- Jean-Baptiste Bertrand-Geslin
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Jean-Baptiste Bertrand-Geslin[1], né le 10 septembre 1770 et mort le 6 octobre 1843 au Luc (Var), est un militaire et un homme politique français, maire de Nantes de 1805 à 1813 et en 1815, durant les Cent Jours, député de Loire-Inférieure en 1815, maire de La Flèche (Sarthe) sous la Monarchie de Juillet.
Sommaire
Biographie
Origines et famille
Jean-Baptiste Bertrand, Issu d'une famille noble de Provence, est le fils de Jean-Baptiste-Louis Bertrand,) et d’Anne-Françoise Charles. Son père, capitaine au régiment de Languedoc (infanterie), a ensuite été commandant « des volontaires du Sénégal » et est mort dans ce pays en 1783.
Il est le frère du général d'Empire Louis Bertrand de Sivray (1766-après 1832).
En 1794[2], officier de l'armée de la République à Nantes, il épouse Marie-Adelaïde Geslin, fille de René Geslin, négociant, filleule de Richard de la Pervanchère[3], riche héritière des châteaux de l’Oiselinière à Gorges (Loire-Inférieure) et de la Rousselière à Frossay (Loire-Inférieure). Ils auront un fils, Charles, géologue et minéralogiste, qui lèguera à la Ville de Nantes sa collection minéralogique et sa bibliothèque.
Carrière militaire
Officier comme son père, il fait les premières campagnes de la Révolution. Il est promu capitaine en 1792[4]. Il reste au service de la République et, en 1793, est affecté à Nantes avec le 109ème régiment d’infanterie de ligne et participe activement à la bataille de Nantes (29 juin 1793).
En 1795, il est aide de camp du général Canclaux et participe aux négociations avec le général Charette en vue de l'accord de paix de l'an III, dit traité de La Jaunaye.
Il se retire à Nantes après avoir atteint le grade de chef de bataillon.
Maire de Nantes : premier mandat (1805-1808)
Adjoint d’Augustin de Loynes depuis 1803, il est chargé de l’intérim dès le 7 germinal an XIII, puis est nommé maire par l'Empereur le 24 mai 1805 (« décret de Milan ») ; son installation a lieu le 15 juillet.
Ses adjoints sont René-Julien Arreau de la Renais, Louis-Amable Savary, Paul-Jean-Baptiste Fellonneau, tous trois déjà en place, Joseph Raisin de Boismorin et Henry Rossel. Parmi les conseillers, on retrouve aussi beaucoup de ceux du mandat précédent, notamment Pierre-Joseph Lincoln (négociant), Donatien Marion de Procé (propriétaire).
Son premier mandat est marqué par la visite de l'empereur à Nantes les 9, 10 et 11 août[5], visite préparée depuis plusieurs semaines.
- La visite de Napoléon à Nantes (août 1808)
Après son passage à La Roche-sur-Yon le 8, Napoléon arrive à Nantes le 9 à 2 heures 30 du matin ; il est accueilli à Pont-Rousseau où le maire lui remet les clefs de la ville sous un arc de triomphe. Il est hébergé à l'hôtel d'Aux, résidence du commandant de la garnison, le général Dufour. Le matin du 9, il reçoit les autorités (maire, évêque[6], responsables de la Chambre de commerce, président du Conseil général, ingénieurs des Ponts et Chaussées...). L'après-midi, il visite le lycée impérial ouvert en avril et quelques autres lieux de la ville. Une fête a lieu dans la soirée. Le 10, l'empereur visite Indret, le chantier Crucy de Basse-Indre et le port de Paimboeuf. Le maire évoque alors la perspective d'un avant-port à l'entrée de l'estuaire. Une nouvelle fête a lieu le soir (illuminations des cours, bal). L'empereur part le matin du 11 pour Angers. La visite a coûté 100 000 francs à la Ville, mais elle a obtenu des crédits pour plusieurs chantiers (Bourse, pont sur l'Erdre, alignement de quais).
Second mandat (1808-1813)
Il est de nouveau nommé maire le 19 mai 1808. Il conserve trois de ses adjoints : Arreau, Raisin et Rossel, avec deux nouveaux : Augustin Bachelier de Bercy et Pierre-Antoine Carré de Lusançais. Le conseil municipal ne change presque pas (on peut noter l’apparition de Louis Levesque durant ce mandat)
Le 10 novembre 1810[7], il est nommé président du collège électoral de la Loire-Inférieure, remplaçant Eugène-Napoléon Bonaparte.
