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B2-Namous
B2-Namous en 2008Lieu Namous
Algérie française
AlgérieType d’ouvrage base d'expérimentation d'armes chimiques & bactériologiques Construction Utilisation base d'essai Contrôlé par Armée de terre, Sodéteg Événement Réactivation : 1965
Abandon : 1978Coordonnées Géolocalisation sur la carte : Algérie
modifier B2-Namous est une ancienne base militaire secrète de l'armée française située dans le Sahara et qui a été utilisée du temps de l'Algérie française (1830-1962), mais également du temps de la République algérienne; jusqu'en 1978. B2-Namous est la dernière base militaire, connue, à avoir été utilisée par la France après l'indépendance de l'Algérie. La présence de cette base a été publiquement divulguée en 1997, soit vingt ans après la fin du premier bail renouvelable accordé à la France par les Accords d'Évian de 1962.
Sommaire
Présentation
Au XXe siècle, le Ministère de la Défense installe une base secrète d'essais d'armes chimiques et bactériologiques dans l'oued Namous (« namous » signifie moustique en berbère) nommée B2-Namous et située dans un no man's land au sud de Beni Ounif[1] et de la frontière marocaine.
Coordonnés géographiques : 31°50'24.34"N, 0°36'41.49"W.Réactivation
Le polygone d'essai de B2-Namous couvrant une superficie de 100x60 km est alors le second plus vaste centre d'expérimentation d'armes chimiques au monde après celui de l'Union Soviétique[2] et est remis en activité en 1965 à l'initiative du président Charles de Gaulle suite à la tenue d'un Conseil de défense et de sécurité nationale et dans le cadre du renouvellement du contrat de bail préalablement établi par les Accords d'Évian de 1962[3]. La délégation algérienne accepte la réouverture de B2-Namous à condition que les autorités d'Alger bénéficient d'une couverture civile pour ne pas avoir à traiter avec l'armée française, concrètement le site d'essai doit être officiellement géré par une entreprise civile, c'est la compagnie industrielle Sodéteg (groupe Thomson) qui obtient ce contrat[3].
Fin du secret militaire
La divulgation de ce secret militaire et diplomatique est le fait du journaliste français Vincent Jauvert du magazine Le Nouvel Observateur qui en a fait la une de son Nº1720 d'octobre 1997 « Exclusif: Quand la France testait des armes chimiques en Algérie »[2],[3]. Le 21 octobre 1997, interpellé à ce propos par le journaliste de la chaîne télévisée France 2 Hervé Brusini, le Ministre de la Défense d'alors (1960-1969), Pierre Messmer, déclare[4]:
- « Tous les pays, qui avaient une certaine forme d'évolution industrielle et scientifique, s'efforçaient de mettre au point des types d'armes et en particulier, les armes incapacitantes, c'est-à-dire des armes qui, en quelques sortes, paralysent celui qui, respire ou reçoit sur la peau le produit chimique en question. »
Officiellement, la base sert de champ d'expérimentation à la défense passive dans le sens de l'élaboration de nouveaux matériels de protection face à une agression chimique[3]. La réactivation de B2-Namous intervient dans les contextes particuliers de la course aux armements inhérente à la guerre froide, et celui de la guerre du Viêt Nam au cours de laquelle les services de renseignement américains font part à leur alliés français de leurs recherches dans ce domaine et également de l'avancée de leur ennemi commun soviétique[2]. En 1972, le gouvernement français fait adopter une loi interdisant tous travaux sur les armes bactériologiques, à partir de cette date les travaux de B2-Namous ne portent donc officiellement plus que sur de l'armement chimique[3]. Répondant à la question d'Hervé Brusini « Alors pourquoi l'Algérie indépendante acceptait-elle des expérimentations sur son sol ? », l'ex-Ministre déclare[5]:
- « Mais B2-Namous c'est au Sahara, et au Sahara, comme on le sait, il n'y a pas beaucoup d'habitants et les expérimentations de la France à B2-Namous ne gênaient pas du tout l'Algérie, au contraire, je dirai au contraire parce que ça apportait autour de B2-Namous une certaine activité qui a disparu complètement quand nous avons fermé le centre. »
Articles connexes
- Accident de Béryl
- Centre interarmées d'essais d'engins spéciaux
- Gerboise bleue
- Gerboise bleue, documentaire français de Djamel Ouahab.
- Téléfilm Vive la bombe ! de Jean-Pierre Sinapi (+ Daniel Tonachella et Quentin Raspail) (France 2006)
- Hammaguir
- Centre Saharien d'Expérimentations Militaires
- Centre d'Expérimentations Militaires des Oasis
Références
- ESSAIS CHIMIQUES FRANCE ALGERIE, MIDI 2 - 22/10/1997, INA
- Exclusif. Jusqu'en 1978, seize ans après l'indépendance, les essais ont continué sur une base secrète dans le Sahara: Quand la France testait des armes chimiques en Algérie
- Un témoignage inédit de l'ancien ministre de la Défense: B2-Namous, c'était vraiment très secret, site officiel du NouvelObs
- ESSAIS CHIMIQUES ALGERIE, JA2 20H - 21/10/1997, INA
- ESSAIS CHIMIQUES FRANCE ALGERIE, MIDI 2 - 22/10/1997 - INA
Liens externes
Dossier du Nouvel Observateur d'Octobre 1997 (en 5 parties)
- "Quand la France testait des armes chimique en Algérie" (1/5), Dossier du Nouvel Observateur, Octobre 1997
- "La vie à B2-Namous" (2/5), Dossier du Nouvel Observateur, Octobre 1997
- "La panoplie chimique" (3/5), Dossier du Nouvel Observateur, Octobre 1997
- "«Faire claquer les filtres»" (4/5), Dossier du Nouvel Observateur, Octobre 1997
- "«B2-Namous, c'était vraiment très secret»" (5/5), Dossier du Nouvel Observateur, Octobre 1997
Actualités télévisées France 2 d'Octobre 1997
- ESSAIS CHIMIQUES ALGERIE, JA2 20H - 21/10/1997
- ESSAIS CHIMIQUES FRANCE ALGERIE, MIDI 2 - 22/10/1997
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- Guerre d'Algérie
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- Centre d'essais d'armement
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