- Cécile Reims
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Tsila Remz, devenue Cécile Reims, est un graveur, née le 19 octobre 1927[1] à Paris.
Sommaire
Biographie
Tsila Remz passe sa petite enfance dans une bourgade de Lituanie, dans une famille juive traditionnelle.
Revenue en France en 1933, la guerre et le désastre qu’elle entraîne (l’anéantissement des siens) sont déterminants : la rafle du Vel d'Hiv disperse sa famille. En 1943, elle s'engage dans l'Organisation juive de combat.
Peu après la Libération, apprenant que son oncle a été gazé dès son arrivée à Auschwitz et que sa famille en Lituanie a été massacrée, il lui faut donner un sens à cette vie devenue un privilège : elle s’engage dans l’armée clandestine juive et gagne la Palestine. Une grave atteinte de tuberculose la contraint à un retour en France pour y être soignée.
A Paris, elle rencontre le graveur Joseph Hecht dont elle devient l'élève assidue et trouve dans la pratique de la gravure au burin une ascèse et un mode d'expression.
En 1951, la rencontre avec Fred Deux l’a fait bifurquer, l’art devenant, dès lors, le fondement de leur route commune. Avec, cependant pour Cécile, de durables interruptions et des chemins de traverse. Par besoin personnel ou par nécessité, celle, notamment, d’assumer le quotidien.
En 1956, la fragilité de leur santé pulmonaire incite Fred et Cécile à quitter Paris et à s'installer dans une ancienne ferme, isolée dans la montagne, à Corcelles puis à Lacoux (Ain), à proximité du plateau sanatorial d'Hauteville.
Aux gravures d’interprétation figuratives et aux sujets très réalistes du tout début succède une œuvre qui reflète une vision du monde anthropomorphique, où la condition humaine se confond avec celle animale dans une nature minérale et mélancolique (Les Métamorphoses d’Ovide, Bestiaire de la mort et Cosmogonies).
En 1966, le hasard lui fait croiser Georges Visat, l’éditeur, entre autres, de Hans Bellmer. Visat est à la recherche d’un buriniste capable de graver des dessins de l’artiste sans trahir sa subtilité et sa sensibilité. Entre 1967 et 1975, elle grave au burin et à la pointe sèche quelque deux cents dessins[2].
Après quelques hésitations, c'est l’occasion de revenir à la gravure et de se révéler à elle-même, graveur d’interprétation.
Après la mort, en 1975, de Hans Bellmer, Cécile Reims revient à une gravure personnelle, alternant avec les gravures d’interprétation des œuvres de Fred Deux et de Léonor Fini, puis exclusivement de Fred Deux, gravures éditées en livres et recueils.
Expositions (sélection)
Les œuvres de Cécile Reims sont visibles au musée de l'hospice Saint-Roch à Issoudun.
- 2004 : Bibliothèque nationale de France, Paris
- 2009-2010 : Exposition rétrospective au musée de la halle Saint-Pierre, Paris
Film
- Voir ce que devient l'ombre (89 min, janvier 2010, France 3), de Matthieu Chatellier, produit par Moviala Films, distribué par Nottetempo. Consacré à Fred Deux et Cécile Reims, ce documentaire suit, pendant plusieurs mois, l'intimité de leur travail de peintre et de graveur. Le film s'inscrit dans le moment précis d’une vie : celui de la vieillesse, de la dépossession et des interrogations sur « l'après ».
Notes et références
- Sur le site de la BNF.
- Entretien avec Cécile Reims sur le site de la BNF, à l'occasion de l'exposition de 2004.
Liens externes
- Reportage consacré à Fred Deux et Cécile Reims dans l'émission L'Esprit critique sur France Inter, le 7 mai 2010
- Site consacré au film Voir ce que devient l'ombre (portraits et textes de Fred Deux et de Cécile Reims)
Catégories :- Graveur français du XXe siècle
- Artiste contemporain français
- Naissance en 1927
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