- Homme de Grimaldi
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L'Homme de Grimaldi est l'appellation donnée par René Verneau à un type d'homo sapiens fossile découvert le 3 juin 1901 dans la Grotte des Enfants sur le site italien de Balzi Rossi près de Menton. Deux squelettes datés de 26 000 ans environ furent mis au jour par l'abbé de Villeneuve, une vieille femme dans une position couchée face contre terre et un jeune adolescent couché sur le dos, le crâne édenté de la femme présente un prognatisme marqué, et un crâne déformé. Les fossiles sont exposés au musée d'anthropologie préhistorique de Monaco, la position des squelettes a été modifiée afin de les montrer accolés et de profil, elle ne correspond pas à la disposition des corps lors de leur découverte[1]. L'examen de la sépulture a déterminé qu'à l'origine se trouvait d'abord le corps de l'adolescent couché sur le dos, et que dans un second temps fut disposé le corps de la vieille femme[2]. À partir du remontage des fossiles, René Verneaux conclut qu'il s'agissait d'individus de type négroïde.
Dans leur ouvrage Les hommes fossiles - Éléments de paléontologie humaine, Marcellin Boule et Henri Vallois écrivaient « Quand on compare les dimensions des os de leurs membres on voit qu’ils avaient les jambes très longues par rapport aux cuisses et les avant-bras très long par rapport aux bras ; que leur membre inférieur était extrêmement développé en longueur par rapport au membre supérieur. Or de telles proportions reproduisent, en les exagérant, les caractères que présentent les nègres d’aujourd’hui. De là une première raison pour considérer ces fossiles comme des négroïdes sinon comme des nègres. » [3]. D'après ces observations, l'anthropologue Cheikh Anta Diop vit dans ces fossiles la preuve d'une migration africaine et l'ancêtre noir de l'homme de Cro-Magnon. L'homme de Grimaldi fut considéré alors comme l'ancêtre de la race noire, au même titre que l'homme de Cro-Magnon devenait l'ancêtre de la race blanche et l'homme de Chancelade l'ancêtre de la race jaune[4].
En 1962, Pierre Legoux réfuta les conclusions de Verneau[5] constatant des manipulations dans le remontage des fossiles faisant ressortir des caractères prognates et simiesques alors assimilés à des traits communs aux type négroïdes[1]. Pour Yves Coppens, l'homme de Grimaldi fait partie d'un ensemble d'homo sapien fossiles comprenant de Cro-Magnon, de Chancelade, ou l'homme de Brno, montrant l'appartenance à une population commune[6].
Notes et références
- Claude Masset, 1989, Grimaldi, une imposture honnête et toujours jeune, Bulletin de la Société préhistorique française, 1989, Volume 86, p. 228
- Charles Susanne, Esther Rebato et Brunetto Chiarelli, Anthropologie biologique: évolution et biologie humaine, p. 287
- Marcellin Boule et Henri Vallois Les hommes fossiles - Éléments de paléontologie humaine, p. 299 – 301
- Romain Pigeaud, Comment reconstituer la Préhistoire ?, p. 139
- Pierre Legoux, 1966, Détermination de l'âge dentaire de fossiles de la lignée humaine
- Yves Coppens, L'histoire de l'homme: 22 ans d'amphi au Collège de France, p. 79
Bibliographie
- René Verneau La race de Néanderthal et la race de Grimaldi ; leur rôle dans l'humanité. Journal of the Royal Anthropological Institute n°54 1924.
- Claude Masset 1989 Grimaldi, une imposture honnête et toujours jeune Bulletin de la Société préhistorique française 1989 Volume 86 [texte intégral (page consultée le 2 mai 2010)]
Voir aussi
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