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Élections au Canada

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Cet article fait partie de la série sur la
politique du Canada,
sous-série sur la politique.

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Le Parlement du Canada (anglais : Parliament of Canada) comporte deux chambres. La Chambre des communes (anglais : House of Commons) est composé de 308 députés, élus pour des mandats d'une durée maximale de cinq ans dans des circonscriptions électorales uninominales (c'est-à-dire représentés par une seule personne). Le Sénat est composé de 105 sénateurs nommés par la gouverneure générale, sur conseil du premier ministre.

Bien que quatre partis soient représentés actuellement au Parlement, deux partis sont dominants au Canada et ont gouverné le pays à tour de rôle depuis la confédération canadienne en 1867 : le Parti conservateur et le Parti libéral.

Le Premier ministre peut demander à la gouverneure générale de déclencher une élection à presque tout moment ; toutefois, une élection doit être déclenchée pas plus de cinq ans après le retour des brefs de la dernière élection, conformément à l'article 4 de la Charte canadienne des droits et libertés. La même obligation s'applique également à toutes les provinces et territoires.

Cette limitation de durée s'applique strictement à la durée de la législature ou de l'assemblée en question — la législature n'est pas considérée comme ayant été « formée » avant le retour des brefs et cesse d'exister l'instant de sa dissolution. Il se peut donc que la durée entre les jours de scrutin soit un peu plus longue que cinq ans, comme ce fut le cas entre 1930 et 1935.

Il est également possible pour une élection d'être retardée en cas de guerre ou d'insurrection. Cette provision a été invoquée pour permettre au Premier ministre Robert Borden de repousser la date de l'élection fédérale pour environ un an durant la Première Guerre mondiale. Depuis, cette provision n'a été utilisée qu'à deux reprises, les deux fois par des gouvernements provinciaux. L'Ontario a retardé son élection pour quelques semaines dans l'année suivant l'Armistice en 1918. La Saskatchewan a été la seule province à repousser une élection générale à cause de la Seconde Guerre mondiale ; toutefois, le vote eut lieu en 1944 (six ans après l'élection précédente).

Traditionnellement, les gouvernements attendent environ quatre ans entre les élections, mais sous le gouvernement libéral de Jean Chrétien dans les années 1990, les élections furent déclenchées en moyenne tous les trois ans et demie. En général, les partis n'attendent la fin du mandat de cinq ans que lorsqu'ils pensent être défaits, et espèrent (en vain, la plupart du temps) qu'un retard permettra des changements en leur faveur.

Habituellement, les élections ont lieu en automne ou au printemps. Ceci évite les problèmes liés à une élection hivernale, lorsque des activités extérieures sont à la merci du climat imprévisible. Cela évite également de tenir une élection en été, lorsque beaucoup de Canadiens sont en vacances et peu enclins à voter.

Utilisant le scrutin uninominal majoritaire à un tour, les Canadiens votent pour leur député local, qui siège à la Chambre des communes. Les Canadiens ne votent pas directement pour le Premier ministre, et ne votent pas non plus pour les sénateurs.

Des élections partielles peuvent être tenues entre deux élections générales lorsqu'un siège devient vacant. Le déclenchement d'une élection partielle est une prérogative du Premier ministre. Le gouvernement fédéral peut également déclencher des référendums à l'échelle nationale sur les questions importantes. Le dernier référendum national s'est déroulé en 1992 sur des changements constitutionnels proposés dans l'accord de Charlottetown. À l'occasion, une question en particulier domine une campagne électorale, et dans un sens l'élection devient un référendum de facto. L'exemple le plus récent est l'élection de 1988, qui était considéré par la plupart des partis et observateurs comme un référendum sur l'accord de libre-échange avec les États-Unis.

Le taux de participation aux élections est en chute constante depuis plusieurs décennies, quoique le taux ait grimpé de 4 pourcent lors des dernières élections. Actuellement, environ 60 % des électeurs enregistrés exercent leur droit de vote lors des élections fédérales, mais ce chiffre ne compte que pour environ 50 % de la population adulte et en droit de voter.

