- Association Primo Levi
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L'Association Primo Levi gère un centre de soins[1] à Paris, destiné à des personnes ayant été victimes de la torture[2] et de la violence politique dans leur pays d’origine, aujourd’hui réfugiées en France. Ces personnes sont reçues par des médecins, des psychologues et un kinésithérapeute. Ils peuvent également y recevoir l'aide d’une assistante sociale et d’un juriste[3]. L'Association Primo Levi a également créé un centre de formation à l'usage des personnes amenées à entrer en contact avec ces patients dans le cadre de leur travail. Enfin, l’Association essaye de témoigner sur les conditions d’accueil et la nécessité de soins, en France, pour les victimes de la torture et de la violence politique. L’Association Primo Levi a reçu en 2004 le Prix des droits de l’Homme de la République française pour son centre de soins[4], ainsi que la Mention spéciale en 2000 pour son action auprès des enfants[5].
Sommaire
Création de l'Association
L’Association Primo Levi est une association loi 1901 créée en mai 1995 par cinq associations militantes dans le domaine des droits de l’homme, de la santé et de la justice : l'Action des Chrétiens pour l'Abolition de la Torture (ACAT), Amnesty international section française (AISF), Juristes sans Frontières (JSF), Médecins du Monde (MDM), Trêve. Ces cinq associations sont toujours présentes au conseil d’administration.
Activités de l'Association
Soigner les personnes victimes de torture
La torture a des effets dévastateurs et durables, sur les plans physiques et psychologiques[6]. La torture continue de torturer longtemps après avoir été infligée, le traumatisme a des répercussions sur toute la famille, y compris à long terme et sur les générations suivantes. Le Centre de soins Primo Levi reçoit les patients pour des consultations médicales, au cours desquelles les médecins s’attachent d’abord à régler les soucis immédiats de santé des patients (la plupart du temps il s'agit d'insomnies, de cauchemars, de maux de tête, mais aussi de douleurs diverses résultant des sévices qu’ils ont pu subir).
Ces personnes peuvent également bénéficier d’un suivi psychologique. La torture, loin de « faire parler », les a faits taire[7] , les a atteints dans leur intimité, dans leur capacité à penser, à nouer des liens avec les autres êtres humains, à avoir une place dans un groupe, dans leur couple, dans leur famille, dans leur communauté d’appartenance. Un suivi psychologique peut les aider à tenter de sortir de l’isolement, à renouer des liens.
Former, partager
Le personnel du centre de soins partage son expérience pour former d’autres professionnels travaillant avec des migrants qui auraient subis de tels sévices[8]. Lors de ces formations, ils apprennent par exemple à aborder une personne ayant vécu de tels épisodes, à comprendre le trauma et ses manifestations ou bien précisent la spécificité de l’aide aux enfants…
Informer et témoigner
L’Association Primo Levi essaye d’interpeller le grand public et les pouvoirs publics sur les thèmes de la lutte contre la torture, de la politique d’accueil des demandeurs d’asile[9], de la défense du droit d'asile et des violations des droits de l’homme (édition d'une revue trimestrielle, intervention lors de colloques, communiqués de presse, mise à disposition du public d'un centre de documentation en ligne, promotion de la journée internationale des Nations-Unies de soutien aux victimes de la torture…).
Elle est donc membre de plusieurs groupes intervenant dans les domaines du droit d’asile et de la santé : Coordination française du droit d’asile (CFDA)[10], Observatoire du droit à la santé des étrangers (ODSE)[11], Réseau européen des centres de soins aux victimes de torture, Collectif pour la défense des droits de l’homme en Turquie, Réseau francophone de soins et d’accompagnement des personnes exilées victimes de torture et de violence politique (RESEDA). L’association siège aussi à la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) [12].
Pourquoi le nom de Primo Levi ?
Le nom du chimiste et écrivain italien Primo Levi a une valeur symbolique : il est synonyme de refus des traitements inhumains, cruels et dégradants, de refus des atteintes à la dignité humaine et de la discrimination. Par ailleurs, ses réflexions sur la question de la mémoire, de l'"après-traumatisme, de la honte, de la culpabilité des survivants" sont des éléments sur lesquels travaille quotidiennement l'Association[13].
Comité de soutien
Le Comité de soutien de l’Association est composé de : Patrick Aeberhard, Miguel Benasayag, Paul Bouchet, Constantin Costa-Gavras, Louis Joinet, François Julien-Laferrière, Jean Lacouture, Olivier Le Cour Grandmaison, Anicet Le Pors, Ariane Mnouchkine, Edgar Morin, Nicole Questiaux, Michel Rocard, Catherine Teitgen-Colly, Emile Tenet, Tzvetan Todorov, Annette Wieviorka[14].
Liens externes
Références
- Site internet de l'Association
- Définition de la torture dans la Convention des Nations Unies contre la torture entrée en vigueur le 26 juin 1987
- Approche pluri-disciplinaire définie par le Fonds de contributions volontaires des Nations-Unies pour les victimes de torture
- Associations ayant reçu le Prix des droits de l'homme de la République française en 2004
- Associations ayant reçu le prix des droits de l'homme de la République française en 2000
- Les stigmates de la torture, étude de l'ACAT
- http://www.icrc.org/web/fre/sitefre0.nsf/html/5FZHCB La torture et ses conséquences, Torture volume 5, n° 4, 72-76 p., 1995] ["L’idée ancienne selon laquelle le principal objectif de la torture était que les gens «parlent» (et donnent des informations) a été supplantée dans les années 70, à juste titre, par la notion opposée, à savoir que l’intention de la torture était en fait de faire en sorte que la population garde le silence…" cf. Hernán Reyes, de la Division médicale du Comité international de la Croix-Rouge in
- Liste des professionnels concernés par les formations
- Définition de la politique d'asile par l'Office Français de l'Immigration et de l'Intégration
- associations membres de la CFDA sur le site officiel de la CFDA Toutes les
- associations membres de l'ODSE sur le site officiel Toutes les
- http://www.cncdh.fr/article.php3?id_article=46 Liste des associations siégeant à la CNCDH] [
- Primo Levi, Les naufragés et les rescapés - 40 ans après Auschwitz, Arcades Gallimard 1986
- http://www.primolevi.org/index.php/presentation/organisation-de-lassociation Organigramme de l'Association Primo Levi:
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