- Élisabeth Badinter
-
Pour les articles homonymes, voir Badinter.
Élisabeth Badinter Naissance 5 mars 1944
Boulogne-BillancourtProfession femme de lettres et philosophe féministe Conjoint Robert Badinter
(depuis 1966)Famille Trois enfants Élisabeth Badinter est une femme de lettres, philosophe féministe et femme d'affaires française, née Bleustein-Blanchet, le 5 mars 1944 à Boulogne-Billancourt. Elle est présidente du conseil de surveillance du groupe Publicis[1], groupe dont elle détient 10% du capital. En 2011, le magazine Challenges estime qu'elle détient la 56e fortune de France, estimée à 652 millions d'euros[2].
Depuis 1966, elle est l'épouse de Robert Badinter, avec qui elle a eu trois enfants[3].
Sommaire
Biographie
Élisabeth Badinter est une des trois filles du publicitaire Marcel Bleustein-Blanchet et de Sophie Vaillant, petite-fille d'Édouard Vaillant. Agrégée de philosophie [réf. nécessaire], spécialiste du siècle des Lumières, elle a été maître de conférences à l'École polytechnique [réf. nécessaire].
Présidente du conseil de surveillance de Publicis depuis 1996, elle est également la deuxième actionnaire du groupe, dont elle détient un peu plus de 10 % du capital, et figure au palmarès des 500 premières fortunes de France (au 52e rang, avec une fortune estimée à 652 millions d'euros)[4]. Ce rôle de « garante morale du troisième groupe mondial de publicité » selon l'expression d'Acrimed n'est pas sans lui attirer des critiques concernant les « représentations sexistes de la femme » dans le domaine publicitaire[5],[6],[1].
Son essai Fausse route, publié en 2003 et qui fustige la misandrie contemporaine, ainsi que divers écrits critiques quant aux nouvelles lois concernant la parité politique ou le traitement des crimes et délits sexuels ont suscité une vive polémique, et de nombreuses féministes lui contestent désormais l'épithète de « féministe ». De son côté, elle continue de s'en réclamer, arguant que la vocation du féminisme n'est pas de conduire une guerre des sexes visant à une revanche contre les hommes. Dans cet ouvrage, elle dénonce aussi les enquêtes statistiques sur la violence conjugale où on n'interroge que les femmes et où on amalgame le subjectif et l'objectif, les pressions psychologiques et les agressions physiques, ce qui a pour effet d'établir une hiérarchie morale entre les sexes : « À vouloir ignorer systématiquement la violence et le pouvoir des femmes, à les proclamer constamment opprimées, donc innocentes, on trace en creux le portrait d'une humanité coupée en deux peu conforme à la vérité. D'un côté, les victimes de l'oppression masculine, de l'autre, les bourreaux tout-puissants[7] ».
Elle développe depuis longtemps sa théorie de la « ressemblance » des sexes : « La ressemblance des sexes est une telle innovation qu'on peut légitimement l'envisager en termes de mutation[8]. » Lors de la parution de Qu'est-ce qu'une femme ?, le journal Le Monde résumait ainsi sa position sur la question dans son édition du 17 mars 1989 : « Élisabeth Badinter pense que l'humanisme rationaliste, l'accent mis sur la ressemblance entre les hommes et les femmes, sont historiquement porteurs du progrès de la condition féminine, alors que toutes les pensées de la différence sont potentiellement porteuses de discrimination et d'inégalité. »
Lors du débat sur la parité en politique, elle s'était opposée à cette loi qui, selon elle, considérait que les femmes étaient incapables d'arriver au pouvoir par elles-mêmes.
Elle est membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de paix et de non-violence. Elle a également été nommée membre du conseil scientifique de la Bibliothèque nationale de France en qualité de personnalité qualifiée, en 1998[9] et 2002[10].
L'école d'Asnières-sur-Seine (Hauts de Seine) et le collège de Quint-Fonsegrives (Haute-Garonne) portent son nom.
