- Hôtel Groslot d'Orléans
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Hôtel Groslot
d’Orléans
Présentation Architecte Jacques Ier Androuet du Cerceau Date de construction 1549 Destination initiale Hôtel particulier Propriétaire Ville d’Orléans Destination actuelle Salle des mariages Protection Classé MH (1862) Géographie Pays France Région Centre Subdivision administrative Loiret Localité Orléans Coordonnées modifier L’hôtel Groslot est un hôtel particulier du XVIe siècle situé à Orléans, dans le département du Loiret et la région Centre.
Le monument, appelé également Grande-Maison de l'Étape[A 1], Maison du Gouverneur[B 1], ou encore l'Intendance[B 2] fut successivement un hôtel particulier, l’Hôtel de Ville d'Orléans et accueille aujourd’hui la célébration des mariages.
Bâti sous l'impulsion de la famille Groslot, il accueilli notamment les rois français François II, Charles IX ainsi que la régente Catherine de Médicis.
Il est classé Monuments historiques depuis 1862[1].
Sommaire
Géographie
L'hôtel est édifié à proximité de la Cathédrale Sainte-Croix, sur la place de l'Étape, dans le centre-ville d'Orléans.
Il est situé à proximité de la ligne B du tramway d'Orléans (en construction).
Histoire
L’hôtel Groslot est construit à la Renaissance sous la direction de l'architecte français Jacques Ier Androuet du Cerceau.
Les travaux débute à partir de 1530, l'hôtel est édifié pour Jacques Groslot, bailli d'Orléans jusqu'en 1545[A 2] et chancelier de Marguerite de Navarre, mère d'Henri IV[A 3].
Jérôme Groslot, fils de Jacques, exerçant la fonction de bailli d’Orléans à partir de 1545, réside également dans l'hôtel[A 4],[A 2].
Le 18 octobre 1560, le roi François II s'impose et s’installe avec sa cour dans l'hôtel pour marquer son opposition à Jérôme Groslot, fervent partisan de la Réforme protestante[3],[A 2]. François II meurt à hôtel Groslot le 5 décembre 1560 malgré la présence de son chirurgien Ambroise Paré[A 5].
Charles IX succède à François II à la suite des États généraux de 1560 qui se tiennent devant l'hôtel dans une grande salle dressée à l'occasion. Le roi étant alors âgé de 10 ans, la régence est confiée à sa mère Catherine de Médicis. Après un séjour de presque cinq mois, la cour quitte Orléans et l'hôtel Groslot le 12 février 1561[A 6].
Jérôme Groslot reprend possession de l'hôtel après le départ de la cour[A 7]. Pour soutenir les actions des Protestants et de Groslot, Louis Ier de Bourbon-Condé revient à Orléans le 2 avril 1562 et réside dans la Grande-Maison de l'Étape qui devient le quartier général des Protestants[A 8].
Charles IX revient à Orléans pour apaiser les troubles nés du massacre de la Saint-Barthélemy et séjourne dans la Grande-Maison de l'Étape[A 9].
Il semble que, tout en restant dans le giron de la famille Groslot, l'hôtel serve de siège à la Généralité d'Orléans vers 1570. Les enfants de Jérôme Groslot, Jérôme et Louise, auraient résidé dans l'hôtel[A 10]. Au XVIe siècle, Louise et son époux Samuel Puchot, ont deux fils, Jérôme et Samuel Puchot, qui vendront la Grande-Maison de l'Étape à Anne de Caumont, veuve de François d'Orléans le 15 décembre 1637. Madame de Cérizy, fille de Jérôme Puchot, et unique héritière, réintègre l'hôtel après un procès établissant qu'Anne de Caumont n'avait jamais payé la somme due. Le 18 avril 1696, elle vend à son tour le bien à deux couples : Louis Curault, conseiller du roi, et Marie Griffonneau ainsi qu'à Joseph Levassor, conseiller du roi, et Jeanne Longuet[A 11].
L'hôtel est ensuite acheté par la municipalité en 1738 pour la somme de 28 480 livres. Elle y loge d'abord les intendants du duché d'Orléans puis y installe l'hôtel de ville après la Révolution française, en 1790[A 12].
Entre 1850 et 1854, il est restauré par l'architecte Albert Delton, qui lui donne son apparence actuelle.
