- Bataillon sacré
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Le Bataillon sacré (en grec ancien ἱερὸς λόχος / hiéros lokhos) était un corps d'élite, peut-être mythique, de l'armée thébaine, dans la Grèce antique.
Sommaire
Le bataillon sacré thébain
Le Bataillon sacré de Thèbes aurait été un corps d'élite de 300 hommes, créé selon Plutarque[1] par le commandant thébain Gorgidas :
- « Le bataillon sacré avait été, dit-on, créé par Gorgidas. Il l'avait composé de trois cents hommes d'élite dont la cité prenait en charge l'entrainement et l'entretien, et qui campaient dans la Cadmée : c'est pourquoi on l'appelait le bataillon de la cité[2]. »
Plutarque notait également que « selon certains », il était composé de 150 couples d'amants, ce qui représenterait l'origine de la formation du binôme en matière de tactique de combat.
Gorgidas disposa d'abord le Bataillon sacré tout au long de la ligne de bataille thébaine, utilisant ces soldats d'élite pour renforcer la résolution des autres. Mais après que le Bataillon se fut distingué à Tégyres, Pélopidas l'utilisa comme une sorte de garde personnelle. Pendant trois décennies, ce corps d'élite continua de jouer un rôle important.
Il fut détruit à la bataille de Chéronée en 338 av. J.-C. par la cavalerie menée par le jeune Alexandre le Grand : 254 des 300 soldats furent alors tués et tous les autres blessés. Selon la tradition, Philippe II de Macédoine, s'arrêtant devant l'endroit où le Bataillon avait péri, s'écria : « Maudits soient ceux qui soupçonnent ces hommes d'avoir pu faire ou subir quoi que ce soit de honteux. »
Les soldats tués furent enterrés plusieurs jours après la bataille dans une sépulture collective (πολυάνδρειον / polyandreion) surmontée d'un lion de pierre (découvert en 1818), réplique du polyandreion de Thespini.
Postérité et influence
Il existe dans l’histoire grecque d'autres Bataillons sacrés :
- Celui, dit de Iaşi, créé le 22 février 1821 par Alexandre Ypsilántis (1792-1828), un officier grec au service du Tsar de Russie qui combattit pendant les campagnes napoléoniennes de 1812 à 1814 où il perdit un bras. Il leva une troupe composée de 500 étudiants grecs de l’étranger. Le 7 juin 1821, ils furent défaits par les troupes turques près de Drăgăşani actuelle ville de Roumanie.
- Le bataillon sacré des Grecs de l’Épire du Nord formé le 14 février 1914 par Spyridon Melios ou Spyromelios, pour gagner leur indépendance. Ils défirent les Albanais à la bataille de Premet le 23 février suivant.
- Après l’occupation allemande de la Grèce en 1941, le gouvernement grec s’exila en Égypte, où résidait une communauté de plus de 200 000 Grecs. Devant le nombre important d’officiers présents, il fut créé le 15 septembre 1942 un bataillon de 200 hommes, composé uniquement d'officiers, sous les ordres du Major Antonios Stephanakes et le commandement opérationnel sous ceux du colonel Christodoulos Gigantes. Ce bataillon prit le nom de Bataillon sacré. Rattaché aux Forces grecques libres, il fut entraîné par le SAS de David Stirling et se plaça d'abord sous les ordres de Leclerc. Ce régiment fut à l’origine des Forces spéciales grecques actuelles.
- Les groupes de résistance à l'occupant nazi dans les Cyclades portaient le nom de « bataillon sacré ».
Cette dénomination s'est appliquée par la suite à des corps d'élite, dans le cas de plusieurs nations modernes, surtout ceux qui se formèrent lors de retraites ou de déroutes. C'est ainsi que l'on parle de "bataillon sacré" au sujet du dernier carré à Waterloo[3] ou d'escadron sacré.
Notes
- Plutarque (vers 46 / vers 125), Vie de Pélopidas, XVIII, 1
- Extrait de la traduction d'A.-M. Ozanam pour les éditions Gallimard, 1991.
- Casimir Delavigne Waterloo « Le bataillon sacré, seul devant une armée, s'arrête pour mourir. C'est en vain que, surpris d'une vertu si rare, les vainqueurs dans leurs mains retiennent le trépas. Fier de le conquérir, il court, il s'en empare. La garde, a-t-il dit, meurt et ne se rend pas. »
Bibliographie
- Bernard Sergent, Homosexualité et initiation chez les peuples indo-européens, Paris, Payot, coll. « Histoire », 1996 (ISBN 2-228-89052-9), p. 272-280.
- Costa de Loverdo Le Bataillon sacré (1942-1945)- Préface du Général Kœnig - Stock 1968
Liens externes
Les Bataillons sacrés grecs Texte en anglais
Catégories :- Unité militaire de la Grèce antique
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