Épopée de gilgamesh

Épopée de gilgamesh

Épopée de Gilgamesh

LÉpopée de Gilgamesh est un récit légendaire de lancienne Mésopotamie (Irak moderne). Faisant partie des oeuvres littéraires les plus anciennes de lhumanité, la première version complète connue a été rédigée en akkadien dans la Babylonie du XVIIIe siècle av. J.-C. ou XVIIe siècle av. J.-C. ; écrite en cunéïformes sur des tablettes dargile, elle sinspire de plusieurs récits, en particulier sumériens, composés vers la fin du IIIe millénaire ; elle est à rapprocher d’« Enki et Ninhursag », d’« Enûma Elish » (Lorsquen haut…) et du « Atrahasis » (Poème du Supersage). Elle a pour origine des récits mythiques ayant pour personnage principal le roi Gilgamesh, cinquième roi (peut-être légendaire) de la première dynastie dUruk (généralement datée de lépoque protodynastique III, vers -2700, -2500), selon la liste royale sumérienne composée pendant la première dynastie dIsin (-2017, -1794).

Selon lopinion commune des assyriologues, le récit du Déluge, inspiré par lÉpopée babylonienne dAtrahasis ou « Poème du Supersage », a été ajouté vers -1200, pour former le texte « standard », comprenant onze tablettes, de lépopée assyro-babylonienne. La douzième tablette, traduction de la seconde moitié du récit sumérien « Gilgamesh, Enkidu et le séjour des morts », a être ajoutée vers -700[1].

Ce sont des tablettes décriture cunéiforme du VIIIe siècle av. J.-C. trouvées dans les fouilles de la bibliothèque du roi Assurbanipal à Ninive qui lont dévoilée au monde dans les années 1870, à partir notamment du passage concernant le Déluge, qui fit sensation à lépoque. Cette épopée avait connu un grand succès dans le Proche-Orient ancien, et des exemplaires ont été retrouvés dans des sites répartis sur un grand espace, en Mésopotamie, Syrie, et en Anatolie ; elle est attestée jusque dans les textes de Qumrân, peu avant lère chrétienne. Elle avait été traduite en Hittite et en Hourrite. Les sources sont sumériennes, babyloniennes, assyriennes, hittites et hourrites. Les tablettes seront dabord traduites par Georges Smith, protégé de Henry Rawlinson.

De récents travaux rapprochent lépopée de Gilgamesh des 12 travaux dHéraclès (lhomologue grec du héros romain Hercule), la légende babylonienne étant antérieure de près de 1 000 ans aux écrits dHomère.[2]

Tablette du Déluge de lépopée de Gilgamesh, rédigée en akkadien

Sommaire

Résumé

Gilgamesh, de la ville dUruk, est dur et intransigeant. À la demande de ses sujets, la déesse Aruru lui confectionne avec de largile un double hirsute mais bon, Enkidu, quil rencontre en duel. Au terme du combat, tous deux comprennent leur complémentarité et sallient pour accomplir de grands exploits. Mais Enkidu meurt et Gilgamesh, au comble de la tristesse, part à la recherche du secret de limmortalité auprès dUta-Napishtim, qui lui fait létrange récit dun déluge. Au moment de partir il lui révèle lexistence dune plante de jouvence.

À peine Gilgamesh a-t-il pu se procurer la plante quil se la fait dérober par un serpent et comprend quil nest pas dans la nature de lhomme de vivre immortel. Une telle quête est vaine et lon doit profiter des plaisirs quoffre la vie présente.

La beauté et la richesse symbolique du récit firent dautant plus sensation lors de leur révélation devant la Société darchéologie biblique de Londres en 1872, que lépisode relatant le déluge ressemblait beaucoup, mais en plus étoffé, à lépisode de Noé dans la Bible.

Il est intéressant den rapprocher le mythe de Hercule: certains auteurs établissent ainsi une filiation entre lépopée de Gilgamesh, la "Gloire dUruk", rédigé dans la Mésopotamie du XVIIIe siècle av. J.-C., et le mythe de Hercule, la "Gloire dHéra", consigné par Homère au VIIIe siècle av. J.-C. (voir à ce sujet les travaux de lanthropologue syrien Firas Sawwah).

En effet, la similitude est frappante entre un Gilgamesh, roi de Uruk, deux tiers dieu et un tiers humain, effectuant une série doeuvres devant le mener à limmortalité, et Hercule, Gloire de Héra, moitié dieu et moitié homme, effectuant 12 travaux qui le mèneront à son tour à limmortalité.

La symbolique de l'épopée de Gilgamesh

Lépopée se concentre autour du personnage de Gilgamesh qui cherche de son vivant à devenir une légende en accomplissant des exploits remarquables. Mais dans sa démesure, il sattire le courroux des dieux. La quête de limmortalité en est le thème central, puisque Gilgamesh tente désespérément déchapper à sa condition de mortel. Gilgamesh mène également une quête initiatique, car il sera le seul à découvrir les raisons qui amenèrent les dieux à causer le déluge. Lépopée est une quête dite solaire, Shamash y joue un rôle prépondérant. Comme il y a douze mois par années, ceci expliquerait le nombre de tablettes qui compose lépopée.

La geste de Gilgamesh peut également être comparée à la progression du soleil dans le cycle astrologique. La force de Gilgamesh et son enthousiasme sont à leur zénith tout comme la lumière du soleil à léquinoxe de printemps. Mais sa force et son enthousiasme diminuent au profit de lobscurité au fur et à mesure que se rapproche le solstice dhiver.

