif
  • Lauri Heikkilä (Finlande du Sud, 2011 –)
  • James Hirvisaari (Tavastia, 2011 –)
  • Reijo Hongisto (Vaasa, 2011 –)
  • Olli Immonen (Oulu, 2011 –)
  • Ari Jalonen (Satakunta, 2011 –)
  • Anssi Joutsenlahti (Satakunta, 2011 –), deuxième vice-président du Parlement
  • Johanna Jurva (Uusimaa, 2011 –)
  • Arja Juvonen (Uusimaa, 2011 –)
  • Pietari Jääskeläinen (Uusimaa, 2011 –)
  • Pentti Kettunen (Oulu, 2011 –)
  • Kimmo Kivelä (Savonie du Nord, 2011 –)
  • Osmo Kokko (Carélie du Nord, 2011 –)
  • Laila Koskela (Pirkanmaa, 2011 –)
  • Jari Lindström (Kymi, 2011 –)
  • Maria Lohela (Finlande du Sud, 2011 –)
  • Anne Louhelainen (Tavastia, 2011 –)
  • Pirkko Mattila (Oulu, 2011 –)
  • Lea Mäkipää (Pirkanmaa, 2011 –)
  • Hanna Mäntylä (Lapland, 2011 –)
  • Martti Mölsä (Pirkanmaa, 2011 –)
  • Mika Niikko (Uusimaa, 2011 –)
  • Jussi Niinistö (Uusimaa, 2011 –), président de la Commission de Défense
  • Pentti Oinonen (Savonie du Nord, 2007 –)
  • Tom Packalén (Helsinki, 2011 –),
  • Pirkko Ruohonen-Lerner (Uusimaa, 2007 –), présidente du groupe parlementaire
  • Vesa-Matti Saarakkala (Vaasa, 2011 –)
  • Timo Soini (Uusimaa, 2011 –), président de la Commission des Affaires étrangères
  • Ismo Soukola (Tavastia, 2011 –)
  • Maria Tolppanen (Vaasa, 2011 –)
  • Reijo Tossavainen (Kymi, 2011 –)
  • Kaj Turunen (Savonie du Sud, 2011 –)
  • Kauko Tuupainen (Centre, 2011 –)
  • Veltto Virtanen (Pirkanmaa, 2011 –)
  • Ville Vähämäki (Oulu, 2011 –)
  • Juha Väätäinen (Helsinki, 2011 –).

Anciens députés

Parlement européen

Références

  1. Longtemps nommé en anglais True Finns, le parti se renomme The Finns en août 2011 ; cf. (en) « True Finns leaders drop “True” from party’s English-language name. Public response to move largely negative or derisory », HS.fi, 22 août 2011.
  2. Il ne doit pas être confondu avec l’ancien Parti agrarien, devenu le Parti du Centre en 1965.
  3. (en) « Party analysis - True Finns won the day », Statistics Finland, 27 octobre 2008.
  4. (en) « True Finns and Greens advance in European Parliament elections as big parties suffer », Helsingin Sanomat, 8 juin 2009.
  5. a, b, c et d Axel Gyldén, « La Finlande tentée par la droite populiste », L'Express, 17 avril 2011.
  6. (fi) « MTV3:n kyselyssä tyly tuomio kriisimaiden tuelle », YLE.fi, 8 avril 2011.
  7. (fi) Programme pour les régions rurales finlandaises
  8. (fi) « Koko maan tulokset », HS.fi, consulté le 19 août 2011.
  9. (fi) « Onnittelut valituille kansanedustajille », site de Suomen Sisu, 18 avril 2011.
  10. (fi) « Periaateohjelma », site de Suomen Sisu, 6 octobre 2009.
  11. (en) Patrick Jackson, « Profile: Finland's Timo Soini », BBC News Europe, 17 avril 2011.
  12. (en) « UPDATE: Jussi Halla-aho suspended from True Finns parliamentary group for two weeks », HS.fi, 15 septembre 2011.
  13. (fi) « Soini jättäytyi oppositioon dramaattisissa tunnelmissa », HS.fi, 12 mai 2011.
  14. (en) « True Finns renounce racism, discrimination, and favouritism », HS.fi, 26 mai 2011.
  15. (de) « Parlamentswahl in Finnland. „Wahre Finnen“ gewinnen », taz.de, 13 avril 2011.
  16. « La droite nationaliste finlandaise en tête des sondages malgré la tuerie en Norvège », lemonde.fr, 12 août 2011.
  17. http://www.iltasanomat.fi/kotimaa/tyrmistys-herasi-miksi-tama-1400ekk-tienaava-perhe-karkotetaan/art-1288429319840.html
  18. (de) « Wahlkampf in Finnland. Angriff der Panzerknacker », Der Spiegel, 11 avril 2011.
  19. (fi) « Naispappeuden vaiheita », site de l'Église évangélique-luthérienne de Finlande.
  20. « Timo Soini ou la préférence aux Finlandais », letemps.ch, 15 août 2011.

Liens externes


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Vrais Finlandais de Wikipédia en français (auteurs)

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