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Base sous-marine de Saint-Nazaire
La base sous-marine de Saint-Nazaire en 2005Lieu Saint-Nazaire Type d’ouvrage base sous-marine Construction 1941 Architecte Organisation Todt Matériaux utilisés béton armé, béton, granit Hauteur 18 mètres Utilisation base sous-marine, stockage, réparation Utilisation actuelle musée, expositions, salle de concert, bar, restaurant, belvédère Appartient à municipalité de Saint-Nazaire Contrôlé par Allemagne nazie Guerres et batailles Seconde Guerre mondiale Coordonnées Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Saint-Nazaire
modifier La base sous-marine de Saint-Nazaire est l'une des cinq bases pour sous-marins construite sur la façade Atlantique au cours de la Seconde Guerre mondiale à Saint-Nazaire par l'Allemagne nazie qui occupait la France.
Sommaire
Construction[1]
Avant le début de la Seconde Guerre mondiale, le port de Saint-Nazaire est l'un des plus vastes de la côte Atlantique française.
L'armée allemande arrive à Saint-Nazaire en juin 1940. Le premier sous-marin allemand à arriver à Saint-Nazaire est le U-46 de la 7. Unterseebootsflottille, il y parvient le 29 septembre 1940.
Une mission de l'organisation Todt (Oberbauleitung Süd) inspecte le port dès décembre 1940 afin de déterminer les possibilités de construction d'une base sous-marine afin de protéger ses sous-marins des bombardements aériens anglais. Les travaux sont confiés à l'ingénieur Probst.
La base sous-marine est construite en partie à la place du bassin de retournement de la Compagnie générale transatlantique. Les quais et bâtiments de la compagnie seront eux aussi détruits avec la poursuite des travaux.
Les travaux s'effectuent en plusieurs étapes. Ils débutent en février 1941, avec les alvéoles 6, 7 et 8. Ils sont achevés en juin 1941. De juillet 1941 à janvier 1942, les alvéoles 9 à 14 sont construites, puis, entre février à juin 1942 ce sont les alvéoles 1 à 5. Enfin, de juin à décembre 1943, la construction d'une tour annexe achève les travaux de construction. Ces travaux requièrent la présence de 1 502 travailleurs et 3 166 requis.
Entre fin 1943 et début 1944, une écluse fortifiée est construite dans l'alignement de la base afin de protéger les sous-marins pendant l'éclusage entre l'estuaire de la Loire et le bassin. Elle mesure 155 m de long, 25 m de large, 14 m de haut et est équipée, sur son toit, de dispositifs de défense anti-aérienne[2].
Caractéristiques
Les dimensions de la base sont les suivantes : 300 m de longueur, 130 m de large et 18 m de haut pour une surface d'environ 39 000 m2 et un volume de béton coulé d'environ 480 000 m3.
L'épaisseur du toit de la base est d'environ 8 m. Il se compose de quatre couches distinctes: la première, constituée de béton armé mesure 3,50 m d'épaisseur, la deuxième, de béton et de granit, mesure 35 cm d'épaisseur, la troisième, à nouveau en béton armé, de 1,70 m d'épaisseur et la quatrième, nommée Fangrost, constituée par la superposition de poutres croisés de 1,80 et 1,40 m de hauteur. Le toit est équipé de cuves bétonnées pour canon de 20 mm, de cuve pour canon quadruple de 20 mm, d'une coupole blindée pour deux mitrailleuses, d'un abri individuel (tobrouck) pour mitrailleuse MG et d'un blockhaus pour mortier M19[3].
La base comporte 14 alvéoles (sorte de garage pour sous-marin), numérotés de 1 à 14 du nord au sud : les alvéoles 1 à 8 constituent chacun un bassin de radoub de 92 m de long par 11 m de large, pour un sous-marin ; les alvéoles 9 à 14 sont des bassins à flot, de 62 m de long par 17 m de large, pour deux sous-marins chacun.
Deux inter-box permettent l'accès aux étages supérieurs de la base. Ils sont situés entre les alvéoles 5/6 et 12/13.