Mais un des thèmes les plus développés dans lépopée est sans aucun doute lamitié qui unit Gilgamesh à son double, Enkidou. Ils sont des jumeaux antagonistes. Gilgamesh représente les forces de la lumière et Enkidou représente les forces de lombre. Enkidou représente tout linverse de lhomme civilisé : il vit dans la steppe parmi les bêtes. Le processus civilisateur dEnkidou débute par une union sexuelle avec la courtisane. Après lacte, les bêtes ne le reconnaissent plus, il a perdu une grande partie de sa force animale, mais en revanche il acquiert lentendement et la parole. Puis, progressivement, la courtisane fera de lui un être civilisé. Donc, la symbolique derrière Enkidou peut se résumer à létape primordiale à laquelle se sont heurtés nos ancêtres lointains : celle de lanimalité à lhumanité.

Cette amitié entre Gilgamesh et Enkidu évoquerait lunion des forces de la lumière et de lombre. Mais Enkidu, qui au départ devait se débarrasser de Gilgamesh, prend parti pour les forces de la lumière, ce qui le mènera à sa perte. Ce qui laisse supposer que lalliance des deux héros est contre nature. Et lorsque son compagnon Enkidou meurt dune longue maladie, Gilgamesh renonce à la vie civilisée en revêtant une peau de lion et en errant seul dans le désert alors quEnkidou renonçait à la vie sauvage pour vivre parmi les hommes.

Le récit (version ninivite)

Tablette I : Les deux héros

Présentation du héros Gilgamesh : Je vais présenter au monde Celui qui a tout vu, Connu la terre entière, Pénétré toutes choses Et partout exploré. Rappel de son œuvre (les murailles dUruk). Ses aventures quil a consignées par écrit. Hommage rendu à ses vertus et à ses hauts faits. Sa personne Dès sa naissance, Était prestigieux ! Dieu aux deux tiers, Pour un tiers homme. Ses excès de pouvoirs Dans lenceinte dUruk il va et vient, la tête altière, Pareil à un buffle, Il étale sa force, Rien de comparable au choc de ses armes ; son escorte toujours sur pieds, à ses ordres ; Il opprime les guerriers dUruk comme un tyran. Gilgamesh, disent-ils, ne laisse pas un fils à son père (…) Lui, pourtant pasteur dUruk, ne laisse pas une jeune fille à sa mère, fût-elle fille dun preux et même déjà promise. Décision des dieux de lui préparer un rival : Enkidu. À ces paroles Arruru conçut une image dAnu, lava ses mains, prit de largile, la jeta dans la steppe ; Dans la steppe forma Enkidu le preux. Mis au monde en la Solitude, Puissant bloc de Ninurta, Velu par tout le corps, Il a chevelure De femme, Drue comme ceux de la déesse des orges. Ne connait ni peuple ni patrie. Vêtu comme Sumuqan (dieu des bêtes sauvages), En compagnie des gazelles, Il broute lherbe, Avec les hardes, se presse au point deau ; Avec les bêtes il boit. Découverte dEnkidu par un chasseur, dont il détruit les pièges. Compte-rendu à Gilgamesh qui prépare un piège à la créature. Chasseur, emmène avec toi la Courtisane Shamat (« joyeuse » en akkadien). Lorsque la harde arrivera au point deau, Elle ôtera ses vêtements, Elle dévoilera ses charmes, Et quand il la verra, Il sapprochera delle (pour la posséder). Alors sa harde, élevée avec lui, Lui deviendra hostile. Rencontre dEnkidu avec la Courtisane. Enkidu tombe dans le piège amoureux. Les bêtes sécartent de lui désormais. Il sattache à la Courtisane qui lui propose de lemmener à Uruk, règne Gilgamesh À la vigueur accomplie Qui pareil à un buffle, Lemporte sur les plus forts. Enkidu accepte, voulant démontrer sa supériorité sur Gilgamesh. La Courtisane cherche à le calmer par la perspective dune amitié avec lui Mets de côté ta fougue, Enkidu : Ce Gilgamesh, Shamash (dieu du Soleil, protecteur de la dynastie) la pris en affection Et Anu, Enlil et Éa lui ont donné une large intelligence. Elle lui raconte deux songes quil a faits à son sujet et quil a confiés à sa mère. Premier songe : Tandis que mentouraient les étoiles célestes, Un bloc venu du Ciel Est tombé près de moi. Jai voulu le soulever : Il était trop lourd pour moi (…) Les habitants dUruk Sétaient massés pour le voir Et comme à un petit enfant Ils lui baisaient les pieds ; Moi je le cajolais comme une épouse . Ninsuna, sa mère en fait une interprétation très favorable : ce rêve annonce que du ciel va lui arriver un compagnon égal à lui, fort, secourable et fidèle comme une épouse. Second rêve : À Uruk était disposé une petite hache (même scénario : attroupement et adoration du peuple, affection du héros. Même interprétation de la part de Ninsuna). Assentiment de Gilgamesh.

