- Internement des soldats juifs d'Algérie
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L'internement des soldats juifs d'Algérie est le placement dans des camps d'internement des Juifs algériens servant dans l'armée française, durant la Seconde Guerre mondiale.
Lorsque le second conflit mondial éclate en septembre 1939, plusieurs centaines de Juifs d'Algérie sont comme leurs compatriotes français d'Algérie et de métropole mobilisés sous les drapeaux. Ils rejoignent principalement des unités de zouaves et de chasseurs d'Afrique. Après la défaite française face à l'Allemagne nazie lors de la bataille de France, les soldats juifs se retrouvent dans une situation difficile au sein des forces françaises d'Afrique du Nord ralliées au gouvernement collaborationniste de Vichy.
La décision de les interner est prise après l'une des lois sur le statut des Juifs, celle du 7 octobre 1940, qui abroge le décret Crémieux de 1870 et retire ainsi aux Juifs d'Algérie la nationalité française acquise collectivement soixante-dix ans plus tôt. Le 28 février 1941, le général Huntziger, secrétaire d'État à la Guerre de Vichy, envoie au général Weygand, délégué général du gouvernement de Vichy en Afrique française, un courrier lui signalant que « les rapports sur l'état d'esprit des troupes de l'Afrique du Nord font ressortir que les juifs demeurés dans les unités ont une influence néfaste et que, par leur manque de sens national, ils nuisent au bon moral dans ces unités » et lui demandant de « retirer tous les juifs des unités de l'Afrique du Nord ». Le 27 mars 1941, les circulaires Picquendar[1] donnent le signal de l'internement de ces soldats qui commencent à rejoindre le camp de Bedeau. En novembre 1942, l'opération Torch place le territoire algérien sous le contrôle des Alliés mais ce n'est qu'en juin 1943 que ces soldats internés peuvent rentrer chez eux.
À partir de 1958, des actions sont entreprises pour obtenir une reconnaissance morale de ces faits auprès des autorités de la République française, voir le statut d'interné politique pour ces soldats juifs. Le 20 nombre 1992, un projet de loi visant à faire reconnaitre le caractère abusif et raciste de ses mesures est déposé à l'Assemblée nationale par Pierre Joxe, ministre de l'Intérieur. En 2000, l'existence des camps algériens est reconnue par l'Allemagne, ce pays indemnise les plus démunis parmi les anciens internés considérant qu'ils ont été soumis à des travaux forcés.
Références et Notes
- chef d'état-major de l'armée de terre. Le général Picquendar est le
Sources
- Jean-Dominique Merchet, « Une page noire, jamais écrite, de l'histoire de l'armée. Quand vichy internait ses soldats juifs d'Algerie. », dans Libération, 30 décembre 1997 [texte intégral]
- « Les soldats juifs d'Algérie », dossier du site Akadem.
Bibliographie
- Norbert Bel-Ange, Quand Vichy internait ses soldats juifs d'Algérie : Bedeau, sud oranais, 1941-1943, L'Harmattan, coll. « Mémoires du XXe siècle », 2006, 309 p. (ISBN 2-7475-9760-1)
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