- Monastère de Saint-François de Cuburien
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Le monastère de Saint-François de Cuburien ou Couvent de Cuburien est situé sur le territoire de la commune de Saint-Martin-des-Champs, dans le Finistère en France, en bordure de la Rivière de Morlaix.
Sommaire
La fondation et les débuts
Situé sur la rive gauche de la Rivière de Morlaix, à environ 2 km de la ville de Morlaix, ce couvent a été fondé en 1485 par Alain IX de Rohan (1382-1482) à l'emplacement de l'ancien château de Cuburien[1] et était possédé par les Cordeliers, les premiers étant venus de l'Île Vierge[2] (dans la commune actuelle de Plouguerneau).
En 1522, lorsque les Anglais prennent par surprise Morlaix, des arbres abattus dans la forêt de Cuburien et jetés pour faire barrage dans la Rivière de Morlaix aux bateaux anglais qui revenaient de cette ville chargés de butin. C'est probablement alors que le couvent est incendié, ce qui explique la reconstruction de l'église conventuelle datée de 1527[3].
En 1622, les Récollets remplacent les Cordeliers dans le monastère. Ils soignent les Morlaisiens lors des épidémies de peste de 1626 et 1640 et disposent d'une bibliothèque renommée.
Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, le monastère entre en décadence, certains moines s'adonnant à des « débauches bachiques qui dégradent même l'humanité » et à des « dissipations scandaleuses au dehors ».
La première imprimerie bretonne
Une imprimerie, dont la création est autorisée par le roi Louis XIV en 1653, existe dans le monastère dès 1570[4] et fonctionne jusqu'en 1585. Les livres imprimés sont en "moyen breton" (langue bretonne de cette époque).
Les principaux ouvrages qui y furent imprimés sont :
- Christophe de Cheffontaines : Les quatre fins de L'homme" (en vers bretons)
- Olivier de la Marche : Le miroir de la mort (1585)
- Vie de saint Efflam
- Vie de sainte Catherine
- Vie de saint François
La Révolution française
Le couvent fut déclaré bien national en 1792 et les moines chassés de leur couvent. Le monastère est transformé en atelier de fabrique de salpêtre, puis de travail du plomb et ensuite du bois pour la marine. Le couvent est très dégradé lorsqu'il est racheté vers 1834 par les Dames chanoinesses hospitalières venues de Quimper qui relèvent l'église, de style flamboyant, et en sauvent les vitraux. La rosace a conservé sa riche verrière où l'on distingue une Résurrection, le martyre de saint Étienne et plusieurs scènes de la vie de la Vierge, de celle de saint François et quelques écussons coloriés[2].
Ces religieuses y créent un pensionnat pour jeunes filles et une maison de retraite pour les personnes âgées (hospice).
Notes et références
- "Alain IX de Rohan (1382-1462): un grand seigneur de l'Âge d'Or de la Bretagne"
- http://www.infobretagne.com/morlaix-couvent-cuburien.htm
- http://www.wikitau.org/index.php5/Couvent_Saint-Fran%C3%A7ois_de_Cuburien
- Xavier Barral, "Artistes, artisans et production artistique en Bretagne au Moyen Âge Xavier Barral", imprimerie Altet, 1983
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