Tablette II : La rencontre, l'amitié, le projet d'aventure

Enkidu et la Courtisane après avoir prolongé leurs caresses, font route vers Uruk. En chemin elle lui passe la moitié de son vêtement. Ils font étape chez les bergers. Encouragé par la Courtisane, Enkidu boit la bière et mange le pain quils lui présentent. Mange le pain Enkidu, Il le faut pour vivre. Bois de la bière, cest lusage du pays. Enkidu mangea le pain Jusquà combler sa faim. Il but de la bière. Sept cruchons. Détendu, la panse en liesse, il chantait le cœur joyeux Et son visage sillumina. Il lava son corps hirsute, Il se frictionna dhuile; Alors il ressembla à un homme. Il passa un vêtement : Le voilà comme un jeune marié.

À Uruk, Enkidu est lobjet de ladmiration du peuple. Enkidu voit un homme portant des victuailles et lui demande il va. Celui-ci lui répond quil se rend à une noce au cours de laquelle on choisit des fiancées. Il lui révèle que Gilgamesh exerce alors un droit de priorité Lépouse destinée, il la féconde, Lui, le premier, les maris ensuite. Au conseil des dieux, il est décrété : Dès la coupure de lombilic (dès sa naissance) cest son destin. Au discours de lhomme Enkidu pâlit. Il se rend sur la grande place. Pour la déesse Ishhara (Ishtar prend ce nom en tant que présidant aux accouplements. Son symbole est alors un scorpion) Un lit est étendu. Pour que Gilgamesh, avec une jeune fille, Sunisse cette nuit. Enkidu barre la route à Gilgamesh, il lui reproche son arrogance. Il bloque la porte de la chambre avec son pieds et ne laisse pas entrer Gilgamesh. Les deux héros saffrontent en pleine rue. Aucun ne lemporte. Ils se rendent mutuellement hommage et font pacte damitié. Émotion dEnkidu, qui na jamais eu de famille.

Gilgamesh lui propose dentreprendre une expédition héroïque, vers la forêt des Cèdres, contre son gardien Humbaba. Enkidu souligne les dangers de lentreprise Cest pour sauvegarder la forêt des Cèdres Et pour terroriser les gens QuEnlil y a posté Humbaba. Humbaba, son cri cest lÉpouvante, Sa bouche cest du Feu, Son haleine, la Mort. Sur 60 bêrus il peut ouïr les bruits de la forêt. Gilgamesh tente de calmer ses préventions puis sadresse à "lAssemblée" (des hommes en âge de combattre) et au « Conseil » (des anciens) pour annoncer lentreprise. Enkidu demande aux Anciens de retenir Gilgamesh et ceux-ci le mettent en garde Gilgamesh, tu es jeune et ton cœur tentraîne ! Tu ne comprends pas bien ce dont tu parles, Un papillon taurait-il donné le jour ? Ce Humbaba, son cri cest lÉpouvante etc. Mais Gilgamesh de nouveau passe outre.

Tablette III : Préparatifs et départ

Les Anciens donnent des conseils de prudence : Enkidu marchera devant. Gilgamesh emmène son ami faire ses adieux à sa mère. Ninsuna présente des offrandes à Shamash pour le succès de lentreprise. Elle confie son fils à Enkidu. Enkidu accepte la mission. Dernières recommandations des Anciens. Enkidu sadresse à Gilgamesh. Ils partent.

Tablette IV : Le voyage

Les deux héros parcourent le trajet vers la forêt des Cèdres (actuel Liban, soit un trajet de 1500 km environ) à pas de géant, en six étapes. A chaque étape, Gilgamesh, au centre dun cercle sacré, sacrifie à Shamash en lui demandant un songe, promesse de succès. Vers minuit, le songe ayant eu lieu, il se réveille brusquement et réveille Enkidu pour lui conter son rêve. Ce dernier linterprète et y décèle la preuve de leur succès à venir. Ils arrivent en vue du domaine dHumbaba. Shamash alerte Gilgamesh : Talonne-le, rapidement, Pour lempêcher de regagner son repaire, De pénétrer dans les profondeurs et de sy dissimuler. Ils se jettent en avant.

Cest alors que le cri terrible dHumbaba retentit. Enkidu est saisi de crainte, Gilgamesh lui fait reprendre courage Fait retentir ta voix comme un tambour ! Loin de toi la paralysie des bras, La faiblesse des genoux ! Prend-moi la main, ami : Marchons ensemble ! Que ton cœur brûle pour le combat ! Méprise la mort, Ne pense quà la vie ! Qui veille (sur quelquun) doit être à toute épreuve ! Qui marche devant lautre le préserve Garde sauf son compagnon. Jusquà leur plus lointaine descendance Ils se seront acquis la gloire. Ils parviennent ainsi à la lisière.

Tablette V : Prouesses dans la forêt des Cèdres, victoire sur Humbaba

Gilgamesh et son ami savancent sous les frondaisons odorantes. Ils doivent franchir plusieurs larges fossés avant darriver en face du monstre. Humbaba met en garde Gilgamesh Des fous, des inconscients tauraient-ils conseillé Gilgamesh, Que tu sois venu maffronter ?  ! Enkidu, enfant de poisson, Qui na jamais connu son père, Et, pas plus que les tortues, Na jamais tété sa mère ! En ton jeune âge je tobservais, Et me gardais de te fréquenter ! À présent, si je te tue, jen aurais lâme épanouie ! Car cest bien toi qui a conduit Gilgamesh jusquici. Gilgamesh, effrayé par le discours et lapparence dHumbaba se tourne vers son ami. Celui-ci lencourage Pourquoi donc, mon ami, parler ainsi comme un mendiant, un couvercle sur ta bouche, en te cachant. A présent, il nest quune seule issue. Le cuivre court dans la rigole du fondeur, (il nest plus temps de sarrêter) (…). Ne te retire pas dici, Ne ten retourne pas ! Double la force de tes coups ! Gilgamesh frappe Humbaba à la tête. Le combat sengage Ils piétinent le sol, disloquant de leur talons lHermon et le Liban. La nuée claire devient sombre. Comme un brouillard, pleut sur eux la mort. Et Shamash contre Humbaba fait lever de grands vents : du Nord, du Sud, dEst, dOuest, Souffleur, Rafales, Tourbillons, Mauvais, de Poussières, Morbide, de Gel, Tempête et Tornade : les Treize Vents tant se ruent sur lui, Que son visage sassombrit : il ne peut ni avancer, ni reculer, À portée des armes de Gilgamesh.

