Ancien lycée de jeunes filles du Mans

Ancien lycée de jeunes filles du Mans
Ancien Lycée de jeunes filles

L'ancien lycée de jeunes filles du Mans, aussi nommé lycée Berthelot est un édifice français situé dans la ville du Mans. Il se situe rue Berthelot à la démarcation des quartiers Saint-Nicolas, Jacobins et Bollée. Le bâtiment abrite aujourd'hui le Collège Berthelot. Les bâtiments furent créés en 1906, plus de 4 ans après la prise de décision définitive de sa construction. Il fut alors divisé en trois grands bâtiments : un nord, un ouest et un sud. Le lycée est inauguré par de nombreuses fêtes les 11 et 12 mai 1907. À l'époque, il est le seul lycée de jeunes filles de la ville et la troisième grande institution d'enseignement public avec le lycée public pour garçons et l'école normale du Mans.

Sommaire

Histoire du lycée

L'enseignement féminin avant le lycée Berthelot

Les premiers enseignements féminins au Mans sont de deux grands types. Deux écoles typiquement féminines existaient. L’une sur la rive droite, était l’école du Pont Perrin et était réservée aux jeunes filles défavorisées. La seconde était la grande école primaire pour filles, installée dans le vieux-Mans, dans la Grande Rue. Sur décision du maire, on ouvre du 1er novembre à Pâques, trois cours (français, histoire et mathématiques) destinés à des jeunes filles dont les ambitions sont supérieures à de simples diplômes primaires. Les cours prennent place dans une salle réservée de l’école primaire de filles. Mais rapidement, cette classe est délocalisée place Saint-Pierre. Les enseignants dispensants les quelques heures de cours, sont des professeurs du lycée de garçons du Mans. En 1883, un crédit de 10 000 francs est attribué pour les cours secondaires de jeune-filles avec une séparation de l’ordre de 50% de la part de l’état, le reste de la part de la ville et du département. Les cours sont maintenus dans les bâtiments de la place Saint-Pierre, mais du nouveau matériel est acquis et disposé. 1883 marque l’année phare de l’éducation secondaire dans l’établissement puisqu’on compte plus de 75 élèves à assister aux cours secondaires. Si un directeur est nommé, l’établissement demeure placé sous la tutelle du lycée de garçons. Le directeur, monsieur Ambroise Gentil, est d’ailleurs professeur en parallèle au lycée de garçons. Le lycée prend tout de même de l’importance avec la création d’une externat en 1883. Si les débuts sont encourageants, la fréquentation de l’établissement est peu régulière. De plus de 75 élèves inscrits en 1883, on descend à moins de 65 l’année suivante, à moins de 60 en 1885, idem pour 1886. L’année 1887 fait exploser les statistiques avec plus de 80 élèves inscrites. Mais dès l’année suivante, le collège connait sa plus faible statistique avec moins de 55 inscrits.

Initiative d'un collège de Jeunes Filles

En 1900, le nouveau maire Paul Ligneul, fait du nouveau collège de jeunes filles sa priorité. En 1901 et 1902, il règle le problème des locaux en trouvant des espaces libres non loin de l’ancienne abbaye de la couture. Cependant, il ne fut pas si aisé d’implanter le nouveau lycée où il est actuellement. On évoque alors une place de l’ordre de 6 000 m² au nord de l’ancienne abbaye. Mais face au maire, le préfet Ajam n’a guère envie de voir 4 500 m² amputés à son propre parc. Trois grands endroits sont alors visés : rue de la Barillerie où le collège sera provisoirement aménagé, rue Pasteur ou rue du Mouton. On pense d’abord à la rue de la Barillerie comme emplacement idéal. L’emplacement est en fait un legs de l’ancienne directrice de pension à la ville du Mans. L’hôtel dit Bizeul, situé au 18 rue de la Barillerie, est certes vaste, mais pas suffisamment pour y installer le collège. De plus, les bâtiments se révèlent vétustes. On y installe cependant provisoirement le collège… non sans exproprier les habitants de l’hôtel voisin : l’hôtel Prunelet. Après cette installation, on espère que la prolongation de la rue des Filles Dieu, alors en cours, va pouvoir permettre l’aménagement complet du collège. Mais le quartier se révèle vite insalubre et donc inapte à accueillir un établissement à caractère scolaire. L’autre projet, rue Pasteur, prévoyait l’installation du collège sur un espace laissé par l’ancien Hôpital Général, non loin de la gare des Halles. Mais la commission d’hygiène des écoles rend un rapport défavorable quant à une possible installation. Le projet rue Pasteur est officiellement abandonné le 12 décembre 1901. Finalement, c’est plus d’un mois plus tard que l’architecte Raoulx présente la possibilité de bâtir le collège sur un terrain à l’abri du vent en marge des église de la couture et du parc de la Préfecture. Cela permet en plus de ne pas toucher à l’intégralité du parc du préfet…

