- La Madone Sixtine
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La Madone Sixtine Artiste Raphaël Année 1513-1514 Type Peinture Technique huile sur toile Dimensions (H × L) 265 cm × 196 cm Localisation Gemäldegalerie Alte Meister, Dresde, Allemagne modifier La Madone Sixtine ou La Madone de saint Sixte (en italien Madonna Sistina ou Madonna di San Sisto) est une peinture religieuse de Raphaël. Le tableau est actuellement conservé à la Gemäldegalerie Alte Meister à Dresde (Allemagne).
Sommaire
Histoire
L'œuvre, la dernière des madones de Raphaël terminée de ses propres mains[1] a été probablement peinte afin de décorer le tombeau du pape Jules II, saint Sixte étant le chef de la famille Della Rovere et sainte Barbe. Les deux putti ailés, visibles dans la partie inférieure de la peinture, symbolisent la cérémonie funèbre.
La toile a été placée dans le couvent Saint-Sixte à Plaisance et a été par la suite vendue par les moines à Auguste III de Pologne. Après la Seconde Guerre mondiale, elle a été emportée à Moscou avant de revenir à Dresde.
Thème
Il s'agit d'une conversation sacrée puisque la Vierge et l'Enfant ne sont pas présentés seuls : des figures de saints les accompagnent dont l'un est l'intercesseur direct du commanditaire, doublant ainsi sa présence symbolique ; des figures angéliques complètent l'assemblée.
Description
La Vierge, debout, porte l'Enfant de ses deux bras ; elle est habillée de façon conventionnelle : robe rouge, manteau bleu foncé. Un voile encadre sa tête et part en gonflant vers la droite jusqu'à son bras gauche. La composition est pyramidale, la Vierge et l'Enfant occupent la partie centrale de la composition et regardent le spectateur, saint Sixte, saint protecteur du Pape qui a commandité l’œuvre et sainte Barbe sont à leurs côtés en contrebas. Tous les pieds des personnages sont placés sur des nuages moutonneux. On distingue des visages d'anges dans la nuée qui occupe le fond du tableau. Saint Sixte placé à gauche du tableau porte le regard vers le couple qui s'élève au dessus de lui ; sainte Barbe, placée à droite, en regard, richement vêtue, est agenouillée ; elle regarde vers le bas les deux putti qui affichent des figures espiègles, dans des poses décontractées, accoudés.
La composition est encadrée par les pans du rideau d'un dais en haut et sur les bords gauche et droit du tableau ; les putti placés en bas s'appuient une balustrade qui se confond avec le cadre[2].
Une tiare, celle du pape, commanditaire de l'œuvre, est visible en partie en bas à gauche.
Analyse
Dans ce tableau, Raphaël, grâce à un processus de purification iconographique qui libère la peinture d'éléments accessoires, ne représente pas la vision du divin par les dévots, mais le divin qui apparaît et va à leur rencontre. Ceux-ci même s'ils ne sont pas représentés picturalement, sont nettement perceptible, par le biais de gestes et de l'apparence du groupe sacré. En même temps la tente et la balustrade servent de point de tangence entre célestes et l'humain.
La toile avec la Vierge et l'Enfant et les saints Sixte et Barbe, communément appelée La Vierge Sixtine, se caractérise par un espace imaginaire créé par les mêmes images. Les personnages sont sur un lit de nuages, encadrés par des lourds rideaux qui s'ouvrent des deux côtés donnant l'illusion que la Vierge descende de l'espace céleste, pour sortir ensuite du plan de la peinture pour rejoindre le véritable espace dans lequel la peinture est exposée.
Le geste de saint Sixte et le régard de sainte Barbe semblent être adressés aux fidèles, que l'on imagine présents sur la balustrade sur le fond de la peinture.
La tiare papale, qui reste au sommet de cette balustrade, agit comme un pont entre l'espace réel et l'espace pictural.
Fortune critique
Depuis son arrivée à Dresde en 1754, La Madone Sixtine fait partie des peintures les plus appréciées, citées et étudiées par les philosophes et poètes. Quelques études qui lui ont été consacrés :
- Marilene Putscher, Raphaels Sixstinische Madonna, Das Werke und sene Wirkung, Hopfer Verlag, Tubingen, 1955 ;
- Pier Cesare Bori, La Madonna Sistina di Raffaello. Studi sulla cultura russa, Il Mulino, Bologne, 1990 ;
- Eugenio Gazzola, Fabio Milana, Gloria dell'assente. La Madonna per San Sisto di Piacenza, 1754-2004, Vicolo del Pavone, Plaisance, 2004.
Mentions dans les ouvrages
- L'œuvre est mentionnée dans Les Possédés (1872) de Fiodor Dostoïevski, où Stepan Trofimovitch est incapable d'expliquer la profondeur qu'il voit dans la peinture.
- Elle est aussi mentionnée dans Crime et Châtiment (1866) du même auteur (Sixième partie, chapitre IV), où Svidrigaïlov parle de « l'expression fantastique et hallucinée » que Raphaël a donnée à cette Vierge.
- La vision du tableau a inspiré l'écrivain soviétique Vassili Grossman[3],[4].
Bibliographie
- Pierluigi De Vecchi, Raffaello, Rizzoli, Milan, 1975.
- Paolo Franzese, Raffaello, Mondadori Arte, Milan, 2008 (ISBN 978-88-370-6437-2)
Notes et références
- accès le 27 juin 2010, p. 121, éditeur J.R. Osgood and company, 1877. Moses Sweetser, Raphael
- trompe-l'œil assez courant, lire Daniel Arasse, Le Détail. Pour une histoire rapprochée de la peinture, 1992 Sur le sens de ce
- Vassili Grossman,La Madone Sixtine (1955), est une méditation sur la beauté et le destin ayant comme prétexte le célèbre tableau de Raphaël du musée de Dresde
- (it) [1]
Articles connexes
- Liste de peintures de Raphaël
- Vierge à l'Enfant
Sources
- (it) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Madonna Sistina » (voir la liste des auteurs)
Liens externes
Catégories :- Madone de Raphaël
- Tableau du XVIe siècle
- Ange dans l'art
- Œuvre conservée à la Gemäldegalerie
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