- Pluriel des noms communs français en « ou »
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Les mots se terminant en « ou » se terminent par « ous » au pluriel comme : bisous, clous, écrous, filous, flous, gourous, mous, sous, trous, etc.
Exceptions :
- bijou
- caillou
- chou
- genou
- hibou
- joujou
- pou
qui se terminent par « oux » au pluriel :
On rajoute parfois aussi à cette liste :
- ripou, depuis la sortie en 1984 du film Les Ripoux de Claude Zidi : le néologisme « ripou », verlan du mot pourri qui désigne un policier corrompu, dont l’usage familier et la graphie en -x du pluriel ont été reconnus par des dictionnaires de référence comme le Petit Larousse[1].
- chouchou[2], même si la graphie utilisée pour le pluriel de ce mot familier varie en fonction de ses différents sens et que le pluriel en -x n’a pas été officialisé par l’Académie française ni les dictionnaires de référence de la langue française.
- tripou sur lequel l’usage hésite encore, et que l’Académie ignore[3].
Traditionnellement, faute d’explication à donner aux écoliers, les enseignants ont fait apprendre « par cœur » la liste de ces mots par ordre alphabétique, en recourant parfois à des moyens mnémotechniques (comme par exemple la phrase « Viens mon petit chou sur mes genoux, ne fais pas joujou avec mes bijoux, jette plutôt des cailloux à ce vieil hibou plein de poux. »).
Orthographe et évolutions
La linguiste (et historienne de l’orthographe française) Nina Catach (1923-1997), avance les explications suivantes :
- « Pour les mots en -ou, comme clou(s) / pluriel clous, l’Académie donne le pluriel en s, sauf pour ceux qui finissaient anciennement par un l mouillé, comme pou / poux (ancien français pouil), genou / genoux, verrou / verroux (Acad. genouil, verrouil jusqu’en 1762, puis pluriel verrous). Pour chou(x), la présence ancienne du l final (1606 choul) a également favorisé le maintien du x final au pluriel (cf. ciel / cieux)[4]. »
Sa qualité d’historienne n’a pas empêché Nina Catach de donner son opinion personnelle dans un ouvrage intitulé Les Délires de l’orthographe (1989) :
- « Bijoux (de la couronne) : Il y a deux sortes de reliques : les monuments et les grigris. On me dit que l’écriture du français est un monument historique. Je le veux bien. Le Sacré-Cœur, même très laid, est un monument historique. L’x des sept pluriels en -oux (qui sont huit avec chouchoux comme les Trois Mousquetaires étaient quatre) n’est qu’un grigri ridicule, fantaisie abréviative pour -us au Moyen Âge, dont la conservation depuis dix siècles tient du miracle de Lourdes.
- […]
- On dresse nos enfants à adorer ces bêtises, au point qu’ils en demeurent tout rassotés comme Thomas Diafoirus. Il est temps, grand temps, de ravaler ces façades, de dégager les lignes élégantes de l’architecture d’ensemble, de rejeter ces superstitions d’un autre âge pour une religion plus raisonnable[2].»
Nina Catach n’a pas été entendue sur ce point puisque la réforme orthographique de 1990 n’a pas touché à bijoux, cailloux, choux, genoux, hiboux, joujoux, poux…
Cette réforme de 1990 a été précédée par la réforme d’Aristide Beslais qui allait plus loin puisqu’elle prévoyait « l’unification des pluriels : des bijous, des chevaus, des cheveus et… heureus, faus, rous…[5]».
Notes et références
- article de la version en ligne et page 937 de l’édition papier de 2005. cf.
- Nina Catach, Les Délires de l’orthographe, XIII pages + 349 pages, Plon, 1989 (ISBN 2-259-02136-0). Page 70 et § Bijoux (de la couronne) in
- Aveyron et du Cantal est toujours désignée au pluriel, généralement sous la forme tripous en Aveyron, et tripoux au Cantal. Cette spécialité culinaire de l’
- Nina Catach, 1327 pages, Larousse, 1994, (ISBN 2-03-340330-0). Page 1173, Dictionnaire historique de l’orthographe française, sous la direction de
- Nina Catach, Les Délires de l’orthographe, XIII pages + 349 pages, Plon, 1989 (ISBN 2-259-02136-0). Page 329 in
Voir aussi
- Voir la section Moyens mnémotechniques : Pluriel
- Strč prst skrz krk : une autre formule bien connue des écoliers, ceux de la République tchèque et de la Slovaquie en tout cas
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