Les raisons de la création

Le fronton d'origine

Les cours secondaires, pas encore nommés collèges, font l’objet d’une demande auprès de l’inspecteur d’académie pour être dénommés ainsi, le 29 juin 1903. L’inspecteur d’académie départementale, M Delepine donne son accord et le projet à le feu vert. Pour lui, la necessité de cette création est motivée par les résultats insuffisants de l’ancien établissement et d’une organisation relativement lourde et peu pratique. LE but est également de séparer clairement le collège de jeunes filles du lycée pour garçons. L’attachement des cours secondaires à ce dernier avait été un poids certain dans le manque d’efficacité de l’administration et de la diffusion correcte des savoirs. Le but est également de concurrencer les établissements religieux bien installés dans la ville et proposant des enseignements de qualité. La totalité des établissements privés réunissent pas moins de mille élèves rien que pour les établissements de jeunes filles dont plus de 250 pensionnaires. Mais malgré tout, les enfants étudiants dans ces congrégations sont uniquement des filles de fonctionnaires et de bourgeois manceaux. Les institutions chrétiennes pour demoiselles sont au nombre de cinq dans la cité mancelle. Les établissements Saint-Julien, Notre-Dame et Saint-Vincent dépendent tous des sœurs d’Evron. Lest établissement de la Providence et de Saint-Joseph dépendent eux des sœurs de Ruillé. Depuis 1901, trois établissements avaient pourtant fermés : les pensionnats de l’Adoration, du Sacré-Cœur et des Marianites avaient ainsi fermés.

D’un autre point de vue, le maire et l’inspecteur d’académie s’entendent sur le fait que la conjoncture est idéale pour ouvrir ce collège. Après la loi sur les associations datant de 1901, les établissements congréganistes connaissent une période difficile. C’est l’occasion pour la ville d’offrir un nouvel établissement de qualité. De plus, la réussite du collège sera un avantage certain pour Ligneul dans sa nouvelle course à la mairie, prévue pour mai 1904. Le projet n’est retardé que par une dépêche ministérielle indiquant l’autorisation de la ville à disposer de dames-professeurs, mais non à réaliser le nouveau collège. Les cours secondaires entrent dans une période transitoire qui va durer environ 4 ans. Quatre professeurs plus une directrice agrégée de lettres s’occupent à plein temps de l’établissement. Les locaux sont agrandis puis transférés vers la rue de la Baillerie où l’on trouve pensionnat et logements de fonctions. Malgré tout les cours sont toujours assurés place Saint-Pierre. Avec 92 élèves inscrits à la rentrée 1903, l’école réalise une progression de 70% par rapport à la désastreuse rentrée de 1902 qui ne comptait que 50 élèves.

