Étienne Ier de Sancerre

Étienne Ier de Sancerre
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Étienne Ier de Sancerre
Armoiries de la Maison de Sancerre : D'azur, à la bande d'argent, cotoyée de deux cotices d'or, potencées et contre-potencées, au lambel de gueules, brochant sur le tout.
Armoiries de la Maison de Sancerre : D'azur, à la bande d'argent, cotoyée de deux cotices d'or, potencées et contre-potencées, au lambel de gueules, brochant sur le tout.

Naissance 1133
Décès 1190 ou 1191 (à 57 ans)
Saint-Jean-d'Acre
Décès 1190 ou 7 septembre 1191 (à 57 ans)
Saint-Jean-d'Acre
Mort au combat
Origine France
Années de service 1151 - 1190
Conflits Troisième croisade
Famille Issu de Maison de Blois-Champagne (« Thibaldiens »)
Auteur de la Maison de Sancerre

Étienne Ier de Blois-Champagne (1133-1190 ou 1191, † à Saint-Jean-d'Acre), premier comte de Sancerre et troisième fils de Thibaut IV de Blois, Comte de Blois, et de Mathilde de Carinthie. En 1151 ou le 9 janvier 1152, à la mort de son père[1], il hérita de la seigneurie de Sancerre alors érigée en comté[2]. Ses frères ainés, Henri et Thibaut, reçoivent la Champagne, pour le premier, Blois et Chartres, pour le second. Son héritage est moindre comparé à ses deux premiers frères. Guillaume, son frère cadet, ne reçut rien et entra dans l'Église où il deviendra archevêque de Reims.

Sommaire

Résumé de sa vie

Né au sein de la plus puissante famille féodale du royaume de France du XIIe siècle, Étienne aurait apporté beaucoup de désolation autour de lui, pendant près d'un demi-siècle, avant de mourir en Croisade. Son règne correspond à l’apogée et au début du déclin de la puissance des grands seigneurs sur le roi de France. Fondateur du comté et de la Maison de Sancerre, branche cadette de celle de Champagne, il en est resté le comte le plus illustre.

Détails de sa vie

En 1153, Étienne enlève, avec la complicité de son père, Geoffroy III de Donzy, Hermansède ou Adélais de Donzy († entre 1160 et 1169), au matin de son mariage avec le seigneur Ancel ou Anseau de Traisnel, l'un des favoris du comte de Champagne. Il la ramène devant l'église, l'épouse publiquement et s’enfuit avec elle vers Sancerre puis Saint-Aignan. Ancel de Trainel et Hervé de Donzy, frère d’Adèlais, demandèrent justice au comte Henri de Champagne, frère d'Étienne Ier, qui en appela au roi de France car le comté de Sancerre étant un arrière-fief de la couronne ne pouvait être attaqué sans l'accord du roi. Ces derniers accompagnés du comte Henri Ier de Champagne, du comte Thibault de Blois et du roi Louis-le-Jeune, se dirigent vers le château-fort de Saint-Aignan et l'assiègent. Une population innocente paya de son sang les méfaits de son seigneur. Il n’y a pas de combat mais un accord à l'amiable est trouvé. L'union devant l'Église ayant déjà été célébrée et le mariage entre les nouveaux époux consommé, Adélais reste avec Étienne. Hervé récupère la seigneurie de Gien, faisant partie de la dot de sa sœur[3]. En 1155, il accorde les Coutume, octroyées par Louis-le-Gros aux habitants de Lorris-en-Gâtinais, aux marchands de Sancerre (et probablement à sept autres villes). Le 13 novembre 1160, par le mariage de sa sœur Adèle de Champagne, il devient le beau-frère du roi Louis VII de France. Le 13 décembre 1160, Mathilde de Carinthie, sa mère, décède.

En 1161, suite à la mort du comte Guillaume III de Nevers, Étienne Ier et le comte Renaud IV de Joigny dévastent le comté de Nevers avant d'être battus en 1163[4] par le comte Guillaume IV de Nevers, dans une violente bataille à La Marche, entre Nevers et La Charité[5],[6]. En 1165 ou après, Étienne confirme une charte de son frère, Henri, comte de Champagne, en faveur de la monnaie de Meaux[7].