Humbaba se sentant perdu sadresse à Gilgamesh le loue et veut lapitoyer, lui promettant tout ce quil voudra Autant darbres que tu me commanderas (…) pour embellir les édifices de ta ville. Enkidu intervient pour endurcir Gilgamesh. Supplique dHumbaba à Enkidu Jaurais pu temporter, tégorger, Dans les profondeurs de ma Forêt. Te donner en pâture aux aigles et aux vautours ! À présent, Enkidu, il est en ton pouvoir de me libérer. Demande à Gilgamesh de me laisser la vie sauve ! Mais Enkidu persiste et pousse Gilgamesh à lirréparable : Achève-le, égorge-le, Écrase-le (…) Avant quEnlil Nentende sa supplique, Et que les Grands-dieux Ne soient furieux contre nous. Nouvelle supplique dHumbaba, nouveau refus. Sadressant alors aux deux héros, Humbaba les maudit. Quils ne vieillissent, Ni lun, ni lautre, Pas davantage que Gilgamesh, QuEnkidu ne trouve jamais le salut. Alors les deux amis dégainent et frappent Humbaba qui bondit pour leur échapper, à cinq reprises et le tuent. Aussitôt dépaisses ténèbres sabattent sur la Montagne.

Gilgamesh et Enkidu coupent les Cèdres, dont un géant, quils destinent au ventail du temple dEnlil à Nippur. Ils reviennent avec le bois par le fleuve, portant en trophée la tête de Humbaba.

Tablette VI : Nouveau triomphe et démesure : le Taureau-céleste

Gilgamesh de retour à Uruk se fait beau. La déesse Ishtar tombe amoureuse de lui. Gilgamesh épouse-moi, offre moi ton fruit en cadeau ! Sois mon mari, Je serai ton épouse . Elle lui promet richesses et honneurs en retour. Gilgamesh refuse en la raillant, lui reprochant ses faux-semblants et ses infidélités. Non, je ne veux pas de toi pour épouse ! Tu nes quun fourneau qui séteint dans le froid, une porte qui laisse passer les courants dair, un palais qui sécroule sur ses défenseurs, un éléphant qui jette bas ses harnais, un bitume poisseux, une outre percée, un mortier friable, un bélier qui démolit les remparts amis, une chaussure qui blesse le pied. Il lui rappelle ce qui advint à ses amoureux : Tammuz, le Lion, le Cheval, le Pâtre, le Jardinier Ishullânu.

Fureur dIshtar qui va demander à son père Anu de quoi venger ces rebuffades. Celui-ci lui reproche davoir provoqué Gilgamesh mais accède à son désir de créer le Taureau céleste pour frapper Uruk. Il lui demande toutefois de parer à la famine que provoqueront les ravages du Taureau Ce seront sept années de famine pour le pays dUruk. Tu devrais donc dabord amonceler du grain et faire abonder la verdure. Ishtar le rassure. Anu lui remet les longes du Taureau. Elle lemmène au centre dUruk. Et ly lâche. Descendant au bord du fleuve en sept lampées il le diminue. En sébrouant, par trois fois il ébranle la ville, creusant des crevasses qui engloutissent les gens. Enkidu y tombe jusquà la ceinture. Il en sort dun bond, se saisit des cornes du Taureau et sadresse à Gilgamesh pour réclamer son assistance. Tandis quil saisira le Taureau par la queue, Gilgamesh plongera son glaive entre la corne et la nuque. Ils le tuent et offrent son cœur à Shamash. Lamentation dIshtar humiliée et furieuse. Enkidu lentendant, arrache une patte du Taureau, la lui jette au visage et lui lance Si seulement je tavais attrapée, Toi aussi, Je ten aurais fait autant ! Je taurais suspendue aux bras sa tripaille ! Ishtar rassemble alors le peuple des Courtisanes pour faire une déploration face à la patte du Taureau. Gilgamesh quant à lui fait travailler les artisans dUruk à orner les cornes du Taureau dun placage dor et de lazulite pour les offrir en culte à son père Lugalbanda.

Après sêtre lavé les mains dans lEuphrate, les deux héros déambulent en triomphe dans les rues de la ville. La journée sachève par une fête au palais. Songe dEnkidu.

Tablette VII : La mort d'Enkidu

Mon ami, pourquoi les Grands-dieux Ont-ils tenu conseil ?… Enkidu a assisté en songe à une délibération des dieux. Pour avoir pris part au meurtre dHumbaba et du Taureau céleste, Enkidu semble promis à une mort prématurée.

