- Óscar Romero
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Óscar Arnulfo Romero y Galdámez Archevêque de San Salvador
Mgr Romero dans une peinture murale de l'Université de Droit du SalvadorNaissance 14 août 1915
à Ciudad Barrios (Salvador)Ordination sacerdotale 4 avril 1942 Ordination épiscopale
(consécration)25 avril 1970 par
Mgr Girolamo PrigioneÉvêque Évêque auxiliaire de San Salvador
Évêque de Santiago de María
Archevêque de San SalvadorDécès 24 mars 1980 (62 ans) Devise « Sentire cum Ecclesia »
« Sentir avec l'Église »Óscar Romero (de son nom complet Óscar Arnulfo Romero y Galdámez), né le 14 août 1917 à Ciudad Barrios au Salvador et mort assassiné le 24 mars 1980, était l'archevêque catholique de San Salvador (Salvador). Défenseur des droits de l'homme et particulièrement des paysans de son diocèse.
Sommaire
Biographie
Oscar Romero est le second d'une famille de sept enfants, dont le père est postier. Après quelques années à l'école il devient apprenti menuisier à l'age de 12 ans. Deux ans plus tard, en 1931, il entre au séminaire des prêtres Clarétains à San Miguel, contre l'avis de son père.
En 1937, il va au séminaire national de San Salvador, dirigé par les Pères Jésuites. Il est ensuite envoyé à Rome pour y continuer ses études. Il y est finalement ordonné prêtre le 4 avril 1942. L'année suivante il retourne au Salvador et est nommé secrétaire du diocèse de San Miguel.[1]
Il est nommé par Paul VI évêque auxiliaire de San Salvador le 25 avril 1970 avec le titre d'évêque titulaire ou in partibus de Tambeae. Il est consacré le 21 juin suivant par Mgr Girolamo Prigione nonce apostolique au Salvador.
Archevêque de San Salvador
Le 15 octobre 1974 il est nommé évêque de Santiago de Maria puis, trois ans plus tard, le 3 février 1977, il devient archevêque de San Salvador, capitale du pays, Rome souhaitant barrer la route à la nomination de Mgr Rivera Y Damas. Car Mgr Romero est un conservateur, qui n'avait pas hésité, du temps où il était encore évêque auxiliaire, à dénoncer publiquement, lors de la célébration de la transfiguration du Christ (fête patronale de San Salvador), "la nouvelle Christologie" comme étant une menace pour la doctrine de l'Eglise et de la Foi[2]. Ainsi en 1975, à l'occasion de la mort de Josemaría Escrivá de Balaguer, fondateur de l'Opus Dei, il envoie au pape Paul VI une lettre louant les mérites du défunt et adjurant le pape d'ouvrir rapidement son procès en canonisation. Il indique notamment « avoir confié avec satisfaction à l'Œuvre la direction spirituelle de sa propre vie et de celle d'autres prêtres »[3].
L'assassinat du Père Rutilio Grande
Considéré comme « conservateur » sa nomination est d'abord bien accueillie par l'oligarchie salvadorienne. Mais quelques semaines plus tard, le 12 mars 1977, l'assassinat d'un prêtre de son diocèse (et ami personnel) le jésuite Rutilio Grande avec deux compagnons de voyage par un escadron de la mort, soutien du pouvoir en place, va tout changer. La mort du Père Rutilio va profondément bouleverser le nouvel archevêque qui considèrera que « la mort de Grande l'avait converti ». Le jour même des funérailles, il écrit au président Arturo Armando Molina pour lui demander une enquête exhaustive des faits et ajoute : « je ne suis pas disposé à participer à un acte officiel du gouvernement aussi longtemps que ce dernier n'aura pas fait tous ses efforts pour rendre la justice au sujet de ce sacrilège qui a horrifié tout le monde et soulevé une vague de protestation et de violence »[4] Et, effectivement, jamais Mgr Romero n'assistera à un acte officiel, car jamais il n'y eut d'enquête sérieuse au sujet de ce triple meurtre.
