- Édifice Gaston-Miron
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L'édifice Gaston-Miron est le nouveau nom officiel de l'ancienne bibliothèque centrale de Montréal qui était la bibliothèque principale de Montréal avant la venue de la Grande Bibliothèque du Québec en 2005. L'édifice est situé au 1210 rue Sherbrooke Est, face au Parc Lafontaine. Il loge, depuis février 2009, le Conseil des arts de Montréal et le Conseil du patrimoine de Montréal[1].
Sommaire
Historique
En 1903, la première bibliothèque publique de Montréal ouvre ses portes et est logée dans les locaux du Monument national. En 1910, la Ville fait l'acquisition de la collection de Philéas Gagnon. La collection comprend environ 12 500 pièces qui sont des ouvrages sur l'histoire et la géographie de l'Amérique française ainsi que des incunables canadiens publiés entre 1764 et 1820[2].
L'ouverture de cette bibliothèque a été retardée à plusieurs reprises, et même compromise, à cause des réticences de l'évêque de Montréal, Mgr Paul Bruchési, qui s'opposait à la fréquentation d'un lieu public considéré comme un outil de propagande anticléricale[3].
Faute de place, la Collection Gagnon est entreposée dans les chambres fortes de la Royal Trust. La bibliothèque déménage en 1911, dans les locaux de l'École technique de Montréal. Malgré tout, la Collection Gagnon n'est toujours pas accessible au public. Suite à l'intervention de l'échevin Victor Morin, la Ville s'engage à faire construire un bâtiment pour loger la bibliothèque[2].
Le bâtiment est dessiné par l'architecte Eugène Payette, concepteur de la Bibliothèque Saint-Sulpice. La construction commence en 1914 et l'inauguration officielle a eu lieu le 13 mai 1917 en présence du maréchal français Joseph Joffre [4],[5].
Le 18 novembre 1941, une bibliothèque pour enfants est ouverte dans le sous-sol de l'édifice[2]. En 1947, une cinémathèque s'y installe. En 1984, une annexe à la Bibliothèque Centrale est aménagée à quelques mètres de l'édifice, pour pallier le manque de plus en plus criant d'espace. Durant la seconde moitié des années 1980, le gouvernement du Québec rationalise son engagement envers les bibliothèques, ce qui complique les perspectives d'obtenir d'un nouveau bâtiment. En 1993, la Bibliothèque entreprend des rénovations importantes et doit fermer ses portes pour une période de trois ans. La cinématique et la Centrale-annexe sont fermées, en 1996 suite à des compressions budgétaires. En mai 1996, le Comité sur la Bibliothèque centrale de Montréal remet un rapport recommandant un éventuel aménagement au centre-ville. Également, pour pallier la situation, le Comité recommande l'ouverture d'un avant-poste de la Bibliothèque centrale axé sur une bibliothèque électronique, un centre emploi-carrière, un service aux adolescents et une phonothèque. Alors que le gouvernement du Québec a un problème d'espace similaire avec la Bibliothèque nationale du Québec, des pourparlers s'entament avec la ville de Montréal pour évaluer la pertinence de déménager les deux collections sous un même toit.
Le 25 mars 2005, un mois avant l'ouverture officielle de la Grande Bibliothèque du Québec, la Bibliothèque Centrale ferme ses portes après 88 ans d'existence [6]. La bibliothèque pour les jeunes déménage en janvier 2009, dans de nouveaux locaux adjacents à l'Association sportive et communautaire du Centre-Sud[7].
Utilisation contemporaine
Après plus de 18 mois de travaux et un investissement de 3,1 millions $, on inaugure en février 2009 le nouvel espace rénové qui portera désormais le nom du poète Gaston Miron. L'édifice Gaston-Miron loge désormais le Conseil des arts de Montréal et le Conseil du patrimoine de Montréal. Il accueille l'organisme Diversité artistique Montréal et comprend des salles de répétition, dont celles des Ballets jazz de Montréal. L'immense atrium sert, quant à lui, d'espace d'exposition[1].
Notes
- Mario Cloutier, « Montréal inaugure l'édifice Gaston-Miron », dans La Presse, 24 février 2009 (ISSN 0317-9249) [texte intégral (page consultée le 24 septembre 2011)]
- Michèle Lefebvre et Martin Dubois, La Grande Bibliothèque, Publications du Québec, Sainte-Foy, 2006 (ISBN 2551197236)
- La littérature nationaliste et les bibliothèques québécoises
- Ville de Montréal, « Bibliothèque Centrale de Montréal ». Consulté le 24 septembre 2011.
- Héritage Montréal, « Bibliothèque centrale municipale - Histoire ». Consulté le 24 septembre 2011.
- Gilbert Lefebvre, Chronique d’une fermeture annoncée ou itinéraire d’un bibliothécaire municipal, 2005 (page consultée le 2 septembre 2007) < http://www.asted.org/Publications/nouvelles/v24n01/chronique.htm >
- Alain Perron, Déménagement de la bibliothèque centrale-jeunes : Les enfants du Plateau devront se rendre plus loin, 2 février 2007 (page consultée le 2 septembre 2007) < http://www.leplateau.com/article-72158-Demenagement-de-la-bibliotheque-centralejeunes.html >
Voir aussi
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