- Hôpital de l'Antiquaille
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Hôpital de l'Antiquaille
L'Antiquaille sous la neigePrésentation Coordonnées Pays France Ville Lyon Adresse Colline de Fouvière Fondation 1803 Fermeture 2003 Site web www.chu-lyon.fr Organisation Type Hospices civils de Lyon Assurance maladie CPAM Affiliation Faculté de Médecine "Lyon-Nord" Services Service d'urgences Non Nombre de lits 126 Spécialité(s) Neurologie, Nephrologie, Urologie modifier Situé sur la colline de Fourvière, le site de l'Antiquaille domine la ville de Lyon, en particulier la primatiale Saint Jean-Baptiste et la partie de la ville situé sur la rive droite de la Saône, qui correspond à ce qu'on appelle aujourd'hui le Vieux Lyon. L'ensemble des bâtiments de l'ancien couvent, y compris les parties reconstruites au XIXe siècle font l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 21 janvier 2005[1]. La totalité du caveau de Saint-Pothin fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 6 juillet 2005[1].
Sommaire
Historique
Entre 1506 et 1508, Pierre Sala acquit les vignes du coteau oriental de la colline de Fourvière. Il fait construire pour lui et son épouse Marguerite Bullioud une maison somptueusement bâtie. En raison des très nombreux vestiges gallo-romains que l’on trouve lors de la construction, il appela la maison « l’anticaille ».
L’historien Claude de Rubys (1533-1613), conseiller au siège Présidial et procureur général de la ville de Lyon, au début du XVIIe siècle écrit à propos du site de l’Antiquaille et en évoquant l’empereur Septime Sévère : « Il fit bastir à Lyon, au-dessous de l’amphythéatre et delà place de Vénus, un beau et somptueux palais, que l’on tient avoir este le mesme où est présent la maison noble de l’Antiquaille »
C’est la mère Riants de Villerey, supérieure du monastère de la Visitation établi à l’Antiquaille, qui après avoir consacré la chapelle aux martyrs de Lyon en 1630, a auréolé de la palme du martyre de Saint Pothin le caveau se trouvant au milieu du cloître.
La loi du 18 août 1792 promulgue la suppression des congrégations. En septembre de la même année le couvent des Visitandines est classé dans la catégorie des biens nationaux affectés au service public. Dès 1803, les bâtiments eurent une vocation hospitalière, en servant à désengorger l’hôpital de la Quarantaine des filles de mauvaise vie, des insensés et de quelques condamnés de droit commun.
Les grandes orientations de l’établissement étaient fixées pour 200 ans : il deviendra un centre de référence pour le traitement de la syphilis dans une évolution naturelle vers la dermatologie, abritera jusqu’à sa fermeture un service de neurologie et accueillera les détenus des prisons de Lyon jusqu’en 1985.
L’Antiquaille fut administré avec sagesse, mais confrontés des difficultés budgétaires chroniques. En 1846, il fut décidé de réunir cet hôpital aux Hospices civils de Lyon, ainsi la richesse des uns compenserait la pauvreté de l’autre.
Depuis 2003, le site de l'Antiquaille n'est plus un hôpital, mais est livré à la spéculation immobilière (hôtel 4 étoiles, logements de luxe etc.)[2].
Histoire médicale
Au début du XIXe siècle, l’hôpital était essentiellement un asile pour les mendiants et les aliénés. Les fonctions de soins passaient au second plan. Toutefois les médecins de l’Antiquaille ont toujours été recrutés sur concours. Au milieu du 19 èm siècle la médecine après avoir été une science d’observation, devient avec Claude Bernard une science expérimentale. Les médecins et chirurgiens de l’Antiquaille ont largement participé à cette mutation.
Parmi les pionniers il faut citer Paul Diday (1813-1895) Le plus parisien des médecins lyonnais, il a soutenu sa thèse en 1837 à l’hôpital de la Pitié à Paris, la faculté de médecine de Lyon ne date que de 1877. Bien que né à Bourg-en-Bresse il hésita beaucoup à quitter la capitale, et ne prit son poste à l’Antiquaille qu’en 1843. Ses travaux scientifiques sont entièrement consacrés aux maladies vénériennes et en particulier à la syphilis. A l’aube de la médecine scientifique et à la naissance de la microbiologie, il isole sur des arguments cliniques la blennorragie de la syphilis, avant que Albert Neisser n’isole le gonocoque. C’est un homme plein d’humour, son dernier travail médical est une auto-observation qui porte sur le Règlement de l’urination nocturne chez les prostatiques. Il faut citer à sa suite Joseph Rollet puis Antoine Gailleton. Jean-Victor Augagneur a été interne des hôpitaux puis Chef de clinique chirurgicale en 1881. Ses travaux ont porté sur les maladies vénériennes, synthétisés dans un précis des maladies vénériennes (Collection Testut, 1906) en collaboration avec Marius Carle réédité plusieurs fois (Douin 1927)[3]. Victor Rochet (1860-1934) transforma en 1900, le service d’homme vénérien et dartreux en service d'urologie.
Après les années sombres de la guerre et de l’occupation, l’Hôpital continuera dans la tradition. De la syphilographie on évolue vers la dermatologie avec le docteurs Gaté et Thiers. A partir de l’urologie l’hôpital se spécialisera en néphrologie sous l’impulsion de Jules Traeger. En équipe avec le service de chirurgie urologique on réalise quelques greffes allogèniques de rein. Les résultats sont très incertains, jusqu’au milieu des années 60, lorsqu’apparaît le premier médicament immunosuppresseur efficace, le serum anti-lymphocytaire. Ce médicament préparé par l’Institut Pasteur de Lyon, va propulser l’hôpital de l’Antiquaille dans les premiers rangs mondiaux de la transplantation d’organesLiens internes
Notes
- Ministère de la Culture, base Mérimée, « Notice no PA69000023 » sur www.culture.gouv.fr.
- Réhabilitation de l'Antiquaille
- Bibliothèque municipale de Lyon, silo moderne 1920-2009 cote 449936
Catégories :- Monument historique inscrit en 2005
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