L'élection générale la plus récente s'est déroulée le 14 octobre 2008.

Sommaire

Durée des campagnes électorales

La durée des campagnes électorales peut varier, mais la Loi électorale du Canada prévoit une durée minimale de 36 jours. Il n'y a aucune limite maximale explicite à la durée d'une campagne électorale. Toutefois, l'article 5 de la Charte canadienne des droits et libertés stipule que le Parlement doit siéger au moins une fois tous les douze mois ; ainsi, une campagne électorale doit se conclure à temps pour que les brefs soient complétés et qu'une session parlementaire débute dans les douze mois suivant la séance précédente. L'élection fédérale doit avoir lieu un lundi (ou un mardi si le lundi est un congé férié).

La plus longue campagne électorale fut celle de l'élection de 1926, qui a duré 74 jours suivant l'Affaire King-Byng. Avant l'adoption de la loi obligeant à un minimum de 36 jours, il y eut six élections qui ont eu une durée plus courte ; la dernière était l'élection de 1904, plusieurs décennies avant l'adoption de la loi.

En général, le Premier ministre limite la durée de la campagne autant que cela lui est légalement permis, parce que les dépenses des partis est strictement limité par la Loi électorale, une loi qui ne prévoit d'ailleurs aucune mesure pour des dépenses accrues dans l'éventualité d'une campagne plus longue. Les élections de 1997, 2000 et 2004 ont tous été de la durée minimale de 36 jours, menant à une confusion selon laquelle une campagne électorale doit obligatoirement durer exactement 36 jours. Toutefois, avant 1997, la durée moyenne d'une campagne électorale était beaucoup plus longue : mis à part l'élection de 1993 d'une durée de 47 jours, la campagne électorale la plus courte après la Seconde Guerre mondiale était d'une durée de 57 jours, et plusieurs ont dépassé les 60 jours.

À l'approche du déclenchement de la 39e élection fédérale, beaucoup de gens se lançaient en spéculations sur la durée potentielle de la campagne, surtout lorsqu'il est devenu certain que l'élection serait déclenchée dans les semaines précédent le congé de Noël 2005. En 1979, le gouvernement de Joe Clark, qui fut renversé le 12 décembre de cette année, avait fixé à 66 jours la campagne électorale subséquente, la dernière fois qu'une campagne électorale se déroulait durant le temps de noël ; rien n'empêchait une campagne aussi longue en 2006. Finalement, l'élection de 2006 a été déclenchée le 29 novembre 2005 pour le 23 janvier 2006 — une campagne électorale de 55 jours.

Liste des élections

La liste suivante est divisée en périodes spécifiques de la vie politique canadienne.

1867 à 1891 : Le Canada fait ses premiers pas

Les conservateurs occupent le pouvoir pendant 24 des 29 années de cette période et ne perdent le pouvoir qu'une seule fois, en 1874. Les libéraux ne sont pas encore un vrai parti politique, seulement une somme d'intérêts opposés au gouvernement de la Confédération à laquelle s'opposent à la fois les intérêts financiers de la colonie et, au Québec, l'Église catholique.

