- Barbara Hutton
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Barbara Woolworth Hutton (14 novembre 1912 – 11 mai 1979) est une personnalité de la jet set américaine, surnommée « la pauvre petite fille riche » ((en)« Poor Little Rich Girl ») en raison de sa vie mouvementée. Elle fit don de la Winfield House au gouvernement des États-Unis, pour servir de résidence à l'ambassadeur des États-Unis au Royaume-Uni, lors d'une transaction pour un dollar symbolique, après la Seconde Guerre mondiale[1].
Sommaire
Biographie
Née à New York, Barbara Hutton était la fille unique de Edna Woolworth (1883–1918), elle-même une fille de Frank W. Woolworth, fondateur des populaires magasins à escompte Woolworth. Le père de Barbara Hutton était Franklyn Laws Hutton (1877–1940), un homme aisé, cofondateur de E. F. Hutton & Company, une firme new-yorkaise d'investissement et de courtage en bourse respectée, propriété du frère de Franklyn, Edward Francis. Elle était la nièce par alliance de Marjorie Merriweather Post, héritière d'un empire céréalier, qui fut, de 1920 à 1935, l'épouse de E.F. Hutton ; de ce fait, leur fille, l'actrice Dina Merrill (née Nedenia Hutton), était cousine germaine de Barbara Hutton.
Edna Hutton se suicida alors que Barbara avait six ans. C'est la jeune Barbara qui découvrit le corps de sa mère. Après la mort de sa mère, elle vécut chez différents membres de sa parenté, et fut élevée par une gouvernante. Sa cousine Dina Merrill, par exemple, raconta dans la « Biographie des Woolworth » diffusée sur A&E, que pendant un moment, Barbara vécut avec eux, après que sa mère soit morte et que son père l'ait abandonnée[2].
Elle devient une enfant introvertie, qui avait peu d'interactions avec d'autres enfants de son âge. Son plus proche ami et seul confident était son cousin Jimmy Donahue, le fils de la sœur de sa mère.
En accord avec les traditions de la haute société new-yorkaise, Barbara Hutton eut un bal de débutante fastueux lors de son 18e anniversaire, lors duquel les invités des familles Astor et Rockefeller, entre autres élites, ont pu applaudir des prestations de vedettes comme as Rudy Vallee et Maurice Chevalier. Trois ans plus tard, en 1933, pour son 21e anniversaire, Barbara Hutton hérita de près de 150 millions de dollars provenant des biens immobiliers de sa mère (diverses biographies mentionnent la somme de 50 millions.) Son héritage, qui équivaut à plus d'un milliard de dollars actuels, fit d'elle l'une des femmes les plus riches du monde[3]. Sa réception d'anniversaire coûta 50 000 dollars, une vraie fortune dans les années suivant la grande dépression. La critique publique fut si intense que Barbara fut envoyée en voyage en Europe pour échapper aux railleries de la presse[4].
Vie personnelle
Bien que Barbara Hutton fut dépeinte dans la presse comme une jeune femme « chanceuse » qui avait tout, le public n'avait aucune idée des problèmes psychologiques qu'elle connaissait, et qui la menèrent à une vie de victimisation et d'abus. Elle se maria sept fois :
- 1933 – Alexis Mdivani, soi-disant prince géorgien, dont elle divorça en 1935 ;
- 1935 – le comte Curt Heinrich Eberhard Erdmann Georg von Haugwitz-Hardenberg-Reventlow, dont elle divorça en 1938 ;
- 1942 – Cary Grant, dont elle divorça en 1945 ;
- 1947 – le prince Igor Troubetzkoy, dont elle divorça en 1951 ;
- 1953 – Porfirio Rubirosa, dont elle divorça en 1954 ;
- 1955 – le baron Gottfried Alexander Maximilian Walter Kurt von Cramm, dont elle divorça en 1959 ;
- 1964 – le prince Pierre Raymond Doan, dont elle divorça en 1966.
Mdivani et Reventlow
Ses deux premiers maris utilisèrent sa grande fortune à leur avantage, en particulier le très oppressif Curt Haugwitz-Reventlow, dont elle eut son seul enfant, un fils appelé Lance Reventlow[5] (1936-1972).
