- Abbaye de Saint-Gildas-des-Bois
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Abbaye de Saint-Gildas-des-bois Présentation Culte Catholique romain Type Église abbatiale Rattaché à Ordre de Saint-Benoît Début de la construction XIIe siècle Fin des travaux XIXe siècle Style(s) dominant(s) Architecture romane Protection Cl Monument historique (30/12/1994) Géographie Pays France Région Pays de la Loire Département Loire-Atlantique Ville Saint-Gildas-des-Bois Coordonnées Géolocalisation sur la carte : Loire-Atlantique
Géolocalisation sur la carte : France
modifier L'ancienne abbaye de Saint-Gildas-des-bois se situe sur la commune du même nom, dans le département français de la Loire-Atlantique. L'église abbatiale est classée monument historique le 30 décembre 1994[1].
Sommaire
Présentation
La fondation de cette abbaye s'inscrit dans un projet plus large de nouvelle vague d'évangélisation, entrepris vers l'an mil par l'abbaye de Cluny, alors la capitale spirituelle de l'Europe[2].
Historique
La fondation de l'abbaye bénédictine de Saint-Gildas-des-Bois date du début du XIe siècle. Elle est due à la volonté de Félix, abbé de Saint-Gildas de Rhuys, qui entreprend d'évangéliser le sud de la Bretagne après des années de tourmente liées aux invasions des Vikings, en y implantant des communautés monastiques, destinées à devenir les foyers de la vie évangélique[2].
Il convainc Simon Ier, seigneur de la Roche-Bernard[3], d'autoriser la fondation d'une abbaye nouvelle sur son domaine de Lampridic : l'abbaye Saint-Gildas-des-Bois. Pour ce faire, Simon de la Roche fait appel à l'abbaye Saint-Sauveur de Redon. L'abbé Catwallon, qui la dirige de 1009 à 1041, en détache en 1026 huit de ses moines pour constituer le premier noyau de la communauté, avec à sa tête Helogon, qui devient ainsi le premier abbé de Saint-Gildas-des-Bois. Les moines doivent dans un premier temps utiliser l'église primitive de Lampridic, qui existe vraisemblablement depuis le VIe siècle[2].
Simon de la Roche et Helogon se rendent en personne à l'abbaye de Saint-Gildas de Rhuys et en ramènent les reliques de Saint Gildas. Elles seront conservées dans un reliquaire, qui disparaîtra dans les premiers temps de la Révolution française. Ces reliques attirent dans l'église primitive les pèlerins venus vénérer le saint thaumaturge, qui a la réputation de pouvoir guérir la folie, appelée le « mal de saint Gildas ». La foule se presse tout spécialement les trois jours de pardon dans l'année : le 29 janvier, jour de la mort du saint, le 11 mai, jour du retour de son corps à Rhuys et le 1er juillet, jour de l'arrivée de ses reliques à Lampridic[2].
Le succès du pèlerinage et l'affluence qu'il entraîne rendent au fil des ans l'église primitive inadaptée. Le besoin se fait sentir de construire un nouvel édifice, digne du saint qu'on vient y vénérer et suffisamment vaste pour y accueillir les pèlerins. C'est ainsi qu'à la fin du XIIe siècle, l'église abbatiale actuelle est bâtie, soit 150 ans environ après la fondation de l'abbaye. Elle est, dès sa construction et jusqu'à nos jours, un des monuments religieux les plus remarquables du Pays nantais de par l'unité de son style[2].
En novembre 1383, l'Abbé Hervé II du Port fait une société de prières avec Robert Pépin, Abbé de l'Abbaye Notre-Dame du Tronchet[4]
Au début du XVe siècle est construit le porche de la salle capitulaire, flanqué de deux fenêtres lobées. C'est dans cette salle du chapitre que le père abbé réunit quotidiennement ses moines, pour y lire un chapitre de la règle de saint Benoît ou prendre les décisions concernant la vie monastique[2].
En 1492, le roi de France Charles VIII, qui vient d'épouser la duchesse Anne de Bretagne, nomme abbé commendataire de Saint-Gildas, Jean Bohier, le recteur de Saint-Flour. Avec lui s'instaure à l'abbaye ce qu'on appelle « la commende » : désormais, l'abbé n'est plus élu par ses moines et ne réside plus à l'abbaye. Le monastère est placé sous la responsabilité d'un prieur, qui est renouvelé tous les trois ans. C'est à partir de là que commence le déclin de l'abbaye[2].
Elle se maintient toutefois jusqu'à la Révolution française, qui la supprime en 1790. Les bâtiments monastiques, reconstruits au XVIIIe siècle, sont alors rachetés par l'abbé Gabriel Deshayes, fondateur des Sœurs de l'instruction chrétienne, plus connues de nos jours sous le nom de Sœurs de Saint-Gildas[2].
Architecture
Église abbatiale
Le matériau utilisé pour la construction de l'église abbatiale de Saint-Gildas-des-Bois est un grès ferrugineux communément appelé « roussard ». Il a la propriété de s'oxyder à l'humidité. Il se trouve à l'état de blocs compacts dans la région. Employé dans d'autres édifices religieux de cette époque (abbaye de Melleraie, etc.), c'est à Saint-Gildas qu'il est utilisé le plus systématiquement[2].