Étienne le Bâtisseur

Sur la colline de Sancerre, Étienne Ier fait construire une citadelle de pierre armée de 6 tours. Il fait remplacer et renforcer les fortifications en bois de la ville. Entre 1180 et 1190, il fait bâtir la Tour maîtresse du Château de Châtillon-Coligny[8]. Étienne de Sancerre fonde le prieuré Grandmontain de Charnes (attesté en 1167) à Bannay.

Étienne le Croisé

Comme de nombreux membres de sa famille, il prit part aux Croisades. En 1169, une délégation diplomatique, menée par Frédéric de la Roche, Archevêque de Tyre, cherchant des alliances et des soutiens financiers en Europe, lui offre les mains de la fille du roi de Jérusalem, Amaury Ier, Sibylle. Il accepte et se dirige vers la Terre Sainte, à la fin de l'an 1170, accompagné d’Hugues III de Bourgogne et d'un trésor, cadeau du roi Louis VII. Étienne débarque en Palestine à l'été 1171. Il est pressenti pour devenir, un jour, roi de Jérusalem, par les droits de sa future épouse, étant l'héritier légitime d'Amaury Ier, Baudouin IV, fils de ce dernier, ayant contracté la lèpre. La Haute Cour de Jérusalem, conseil féodal, l'invita à régler le partage des domaines d'Henri, sans héritier mâle, entre ses trois filles. Étienne Ier divisa l'héritage équitablement, mais ordonna aux plus jeunes de rendre hommage à leur aînée. Cependant, le mariage n'a jamais eu lieu. Pour des raisons inconnues, Étienne Ier rompt brusquement les négociations de mariage, peu après son arrivée, et quitte la région pour Constantinople puis la France. Il est pris et rançonné par un parti de Mleh, prince des Montagnes (arméniennes), qui l'arrêta près de Mamistra, en Cilicie, ville peu éloignée d'Iconium.

À son retour, en 1176, il épouse Béatrix. Redevenu veuf en 1179, le comte Étienne Ier et les cottereaux (pillards) flamands envahissent la région de Lorris en 1180[9] dans le but de détruire l'influence de Philippe d'Alsace, comte de Flandre, sur son neveu, le roi de France, et de rétablir l'autorité de la reine-mère, sa sœur, Alix de Champagne. Entre 1181 et 1185, le comte Étienne prêta ses armes à celui qu'il venait de battre, au comte de Flandre, et fait partie de la Ligue des barons et seigneurs révoltés contre le roi de France, Philippe Auguste (Ligue de Philippe, comte de Flandre, du duc de Bourgogne, Guillaume, archevêque de Reims, et de Thibaut, comte de Blois.)[10]. Il mène une bande de mercenaires-brigands (Cottereaux et Paillers), appelée les Brabançons et ravage la vicomté de Bourges ainsi que l'Orléanais.

Le roi Philippe Auguste, aidé des confrères de La Paix de Notre-Dame, organisation militaire formée en 1182, au Puy, sous le patronage de la Vierge pour mettre fin à ce brigandage, réussit à le mettre hors d'état de nuire en 1184. Philippe-Auguste prit à sa solde une armée de Brabançons, auxquels il livra le Sancerrois, où ils firent un butin immense ; mais le comte se tira d'affaire, encore une fois, en employant la médiation du roi d'Angleterre[11],[6]. Philippe Auguste lors de la reconquête du Sancerrois rase le village de Sury-ès-Bois, qui se retrouve propriété des Brabançons du roi[12].

Lors de l'expédition du roi, en Berry, destinée à punir Ebbes VI de Charenton qui s'était mis, sur ces vieux jours, à opprimer les clercs et à s'emparer des biens de l'église, Étienne Ier aurait combattu à côté de ce dernier.

Il épouse en troisièmes noces Aénor en 1187.

Un parlement eut lieu entre les rois de France et d'Angleterre sous Vormel de Gisors, le 21 janvier 1188, et la ligue chrétienne fut sur-le-champ proclamée. Notre comte Thibaut V de Blois, ses frères de Champagne et de Sancerre, ses neveux Milon de Mouçon, comte de Bar, et Renaud de Bar, évêque de Chartres, prirent la croix.

