- La Décollation de saint Jean-Baptiste
-
La Décollation de saint Jean-Baptiste Artiste Le Caravage Année vers 1608 Technique Huile sur toile Dimensions (H × L) 361 cm × 520 cm Localisation Co-cathédrale Saint-Jean de La Valette, La Valette, Malte modifier La Décollation de saint Jean-Baptiste (en italien Decollazione di san Giovanni Battista) est un tableau du Caravage peint en 1608 et conservé dans la co-cathédrale Saint-Jean de La Valette à La Valette à Malte.
Sommaire
Historique
Le tableau fut commandé par le grand maître de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, pour être placé en retable dans l'oratoire Saint-Jean, chapelle des novices de l'ordre. Il est probable que Le Caravage paya ainsi son accès au noviciat. Le tableau ne quitta jamais son emplacement originel, destiné à l'éducation religieuse des novices, aux réunions des Chevaliers, mais aussi au secours spirituel des condamnés à mort[1] (ce qui justifie la composition du peintre).
Le jour de l'inauguration du tableau (fête du saint patron de l'ordre), Le Caravage n'y assiste pas à la cérémonie, arrêté le jour même pour la rixe du 18 août 1608.
Sujet
La Décollation de saint Jean-Baptiste est un épisode du Nouveau Testament qui relate l'exécution du saint :
Selon Marc (VI:14-29), Hérode, excédé, fait arrêter Jean et « le fait lier en prison ». Sa femme Hérodiade voulait faire tuer Jean mais Hérode Antipas le protégeait, car il le « connaissait pour un homme juste et saint » et « l'écoutait avec plaisir ». Salomé, la fille d'Hérodiade demande pour sa mère la tête de Jean Baptiste présentée sur un plateau. Hérode, fort attristé, envoya cependant un garde décapiter Jean dans sa prison, placer sa tête sur un plateau et la présenter à Salomé, qui l'offrit à sa mère Hérodiade.
Le Caravage respecta l'ordre des épisodes bibliques en réalisant ensuite Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste (1607) et Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste (1609) qui en sont les étapes suivantes.
Description
La représentation habituelle, qui expose la tête du saint détachée du corps et transmise à Salomé qui la porte ensuite sur un plateau, est ici, dans ce tableau, traduite par Le Caravage, qui immobilise souvent l'action, à un moment très précis : le bourreau va terminer son office commencé avec une épée (qu'on remarque par terre), en donnant, à saint Jean-Baptiste plaqué à terre encore drapé de sa cape rouge (couleur symbole de la passion), et dont la tête est encore dans l'axe du corps, le coup de grâce avec un petit poignard (qu'on nomme misericordia), qu'il tient encore dans son dos de la main droite[2]. Le geôlier placé au centre (trousseau de clefs à la ceinture), montre du doigt le plateau destiné à recevoir la tête ; il est tenu par Salomé placée à gauche ; entre les deux, une vieille servante se prend la tête entre les mains, en signe de terreur.
La scène se déroule dans la cour de la prison, qui laisse apercevoir sur la droite, une fenêtre barrée, par laquelle deux prisonniers assistent, de loin, à l'exécution.
Analyse
La scène, placée traditionnellement dans la cour d'une prison, figure les détails de la cour devant le palais du grand maître de l'Ordre des chevaliers de Malte, à La Valette. Les membres de l'ordre peuvent ainsi s'approprier la scène dans leur époque[1].
La signature du peintre (qui est assez rare dans ses œuvres) est tracée dans le sang même de la victime sainte, libellée « Fra' Michel Angelo », titre qui rappelle son admission récente, le 14 juillet 1608, parmi les novices des chevaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem.
Articles connexes
Notes et références
- éditions Gallimard, coll. « Folio », 2008 (ISBN 978-2-07-034131-3) p. 248-253. Gérard-Julien Salvy, Le Caravage,
- Michel Hilaire, Caravage, le Sacré et la Vie, Herscher, coll. « Le Musée miniature ». – 33 tableaux expliqués (ISBN 2-7335-0251-4), p. 58-59
Catégories :- Tableau du Caravage
- Tableau du XVIIe siècle
- Art à Malte
Wikimedia Foundation. 2010.