La nef et le chœur remontent au XIIe siècle. La façade principale est dans les premiers temps ajourée de simples fenêtres. En 1436, l'abbé Hervé de Beaudois ouvre dans le pignon, grâce aux libéralités de Jean V, duc de Bretagne, une grande baie, caractéristique de la « Renaissance bretonne ». Un siècle plus tard, un de ses successeurs, Guillaume Eder, la fait rétrécir et fait graver dans la pierre à cette occasion ses armoiries et la date : Anno Domini 1533[2].
L'ancienne clôture des moines porte la date de 1711. Elle a été aménagée en porche intérieur, lors de la transformation en 1840 de l'ancienne église abbatiale en église paroissiale. La grille en fer forgé date du XVIIIe siècle[5].
Les vitraux
En août 1944, les armées de la libération foncent sur Nantes. Se constitue alors la poche de Saint-Nazaire. Le 12 août, Saint-Gildas-des-Bois subit un double bombardement aérien. La première bombe atteint le clocher de l'église abbatiale de plein fouet. La toiture de la tour s'effondre à la croisée du transept. Rongé par le feu, le beffroi connaît le même sort le lendemain, entraînant dans sa chute les quatre cloches. Les vitraux sont soufflés par l'explosion et les toitures gravement endommagées. Livrée aux intempéries pendant plusieurs années, l'abbaye se relève au prix de travaux qui s'efforcent de préserver sa physionomie d'origine[2].
Les vitraux situés dans les parties basses sont complètement détruits et, par manque de finances, remplacés par des verres cathédrale de peu d'intérêt esthétique. Quarante ans plus tard, en 2007, par la volonté d'amoureux du patrimoine, quatorze d'entre eux sont remplacés par des vitraux en cristal monochrome transparents représentant des enfants. L'ensemble du projet est conçu par Pascal Convert[6].
L'artiste a souhaité s'inspirer de la dédicace de Saint-Gildas, invoqué pour soigner la folie. Il s'est ainsi procuré, auprès des Archives nationales, des photos d'enfants tirées du livre Invention de l'hystérie, de Georges Didi-Huberman, ouvrage relatant les pratiques réalisées autour de l'hystérie à l'hôpital de la Salpêtrière du temps de Charcot. Les visages ont été modifiés afin de représenter les enfants les yeux clos, en situation de méditation. Ainsi sont nés les portraits figurant sur les vitraux. Les autres étapes de la réalisation ont été assurées par Claus Svelte pour les matrices, Olivier Juteau pour la réalisation des dalles en cristal et Jean-Dominique Fleury, maître verrier[6].
Cloître
Bâtiments conventuels
Jardins
Armoirie
Sceaux
Liste des abbés
Abbaye de Saint-Gildas-des-BoisAbbés réguliers
Helgon 1026
.../...
Rodald 1095
Méen
Simon 1126 1133
Hervé Ier
Tual 1160
Gestin 1170 1200
V 1217 1225
Jean Ier 1251
Pierre I Troussier 1333
Hervé II du Port 1363 1388
Guillaume 1393
Hervé III de Beaubois 1398 1446
Abbés commendataires
Guillaume II d’Estouteville 1456 1462
Jean II le Sénéchal 1462 1492
Jean III Bohier 1492 1508
Guillaume III Briçonnet Ev. Saint Malo 1509 1514
André Hamon 1515 1526
Jean IV de Langeac
Guillaume IV Eder 1532 1546
Beaudouin de Goulaine 1548 1552
Charles d’Espinay 1558 1575 , Parent par sa mère du précédent, il est le fils de Guy III d'Espinay et de Louise de Goulaine, il fut : Évêque de Dol; Chantre de Rennes; Abbé de l'Abbaye de Saint-Gildas-des-Bois, Prieur du Prieuré Saint-Exupère de Gahard et du Prieuré Notre-Dame de Bécherel; Abbé commendataire de l'Abbaye Notre-Dame du Tronchet. Il décéda le 12 septembre 1591 et fut inhumé dans la Cathédrale de Dol
Yves Boulanger 1594
François de Cambout 1600 1608
René de la Motte
Henri de Bruc
Sébastien Joseph de Cambout +1690
Pierre de Cambout 1690 1706
Henri Ignace de Brancas Ev. de Lisieux 1706 1760
N de Coëtlosquet 1760 1763
François Marie de Valory de la Pommeraye 1763 1790Personnalités liées à l'abbaye
- Sébastien-Joseph du Cambout de Coislin dit « de Pontchâteau » (1634-1690), neveu du cardinal de Richelieu, abbé de Saint-Gildas-des-Bois, de La Vieville et de Geneston, dont il se démit en 1665 « pour mener une vie pénitente et inconnue ».
Bibliographie
- Biennale des Abbayes Bretonnes Les Abbayes Bretonnes Le Sarment Fayard (Rennes 1983) (ISBN 2213013136) Catherine Mitre « Saint-Gildas-des Bois » p. 173-187.
Notes et références
- Notice de l'abbaye des Saint-Gildas-des-bois, sur la base Mérimée, ministère de la Culture. Consulté le 25 septembre 2009
- Exposition permanente en l'église Saint-Gildas-des-Bois
- famille de La Roche-Bernard Voir la
- Abbaye Notre-Dame du Tronchet voir,
- Guide du routard des Pays de la Loire, année 2001-2002, p 156 Le
- Ouest-France, édition du 7 décembre 2007 Journal
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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- Monument historique de la Loire-Atlantique
- Monument historique classé en 1994
- Monument historique inscrit en 2003
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