Il est fait chevalier de l’Empire, puis reçoit le titre de baron de l'Empire en 1810[8])
Après la campagne de 1812, il offre à l'empereur, au nom de la ville de Nantes, cinquante cavaliers équipés.
Il démissionne en 1813 et est remplacé par François-Marie-Bonaventure du Fou[9]
Réalisations à Nantes
Durant ses mandats, ont eu lieu de nombreuses transformations :
- rétablissement de la Bibliothèque publique
- création du Muséum d'histoire naturelle
- fondation du Musée de peinture
- achat de la collection Cacault
- mise en route du lycée impérial
- achèvement de la Bourse
- construction de la Poissonnerie au bout de l'île Feydeau
Troisième mandat (1815)
Le 18 avril 1815, il prend en charge la fonction de maire à la demande des habitants de Nantes. Cette situation est officialisée le 1er mai par le comte Miot de Melito, commissaire extraordinaire pour la 12ème région militaire (La Rochelle). Le 12 mai 1815, il est élu député du département de la Loire-Inférieure.
Sa municipalité reste incomplète : seulement deux adjoints sur les 5 nommés : François-Marie Varsavaux (notaire) et Jacques-Gabriel Mercier (négociant) ; 20 conseillers sur les 30 nommés, dont : Guillaume du Coudray-Bourgault (négociant), Colin fils (confiseur),
Le 31 mai, il reçoit la croix d'officier de la Légion d'honneur.
Il est destitué lors du retour de Louis XVIII et même révoqué de l’ordre de la Légion d’honneur.
Seconde Restauration et Monarchie de Juillet
Obligé de quitter Nantes, il se retire sur un de ses domaines, Bellefontaine[10], dans la Sarthe.
Candidat aux élections du 1er octobre 1821, dans le 2e arrondissement électoral de la Loire-Inférieure (Saint-Philbert-de-Grand-Lieu), il échoue avec 66 voix contre 109 à son concurrent, le marquis de Juigné[11].
Au lendemain de la Révolution de Juillet, il est nommé maire de La Flèche (Sarthe) le 11 septembre 1830. Le 28 novembre 1831, il est rétabli dans l’ordre de la Légion d’honneur.
En 1832, il est nommé membre du conseil général de la Sarthe.
En 1835, il démissionne pour raisons de santé de ses divers mandats. En 1841, il accepte d’être conseiller municipal de Villaines-sous-Malicorne (Sarthe).
Voir aussi
Bibliographie
- Alexandre Perthuis et Stéphane de La Nicollière-Teijeiro, Le Livre doré de l’hôtel-de-ville de Nantes, Tome II, Imprimerie Grinsard, 1873, pages
Liens externes
- Site de l'Assemblée nationale : [2]
Notes et références
- état civil d'origine : Jean Baptiste Charles Bertrand ; "Geslin" est le patronyme de son épouse.
- 15 juin.
- Maire de Nantes au début de 1789.
- Livre doré II page 69.
- [1]. Cf. récit de la visite (résumé d'un numéro de Nantes Passion :
- Jean-Baptiste Duvoisin
- Livre doré, page 64.
- lettres patentes du 11 juillet 1810
- L’indication donnée par la fiche biographique de l'Assemblée nationale, selon laquelle il est destitué en 1814 paraît inexacte.
- Souligné-Flacé Sans doute à
- Site de l'Assemblée nationale Cf.
Précédé par Jean-Baptiste Bertrand-Geslin Suivi par Augustin de Loynes
Maire de Nantes
1805 - 1813François-Marie-Bonaventure du Fou François-Marie-Bonaventure du Fou
Maire de Nantes
1815François-Marie-Bonaventure du Fou Catégories :- Naissance en 1770
- Décès en 1843
- Maire de Nantes
- Personnalité de Nantes
- Personnalité politique nantaise
- Baron de l'Empire
- Député des Cent-Jours
- Ancien député de la Loire-Atlantique
- Chevalier de la Légion d'honneur
- Officier de la Légion d'honneur
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