- Génocide culturel au Tibet
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Lors d'une édition de l'émission Apostrophes consacrée aux droits de l'homme en 1989, quelques mois avant de se voir décerner le prix Nobel de la paix, le 14e Dalaï Lama est l'invité de Bernard Pivot, en compagnie de Robert Badinter : celui-ci parle de génocide culturel au Tibet[1],[2].
Selon le 14e Dalaï Lama, la culture tibétaine risque de disparaître du fait d'une implantation massive de Chinois hans au Tibet[3]. En 2007, il affirme que la culture tibétaine pourrait s'éteindre dans les 15 ans si les négociations sino-tibétaine n'aboutissent pas[4]. Lors des troubles au Tibet en mars 2008, il accuse la Chine de pratiquer le génocide culturel du peuple tibétain[5]. Lors d'une visite au Japon en octobre 2008, il fait la déclaration suivante
- « Les Tibétains sont condamnés à mort. Cette ancienne nation et son héritage culturel sont en train de mourir. Aujourd'hui, la situation est presque similaire à une occupation militaire de tout le territoire tibétain. C'est comme si nous étions sous la loi martiale. La peur, la terreur et les campagnes de rééducation politique causent beaucoup de souffrances »[6].
De même en 1996, des parlementaires belges utilisent le terme de purification ethnique pour parler de cette situation : « les stérilisations et avortements forcés; la privation de la liberté religieuse; toutes offenses qui, avec la destruction de la riche culture tibétaine et le transfert de population, menacent la survie même du peuple tibétain et équivalent dès lors à une purification ethnique »[7].
Le sinologue Jean-Luc Domenach indique que la Chine, depuis les années 1950, considère le Tibet comme « une différence à détruire », ainsi les Chinois écrasèrent le Tibet jusqu'au milieu des années 1970[8].
Selon le linguiste Nicolas Tournadre « En moins de cinquante ans, la langue tibétaine est devenue une langue menacée, condamnée à un déclin irréversible, voire à la disparition en deux générations si la politique linguistique actuelle est maintenue. La responsabilité du gouvernement régional et du gouvernement central est, dans ce domaine, évidente. »[9].
Matthieu Ricard précise que les expressions anodines de la culture tibétaine sont tolérées mais tout ce qui est l'essentiel de la culture tibétaine est censuré : « tout ce qui porte une pensée tibétaine est attaqué »[10].
En 2008, Dominique de Legge, président du groupe UMP au Conseil régional de Bretagne déclare ceci : « Élus de Bretagne, nous avons une sensibilité particulière au respect des cultures minoritaires et nous ne pouvons admettre ce qu'il convient bien d'appeler un génocide culturel au Tibet sans rien dire »[11].
Références
- Dalai Lama chez Bernard Pivot Apostrophes, Apostrophes, 21/04/1989.
- Les droits de l'homme.
- Relations Chine-Tibet: un entretien avec le dalaï-lama.
- La culture tibétaine menacée de disparition.
- (en)BBC NEWS | World | Asia-Pacific | 'Eighty killed' in Tibetan unrest.
- « Le régime chinois est en train de condamner à mort le Tibet ».
- Des sénateurs Belges évoquent une purification ethnique.
- Jean-Luc Domenach : La question du Tibet.
- Nicolas Tournadre, Le bilinguisme tibétain-chinois : situation et enjeux, op. cit.
- Entretien, Matthieu Ricard : « Après les JO, ce sera fichu, on ne parlera plus du Tibet », Télérama, Paris, 16 avril 2008. Emmanuel Tellier,
- Dominique de Legge, président du groupe UMP au Conseil régional de Bretagne, 2 avril 2008, Participation du Conseil régional de Bretagne aux JO de Pékin.
Voir aussi
Liens internes
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