Gabriel Maucurier

Né en 1882, Gabriel Maucurier est, avant la Grande Guerre, l’un des meilleurs gymnastes de l’Union des sociétés de gymnastique de France et de l’Union européenne de gymnastique, ainsi qu’en témoigne sa sélection et son classement au tournoi de Turin, en 1911^[1]. Il se consacre ensuite à l’enseignement de l’éducation physique à l’école primaire, ainsi qu’à la structuration de la gymnastique au sein de la Fédération gymnastique et sportive des patronages de France (FGSPF), future Fédération sportive et culturelle de France.

Biographie

Un théoricien de l’éducation physique

Sa carrière de professeur d’éducation physique l’amène au titre d’inspecteur de la ville de Paris. C’est dans le cadre de ces fonctions qu’il publie Education Physique à l’École primaire (1937), qui connaît de nombreuses rééditions. La 3^e édition, en 1942, comporte, en sous-titre : Filles et garçons^[2].

Pour Gabriel Maucurier, l’éducation physique doit rechercher les effets suivants :

• un effet organique général — équilibrer développement musculaire et possibilités fonctionnelles des organes de respiration et de circulation — et hygiénique^[2] ;
• un effet esthétique : corriger les mauvaises attitudes, donner au corps des formes plus belles par un développement physique harmonieux^[2] ;
• un effet économique : obtenir le maximum de résultat avec le minimum de dépense^[2] ;
• un effet viril : affirmation du caractère, de la volonté, maîtrise de soi-même, sang-froid, vaincre les obstacles, être audacieux^[2] ;
• un effet mental : délasser l’esprit par des exercices récréatifs, savoir le pourquoi des exercices^[2].

Un militant de la gymnastique

Entré à la Fédération gymnastique et sportive des patronages de France (FGSPF) en 1906^[3], il y concilie sa carrière de gymnaste et son insertion professionnelle avec celle de responsable fédéral bénévole. A 24 ans, il est déjà le bras droit de Rousselet (président de la commission technique). Elu vice-président de la commission en 1924, il en prend lui-même la présidence le 4 février 1929, après la retraite de Rousselet^[4]. Il ne la quitte que le 5 octobre 1954^[5], participant aussi à celle du Rayon sportif féminin (RSF). Pendant ce quart de siècle, il se consacre à sa mission avec une compétence reconnue et la Fédération gymnastique et sportive des patronages de France lui doit la structure technique de la gym masculine. La sélection des frères Schildvein et de Maurice Hérold dans l’équipe olympique de Berlin n’est pas étrangère à cette collaboration.

Véritable visionnaire au milieu d’une pratique en section qui reste toujours collective^[6], il est le créateur avant-guerre d’une épreuve de classement individuel pour tous les niveaux : les fameuses étoiles gymniques introduites chez les féminines 30 ans plus tard à la fin des années 60. On lui doit aussi la mise en place des cours de formation de moniteurs, où il est secondé par Albert Boularand, formation étendue avec succès au Rayon sportif féminin^[7]. Pour ceux qui ne peuvent pas suivre les sessions de formation, il publie deux ouvrages technique, consacrés à la gymnastique : Bases fondamentales de la gymnastique et Le cheval d’arçon. Néanmoins, pour lui, « la gymnastique n’est pas un sport ; c’est un moyen d’éducation^[8] ». Après la Seconde Guerre mondiale, il s’implique dans la Fédération internationale catholique d’éducation physique et sportive (FICEP) et épouse Eugénie Duisit, alors secrétaire administrative de la Fédération sportive de France.

Notes et références

Bibliographie

• Robert Hervet, La Fédération Sportive de France, Paris, FSCF, 1948 
• Jean-Marie Jouaret, Petite histoire partielle et partiale de la Fédération Sportive et Culturelle de France (1948-1998), t. 1, Paris, FSCF, 1999 
• Jean Latte, La gymnastique, Paris, Vigot, 1948 
• Gabriel Maucurier, Education physique à l’école primaire, Paris, à compte d’auteur, 1942 

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