  • 1867 — 1e élection générale : le Parti conservateur, dirigé par John A. Macdonald, est élu pour former le premier gouvernement majoritaire du Canada, défaisant les libéraux et leur chef de facto George Brown.
  • 1872 — 2e élection générale : les conservateurs de Macdonald sont réélus avec une deuxième majorité, défaisant les libéraux et leur chef de facto Edward Blake.
  • 1874 — 3e élection générale : le Parti libéral, dirigé par Alexander Mackenzie, est reconduit au pouvoir avec une majorité. Les libéraux de Mackenzie forment le gouvernement depuis que l'implication du gouvernement conservateur dans le Scandale du pacifique eût forcé la démission du premier ministre Macdonald en 1873.
  • 1878 — 4e élection générale : les conservateurs, dirigés par Macdonald, remportent la victoire sur les libéraux de Mackenzie, donnant à Macdonald son troisième gouvernement majoritaire. La Politique nationale (National Policy) de Macdonald, qui prônait une approche protectionniste pour développer l'économie canadienne, compte pour beaucoup dans le retour au pouvoir des conservateurs.
  • 1882 — 5e élection générale : les conservateurs de Macdonald sont réélus avec un quatrième mandat majoritaire face aux libéraux d'Edward Blake.
  • 1887 — 6e élection générale : les conservateurs de Macdonald sont réélus avec un cinquième mandat majoritaire face aux libéraux de Blake.
  • 1891 — 7e élection générale : les conservateurs de Macdonald sont réélus à un sixième mandat majoritaire, défaisant les libéraux et leur nouveau chef Wilfrid Laurier ; c'est la dernière élection de Macdonald, qui meurt peu de temps après. Quatre chefs conservateurs lui succéderont : Sir John Abbott, Sir John Thompson, Sir Mackenzie Bowell et Sir Charles Tupper. Tous, sauf Tupper, meurent en fonction.

1896 à 1917 : Le Canada entraîné dans les remous du Vieux Continent

Sir Wilfrid Laurier consolide la base du parti libéral, qui devient un vrai parti au même titre que les conservateurs, et remporte quatre majorités successives. Cette période est caractérisée par l'ascendance de Laurier sur le parti libéral, qui ne passera les rênes du parti à son successeur qu'en 1919. Durant cette période, le Canada se retrouve maintes fois divisé en deux camps opposés suivant une ligne de partage à caractère ethnique : d'un côté, les impérialistes anglophones, qui prônent un soutien actif du Canada à la Grande-Bretagne, et de l'autre les nationalistes canadiens-français qui réclament une plus grande autonomie du Canada dans la conduite de ses affaires extérieures. Ce clivage est exacerbé par la guerre des Boers de 1899 et, de façon beaucoup plus virulente lors que se pose la question de la participation du Canada à la Première Guerre mondiale. Un tel clivage aura notamment raison du gouvernement Laurier en 1911, lorsque sa proposition de construire une marine de guerre pour appuyer l'Angleterre dans sa course aux armements avec l'Allemagne fut considérée comme trop peu par les Canadiens-anglais, mais beaucoup trop pour les Canadiens-français. Mais c'est le débat sur la Première Guerre mondiale qui aura les conséquences les plus douloureuses, lequel débat conduit au plus important schisme ethnique de l'histoire de la Confédération : la conscription sera imposée en 1917, après d'amères élections qui isolent les libéraux de Laurier, opposés à la conscription et représentant en grande majorité le Québec, face au gouvernement d'union du premier ministre Borden.

  • 1896 — 8e élection générale : le Parti libéral de Wilfrid Laurier sont élus pour former un gouvernement majoritaire, défaisant les conservateurs du premier ministre Charles Tupper
  • 1900 — 9e élection générale : les libéraux de Laurier sont réélus avec un deuxième mandat majoritaire, défaisant les conservateurs de Tupper
  • 1904 — 10e élection générale : les libéraux de Laurier sont réélus avec un troisième mandat majoritaire, défaisant les conservateurs de Robert Borden
  • 1908 — 11e élection générale : les libéraux de Laurier sont réélus avec un quatrième mandat majoritaire, défaisant les conservateurs de Borden
  • 1911 — 12e élection générale : les conservateurs, dirigés par Borden, sont élus avec un gouvernement majoritaire, défaisant les libéraux de Laurier. L'élection porte sur la proposition libérale de libre-échange avec les États-Unis, et la promesse conservatrice d'une politique économique protectionniste joue en faveur des conservateurs de Borden. Laurier s'est également aliéné l'appui de la province de Québec et des nationalistes d'Henri Bourassa avec sa proposition de créer une marine impériale de guerre : trop peu pour les Canadiens-anglais, trop pour les Canadiens-français.
  • 1917 — 13e élection générale : les conservateurs de Borden sont réélus avec une majorité dans une coalition unioniste pro-conscription composée de conservateurs et d'anciens libéraux. Les unionistes remportent la victoire face aux libéraux anti-conscription de Laurier dans la campagne électorale la plus amère de l'histoire du Canada. La majorité des libéraux de Laurier proviennent du Québec, province dont seulement trois députés sont élus sous la bannière du gouvernement d'Union.