Construction des bâtiments

Les bâtiments sont construits durant 4 ans, de 1902 à 1906. Le premier projet de bâtiment est réalisé par le même architecte qui a déjà proposé le terrain : M. Raoulx. Celui-ci est architecte départemental depuis 8 ans lorsqu’il s’attèle à la construction du lycée. Il s’agit pour lui d’utiliser le plus rentablement possible les spécificités du terrain. Il prévoit d’abord trois grands bâtiments plus longs que haut avec seulement un étage chacun. Le premier fait 44,89 mètres de long et le second 80 mètres. Les deux premiers bâtiments forment un angle de 70 °, le second et le troisième un angle droit. La façade principale est réalisée en pierre de taille dans un style néo-grec. Le reste de la façade est réalisé en moellons couverts d’enduits tyroliens proposant un décor de briques. Quelques rares parties de toiture sont couvertes d’ardoise, le reste est en ciment armé, comme les terrasses. On trouve deux pavillons mansardés à l’avant de la rue du mouton. Sur le haut du bâtiment central, un grand dôme venait couronner le bâtiment flambant neuf. Une coursive rattache les 3 bâtiments à l'intérieur. Toutes les autorités s’accordent à reconnaître l’ingéniosité de l’architecte. Mais à Paris, le projet ne passe pas. On réalise de nombreuses modifications sur les plans originaux, mais surtout dans l’organisation interne. Gros problème cependant, l’architecte Raoulx décède avant même la ratification finale de son plan d’architecture. Le conseil municipal nomme alors Joseph Durand, architecte breton originaire de Rennes, comme remplaçant. Son talent sera apprécié à sa juste valeur à la vue de la médaille de deuxième classe que recevra l’architecte en 1907 à l’occasion du salon de la société des artistes à Paris, justement pour sa réalisation du lycée Berthelot.

La dernière ligne droite

Un traité constitutif et définitif est signé entre ville et état le 13 février 1904. La dépense annuelle pour l’établissement est estimée à 29 000 francs. Le collège officialisé, les effectifs progressent rapidement avec 166 élèves en octobre 1904. Une nouvelle institutrice doit être employée pour les primaires la même année. L’année suivante offre encore une belle progression avec 217 élèves. Devant ce succès plébiscité, le conseil municipal émet le souhait de transformer le collège en lycée en novembre 1905. Le projet est mené à bien à Paris par Joseph Caillaux. Celui-ci obtient tous les crédits nécessaires de la part de l’État. Au printemps de l’année 1906, le ministre de l’instruction publique reçoit une délégation mancelle pour fixer la date d’ouverture du lycée. L’ouverture officielle du lycée de jeunes filles du Mans est fixée au 12 juillet 1906 lors d’une session extraordinaire du conseil municipal.

Le Plan

    • Bâtiment 1
  • Rez-de-chaussée (de gauche à droite), sortie sur la cour :
  • Escalier-Vie Scolaire-Proviseur-Secrétariat-Adjoint-Loge-Hall d'Entrée-Parloir-Salle des Professeurs-Escalier 1
  • 1er étage (de gauche à droite), sortie par la coursive :
  • Escalier-Intendance-Gestionnaire-C.D.I.-Salle 104-Escalier 1
  • 2nd étage (de gauche à droite) :
  • Escalier-Logement 2-Logement 1-Escalier 1
    • Bâtiment 2
  • Rez de Chaussé (du bas vers le haut), sortie sur la cour :
  • Escalier 1-Sanitaires Garçons-Salle 1-Salle 2-Escalier 2-Salle 3-Salle 4-Sanitaires Filles
  • 1er étage (du bas vers le haut), sortie par la coursive :
  • Escalier 1-Salle 105-Salle 106-Salle 107-Escalier 2-Salle 108-Salle 109-Salle 110-Salle 111-Salle 112-Salle 113 (à cheval)
    • Bâtiment 3
  • Sous sol,sortie sur la cour (dans une descente), face à la Salle 10:
  • Escalier 5-Petit Hall-Infirmerie [à noter que c'est la seule partie du sous sol visible et visitable de tout le collège].
  • Rez de Chaussé (de droite vers la gauche), sortie sur la cour:
  • Salle de Sport/Gymnase-Escalier 4-Service et Réfectoire-Salle 8-Salle 9-Escalier 5
  • 1er étage (de droite vers la gauche), sortie par le couloir intérieur :
  • Salle 113 (à cheval bâtiment 2)-Salle 114-Salle 115-Salle 116-Escalier 4-Salle 117-Salle 118-Salle 119-Salle 120 (sortie palier Escalier 5)-Escalier 5
  • 2nd étage (de droite vers la gauche), sortie par le couloir intérieur :
  • Salle 200-Salle 201-Salle 202-Escalier 4-Salle 203-Salle 204-Salle 205-Salle 206-Salle 207 (sortie sur le palier de l'escalier 5)-Escalier 5
    • Annexes:
  • Annexe 1 : Préau (opposé des sanitaires filles)
  • Annexe 2 : Salle 10 (en face des salles 8 et 9)
  • Annexe 3 : Logement 3, accès derrière le préau, escalier conduisant à un parking réservé aux professeurs, avec des barres de fer conduisant au logement.