Par ailleurs, la base est équipée de 62 ateliers techniques, 97 magasins de stockage, 150 bureaux, 92 chambres pour les équipages, 20 stations de pompage, quatre cuisines, deux boulangeries, deux centrales électriques, un réfectoire et un bloc opératoire[4].
Réhabilitation : le projet Ville-Port
Le quartier de la base a longtemps été laissé à l'abandon. C'est pourquoi, en 1994, la municipalité de Saint-Nazaire décide de lancer le projet Ville-Port destiné à réhabiliter la zone de la base qui n'est alors qu'une vaste friche industrielle.
L'architecte espagnol, Manuel de Solà-Morales i Rubió (ca) participe à la première phase des travaux : Ville-Port 1. Entre 1996 et 2000 s'implantent, dans et autour de la base, des équipements liés au tourisme ou à la culture. Il est ainsi possible de découvrir l'intérieur d'un paquebot transatlantique, univers reconstitué dans deux alvéoles[5]. Des logements sont également construits à proximité de la base. En janvier 1997, quatre alvéoles voient leurs murs percés afin d'ouvrir le nouveau quartier sur le port. Ils sont également remis en eau. En juillet 1997, le toit est ouvert au public. Il constitue un point de vue intéressant sur l'estuaire de la Loire, le pont de Saint-Nazaire et les chantiers de l'Atlantique. En 1999, une longue passerelle inclinée permet de relier le toit au nouveau quartier[6].
En 2002, la réhabilitation de la base et du quartier se poursuit à travers le projet Ville-Port 2, confiée à l'agence LIN Berlin (Finn Geipel & Giulia Andi). La transformation des alvéoles continue. À l'automne 2005, les travaux destinés à installer le LiFE (Lieu international des formes émergentes)[7] et le VIP (scène musicale)[8] dans les alvéoles 13 et 14 débutent. Ils s'achèvent en avril 2007. Ces deux lieux sont destinés à accueillir concerts, expositions, spectacles...
Le 27 janvier 2007, sur le toit de la base, au-dessus de l'alvéole 14, a été placée une structure appelée le radôme. Celle-ci a abrité un radar de l'OTAN sur l'aéroport de Tempelhof à Berlin et a été offerte à la ville de Saint-Nazaire par le ministère de la défense allemand. Le radôme mesure 16,50 m de diamètre, 8 m de haut et pèse environ 5 tonnes. Il est constitué de structures en triangle couvrant une surface de 210 m2[9].
Voir aussi
Bibliographie
Trois documents "en ligne" sur l'histoire de la poche :
- L'histoire de la poche de Saint Nazaire par Michel Gautier
- La poche de Saint Nazaire par Luc Braeuer
- La poche de Saint Nazaire par AREMORS
Filmographie
- La base sous-marine de Saint-Nazaire. Entre humanité et barbarie. Documentaire réalisé par Stéphane Chemin. Cinérgie Productions. 2007[10].
Lien interne
Lien externe
(fr) La base sous-marine de St-Nazaire sur le site U-boat bases
(fr) La base sous-marine de Saint-Nazaire sur le site Chemins de mémoire
(fr) Site historique sur la Poche de Saint-Nazaire
Notes et références
- Historique de la base sur u-boot.fr
- Panneau d'exposition sur le toit de la base. "L'écluse fortifiée". Consultation : 2007.
- Panneau d'exposition sur le toit de la base. "Une structure de protection" et "Structure du toit pour résister aux bombes". Consultation : 2007.
- Panneau d'exposition sur le toit de la base. "Une véritable forteresse". Consultation : 2007.
- Escal'atlantic sur le site de la mairie de Saint-Nazaire
- Panneau d'exposition sur le toit de la base. "1995-2001". Consultation : 2007.
- Le LiFE
- Le VIP
- Panneau d'information sur le toit de la base, à proximité du Radôme. Consultation : 2007
- Documentaire La base sous-marine de Saint-Nazaire sur le site de Cinérgie Productions.
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