Il se décide daller avec Gilgamesh implorer la grâce dEnlil, souverain des dieux et du monde, en son temple à Nippur. Il y retrouve la porte quil avait offerte et sadresse à elle Ô porte issue de la Forêt, Tu nas pas de mémoire ! Nulle intelligence en toi ! Pour rechercher ton bois jai parcouru vingt bêrus, Jusquà ce que jeusse trouvé le plus élevé des cèdres (…) Si javais su, Porte, Le bienfait que tu me réservais, Jaurais brandi ma cognée pour te mettre en morceaux. Gilgamesh devant le désespoir de son ami intervient et cherche à le rassurer touchant son rêve. Il implore les dieux pour lui. Mais reste fataliste Ce quEnlil commande (…) il ne lannule pas (…) Mon ami (…) Cest ainsi que le destin vient à chacun.

Enkidu implore Shamash et maudit ceux qui lont enlevé à son existence première : le chasseur et surtout la courtisane. Shamash lui reproche son ingratitude envers elle, qui la vêtu, abreuvé et nourri, qui lui a procuré un compagnon tel que Gilgamesh. Enkidu, ému, revient sur sa malédiction.

Un mal le saisit aux entrailles. La maladie sinstalle. Enkidu, alité fait à nouveau un rêve terrible quil détaille à Gilgamesh. Ce rêve décrit la condition des morts aux enfers on le conduit Vers la Demeure obscure dont lentrée est sans issue, Au chemin sans retour, Aux habitants privés de lumière Dont la ration est de poussière et le pain dargile, Revêtus comme les oiseaux dun vêtement de plumes, Allongés dans les ténèbres Sans jamais voir le jour. La maladie dEnkidu se prolonge et saggrave chaque jour. Au douzième jour il reproche à Gilgamesh son impuissance. Il meurt.

Tablette VIII : Les funérailles d'Enkidu

Déploration de Gilgamesh sur la dépouille de son ami. Rappel de ses origines : Enkidu, mon ami, ta mère une gazelle, Et lâne sauvage, ton père tont engendré, toi : Cest le lait des onagres qui ta élevé, toi, Et la harde te faisait découvrir tous les pâturages.

Litanie funèbre remémorant toute son existence : Quils te pleurent les chemins dEnkidu jusquà la forêt des Cèdres, quils ne se taisent ni de jour, ni de nuit ! Quils te pleurent les Anciens de la grande cité dUruk, qui nous bénissaient ! Quelles te pleurent les eaux pures des montagnes que nous avons gravies, Que les campagnes poussent des cris comme le ferait ta mère, Quelles te pleurent, les forêts de cyprès, de cèdres dont nous nous sommes approchés de si près dans notre colère ! Quils te pleurent ours, hyène, léopard, tigre, cerf, guépard, lion, buffle, daim, bouquetin, la harde de la steppe ! Quil te pleure, Oulaï, le fleuve sacré dont nous arpentions la rive ! Quil te pleure, le pur Euphrate nous versions nos libations, Quelle te pleure la jeunesse de la cité qui a vu nos combats contre le Taureau (…) Ô toi, hache à mon côté, secours de mon bras, Épée de ma ceinture, bouclier devant moi, garant de ma victoire, Habit de mes fêtes, ceinture de mon plaisir, Un mauvais démon a surgit pour me dépouiller (…) Enkidu, ô mon ami, mulet impétueux, âne sauvage de la montagne, léopard de la steppe (…) Quel est le sommeil qui ta saisi, toi, Que tu te sois assombri et que tu ne mentendes plus.

Gilgamesh fait constituer une statue dEnkidu, dor et de pierres précieuses ; il lui fait rendre les derniers hommages par toute la cité. Il a arraché ses beaux habits. Il fait voeux de laisser hirsute le peau de son corps et, revêtu dune peau de lion, daller parcourir la steppe. Offrandes à Shamash.

Tablette IX : Gilgamesh à la poursuite de la vie-sans-fin

Gilgamesh est parti à travers la steppe. Il pleure Enkidu et se désole sur son sort Et moi, dois-je mourir ? Mais pas comme Enkidu, alors ! Langoisse envahit mes entrailles ; La crainte de la mort me fait parcourir la steppe.

Il décide daller trouver Utanapishtî, fils dUbar Tutu, héros du Déluge devenu immortel afin dapprendre de lui les secrets de la vie-sans-fin. Première étape du voyage dans les passes dune montagnes il aperçoit des lions dont il parvient à se débarrasser. Il fait un rêve qui lamène aux prises avec des animaux à labreuvoir, quil disperse.

Il parvient à la montagne nommée « Jumeaux » qui chaque jour garde lentrée et la sortie du Soleil. Il y rencontre lHomme-scorpion et sa Femelle si redoutables et terrifiants quil se couvre le visage. Mais ces derniers, reconnaissant en lui une chair divine, le laissent passer après sêtre enquis du but de son voyage. LHomme-scorpion dit à Gilgamesh Jamais personne na accompli ce trajet. Cette montagne, nul nen connaît les profondeurs. Sur douze bêrus (120 km) y règnent des ténèbres profondes, sans la moindre lumière.

Gilgamesh sy engage néanmoins et parcourt dans langoisse la route du Soleil à travers la montagne.

Il aboutit dans le Jardin des Gemmes, dans lequel les arbres portent en grappe des pierres précieuses de toutes sortes et de toutes couleurs.

