- Architecture étrusque
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L'architecture étrusque, comme beaucoup d'autres de ses pratiques culturelles, se caractérise par l'intégration de savoirs précédents, issus des cultures grecque ou plus orientales, puis de leur assimilation en y apportant des modifications, et ensuite de leur transmission et intégration au monde romain.
Sommaire
Vestiges
Elle ne nous est sensible qu'à travers les quelques vestiges encore érigés ou intégrés dans des réalisations plus récentes (celles de la Renaissance italienne) :
- murailles cyclopéennes (Vetulonia, Cortona, Roselle, Pérouse),
- portes de villes (Porta all'Arco de Volterra, Porta Marzia de Pérouse, Porte de Jupiter de Viterbe[1])
- bases de théâtre (Volterra) et de temple étrusque (Fiesole) décorés par la statuaire étrusque
- grandes nécropoles émergeant du sol (Cerveteri) ou enterrées (Monterozzi) qui, calquant les intérieurs étrusques, nous éclairent sur leurs détails
- frontons détachés de temple (Chevaux ailés de Tarquinia)
Techniques
- Architecture d’apparat appareillée (souvent en brique crue)
- Voûtes en encorbellement ou clavées en plein cintre (arc étrusque de Pérouse), qui les distinguent des Grecs adeptes des lignes droites pour les réalisations monumentales.
- Architecture en plate-bande pour les temples : colonne toscane de l'ordre étrusque dit ensuite « toscan » (comme Vignole le définit dan son traité[2]
- les planchers, la poutraison, les toits à deux pentes, comme en témoignent les intérieurs des tombes simulation en pierre et roche creusée de l'habitat étrusque.
Temple étrusque
- Cella précédée d’un pronaos ouvert (portique profond).
- temple élevé sur un podium avec escalier frontal (Fiesole).
- Ordre toscan, épuré, sans cannelures et à chapiteau sans ornementation.
- Antéfixes et acrotères figurés (Poggio Civitate).
Un temple a été, sur ces constatations (Vitruve, IV, 7) reconstitué à la Villa Giulia de Rome.
Théâtre étrusque
Bâtis en brique, quelques débris subsistent à Andria, Volterra et Engubium (ils donneront les cirques romains) avec leurs attributs :
- structure en gradins à l'air libre, et loges particulières
- galeries techniques ou de repli en cas de pluie pour les spectateurs,
- colonnades donnant sur le paysage
Urbanisme
Article détaillé : Habitat étrusque.Habitations individuelles
Plus ou moins grandes elles regroupent des activités agricoles voire manufacturière (Poggio Civitate)
- Maison patricienne
La villa romaine qui a intégré les savoirs étrusques en la matière, nous a transmis leurs choix dans sa constitution :
- atrium (séparant les maîtres des esclaves et serviteurs de la même familia[3].
- Compluvium et impluvium
- séparation des quartiers des maîtres et ceux des domestiques.
- Fermes agricoles
- la villa rustica et le latifundium romains font suite aux habitations assez pauvres, où ouvriers serviles ou pénestes étaient employés précédemment.
Villes
Les villes étant créées par les rites du bornage étrusque, leur plan hippodamien révèle l'organisation de ce qui deviendra l'urbs romaine : rues parallèles et orthogonales, emplacement des lieux rituels (tout comme les grandes nécropoles qui sont établies sur le même plan)
La plupart installées sur des escarpements, elles seront complétées d'enceintes fortifiées à gros blocs dites « cyclopéennes », après les invasions gauloises des VIe et Ve siècles av. J.‑C. (Volterra, Tarquinia, Volsinies).
Tombes et nécropoles
Émergeant du sol, à mausolée (Populonia), ou à édicule (Sovana), ou enterrées, à tumulus (Caere, Tarquinia), elles renferment et abritent les mêmes aménagements, couloirs (dromos), salles principales (atrium), ou chambres funéraires de différent types (voir rite funéraire étrusque), des niches et des banquettes de pierre permettent la dépose des corps des défunts habillés ou des urnes cinéraires, des sarcophages et du mobilier funéraire. Ces aménagements sont creusés à même la roche des sites, souvent assez tendres (tuf, pépérin, nenfro), décorée par des fresques peintes directement et souvent sans apprêt.
Notes et références
- Massimo Pallottino, suite à l'exposition éponyme du Grand-palais, Paris, entre le 15 septembre et le 14 décembre 1992, et à Berlin en 1993 p. 224-227 in Les Étrusques et l'Europe, préfacé par
- Massimo Pallottino, suite à l'exposition éponyme du Grand-palais, Paris, entre le 15 septembre et le 14 décembre 1992, et à Berlin en 1993 p.229 in Les Étrusques et l'Europe, préfacé par
- Jacques Heurgon, La Vie quotidienne des Étrusques, Hachette, 1961 et 1989, p. 74-
Bibliographie
- Jacques Guillaume Legrand, Collection des chefs-d'œuvre de l'architecture des différens peuples exécutés en modèles sous la direction de L.F. Cassas, décrite et analysée, 1806
- Axel Boëthius, Roger Ling, Tom Rasmussen, Etruscan and Early Roman Architecture, Yales University, 1978 (ISBN 0300052901)
- Daniel Ramée, Dictionnaire général des termes d'architecture en français, allemand ... , 2003 extrait
- Jean-Yves Antoine, Histoire de l’architecture occidentale.
- Raymond Bloch, « Découverte d'un habitat étrusque archaïque sur le territoire volsinien » in Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1955 - Volume 67, p. 47-68
Articles connexes
Liens externes
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