Personnalités liées à l'hôtel
Plusieurs personnalités ont visité où séjourné à l'hôtel pendant le séjour de la cour entre la fin de l'année 1560 et le début de l'année 1561, parmi elles on peut citer[A 13] :
- Marie Stuart, épouse de François II ;
- Le duc de Guise
- Coligny
- François de Coligny d'Andelot
- Charles de La Roche-sur-Yon
- Michel de L'Hospital
- Montmorency
- Marie Touchet
- Henri III
- Henri IV
Architecture et mobilier
Cet édifice possède une façade caractéristique en briques rouges disposées en losanges. Il se compose d'un bâtiment central accompagné de deux ailes de style Renaissance et d’un escalier à double volée.
Lors de sa construction au XVIe siècle, l’hôtel ne se limite qu’à sa partie centrale. Ses deux ailes sont construites après son rachat par la municipalité.
La statue de Jeanne d'Arc réalisée par la princesse Marie d’Orléans qui orne son perron date, quant à elle, du milieu du XIXe siècle. Elle porte encore les traces de balles reçues lors de la libération d'Orléans, en août 1944.
L’hôtel Groslot est composé de quatre salles principales : le salon d'honneur, l'ancienne salle du conseil municipal, l'ancien bureau du maire et la salle des mariages.
La décoration intérieure de style gothique troubadour est réalisée entre 1850 et 1854 sous la direction de l’architecte Albert Delton.
Comme mobilier, on y trouve de nombreux souvenirs de Jeanne d'Arc, des toiles, des tapisseries d'Aubusson, des coffres en bois et d’autres meubles d’époque.
Jardins
Les jardins sont accessibles depuis la rue d'Escures. On y trouve un mur, classé Monument historique en 1846, constitué des vestiges de la chapelle Saint-Jacques qui s'élevait rue des Hôtelleries[4].
Littérature
L'écrivain français Honoré de Balzac (1799-1850) décrit l'hôtel Groslot dans une de ses études philosophiques de La Comédie humaine, Sur Catherine de Médicis. Le martyr calviniste publié en 1841 : « il est difficile d'être allé à Orléans sans y avoir remarqué sur la place de l'Estape, l'hôtel-de-ville. Cet hôtel-de-ville est l'ancien bailliage[5], l'hôtel de Groslot, la plus illustre maison d'Orléans et la plus négligée. »[6]
Galeries d'image
Vues extérieures
Notes et références
- L'hôtel Groslot, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Notice no M0280000181, sur la base Joconde, ministère de la Culture
- 1570, perdant sa charge de bailli et condamné à mort pour Crime de lèse-majesté. Sa condamnation est annulée en 1571 grâce à l’édit de pacification mais il est cependant tué lors du massacre de la Saint-Barthélemy en 1572. Jérôme Groslot sera arrêté en
- Les vestiges de la chapelle Saint-Jacques, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Honoré de Balzac assimile la maison de bailli au bailliage, ce qui n'était pas le cas
- Honoré de Balzac, Œuvres complètes de H. de Balzac, vol. 7, A. Houssiaux, 1870, 662 p. [lire en ligne (page consultée le 11 février 2011)], p. 601
- Jean-Eugène Bimbenet, 1851 (voir dans la bibliographie) :
- p. 25
- p. 16
- p. 1
- p. 13
- p. 24 et 25
- p. 27
- p. 28
- p. 29
- p. 29
- p. 35
- p. 36
- p. 38
- p. 28
- Daniel Polluche, 1778 (voir dans la bibliographie) :
- p. 69
- p. 69
Voir aussi
Bibliographie
- Jean-Eugène Bimbenet, Monographie de l'Hôtel de la mairie d'Orléans : de l'institution des maires et de la justice de la police de la ville, Alex. Jacob, 1851, 59 p. [lire en ligne (page consultée le 11 février 2011)]
- Daniel Polluche, Essais historiques sur Orléans : Description topographique et critique de cette capitale et de ses environs, Couret de Villeneuve, 1778., 228 p. [lire en ligne (page consultée le 16 février 2011)]
- Paul Guillaume, « La mort de François II à l'Hôtel Groslot, le 6 décembre 1560 et l'ouverture des États-Généraux d'Orléans par Charles IX le 13 décembre 1560 », dans Bulletin de la société archéologique et historique de l'Orléanais, vol. XVII, no 6 bis, 1960
- Paul Guillaume, « Trois siècles d'histoire à l'Hôtel Groslot d'Orléans », dans Bulletin de la société archéologique et historique de l'Orléanais, vol. XVII, no 6, 1960, p. 239-242
- Eugène Jarry, « La construction de l'Hôtel Groslot (Hôtel de Ville d'Orléans) et les origines de la famille Groslot », dans Bulletin de la société archéologique et historique de l'Orléanais, vol. I, no 206, 1914, p. 40-62
Liens internes
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