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Kamoamoa
Vue aérienne du Kamoamoa en éruption avec le Puʻu ʻŌʻō au dernier plan le 7 mars 2011.Géographie Altitude ≈ 750 m[1] Massif Kīlauea (île d'Hawaï) Coordonnées [1] Administration Pays États-Unis État Hawaï Comté Hawaï Géologie Âge 8 mois et 13 jours Roches Basalte Type Volcan rouge Activité Actif Dernière éruption 5 au 10 mars 2011 Code [1] 1302-01- Observatoire Observatoire volcanologique d'Hawaï Géolocalisation sur la carte : Hawaï
Géolocalisation sur la carte : États-Unis
modifier Le Kamoamoa est un ensemble de fissures volcaniques nées le 5 mars 2011 sur les flancs du Kīlauea, à Hawaï, aux États-Unis. Leur ouverture entre le Puʻu ʻŌʻō à l'est et le Napau à l'ouest fait suite à une soudaine baisse du niveau des lacs de lave dans les cratères du Puʻu ʻŌʻō et du Halemaʻumaʻu, ainsi qu'à une augmentation de l'activité sismique avoisinante, notamment des trémors. De la lave en jaillit pendant cinq jours et forme une coulée qui progresse d'environ deux kilomètres. À la suite de cette éruption, un incendie se déclare dans la forêt traversée.
Sommaire
Toponymie
Le toponyme de la fissure volcanique est le même que celui de la région qui s'étend à l'est du cratère Napau où elle s'est ouverte[1],[2],[3]. Le Kamoamoa ne se présentant pas sous la forme d'un unique cône volcanique, il n'est pas précédé du terme hawaïen Puʻu, qui signifie « colline », contrairement au Puʻu Kamoamoa, un ancien cône situé juste au nord-est de la fissure mais recouvert par le Puʻu ʻŌʻō depuis sa formation en 1983[2].
Géographie
Le Kamoamoa est situé aux États-Unis, dans le sud-est de l'archipel et de l'île d'Hawaï. Administrativement, il se trouve dans le district de Puna, partie du comté d'Hawaï, dans l'État d'Hawaï. Il est intégralement situé au sein du parc national des volcans d'Hawaï[1].
Le Kamoamoa se présente sous la forme de petits cônes volcaniques alignés le long d'un ensemble de fissures de 2,3 kilomètres de longueur s'étirant au sud-est de la caldeira du Kīlauea, entre deux cratères, le Napau au sud-sud-ouest et le Puʻu ʻŌʻō au nord-nord-est[1],[4]. De ces fissures a été émise une coulée de lave aa de 2,9 kilomètres de longueur et de quatre mètres d'épaisseur en direction du sud-est[5].
Histoire
Prémices de l'éruption
L'ouverture des fissures du Kamoamoa est précédée d'une modification du style éruptif du Kīlauea[4],[6]. Du 1er au 4 mars 2011, des séismes sont détectés à l'aplomb du rift est à proximité de la caldeira sommitale[4]. Ils sont suivis le lendemain d'un trémor et d'un dégonflement du volcan de plus de 150 microradians au niveau du Puʻu ʻŌʻō à partir de 13 h 42 heure locale, puis un autre dégonflement apparaît sous la caldeira à partir de 14 h[4],[6]. Dans les deux cratères du Halemaʻumaʻu situé dans la caldeira et du Puʻu ʻŌʻō sur le rift est, le niveau des lacs de lave diminue rapidement et de plusieurs dizaines de mètres[4],[6]. Celui du Puʻu ʻŌʻō perd ainsi au minimum 115 mètres entre 14 h 16 et 14 h 21 et poursuit son mouvement à 16 h 26[6] tandis que celui du Halemaʻumaʻu diminue d'environ 200 mètres entre le 5 et le 7 mars[4]. Cette baisse rapide du niveau des lacs entraîne une instabilité des parois des cratères[4],[7]. Celles du nord-est et de l'est du Puʻu ʻŌʻō s'effondrent à l'intérieur du cratère le 5 mars à 14 h 45 en produisant un panache de cendres et des chutes de rochers sont observées dans le cratère du Halemaʻumaʻu, elles aussi à l'origine de l'émission d'un panache volcanique les 7 et 8 mars[4],[6].