1921 à 1962 : Le Canada s'affirme

Cette période est marquée par la gouvernance de Mackenzie King. Les libéraux occupent le pouvoir pendant 31 années, contre 11 pour les conservateurs. Cette période est caractérisée par un déclin de l'impérialisme et la montée en puissance de velléités autonomistes, autant des premiers ministres conservateurs que libéraux. Le Canada obtient sa souveraineté en 1931 : il pourra désormais décider seul de sa politique étrangère. Cette période est d'abord marquée par l'entre-deux-guerres, où le gouvernement de Mackenzie King ne résiste pas à la Grande Dépression. Le parti libéral reviendra au pouvoir en 1935, juste avant que le Canada ne soit plongé dans la Seconde Guerre mondiale. Lorsque King démissionne, en 1948, son successeur donne une telle orientation à la politique étrangère canadienne qu'on parle aujourd'hui de « l'âge d'or de la diplomatie canadienne ». La crise des missiles de Cuba, laquelle conduit le Canada à s'interroger sur sa position en matière d'ogives nucléaires, sonne le glas du gouvernement minoritaire conservateur de John Diefenbaker.

  • 1921 — 14e élection générale : le Parti libéral, mené par William Lyon Mackenzie King, est élu avec un gouvernement minoritaire, défaisant le premier ministre conservateur Arthur Meighen, qui succède à Robert Borden en 1920 ; les conservateurs tombent en troisième place à la Chambre des communes. Toutefois, Meighen devient chef de l'opposition après le refus du titre d'Opposition officielle par le Parti progressiste.
  • 1925 — 15e élection générale : les conservateurs de Meighen remportent plus de sièges que les libéraux de King, qui s'accrochent néanmoins au pouvoir avec l'aide des progressistes de Robert Forke. Moins d'un an plus tard, les progressistes retirent leur appui aux libéraux criblés de scandales, pavant la voie à la première crise constitutionnelle du Canada. Lorsque le gouverneur général du Canada, Lord Byng, refuse de dissoudre le Parlement et demande plutôt au Chef de l'Opposition officielle, Arthur Meighen, de former le gouvernement, Mackenzie King démissionne, laissant le Canada provisoirement sans gouvernement. Les conservateurs forment alors le gouvernement, mais sont renversés quatre jours plus tard, déclenchant l'élection de 1926.
  • 1926 — 16e élection générale : les libéraux de King remportent la victoire face aux conservateurs de Meighen avec un gouvernement majoritaire dans une coalition libéral-progressiste. King fait campagne - avec succès - sur la crise constitutionnelle et la question des pouvoirs du gouverneur général. Voir également Affaire King-Byng.
  • 1930 — 17e élection générale : les conservateurs de Richard Bedford Bennett sont élus avec un gouvernement majoritaire, défaisant les libéraux de Mackenzie King.
  • 1935 — 18e élection générale. Après les années tumultueuses de la Grande Dépression, les libéraux de Mackenzie King sont élus avec un gouvernement majoritaire, défaisant les conservateurs de Bennett.
  • 1940 — 19e élection générale : le Parti libéral de Mackenzie King est réélu avec un deuxième gouvernement majoritaire consécutif, défaisant le parti du Gouvernement national de Robert Manion, une tentative de recréer le Parti unioniste de Robert Borden de la Première Guerre mondiale. La Seconde Guerre mondiale ayant été déclenchée dans l'année précédente, le Parti libéral fait également campagne au Québec sur la promesse de ne pas imposer une seconde fois la conscription au pays.