En 1190, avant son deuxième départ pour l'Orient lors de la troisième croisade avec ses frères et Philippe Auguste, le comte Étienne Ier affranchit les serfs de son domaine. Son neveu Louis I de Blois en fera de même en 1196. Étienne octroie aux habitants de Barlieu une charte sur le modèle de "la charte de Lorris" [13].

Étienne Ier s'embarque, pour la deuxième fois, en compagnie de son frère et de son neveu, les comtes Thibaut V et Henri II de Champagne. Ils parviennent devant Acre le 27 juillet 1190[14] et débarquent chez les Francs avec 10 000 hommes, ainsi que Jean de Pontigny, Raoul de Clermont, Bernard de Saint-Valéry, Érard de Chacenay, Robert de Boves, Alain de Fontenay, Gautier d'Arzillières, Guy de Châteaudun, Jean d'Arcis, etc.[15]. Étienne Ier serait mort de maladies ou décédé au combat au côté de son frère Thibault, au cours du siège de Saint-Jean-d'Acre, en octobre 1190, ou en janvier 1191[16], ou encore le 7 septembre 1191[17]. Son fils, Guillaume, lui succède.

Descendance

Étienne et Béatrix, sa seconde épouse, eurent deux fils :

Étienne et Aénor, sa troisième femme, eurent :

Anecdotes

  • C'est sur un sceau d’Étienne Ier qu'apparaît en 1158 et pour la première fois en France, la bannière triangulaire. Les premières monnaies du comté de Sancerre auraient été produites sous Étienne Ier qui fut le seul comte de Sancerre à signer ses monnaies[18].
  • En 1164, Étienne de Sancerre autorise les religieux du prieuré à établir des fortifications autour de la ville de La Charité-sur-Loire quand et comment ils le voudront. En 1176, Étienne donne aux religieux ses moulins établis à La Charité, sur le pont de Loire, en se réservant d’y faire moudre les boulangers de Sancerre. Le 2 février 1177, les comtes de Sancerre et de Joigny, appelés comme arbitres, décident que les moines des Escharlis donneront, au lieu de la dîme, une rente de trois muids de vin aux moines de Joigny, dépendant de La Charité.
Étienne Ier de Sancerre
1133 - † 1191
Prédécesseur
Thibaut IV de Blois
Comte de Sancerre
v.1152-1191
Successeur
Guillaume Ier de Sancerre
Père Thibaut IV de Blois
Mère Mathilde de Carinthie
Épouse 1 Adélais de Donzy
Épouse 2 Béatrix
Épouse 3 Aénor

Sources

Notes et références

  1. La Chronique de Alberic de Trois-Fontaines/"Henricum comitem Trecensem palatinum…Theobaldum comitem Blesenem…Stephanum comitem de Sancerre quod Sacrum Cesaris est dictum…et Guillelmus" sont les quatre fils "comes Campanie Theobaldus"
  2. Guillaune de Tyre nomme Étienne et son père, Comte de Sancerre et du comté de Gien
  3. Récit des Comtés d'Auxerre, de Nevers et de Tonnerre
  4. Obiit Guillelmus comes Nivernensis, cui Guillermus filius ejus succedens, a comite Joviniaci et comite Sacri-Caesaris multas infestationes sustinuit; sed tandem praevaluit.
  5. Histoire département France. Regard historique sur les départements
  6. a et b Chronique latine de Guillaume de Nangis et de ses continuateurs, tome I, à Paris, de l'imprimerie du Crapelet, rue de Vaugirard, N" 9, M. DCCC. XLIM
  7. http://www.ordonnances.org/documents/tableRN.html - 1840, p. 142
  8. Le bois dans le château de pierre au moyen âge, Volume 743, Par Jean-Michel Poisson, Jean-Jacques Schwien
  9. histoirelorris.htm
  10. Lalanne, Dictionnaire historique de la France, volume 1, p.805
  11. Histoire des villes de France, avec une introduction générale pour chaque province, publié par Aristide Guilbert, 1845, p.198
  12. Office de tourisme "Cœur du Pays Fort"
  13. histoirelorris.htm
  14. Henri II
  15. R. Grousset, op. cit
  16. Mathieu de Paris/"Theodbaldus Bloeensis comes, Stephanus frater eius comes"
  17. Généalogie Famille de Carné
  18. http://www.blason-armoiries.org/vie-quotidienne/b/banniere.htm.



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