Tablette X : L'arrivée au but

Près du rivage, se dresse la taverne de Siduri. Elle aperçoit au loin Gilgamesh qui sapproche, inquiétant voyageur, de chair divine mais revêtu dune peau de bête, le teint hâlé par le vent, la froidure, le soleil, les joues creusées par la fatigue du voyage et le visage abattu par langoisse qui le ronge. Elle en a peur de prime abord, le prend pour un assassin, barre sa porte et se réfugie sur le toit en terrasse de la maison. Gilgamesh au bruit quelle a fait en fermant, lève les yeux et lapostrophe, lui enjoignant douvrir sa porte, sous peine quil la défonce. Elle lui demande qui il est. Il se présente et Siduri qui a eu vent de ses exploits lui demande ce quil fait ici. Gilgamesh lui confie lobjet de sa quête, son désespoir et sa peur de mourir. Elle ladmoneste : Gilgamesh, donc cours-tu ? La vie que tu poursuis, tu ne la trouveras pas. Quand les dieux ont crée lhumanité, cest la mort quils ont réservée aux hommes. La vie ils lont retenue pour eux entre leurs mains. Toi Gilgamesh, que ton ventre soit repu, Jour et nuit réjouis-toi, Chaque jour fais la fête, Jour et nuit danse et joue de la musique ; Que tes vêtements soient immaculés ; La tête bien lavée, baigne-toi à grande eau ; Contemple le petit qui te tient par la main, Que la bien-aimée se réjouisse en ton sein ! Cela, cest loccupation des hommes.

Mais Gilgamesh ne peut lentendre. Sil renonçait, ce serait pour poursuivre une vie derrance. Il lui demande la route qui mène à Utanapishtî. Si cest possible, je traverserai la mer, Si ce nest pas possible, je parcourrai la steppe. Siduri lui répond que Jamais, Gilgamesh il ny eu de traversée. Personne, depuis les temps les plus reculés, nest arrivé ici en traversant la mer immense. Celui qui traverse la mer, cest le preux Shamash. Hormis le Soleil, qui le peut ? Pénible est la traversée, pénible le parcours et dici à les eaux de mort en interdisent laccès. donc, Gilgamesh, traverserais-tu la mer ? Quand tu aurais atteint les eaux de mort que ferais-tu ? Gilgamesh, il y a bien Ur-shanabi, le nocher dUtanapishtî. Ceux-de-pierres sont avec lui. Il est en forêt à tailler des branchages. Va te montrer à lui. Si cest possible, traverse avec lui, sinon rebrousse chemin.

À ces mots, Gilgamesh brandit sa hache, tire lépée du fourreau et fonce trouver le nocher. Ur-shanabi à sa vue prend peur, Gilgamesh met en pièces Ceux-de-pierre et sassure par la force de la coopération du nocher.

Ur-shanabi lui demande qui il est et ce qui le met dans cet état. Gilgamesh lui explique son désespoir et sa quête. Il lui enjoint de le conduire jusquà Utanapishtî. Tes propres mains, Gilgamesh, lui répond le nocher Ont compromis la traversée : Tu as mis en pièce Ceux-de-pierre. Puisque quils sont en miette, prend ta hache, pénètre dans la forêt et coupe cent vingt perches de cinq nindas (cinq fois douze coudées de 60 cm, soit 30 m) Ébranche-les et garnis-les de tétins Et apporte-les moi. Ceci fait, ils embarquent et, en trois jours, accomplissent la distance dun mois et demi (soit 500 km environ).

Ils parviennent aux eaux de mort. Ur-shanabi sadresse à Gilgamesh : Écarte-toi du bord et prend la première perche. Tes mains ne doivent pas toucher leau. Prends ensuite la seconde, puis la troisième, etc. A la cent vingtième, Gilgamesh en a fini avec les perches. Il se dénude alors et de ses mains fait avancer le bateau.

Tablette XI : L'échec et le retour à la vie ordinaire

Utanapishtî les voit arriver de loin et se demande pourquoi Ceux-de-pierre ont disparu et qui est cet étrange passager. Débarquement et premier contact avec Utanapishtî qui demande à Gilgamesh pourquoi il se trouve dans cet état de fatigue et dabattement. Gilgamesh lui explique son désespoir et sa peur de mourir. Il lui explique aussi pourquoi il est venu le trouver et les difficulté qui furent les siennes pour arriver jusquà lui. Utanapishtî lui reproche dexagérer son désespoir, lui rappelle la position suréminente et heureuse qui est la sienne parmi les hommes ainsi que ses devoirs de souverains. Et puis, à quoi bon tant defforts ? La mort est inévitable. Quas-tu gagné à errer de la sorte ? Tu tes épuisé, saturant tes muscles de lassitude, Rapprochant la fin de tes longs jours. Lhumanité, sa descendance, doivent être fauchée Comme le roseau de la cannaie. Le beau jeune homme, la belle jeune fille, dans lamour, saffrontent ensemble à la mort. La Mort Que personne na vu, Dont nul naperçoit le visage, Dont nul nentend la voix. La Mort sauvage qui fauche les hommes. Bâtissons-nous des maisons pour toujours ? Scellons-nous des engagements Pour toujours ? Partage-t-on un patrimoine entre frères Pour toujours ? Les haines dans le pays subsistent-elles Pour toujours ? Le fleuve amène-t-il la crue Pour toujours ? De libellules glissant sur le fleuve Face au soleil, Dun seul coup ne reste rien. Le mort et le dormeur se ressemblent. La Mort, qui pourrait peindre son visage ? (…) Les Grands-dieux rassemblés (…) Nous ont imposés La mort, comme la vie, Nous scellant seulement linstant de notre mort.

