- Couvent des Capucines de Liège
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Le Couvent des Capucines de Hors-château à Liège, est fondé en 1626, au coin de l'impasse du Champion. L'église du couvent est construite en 1646. Vendu à la révolution, il est à nouveau occupé par les Filles de la Croix après avoir été propriété particulière.
Sommaire
Historique
Fondatrices
Les sœurs Capucines s'établissent à Liège en 1626. Fondé par deux filles pieuses, Cornelia Libotte et Jeanne de Herck, qui avait pris le voile dans ce but et appuyée par Ferdinand de Bavière, alors Prince-évêque de Liège. Par l'intermédiaire du Grand Vicaire de Liège, chef du diocèse, la mère supérieure du couvent des Capucines de Saint-Omer désigna trois sœurs dont la future mère supérieure, Bernardine de Graveline[1], dite Anne de Cras[2]. Partie de Saint-Omer en 1626[note 1].
Premières installations
Elles occupèrent tout d'abord une maison dans les cloîtres de la collégiale Saint-Barthélemy, mais il semble que les chanoines les expulsèrent au bout de trois semaines.
Elles vont ensuite s'installer en novembre 1626 dans la Basse-Sauvenière sur la paroisse Saint-Michel, et y reçurent les deux novices qui sont rejointes par une troisième en janvier, Jolette Beckers.
Dotations
Ensuite dotée par le Grand Vicaire, le chanoine de la collégiale Sainte-Croix, le chanoine la collégiale Saint-Denis et le Grand Mayeur, elles s'installent au faubourg Saint-Laurent dans la paroisse Saint-Hubert où elles vont rester jusqu'en juillet 1628[3].
Installation définitive en Hors-Château
Elles vont définitivement s'installer dans la rue Hors-Château, paroisse de Saint Thomas, au coin de l'impasse du Champion le 6 juillet 1628,et y commencer la construction de leur église en 1645.
Protection de la Cité
Les Capucines sont prisent sous la sauvegarde et protection de la cité dès 1642 pour vivre une existence paisible jusqu'en 1746, date où le prince-évêque Jean-Théodore de Bavière dû prendre un édit qui frappait d'amende quiconque se rendait coupable de pareil méfait, des passants arrachant les pierres des murs, brisant toits et vitres et invectivant leurs domestiques[note 2].
Révolution française
Les bâtiments du couvent des Capucines sont vendus en deux lots en janvier 1797[4]. Les bâtiments, la cour et l'église, deux prairies et un vignoble, forment le premier lot: il est vendu le 14 mars 1797[note 3]. Le second contient un vignoble et une prairie orientée au sud[note 4]. Dans les environs, les Capucines possédaient encore quelques petites maisonnettes qui furent vendues. Mais c'est une ex-religieuse, Marie Delwoine qui acquis le couvent, protégée par un fondé de procuration de L. Harzé. Aussi le couvent resta dans les mains de la famille Harzé jusqu'en 1818, pour être revendu à Michel Frésart, un agent de change[note 5]. Quelques années plus tard, la famille Frésart, qui comptait un de ses membres parmi les Filles de la Croix offrit généreusement au curé de Sainte-Croix [5] l'ancien couvent des Capucines pour le transformer en maison mère de la congrégation. Les bâtiments des Capucines, peu propice à l'enseignement que dispensaient les Filles de la Croix sont démolis. Il restait dans le jardin un petit bâtiment où une pierre gardait la trace du chronogramme et les emblèmes de la famille Vrancken.
- VICIt Leo fortIs eX trIbV JVDa hosteM (1680)
- CrVX Dat LaVreaM (1670
L'église de 1645
Construction
L'église construite en 1645, et achevée l'année suivante est dédiées aux Saints Pierre et Paul[note 6].
Révolution française
À la Révolution française, les agents républicains procèdent, en janvier 1796 à l'inventaire de l'argenterie et des meubles affectés au culte[note 7]. Le mobilier est vendu à l'encan en avril 1797[6]. Dépouillée de son décor, dès 1794, l'église est rapidement convertie en magasin d'effets militaires, on en fera successivement une remise, des écuries, un magasin à fourrage, une école particulière d'équitation et un atelier de tonnelier.
Nouvelle église de 1862
En 1862, sous l'impulsion du curé de Sainte-Croix, on renouvelle l'ancienne église, et l'architecte Melotte propose de s'inspirer de la Sainte-Chapelle de Paris. Quatorze peintures représentant le chemin de Croix seront peintes par Lange. Trois artistes liégeois, Jules Helbig et Van Marcke réalisant les autres peintures polychromes et Halleux les statues et sculptures.
Sources fondamentales
- Vie de Bernardine de Gravelines[7].
Article connexes
Notes et références
Notes
- Le 15 octobre 1626, après un passage à Nivelles, elles passent à Huy et arrivent en barque à Liège, elles sont accueillies par le bourgmestre de l'époque, le Baron de Bockolt
- Gobert Th., ibidem, p. 131 Aucun texte n'explique ces mouvements d'humeurs; Amende de dix florins d'or: Edit du 30 avril 1746, in
- Le 24 ventôse an V (14 mars 1797), le couvent et ses dépendances de 8 verges grandes, 3 petites et 104 pieds carrés, deux prairies de 10 verges grandes, 17 petites et 51 pieds carrés, et un vignoble de 15 verges grandes, 16 1/2 petite, soit une surface totale d'un bonnier, 18 verges grandes et 16 1/2 petites fut vendu 42 578 francs
- vignoble de 7 verges grandes et 8 1/2 petites au prix de 2 147livres 10 sols par le même acheteur
- Moyennant le paiement d'une somme de 12 000 francs et une rente viagère de 3 000 francs
- La mère supérieure, fondatrice du couvent, Bernardine de Gravelines décédée le 19 novembre 1634, y recevra une sépulture
- En fait d'argeterie, on ne trouva qu'un calice avec sa patène, une cuillère et une boite d'argent
Références
- Stephani JPR, L'Histoire Monastique du Pays de Liège, Ordre de Saint François, Couvent de Capucine/ Hors-Château t. 2, p. 217
- Gobert Th., Liège à travers les âges, vol VI, p. 130, 1975
- Stephani JPR, ibidem, t. 2, p. 221
- AEL, Administration Centrale, Vente des Biens Nationaux, reg. n° 107
- Habets, 1835 à 1855
- AEL, Administration Centrale, Vente des Biens Nationaux, Vente du 24 germinal an V, reg n° 107
- Goffin P. , Vie manuscrite, 287 pp, in 4°
Catégories :- Art mosan
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