- Chartreuse de Liège
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Chartreuse de Liège
Vue de la Chartreuse de Liège du côté de la ville au XVIIIe sièclePrésentation Culte Catholicisme Type Monastère Début de la construction XIVe siècle Géographie Pays Belgique Région Région wallonne Province Province de Liège Ville Liège Coordonnées Géolocalisation sur la carte : Belgique
modifier L’ancienne Chartreuse de Liège était un monastère de moines chartreux construit sur le Mont Cornillon, une colline élevée qui surplombe le confluent de l’Ourthe et de la Meuse, à Liège (Wallonie, Belgique). Les moines-ermites de Saint Bruno occupèrent le monastère de 1360 à 1794. L’ancien monastère a donné son nom au quartier (La Chartreuse) qui fait aujourd’hui partie de la ville de Liège.
Sommaire
Histoire du monastère
Origines
En 1106 une chapelle est érigée sur les hauteurs du Mont Cornillon. Vingt ans plus tard (1126), les chanoines prémontrés, présents à Floreffe depuis 1121, s’établissent près de la chapelle. Leur abbaye est dédiée aux Douze apôtres. Les actes de violence armée et de pillages sont fréquents, le Mont-Cornillon ayant une position stratégique dominant la ville de Liège. Aussi les prémontrés quittent les lieux en 1288.
Le monastère des prémontrés est transformé en forteresse qui devient le Château de Cornillon. L’occupation militaire, avec fréquentes batailles pour le contrôle des lieux, dure jusqu’en 1336, date de la prise de la forteresse par les liégeois eux-mêmes, en lutte contre leur prince-évêque, Adolphe de La Marck. Elle est alors détruite.
Arrivée des chartreux
En 1357, agissant en réponse à la vision d’une procession de personnages vêtus de blanc se dirigeant vers l’église de Cornillon qu’aurait eu un saint homme de la ville, le prince évêque de Liège, Engelbert III de La Marck offre aux chartreux de s’établir sur le Mont Cornillon, un lieu devenu quasi désert. Choisis par le chapitre général cartusien, quatre ermites de Saint Bruno s’installent dans ce qui reste des bâtiments abandonnés de la forteresse, au sommet du Mont-Cornillon en 1360. De ce jour-là le nom de ‘Chartreuse’ est définitivement lié à la colline dominant le confluent de l’Ourthe avec la Meuse.
Les chartreux connaissent des longues périodes de tranquillité qui permettent le développement du monastère. La règle de l’Ordre (les Consuetudines Cartusiae) ne permettant pas l’acquisition excessive de terres, la chartreuse de Liège n’est jamais très prospère. Lors de conflits armés le monastère est cependant souvent occupé militairement.
Le 13 janvier 1487, un incendie, allumé par les troupes d'Évrard III de La Marck, consume l'entièreté de l'église "avec les œuvres d'art qu'elle contenait, les autels et aussi les livres liturgiques et qui devaient, en raison de leur destination, constituer le joyau de la bibliothèque. Celle-ci, heureusement, était abritée dans un local complètement isolé par une muraille de pierre; elle dût à cette situation privilégiée d'échapper à la destruction de tout le monastère." (Stiennon, in litt.)
Le plus grave arrive en 1691. Après avoir été assiégé pendant quatre jours le monastère est investi par les troupes du maréchal de Boufflers qui, des hauteurs du Mont Cornillon, bombardent la ville de Liège. Devant les troupes hollandaises elles doivent se retirer. Sous la direction de Menno van Coehoorn les Hollandais fortifient le monastère. Dix ans plus tard (1701), retour des troupes françaises qui s’installent à la Chartreuse (évacuée par les moines). Ils en sont chassés en 1702, durant la Guerre de Succession d’Espagne, par les troupes confédérées du Duc de Marlborough. La chartreuse est libérée...
Les chartreux reprennent possession des lieux en 1703. La paix revenue ils démolissent les fortifications et reconstruisent leur monastère. Le XVIIIe siècle, période relativement tranquille, permet un nouvel essor de la chartreuse. Les lieux sont embellis.
Fin du monastère de la Chartreuse
En 1792 le général Dumouriez et les troupes révolutionnaires françaises entrent dans la ville de Liège, qui fait allégeance aux idéaux républicains. La chartreuse subit le même sort que les autres abbayes des Pays-Bas méridionaux. Elle est saccagée et pillée. Les biens sont confisqués. Les moines sont expulsés (1794). En 1797 tout est mis en vente publique. C’est la fin de la 'Chartreuse de Liège' comme monastère.