L'orientation pastorale de Mgr Romero
Il est fréquemment en conflit avec le pouvoir politique, la haute bourgeoisie, dénonçant les massacres, les assassinats, la torture, les disparitions, et autres atteintes aux droits de l'homme.
Homme de dialogue, opposé à toute violence, il n'hésite pas à dénoncer chaque dimanche dans sa cathédrale, et à la station de radio religieuse Radio Ysax, les exactions commises à droite comme à gauche : « une Église qui ne s'unit pas aux pauvres et, à partir d'eux, ne dénonce pas les injustices commises contre eux, n'est pas la véritable Église de Jésus-Christ ».
Ses adversaires politiques comme les opposants de gauche au régime disent de lui qu'il est adepte de la théologie de la libération; éviter cette récupération politique est actuellement la difficulté principale rencontrée par la procédure de béatification[5].
Dans ses homélies il ne cesse de rappeler que son engagement s'appuie uniquement sur l'Evangile et n'a rien de politique : « Je ne me suis jamais posé en chef d’un peuple, car il n’y a qu’un chef: Jésus-Christ. Jésus est la source de l’espérance. » (homélie 28.08.77)[6]
Le 23 mars 1980, il lance un appel aux militaires, disant qu'un militaire n'est pas obligé d'obéir à un ordre de tuer, malgré les menaces de mort perpétrées à son endroit lors des dernières semaines.
L'archevêque de San Salvador est assassiné le lendemain, le 24 mars 1980 sous les yeux d'une multitude de fidèles alors qu'il célèbre la messe dans la chapelle d'un hôpital. Le jour de son enterrement, l'armée et les forces paramilitaires font feu sur la foule, assassinant 40 personnes et en blessant 200.
En 2007, Benoît XVI s'est prononcé en faveur de sa béatification, voyant en lui un « grand témoin de la foi » et s'est opposé à une lecture exclusivement politique de sa mort[7].
Le nouveau président du Salvador, Mauricio Funes (FMLN), a visité sa tombe juste avant de prendre ses fonctions, en juin 2009[8].
Compléments
Pierre-Michel Gambarelli a écrit en 1985 la chanson Le vent des prophètes en hommage à Oscar Romero (paroles du chant sur Scoutopedia)
Liens externes
- (es) Biblioteca Virtual "Miguel de Cervantes" Petite biographie
- (en) "Learn from History", 31st Anniversary of the Assassination of Archbishop Oscar Romero par la National Security Archive, 23 mars 2011
Bibliographie
- [lire en ligne] Oscar Romero: esquisses pour un portrait , María López Vigil
- [lire en ligne] Journal d'Oscar Romero, Óscar Arnulfo Romero, Maurice Barth
- [lire en ligne] L'Amérique latine en mouvement: situations et enjeux , Alain Durand, Nicolas Pinet : « Il y a 25 ans, l'assassinat de Mgr Roméro » .
Références
- R.L. Dumont: "les Prêtres subversifs" (Editions Labor 2001, p. 156)
- R.L. Dumont "Les Prêtres subversifs" (Editions Labor 2002, p. 157)
- Archbishop Oscar Romero: Letter to the Pope on Escriva's death.
- R.L. Dumont, Les Prêtres subversifs, Editions Labor, 2002, p. 157
- http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/speeches/2007/may/documents/hf_ben-xvi_spe_20070509_interview-brazil_fr.html
- http://www.vatican.va/news_services/press/sinodo/documents/bollettino_20_x-ordinaria-2001/03_francese/b20_03.html
- Conférence de presse de Benoit XVI dans l'avion le menant au Brésil, Dépêche Zenit, 9 mai 2007
- Funes asume la presidencia y anuncia el restablecimiento de relaciones entre El Salvador y Cuba, La Vanguardia, 1er juin 2006
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