- Génocide amérindien
-
On désigne par génocide amérindien, la disparition d'une grande partie de la population des Amériques, due à la colonisation de ce continent par les Européens, depuis l'arrivée de Christophe Colomb jusqu'à nos jours. Bien que le terme « génocide » soit dans ce cas controversé, le terme parfois adopté, « ethnocide », n'a pas non plus de réalité juridique[1].
Sommaire
Contexte général
Quelques événements isolés dans la colonisation européenne des Amériques, et pour lesquels l'appellation de génocide a été employée, sont par ordre chronologique :
- les faits de guerre consécutifs à la conquête du Mexique : Noche Triste, massacre de Cholula, massacre de Chittor ;
- utilisation massive de main d'œuvre servile dans les mines d'Amérique du Sud ;
- contamination involontaire des Indiens par des maladies importées par les Européens (en Amériques du Sud et du Nord)[2] ;
- victimes indirectes résultant de la Guerre de Sécession : massacre de Gnadenhütten, massacre de Sand Creek ;
- massacre des bisons indispensables à l'alimentation des autochtones, notamment pendant la Ruée vers l'or (Amérique du Nord).
Controverse
Bien que l'Histoire démographique des Amérindiens montre incontestablement une diminution, ces disparitions ne sont pas actuellement officiellement recensées par l’Organisation des Nations Unies en tant que génocides, dans leur ensemble[3], mais aussi dans le détail, par exemple en ce qui concerne la lente disparition de certaines tribus en Amérique du Sud[4].
La raison en est à la fois :
- la définition précise d'un génocide ;
- le fait que cette disparition soit la résultante d'une multitude de facteurs distincts, sur une très longue durée ;
- une certaine acceptation d'une grande partie de ces populations dont les modes de vie ont profondément changé[réf. nécessaire].
Demandes de reconnaissance
Une prise de conscience est née dans les années 1970, dans le sillage du mouvement des droits civiques aux États-Unis. La plupart du temps, cette lutte ne fait pas de distinction entre Amériques du Nord, Centrale et du Sud[5].
De nombreux peuples autochtones continuent à demander une reconnaissance officielle de ces faits, ce qui donne lieu à des rapprochements ou des oppositions d'ordre politique :
- avec la Palestine[6].
- les Arméniens[7] a propos du Génocide arménien.
Cas des peuples de l'Arctique
Les cas des peuples de l'Arctique (Inuits, etc.) est particulier dans la mesure où ils ont été mêlés à l'arrivée des Européens, et parfois rapprochés des Amérindiens pour cette raison historique[8], mais en négligeant les différences de taille que :
- il y a une encore plus grande unité ethnique et culturelle[9] ;
- il n'y a jamais eu de conflit armé avec les peuples européens ;
- ils existent aussi en Eurasie, avec une situation politique très différente ;
- ils subissent en revanche tous une lente pression sur leur mode de vie ;
- toutefois, leur habitat demeure relativement protégé dû aux conditions climatiques extrêmes.
Malgré tout, on constate les mêmes symptômes sociologiques : toxicomanie[10], assistanat[11], disparition des valeurs culturelles[12].
Notes et références
- GénocideLe mot « génocide » figurait dans le réquisitoire mais en tant que terme descriptif et non juridique.
- La chute démographique des Indiens d’Amérique, la réalité
- La thèse du « génocide indien » : guerre de position entre science et mémoire
- Pérou - Amazonie : pas de génocide indien selon l'ONU, qui demande une commission d'enquête
- Le Comité de Solidarité avec les Indiens des Amériques créé en 1978, sur la demande de représentants indiens des États-Unis, cette association de loi 1901, s'efforce depuis de mieux faire connaître les peuples autochtones des Amériques (du Nord, centrale et du Sud) en Europe
- Palestinians, Native Americans: Linked Struggles
- Le faux débat sur la comparaison avec le cas des Peaux-Rouges
- Les familles amérindiennes d'Amérique du Nord Pour une raison de commodité, la famille eskimo-aléoute est classée parmi les «familles amérindiennes», même s'il s'agit d'un cas à part.
- Les peuples dits "arctiques" (Inuit, Sâmes, Évenks, etc.) Quoique ces peuples soient répartis sur une surface immense, et que leur nombre soit relativement faible, leurs vêtements, leurs outils, leurs techniques, leur organisation sociale, leurs éléments culturels ont une ressemblance frappante, qu'ils soient originaires de Sibérie, du nord de l'Europe ou de l'Amérique arctique.
- Les jeunes autochtones durement touchés par l'alcoolisme et la toxicomanie
- Soutien social et santé chez les Inuits de l’Arctique canadien
- Écrire l’inuktitut pour éviter qu’il ne disparaisse ?
Wikimedia Foundation. 2010.