Domaine de la Chartreuse
Au congrès de Vienne de 1815 l'ancienne principauté de Liège est adjugée au Royaume des Pays-Bas. Deux ans plus tard (1817), les Hollandais réinvestissent le Mont Cornillon pour y construire un nouveau fort, plus imposant encore que les précédents. On l'appellera le Fort de la Chartreuse. Paradoxalement il n'aura plus jamais de rôle stratégique important.
En 1891 le fort est déclassé et devient simple caserne. Il sert de prison pour les patriotes belges durant la Première Guerre mondiale (1914-1918). Vers la fin de la Seconde Guerre mondiale, à partir de 1944, l'armée américaine l'utilise comme hôpital militaire.
De moins en moins utile au ministère de la défense nationale, il est 'condamné' en 1981: les derniers militaires quittent l'ancien fort en 1988.
La ville de Liège acquiert les zones vertes du complexe militaire en 1998, apportant ainsi son soutien aux associations privées (des associations de protection de la nature, des associations de quartier comme l'asbl 'La Chartreuse') qui se sont mobilisées depuis 1986 pour la conservation du site - monastère et fort - et pour sa rénovation. En 1988, par exemple, le WWF, en partenariat avec l'asbl Etudes & Environnement, y organise un camp d'été au cours duquel sont entrepris les premiers travaux de restauration et d'aménagement des galeries du fort (refuge hivernal pour les espèces cavernicoles). Fin 1988, le Conseil communal de la Ville de Liège, sur proposition des associations privées, décide de créer une réserve éducative dans ce domaine et en confie la gestion à l'asbl Education-Environnement. En 1990, la Conservation Fondation attribue son prix national au projet "Aménagement de la Chartreuse" porté par l'asbl Etudes & Environnement. En 1991, 40 hectares de l'ancien domaine militaire de la Chartreuse sont classés comme site.
Voir aussi
Bibliographie
- Brasseur, Th. (1993). La Chartreuse : forteresse hollandaise en sursis. Centre Nature & Patrimoine, Flémalle.
- Brasseur, Th. (1994). La Chartreuse de Liège. Centre Nature & Patrimoine, Flémalle.
- Dethier, M. (2001). L'entomofaune de l'ancienne Position Fortifiée de Liège. Notes fauniques de Gembloux, 42 : 3-58.
- Gaëtan, R. et Dethier, M. (2005). La galerie minière de la Chartreuse à Liège (Belgique) : un "cas d'école". Notes fauniques de Gembloux, 57 : 81-86.
- Liénard, J. (1992). Le premier fort de la Chartreuse à Liège (1689-1702). Essai de localisation. Bulletin de la Société royale Le Vieux-Liège, 258 : 317-336.
- Liénard, J. (2000). Le fort de la Chartreuse, création hollandaise (1818-1823) à Liège. Bulletin d'information du C.L.H.A.M., 9 : 5-28.
- Loxhay, J. (1995). Le fort de la Chartreuse. Historique de la genèse à nos jours. PIMM'S Edition, Liège.
- Metzmacher, M. (1990). Les milieux semi-naturels: des outils pour concilier loisirs et éducation à la nature. Le cas des milieux semi-naturels urbains et péri-urbains. In : Actes du colloque "Gérer la nature?", Travaux Conservation de la nature, 15/2 :593-606.
- Stiennon, J. La Bibliothèque et le Scriptorium de la Chartreuse de Liège des origines au XVIe siècle. Extrait de La Chronique Archéologique du Pays de Liège, t. XXXVII : 58-64.
- Stiennon, J. (1979). La Chartreuse de Liège dans la vie de la Cité. p 53-60. In : Neuf cents ans de vie autour de Saint-Remacle-au-Pont.
Archives du site de la Chartreuse
De nombreux documents relatifs à l'histoire de la Chartreuse (forts et monastère), ainsi qu'au combat mené pour sa préservation, ont été déposés par l'asbl Etudes & Environnement aux Archives de l'Etat à Liège, ainsi qu'au Centre de documentation de la Vie Wallonne.
Articles connexes
Liens externes
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