Utanapishtî lui révèle que limmortalité qui est la sienne est un décret spécial des Grands-dieux, quil doit ceci à Éa, qui contre Enlil a voulu sauver lhumanité du Déluge en linformant secrètement de construire une Arche. Long récit du Déluge, qui sachève par la décision souveraine dEnlil de faire accéder Utanapishtî et sa femme à la vie-sans-fin.

Limmortalité, Gilgamesh ne saurait lobtenir de cette façon. Utanapishtî veut lui montrer quil nest dailleurs pas fait pour cette éternité de vie. Quil essaie seulement de rester six jours et sept nuits sans dormir. Gilgamesh à peine assis, accroupi, sendort. La femme dUtanapishtî enjoint son mari de le réveiller sur lheure et de le laisser retourner en paix dans ses foyers. Ce dernier lui répond daller plutôt cuire une ration de pain et, pour chaque jour du sommeil du héros, den placer une à ses pieds. Au bout du septième jour, Utanapishtî secoue Gilgamesh pour quil se réveille. Ce dernier pense ne sêtre assoupi quun moment. Utanapishtî lui montre les sept rations de pain à ses pieds dont la plus ancienne est durcie et la dernière juste à point pour lui démontrer que sept jours se sont écoulés. Désespoir de Gilgamesh Que faire, Utanapishtî ? me tourner ? Le Voleur sest emparé de mes entrailles ! La Mort sest installée je dors. que je porte mes pieds Mattend partout la Mort !

Utanapishtî sadresse à son nocher pour lui confier Gilgamesh Ur-shanabi, ces lieux dembarquement ne sont plus pour toi. Cette passe de mer tenjoint de la quitter (te déteste). Toi qui ne cessais ces allers-retours, Renonce-y, lui enjoignant pour commencer de redonner belle apparence à Gilgamesh avant de le reconduire sur le chemin du retour Jusquà ce quil arrive dans sa ville, Jusquà ce quil achève son voyage, Que sa tunique ne soit jamais sale, quelle reste toujours neuve. Ur-shanabi le prend avec lui pour lemmener au bain. Gilgamesh lave comme neige sa tignasse. Se débarrasse de sa dépouille que le mer emporte. Oint son corps de bon onguent, Remet un bandeau neuf sur sa tête, Se revêt dune tunique digne de lui. Puis ils embarquent sur le bateau du retour. La femme Utanapishtî intervient auprès de ce dernier pour quil fasse un geste en faveur de Gilgamesh, qui va rentrer bredouille Gilgamesh est venu ici À grand-peine et fatigue : Que vas-tu lui donner, Alors quil rentre au pays. Gilgamesh entendant ceci manœuvre la gaffe pour revenir au rivage. Utanapishtî sen approche et dit Gilgamesh tu es venu ici, tu a peiné, as fait grand voyage. Que te donnerais-je pour ten retourner au pays ? Je vais te révéler cette chose cachée, tinformer, toi, dune chose réservée aux dieux. Il est une plante, une sorte dépine, Qui te meurtrira les mains comme une rose, Mais qui, si tes mains sen emparent, te donnera la vie. À ces mots Gilgamesh creuse à ses pieds pour trouver de lourdes pierres, dont il sempare et qui lentraînent jusquau fond de la mer, il trouve la plante, qui lui pique les mains. Sétant libéré de ses pierres il remonte et la mer le repousse au rivage. Il brandit la plante devant Ur-shanabi et lui dit Voici la plante qui guérit de la peur de la mort. Grâce à elle on retrouve la vitalité. Je lemporte à Uruk, Je verrais si cela marche sur un vieillard Et jen absorberais moi même Pour retrouver ma jeunesse. Ils partent pour Uruk. Après vingt bêrus Ils mangèrent un morceau. Après trente autres, Ils sarrêtèrent pour dormir. Gilgamesh, ayant aperçu un trou deau fraîche Sy jeta pour se baigner. Un serpent, attiré par lodeur de la plante, Sortit furtivement de son terrier, lemporta et en sen retournant, rejeta ses écailles. Gilgamesh demeura , prostré, il pleura, Les larmes ruisselant sur ses joues. Il dit à Ur-shanabi : Pour qui mes bras se sont ils épuisés ? Pour qui le sang de mon cœur a-t-il coulé ? Je nen ai tiré aucun bienfait. Cest au lion du sol que jen ai procuré. Ils achèvent le trajet et arrivent à Uruk. Gilgamesh présente avec orgueil sa ville Monte, Ur-shanabi, Déambuler sur les remparts dUruk ! Considère ce soubassement, Examine les fondations ! Doutes-tu que ce soit de la brique cuite ? Que les Sept Sages en personne en aient jeté les fondations ? 3600 arpents de cité, 3600 de vergers, 3600 dargilière, laire du temple dIshtar. 10 800 arpents, cest laire entière dUruk.

Tablette XII : Autre version de la mort d'Enkidu

Cette dernière tablette reprend de façon impromptue le fil du récit avec Enkidu.