Reventlow lui faisait subir de la violence verbale et physique, qui culmina lorsqu'il la molesta sauvagement, ce qui les envoya elle à l'hôpital et lui en prison. Il la persuada d'abandonner sa citoyenneté américaine pour adopter la nationalité danoise (qu'il détenait lui-même de naissance), pour des raisons fiscales. Elle y consentit en décembre 1937 devant une cour fédérale à New-York. Dès lors, elle glissa dans l'abus de drogues, puis développa une anorexie, qui la hanta pour le reste de sa vie.
Lorsqu'elle divorça de Reventlow, elle obtint la garde de leur fils, et, comme son père l'avait fait pour elle, elle laissa l'éducation de Lance à une gouvernante et à des écoles privées.
Le poète populaire Ogden Nash prit note de la vie privée dévoilée en public de Hutton en composant les vers suivants :
« Said Aimee McPherson to Barbara Hutton,
How do you get a marriage to button?
You'll have to ask some other person.
Said Barbara Hutton to Aimee McPherson »« Aimee McPherson demandait un jour à Barbara Hutton,
Comment faites-vous pour qu'un mariage éclose ?
Vous allez devoir le demander à quelqu'un d'autre,
Répondit Barbara Hutton à Aimee McPherson. »Cary Grant
Devant la menace de la Deuxième Guerre mondiale en 1939, Hutton déménagea en Californie. Elle fut active durant les années de guerre, donnant de l'argent pour assister les Forces Françaises libres et faisant don de son yacht à la Royal Navy. Se servant de son image de femme du monde pour vendre des Obligation de guerre, elle redora son image publique, après avoir été tournée en dérision par la presse suite à ses scandales conjugaux. À Hollywood, elle rencontra Cary Grant, l'une des plus grandes stars du cinéma de l'époque, et l'épousa. D'elle, Grant n'avait besoin ni de l'argent, ni du nom ; il semblait se soucier sincèrement d'elle. Néanmoins, ce mariage échoua également. Grant ne réclama ni ne reçut aucune somme d'argent de Barbara Hutton dans le jugement de divorce[6].
Igor Troubetzkoy
Hutton quitta la Californie et déménagea à Paris avant de faire l'acquisition d'un palais à Tanger. Elle commença alors à fréquenter Igor Troubetzkoy, un autre prince russe expatrié, de maigre fortune mais de renom mondial. Au printemps de 1948, elle l'épousa à Zurich. Cette même année, il fut le pilote de la première Ferrari engagée dans un grand prix automobile. Il prit part au Grand Prix de Monaco, puis remporta le Targa Florio. Il demanda finalement le divorce. La tentative de suicide de Hutton occupa les grands titres de la presse mondiale. Étiquetée par la presse comme la « pauvre petite fille riche », sa vie était un sujet de prédilection des journaux, qui l'exploitaient pour l'offrir à un public fasciné[7].
Porfirio Rubirosa "La crema y nata".
Son mariage suivant ne dura que 53 jours, du 30 décembre 1953 au 20 février 1954, avec le dominicain Porfirio Rubirosa. Ce dernier, l'un des plus illustres playboys internationaux, épousa la vulnérable Barbara tout en continuant sa relation avec l'actrice Zsa Zsa Gabor[8],[9].
Hutton passa alors du temps avec les américains James Douglas et Philip Van Rensselaer. Cependant, son train de vie dépensier continua, et bien que déjà propriétaire de nombreux domaines autour du monde, elle fit bâtir en 1959 un luxueux palais de style japonais sur un terrain de 120 000 m2 à Cuernavaca au Mexique[10].
Gottfried von Cramm
Son mari suivant était un ami de longue date, le baron Gottfried von Cramm, vedette du tennis allemand. Ce mariage se termina encore une fois par un divorce. Il se tua dans un accident d'automobile près du Caire en 1976[11].
Raymond Doan Vinh na Champassak
C'est à Tangers qu'elle rencontra son septième et dernier mari, le prince Pierre Raymond Doan Vinh na Champassak. Ce dernier mariage fut également éphémère[12].
