- Algériens du Pacifique
-
Les Algériens du Pacifique, aussi connus sous le nom de Kabyles du Pacifique sont des Algériens, hommes et femmes, déportés au bagne de Nouvelle-Calédonie pour avoir participé aux insurrections de 1870-71 en Algérie et notamment à la révolte des Mokrani.
Sommaire
L'errance pénitentiaire
Arrêtés en 1871, leur procès a lieu à Constantine en 1873 pour 212 accusés. La plupart est condamnée et envoyée dans les geôles de France métropolitaine, d'abord à Château-d’Oléron ou à Saint-Martin-de-Ré, puis ces dépôts devant fermer, ils sont transférés au fort de Quélern (près de Brest). Vingt-neuf d'entre eux sont laissés à Oran, ce qui embarrasse le gouverneur de l'Algérie qui envisage un temps de les envoyer aux îles Marquises. Ils sont finalement envoyés au fort de Quélern, en passant par Marseille. Un autre groupe partage à Thouars la peine des communards.
En plus de la complexité des navettes interministérielles, la confusion vient du fait qu'en principe les transportés doivent rejoindre la Guyane française, tandis que les déportés vont jusqu'en Nouvelle-Calédonie.
La vie en Nouvelle-Calédonie
Il existe peu de documents sur les déportés en Nouvelle-Calédonie, hormis les documents militaires et de l'administration pénitentiaire, et les témoignages des anciens communards déportés avec eux. Alors que les communards déportés ont pu bénéficier d'une amnistie en 1880, les Kabyles du Pacifique restent exilés à des milliers de kilomètres de leur terre malgré les campagnes de sensibilisation de l'opinion française auxquelles participent les communards de retour à Paris. Cette amnistie intervient en 1895, et ils sont autorisés à rentrer en Algérie en 1904, soit 33 ans après leur condamnation.
Quelques descendants des déportés continuent à vivre en Nouvelle-Calédonie. Il existe à Nessadiou, au sud de Bourail, un lieu appelé usuellement « Cimetière des Arabes de Nessadiou ». Dans la cinquième commune de l'île des Pins, qui se trouve tout à fait au Sud de l'île sur les terres de la tribu de Gadji, furent assignés quelques déportés.
Parmi ces descendants, Jean-Pierre Aïfa, né le 31 octobre 1938[1], surnommé « le calife », est devenu maire de Bourail de 1977 à 2001 et à nouveau depuis 2008 ; il fut également président de l'Assemblée territoriale à plusieurs reprises.
Sources
- Les déportés maghrébins en Nouvelle-Calédonie et la culture du palmier dattier (1864 à nos jours) de Mélica Ouennoughi ; préface de Pierre-Philippe Rey. Paris : L'Harmattan, 2006. - 374 p. (collection Histoires et perspectives méditerranéennes). ISBN 2-7475-9601-X
- Algériens et Maghrébins de Nouvelle-Calédonie. Anthropologie historique de la communauté arabo-berbère (1864 à nos jours) de Mélica Ouennoughi. Casbah Éditions, Alger, 2008.
- Kabyles du Pacifique de Mehdi Lallaoui. (Éd. Au nom de la mémoire, 1994 ISBN 2-910780-00-7). Un film de 52 min. du même auteur, date de 1993.
- La dramatique histoire des déportés algériens de la Nouvelle-Calédonie : article de Rachid Sellal sur le site algerie-dz.com
- Chassé-croisé Kabyles, Kanaks et communards : article dans CQFD_(journal)
article 'La déportation vers la Nouvelle Calédonie'; liste des noms
Notes et références
Voir aussi
Catégories :- Kabylie
- Groupe ethnique de Nouvelle-Calédonie
- Déporté sous la Troisième République
Wikimedia Foundation. 2010.