La baguette (pukku) et le cerceau (mekku) de Gilgamesh sont tombés dans les profondeurs du sol, aux Enfers (désignés par la Terre) et Gilgamesh se lamente. Enkidu se propose de les lui ramener. Gilgamesh dit à Enkidu de prendre garde Ne te vêts pas dun habit propre : On te reconnaîtrait pour étranger ! Ne tenduis pas de bon onguent de la précieuse fiole-à-parfum : A ton odeur, On se rassemblerait autour de toi ! Ne lance pas, en Enfer, De bâton-de-jet : Ceux quil aurait atteints Tencercleraient ! Ne brandis pas, de tes main, Un gourdin : Tu affolerais les fantômes ! Ne chausse pas De sandales : Ne fais pas de bruit, En Enfer. Nembrasse pas ton épouse chérie. Ne bas point ton épouse détestée. Nembrasse pas ton enfant chéri. Ne bas point ton enfants détesté : les plaintes de lEnfer se saisiraient de toi ! Et celle qui est couchée La Mère de Ninazu, ses épaules ne seraient plus couverte dun châle et sa poitrine ne serait plus ornée de la fiole-à-parfum. Enkidu un fois sur place ne tiens pas compte des admonestations et dès lors en reste prisonnier. Gilgamesh privé de son ami va à lÉkur, le temple dEnlil pour demander son aide, mais en vain. Il va de même implorer Sîn, mais de la même façon, la déesse ne répond rien. Il va alors trouver Éa qui accepte de laider. Il ordonne au preux et vaillant Nergal douvrir un soupirail afin que lesprit (le fantôme, le démon) dEnkidu en sorte, comme un souffle dair. Enkidu rejoint Gilgamesh et ils sembrassent et Gilgamesh demande alors à son ami de lui raconter ce quil a vu en bas. Enkidu au départ est réticent Non, je ne ten raconterais rien ! Je ne ten raconterais rien ! Car si je te racontais Les usages de lEnfer, Tu técroulerais en larmes. Mais sur linsistance de Gilgamesh, il commence son récit, qui touche au sort plus ou moins heureux réservé à diverses catégories de défunts. Celui qui a un fils, deux fils, trois fils, etc. Jusquà sept fils. Celui qui na pas eu dhéritier (…). Celui qui servait à la maison royale (…) La femme qui na jamais eu denfant (…) Le jeune homme (puis la jeune femme) qui na jamais dénudé le giron de son épouse (resp. de son époux) (…) Celui qui est mort au combat (…) Celui dont le fantôme na plus personne pour prendre soin de lui (…) Celui qui est tombé dun mât (…) Celui qui est mort dune mort subite (…) Celui qui est mort prématuré et na jamais vécu (…) Celui dont on a abandonné Le cadavre au désert (…)

Références

  1. Raymond Jacques Tournay, O.P. et Aaron Shaffer, LÉpopée de Gilgamesh, Ecole Biblique et Archéologique Française et Université Hébraïque de Jérusalem, Les Éditions du Cerf, coll. « Littérature ancienne du Proche-Orient », 1998
  2. Voir à ce sujet louvrage de lanthropologue syrien Firas Al-Sawah فراس السواح (en arabe uniquement): جلجامش: ملحمة الرافدين الخالدة (دراسة شاملة مع النصوص الكاملة وإعداد درامي)، طب دمشق، 1996 - gilgamesh: malhamat ar-râfidayn al-khâlida (dirâsa shâmila maa al-nuçûç al-kâmilat wa idâd drâmy, dimashq, 1996,Gilgamesh : lépopée mésopotamienne éternelle (étude complète avec le récit entier et présentation dramatique), Damas, 1996.

Bibliographie

  • Jean Bottéro, LÉpopée de Gilgameš, le grand homme qui ne voulait pas mourir, Gallimard, coll. « L'aube des peuples », 1992 (ISBN 2070725839).
  • LÉpopée de Gilgamesh : texte établi daprès les fragments sumériens, babyloniens, assyriens, hittites et hourites. – Traduit de larabe et adapté par Abed Azrié. – Paris : Berg International, 2001. – 126 p. – (ISBN 2-911289-34-X).
  • LÉpopée de Gilgamesh. - Enregistrement sonore sur DC réédité en 2005, sous étiquette Doumtak (NTCD806: chants en arabe. - Livret en anglais et en français. – ISMN 826596028064.
  • Forest, Jean-Daniel. – LÉpopée de Gilgamesh et sa postérité : introduction au langage symbolique. – Paris : Paris-Méditerranée, 2002. – 686 p. – (ISBN 2-84272-146-2).
  • Léo Scheer : Gilgamesh. 2006. -160p. Editions Léo Scheer.(ISBN 2756100684).
  • Firas Al-Sawah فراس السواح (en arabe uniquement): جلجامش: ملحمة الرافدين الخالدة (دراسة شاملة مع النصوص الكاملة وإعداد درامي)، طب دمشق، 1996 - gilgamesh: malhamat ar-râfidayn al-khâlida (dirâsa shâmila maa al-nuçûç al-kâmilat wa idâd drâmy, dimashq, 1996,Gilgamesh: lépopée mésopotamienne éternelle (étude complète avec le récit entier et présentation dramatique), Damas, 1996.
  • Philippe Remy, lEpopée de Gilgamesh, illustrations de Nikolas List, Bruxelles Maelström, 2007, 88 pages. (ISBN 978-2-9303-5575-7).
  • Gilgameš est le titre dun long poème dAnne-Marie Beeckman, paru aux éditions Pierre Mainard en décembre 2008. Lauteur reprend les principaux épisodes de la légende en les irisant du prisme lyrique de sa voix singulière.
  • Gilgamesh, adaptation de Martine Laffon daprès la traduction de Jean Bottéro, Belin-Gallimard, coll. « Classico », 2009. (ISBN 2-7011-5149-6).

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