Hutton apparut fréquemment prise de boisson en public et ses dépenses se poursuivirent sans relâche[13]. Elle se mit à passer du temps avec des hommes plus jeunes qu'elle, et il lui arrivait de faire des cadeaux à de parfaits inconnus[14],[15].
Arts et joaillerie
Au fil des ans, et outre un héritage important qui comprenait des toiles de maîtres et d'importantes sculptures[16], elle se constitua elle-même une magnifique collection regroupant le spectre des arts, de la porcelaine[16], des bijoux de valeur, y compris des pièces historiques sophistiquées ayant appartenu à Marie Antoinette et à l'impératrice Eugénie et d'importantes pièces de Fabergé et Cartier[17],[18],[19]. Parmi ses pièces de joaillerie, on trouvait le Pasha Diamond de 40 carats, qu'elle acheta dans une taille brillant octogonale inhabituelle mais fit retailler en brillant rond, ce qui le fit descendre à 36 carats[20].
Dernières années
La mort accidentelle de son fils en 1972 dans un accident d'avion plongea Hutton dans un profond désespoir. Sa fortune s'était érodée, en raison de son extrême générosité et de transactions au bien fondé douteux effectuées par son avocat de longue date, Graham Mattison, à tel point qu'elle commença à se départir de certains de ses biens afin d'amasser les fonds nécessaires à sa subsistance. Néanmoins, elle continua de dépenser pour des étrangers afin qu'ils acceptent de lui accorder un peu d'attention. Elle vécut ses dernières années au Regent Beverly Wilshire Hotel de Beverly Hills, où elle mourut d'une crise cardiaque en mai 1979, à l'âge de 66 ans. À sa mort, on prétendit que de sa fortune, il ne restait que 3 500 dollars. Elle fut inhumée dans le mausolée de la famille Woolworth érigé dans le Woodlawn Cemetery dans le Bronx.
Information biographique
Plusieurs ouvrages ont été écrits sur Barbara Hutton, dont les plus connus sont[21] :
- Barbara Hutton: A Candid Biography, Dean Jennings (F. Fell, 1968, 301 p.)
- Million Dollar Baby: An Intimate Portrait of Barbara Hutton, Philip Van Rensselaer (Putnam, 1979, 285 p.)
- Poor Little Rich Girl: The Life and Legend of Barbara Hutton, C. David Heymann (L. Stuart, 1984, 390 p.)
- In Search of a Prince: My Life with Barbara Hutton, Mona Eldridge (Sidgwick & Jackson, 1988, 210 p.)
En 1987, un téléfilm intitulé Poor Little Rich Girl: The Barbara Hutton Story mettait en vedette Farrah Fawcett dans le rôle de Barbara Hutton[22].
Notes
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Barbara Hutton » (voir la liste des auteurs)
- Ambassador's Residence: Winfield House - Embassy of The United States in London, U.K.
- Barbara Hutton; a candid biography, page 17
- Poor Little Rich Girl - The Barbara Hutton Story
- New York Social Diary, 1933
- This fabulous century, page 156
- Cary Grant: A Class Apart, Graham McCann, page 159
- Barbara Hutton; a candid biography, page 160
- (en)Biographie de Barbara Hutton sur divasthesite.com
- The very rich: a history of wealth, page 135
- Frommer's Portable Acapulco, Ixtapa & Zihuatanejo, page 156
- Barbara Hutton; a candid biography, page 214
- F.W. Woolworth and the American five and dime: a social history
- Co-starring famous women and alcohol, page 26
- The dilemmas of family wealth: insights on succession, cohesion, and legacy, page 150
- Million dollar baby: an intimate portrait of Barbara Hutton, Philip Van Rensselaer
- F.W. Woolworth and the American five and dime: a social history, page 203
- Cartier, Hans Nadelhoffer, page 124
- Barbara Hutton; a candid biography, page 166
- F.W. Woolworth and the American five and dime: a social history, page 166
- Cartier, Hans Nadelhoffer, page 325
- Barbara Hutton Socialite-Subject of Books
- Biographie de Barbara Hutton sur IMDb
Liens externes
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