Œuvres
- L'Amour en plus : histoire de l'amour maternel (XVIIe au XXe siècle), 1980 (réimpr. 2010) (ISBN 2-253-02944-0) ;
- Les Goncourt : « Romanciers et historiens des femmes », préface de « La Femme au XVIIe siècle d'Edmond et Jules de Goncourt », 1981 ;
- Émilie, Émilie, L'ambition féminine au XVIIIe siècle, 1983 (ISBN 2-08-210089-8) ;
- Les Remontrances de Malesherbes (1771-1775), 1985 ;
- Cahiers Suzanne Lilar, Paris, Gallimard, 1986 (ISBN 2-07-0700632-X), p. 15-26 ;
- L'Un est l'autre, 1986 (ISBN 2-7381-1364-8) ;
- Condorcet. Un intellectuel en politique, 1988, avec Robert Badinter ;
- Correspondance inédite de Condorcet et Madame Suard (1771-1791), 1988 ;
- Madame d'Épinay, Histoire de Madame de Montbrillant ou les Contreconfessions, préface d'Élisabeth Badinter, 1989 ;
- Thomas, Diderot, Madame d'Épinay : Qu'est-ce qu'une femme ?, débat préfacé par Élisabeth Badinter, 1989 ;
- Condorcet, Prudhomme, Guyomar : Paroles d'hommes (1790-1793), présentées par Élisabeth Badinter, 1989 ;
- XY, de l'identité masculine, 1992 (ISBN 2-253-09783-7) ;
- Madame du Châtelet, Discours sur le bonheur, préface 1997 ;
- Les Passions intellectuelles, tome 1 : Désirs de gloire (1735-1751), 1999 ;
- Les Passions intellectuelles, tome 2 : L'exigence de dignité (1751-1762), 2002 ;
- Simone de Beauvoir, Marguerite Yourcenar, Nathalie Sarraute, 2002. Conférence d'Élisabeth Badinter, Jacques Lassalle et Lucette Finas, ISBN 2-7177-2220-3
- Fausse route : Réflexions sur 30 années de féminisme, 2003 (ISBN 2-253-11264-X) ;
- Dead End Feminism, 2006 (ISBN 0-7456-3380-3) ;
- Madame du Châtelet, Madame d'Épinay : Ou l'Ambition féminine au XVIIIe siècle, 2006 (ISBN 2082105636) ;
- Les Passions intellectuelles, tome 3 : Volonté de pouvoir (1762-1778), 2007;
- Je meurs d'amour pour toi, Isabelle de Bourbon-Parme, lettres à l'archiduchesse Marie-Christine, 2008.
- Le conflit, la femme et la mère, 2010.
Notes et références
- « Elisabeth Badinter, actionnaire féministe d'un Publicis sexiste ? », Rue89, 11 février 2010.
- Challenges.fr, l'économie en temps réel, actualités, Challenges, 2010.
- Robert Badinter, biographie d’un modèle républicain, nonfiction.fr, 13 octobre 2009 Justine Francioli,
- Publicis : activité, actionnaires, dirigeants, coordonnées, sur Boursier.com.
- « Elisabeth Badinter contre le féminisme : affaires de pub ? », Acrimed, 8 décembre 2003
- « Elisabeth Badinter, contre le terrorisme des couches lavables », Arrêt sur images, 11 février 2010.
- Fausse route, Éditions Odile Jacob, p. 113.
- L'Un est l'Autre, Éditions Odile Jacob, p. 249.
- Arrêté du 2 juillet 1998 portant nomination au conseil scientifique de la Bibliothèque nationale de France, JORF no 158 du 10 juillet 1998, p. 10634, NOR MCCD9800483A, sur Légifrance.
- Arrêté du 11 janvier 2002 portant nomination au conseil scientifique de la Bibliothèque nationale de France, JORF no 18 du 22 janvier 2002, p. 1462, texte no 56, NOR MCCB0200003A, sur Légifrance.
Voir aussi
Filmographie
- Le 23 octobre 2009, dans le cadre de la collection Empreintes, France 5 diffuse Elisabeth Badinter, à contre-courant, un documentaire réalisé par Olivier Peyon.
Articles connexes
Liens externes
- Autres ressources (dont notamment ses prises de positions par rapport au naturalisme et la gestation pour autrui)
- Entretien avec Élisabeth Badinter sur les lettres de Marie-Isabelle de Bourbon-Parme
- Entretien avec Élisabeth Badinter sur Le Conflit, la femme et la mère
- Pour un féminisme social Par Clémentine Autain
Catégories :- Féministe française
- Personnalité féminine française
- Philosophe français du XXe siècle
- Philosophe français du XXIe siècle
- Femme philosophe
- Place socio-historique de l'homme
- Conjoint ou conjointe d'un ministre de la Ve République
- Naissance en 1944
- Naissance à Boulogne-Billancourt
Wikimedia Foundation. 2010.