- Arthur Fontaine
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Victor Arthur Léon Fontaine (né le 3 novembre 1860 à Paris - mort le 2 septembre 1931[1]' [2]) était un industriel et mécène français qui a joué un rôle important sur la scène industrielle du début du XXe siècle en occupant les postes d'inspecteur général des Mines, de conseiller d'État, de directeur honoraire du travail, de président des Conseils d'administration du Réseau de l'État et des mines de la Sarre et de président du Conseil d'administration du Bureau international du travail.
Sommaire
Biographie
L'industriel
Issu d'une famille d'agriculteurs axonais, Arthur Fontaine est le fils de Louis Joseph Fontaine et de Lucile Émilie Ferté[3]. La famille compte six enfants[4]. Arthur Fontaine entre à l'École polytechnique en 1880 d'où il sort second de sa promotion[5]. Il intègre alors l'École des mines en 1882 et visite ainsi une grande partie de l'Europe[6]. Il est nommé ingénieur des mines et est affecté à Béthune le 15 janvier 1886[7] où son travail lui vaut les félicitations du Conseil général des Mines[8]. Fontaine entre alors à l'Office du Travail le 1er octobre 1891 après avoir été recommandé[9]. On l'y charge de mettre en place un tableau statistique du travail en France[10] en particulier en matière de salaire, de temps de travail ou encore de sécurité[11].
En 1894, Fontaine passe sous-directeur de l'Office du Travail puis en devient directeur le 5 août 1899, sous le gouvernement Waldeck-Rousseau [10] et cela jusqu'en 1920. En 1900, il est l'un des co-fondateurs de l'Association internationale pour la protection légale des travailleurs[12]. Peut à peu, il pose les bases d'une législation internationale du travail. C'est à lui que l'on doit la partie XIII du Traité de Versailles portant sur la création de l'Organisation internationale du travail (OIT)[13]. La même année que la signature du Traité, en 1919, il est nommé délégué gouvernemental du Conseil d'administration de l'OIT puis premier Président la même année jusqu'à sa mort.
Le mécène
Ayant un goût prononcé pour la littérature[14] - il écrit d'ailleurs un roman policier en 1917 Les crimes de l'étrangleur -, Arthur Fontaine tisse des relations avec de nombreux artistes de son époque, en particulier avec André Gide, Alexis Léger et surtout Francis Jammes avec qui il a une riche correspondance.
Jammes écrit de lui : « Je fus, durant des années, enveloppé, grâce à Fontaine, des fleurs, des météores, des cimetières de corail d'Odilon Redon, des figures embrumées de larmes d'Eugène Carrière, des paysages bien-heureux de Charles Lacoste, des images de communiantes flottant dans le séraphique azur de Maurice Denis. Claude Debussy, pauvre encore et méconnu, tissait au piano, autour de mes jeunes poésies, la soie pure et discrète des mélodies de Raymond Bonheur[15]. Déodat de Séverac nous grisait de ses bleus vins du sud que transportaient, à travers les monts orageux, ses mules aux cloches grondantes. Albert Samain chantait son chant de cygne et il neigeait sur nous. Puis, en réaction, le génie impérieux et éruptif de Claudel, venu en pèlerin, de Chine, nous rendait la rumeur de l'Océan Indien et le long murmure de Dieu. Parfois l'esprit d'un Tannery, d'un Pierre Termier ajoutait à ces fêtes de l'art la noblesse du nombre et la gloire de la Terre »[16].
Les réunions artistiques organisées par Fontaine sont très appréciées, ce dernier étant bienveillant envers les artistes[17]. Paul Valéry prononce l'éloge funèbre de Fontaine en 1931.
Œuvres
- Correspondance de Francis Jammes avec Arthur Fontaine (1898-1930), Jean Labbé (éd.), Paris, Gallimard, 1959.
- Les crimes de l'étrangleur, Le roman policier n° 9, J. Ferenczi, 1917.
Bibliographie
- Michel Cointepas, Arthur Fontaine, 1860-1931 : un réformateur, pacifiste et mécène au sommet de la Troisième République, Presses Universitaires de Rennes, 2008.
- Jean Luciani/R. Salais, Matériaux pour la naissance d'une institution : l'Office du travail (1890-1900), in Genèses, 2, décembre 1990.
Liens externes
- Portrait de Fontaine par Édouard Vuillard
- Discours prononcés à sa mort
- Biographie sur le site de l'Organisation internationale du travail
Notes et références
- Bulletin officiel du Bureau International du Travail Janvier-Décembre 1932, Vol. XVII - Cinquante-cinquième session du Conseil d'administration, page 18
- Discours prononcés à sa mort Obsèques le 5 septembre 1931 à Paris, d'après
- Isabelle Lespinet-Moret, L'Office du travail (1891-1914) : la République et la réforme sociale, Presses universitaires de Rennes, 2007, p.64.
- Michel Cointepas, Arthur Fontaine, 1860-1931 : un réformateur, pacifiste et mécène au sommet de la Troisième République, Presses Universitaires de Rennes, 2008, p.17.
- Michel Guillaume, « Arthur Fontaine, premier directeur du travail », dans : Les Directeurs de Ministère en France - XIXe-XXe siècles, Genève, 1976, p.81.
- Michel Cointepas, op. cit., p.24.
- Michel Cointepas, op. cit., p.25.
- Annales des mines : ou recueil de mémoires sur l'exploitation des mines et sur les sciences et les arts qui s'y rattachent, Dunod, 1932, p.237.
- Jean André Tournerie, Le Ministère du travail: origines et premiers développements, Éditions Cujas, 1971, p.209.
- Michel Guillaume, op. cit., p.82.
- Biographie sur le site de l'ILO
- Michel Cointepas, op. cit., p.143.
- Michel Cointepas, op. cit., p.255.
- Michel Guillaume, op. cit., p.84.
- Rosa Bonheur. Neveu de la peintre
- Correspondance de Francis Jammes avec Arthur Fontaine (1898-1930), Jean Labbé (éd.), Paris, Gallimard, 1959, p.194.
- Michel Guillaume, op. cit., pp. 81-84.
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