Naissance et formation
En même temps que le niveau des lacs de lave commence à diminuer, un nouvel essaim sismique est détecté sous les cratères Makaʻopuhi et Napau[6] et un ensemble de fissures volcaniques, le Kamoamoa, s'ouvre à 17 h 15[6] sur 2,3 kilomètres de longueur au sud-sud-ouest du Puʻu ʻŌʻō, entre celui-ci et le Napau[4]. Ces fissures émettent immédiatement de la lave à un débit de 2,5 106⋅m3 par jour[3], formant de petits cônes de 25 mètres de hauteur et des coulées de lave qui détruisent la végétation environnante[4],[7]. Ces coulées de lave parcourent peu de distance puisqu'elles sont immédiatement captées par un ensemble d'autres fissures parallèles dans lesquelles elles s'engouffrent[4]. Entre 21 h 55 et le lendemain matin, le Kamoamoa n'émet plus de lave et ses cônes volcaniques atteignent quarante mètres de hauteur[4]. Le 6 mars, les premières fissures recommencent à cracher de la lave et de nouvelles s'ouvrent en rejetant plus de gaz volcaniques que de lave[4]. Ce jour-là, les émissions de dioxyde de soufre atteignent un débit de 10 000 tonnes par jour, dépassant le précédent record de juillet 2008 avec 7 000 tonnes par jour[4]. Parmi les premières fissures, celles situées à l'extrémité ouest sont les plus actives avec la formation de cônes volcaniques dépassant les trente mètres de hauteur[4]. De ces cônes jaillissent des fontaines de lave qui donnent naissance à autant de petites coulées ; elles finissent par se rejoindre pour n'en former qu'une seule se dirigeant vers le sud-est[1],[4]. En revanche, celles qui s'épanchaient le long du littoral pacifique perdent en débit le 6[7] pour se tarir complètement le lendemain[4].
Le 8 mars, le Kamoamoa est toujours actif et ses fissures continuent de recracher de la lave qui alimente la coulée de type aa[5]. Cette dernière progresse dans la forêt en brulant la végétation[5]. Le 9 mars, les fissures orientales se tarissent mais rejettent encore des gaz volcaniques sous la forme d'un panache tandis que la coulée émise depuis les fissures ouest a parcouru 2,9 kilomètres au bout de trente heures d'éruption[5]. Le 10 mars, la lave n'est plus émise du Kamoamoa mais des panaches volcaniques sortent des fissures[5] et le trémor redescend à un niveau comparable à celui qui existait avant l'éruption[8].
Conséquences
Dès le début de l'éruption, la zone est interdite d'accès aux randonneurs, la Chain of Craters Road est fermée à la circulation et les secours sont mobilisés[6]. Ces restrictions et ces moyens demeurent en vigueur malgré la fin de l'éruption en raison d'un feu de broussailles déclenché et entretenu par la chaleur de la lave[9],[10]. Cet incendie progresse dans la forêt d'Ohia, déjà détruite deux fois par le feu lors de précédentes éruptions[9], et a consumé plus de 740 hectares de végétation le 19 mars[10] et 840 le 25 mars[11]. Face à l'avancée du feu, les pompiers hawaïens sont secondés par du personnel du Whiskeytown-Shasta-Trinity National Recreation Area de Californie et du parc national des volcans d'Hawaï[10]. Ils parviennent ainsi maintenir sous contrôle l'incendie le 27 mars, notamment grâce à la pluie tombée dans les derniers jours[12].
Notes et références
- (en) Maps of lava-flow field, Kilauea Volcano, Observatoire volcanologique d'Hawaï. Consulté le 14 mars 2011
- (en) USGS Kalalua Quad, Hawaii, Topographic Map, Topozone. Consulté le 4 avril 2011
- (en) Associated Press, « Latest Kilauea eruption gets a name », dans Star Advertiser, 8 mars 2011 [texte intégral (page consultée le 18 mars 2011)]
- (en) Rapports hebdomadaires de mars 2011, Global Volcanism Program. Consulté le 14 mars 2011
- (en) Images and Chronology, Observatoire volcanologique d'Hawaï. Consulté le 14 mars 2011
- (en) Pu`u `Ō `ō crater floor collapse followed by middle east rift zone eruption, USGS HVO News Release March 5, 2011, Observatoire volcanologique d'Hawaï. Consulté le 14 mars 2011
- (en) Fissure on Kīlauea’s east rift zone continues to erupt, Observatoire volcanologique d'Hawaï. Consulté le 14 mars 2011
- (en) Derek Paiva, « Kilauea volcano’s newest lava eruption pauses … for now », dans Hawa'i Magazine, 16 mars 2011 [texte intégral (page consultée le 19 mars 2011)]
- (en) Associated Press, « Fires still spreading from Hawaii volcano », dans Mercury News, 16 mars 2011 [texte intégral (page consultée le 19 mars 2011)]
- (en) « The blaze continues on Big Island », dans Hawaii News Now, 19 mars 2011 [texte intégral (page consultée le 20 mars 2011)]
- (en) « Stubborn Kilauea wildfire 50 percent contained », dans Star Advertiser, 25 mars 2011 [texte intégral (page consultée le 26 mars 2011)]
- (en) « Lava-sparked brush fire is now 80% contained », dans Star Advertiser, 27 mars 2011 [texte intégral (page consultée le 4 avril 2011)]
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