Le Collège Berthelot

L'effectif

6e 5e 4e 3e
nombre de classes 6 6 6 5
nombre d'élèves ... ... ... ...

Le Collège Berthelot a eu l'effectif le plus élevé de la Sarthe pendant les années 90-2000 avec 972 élèves. Le nombre total d'élèves actuellement (2011-2012) est de 614 avec 450 demi-pensionnaires. Les élèves du Collège Berthelot viennent majoritairement des quartiers Bollée, Centre (Jacobins, St Nicolas, Quais) et Gares. Cependant, il y a aussi des élèves venant de Pontlieue. Ce collège est le meilleur de la Sarthe avec des taux de réussite oscillant entre 97,20 % et 80,25 % de réussite au Brevet des Collèges.

Enseignement spécifiques

En 1959, le Lycée comprenait encore les classes Élémentaires. Il y avait alors des professeurs pour les Primaires. Deux enseignements de Langue Vivante 3 : l'Italien et le Russe. À la création du collège, ces deux langues ont libérés leurs salle pour installer d'autres matières avec les salles de primaires. Depuis peu, l'Italien est revenu au Collège en tant que Langue Vivante 2 en 4e, les élèves ainsi obligés d'aller au Lycée Bellevue (Le Mans). En 6e, l'Arabe a pris place comme Langue Vivante 1 et les élèves sont obligés d'aller au Lycée Gabriel Touchard. L'Espagnol et l'Allemand sont aussi présent avec l'Anglais, le Latin et le Grec.


Articles connexes

Anciennes élèves célèbres

Le lycée a notamment vu dans ses rangs des écrivaines bien connues:

Site internet

Bibliographie

  • Association du Club Archive du collège Berthelot, Au début du siècle: Naissance du lycée de Jeunes Filles du Mans, 1992, Médiathèques du Mans
  • « Le centenaire du lycée de jeunes filles Berthelot » in La vie Mancelle et Sarthoise no 395
  • « Une Année au Collège Berthelot » in La vie Mancelle et Sarthoise no 385
  • « Le Lycée Berthelot, bientôt 100 ans d'enseignement » in La vie Mancelle et Sarthoise no 374

Notes

  • Le collège actuel ne comprend des élèves ne venant que des quartiers suivants : Bollée, Centre, Pontlieue et Gare.
  • Le collège a une offre de Langue très fournie dont Arabe et Italien.
  • Le collège a un taux de 80,8% de réussite au brevet en 2010, 97,8% en 2003; il est l'un des meilleurs collège du Mans aux côtés du Collège Roger Vercel, Rue Prémartine.
  • Le collège a soi disant une population est «bourgeoise» avec Roger Vercel du fait qu'ils se trouvent en Centre Ville.
  • De plus, cet ancien Lycée est devenu un collège suite à la demande des quartiers Bollée Centre et Gare car, ces habitants ne savaient dans quel Collège mettre leurs enfants. Alors, le Collège Bellevue est devenu un Lycée et le Lycée Berthelot un collège.
  • Alors que l'Internat du Lycée de Jeunes Filles fut l'Abbaye Royale Saint-Vincent du Mans, celui du Lycée de Jeunes Garçons fut au dessus de la Chapelle du Lycée avant d'être l'actuel Collège Anne Franck ou Ronceray.
  • La municipalité du Mans voulait un nom pour cet établissement. Le premier proposé fut Edith Cavell mais, un établissement français devait avoir un nom français. Alors, ils ont proposé Clémence Royer. Mais, le maire a été retenu par ce que disaient les élèves : «Berthelot», car, la Rue bordant l'établissement se nomme ainsi. Puis, en 1973, le Lycée fut nommé «Berthelot».

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Ancien lycée de jeunes filles du Mans de Wikipédia en français (auteurs)

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