  • 1945 — 20e élection générale : les libéraux de Mackenzie King sont réélus avec un troisième gouvernement majoritaire consécutif, défaisant le Parti progressiste-conservateur, fraîchement rebaptisé, dirigé par John Bracken. La montée du CCF, ancêtre du NPD dans l'opinion publique grâce à la popularité de ses promesses en matière de politiques sociales force les libéraux à gouverner un peu plus à gauche, ce qui se traduit concrètement par la mise sur pied de l'État-providence au Canada.
  • 1949 — 21e élection générale : les libéraux, dirigés par le premier ministre Louis Saint-Laurent, sont réélus avec un gouvernement majoritaire, défaisant les progressistes-conservateurs de George Drew.
  • 1953 — 22e élection générale : les libéraux de Louis Saint-Laurent sont réélus avec un gouvernement majoritaire, défaisant les progressistes-conservateurs de George Drew.
  • 1957 — 23e élection générale : le Parti progressiste-conservateur, mené par John Diefenbaker, est élu avec un gouvernement minoritaire, défaisant les libéraux de Louis Saint-Laurent.
  • 1958 — 24e élection générale : les progressistes-conservateurs de Diefenbaker sont réélus, cette fois avec la plus grosse majorité de l'histoire canadienne, défaisant les libéraux et leur nouveau chef Lester B. Pearson. La machine politique de l'Union nationale de Maurice Duplessis, au Québec, fut mise à la disposition des progressistes-conservateurs, ce qui permit aux conservateurs de surmonter leur handicap québécois hérité de la crise de la conscription de 1917 et de balayer le Québec, traditionnellement à tendance libérale.
  • 1962 — 25e élection générale : le Parti progressiste-conservateur de Diefenbaker est réélu avec un gouvernement minoritaire. La question des missiles nucléaires eut raison de cette législature lorsqu'une motion fut passée en chambre, qui retirait sa confiance au gouvernement conservateur de John Diefenbaker.

1963 à 1988 : Le Canada et le « French Power »

Cette figure est marquée essentiellement par deux figures : Pierre Trudeau et Brian Mulroney. Ce sera le début de quarante années de débat constitutionnel, avec comme points culminants le référendum québécois sur la souveraineté-association de 1980 et, surtout, le rapatriement de la constitution de 1982, après de nombreuses années de tergiversations sur le sujet. Le Canada devient ainsi réellement un parti indépendant. Le drapeau canadien est adopté en 1965 sous Lester Pearson, et la question du libre-échange, qui avait contribué à la défaite des libéraux de Wilfrid Laurier, représente la pièce-maîtresse des réalisations de Brian Mulroney. La droite canadienne prend un tournant néolibéral avant de se scinder entre le parti réformiste et le parti progressiste-conservateur (lequel est, depuis 1942, le nom officiel du parti conservateur fédéral).

  • 1963 — 26e élection générale : le Parti libéral de Lester Pearson est élu avec un gouvernement minoritaire, défaisant les progressistes-conservateurs de Diefenbaker. C'est au cours du premier mandat de Lester Pearson que le drapeau canadien moderne fut adopté, remplaçant le Red Ensign.
  • 1965 — 27e élection générale : les libéraux de Pearson sont réélu avec un deuxième gouvernement minoritaire, défaisant les progressistes-conservateurs de Diefenbaker.
  • 1968 — 28e élection générale : la Trudeaumanie déferle sur le Canada et les libéraux, dirigés par le premier ministre Pierre Trudeau, sont réélus avec un gouvernement majoritaire, défaisant les progressistes-conservateurs de Robert Stanfield.
  • 1972 — 29e élection générale : les libéraux de Trudeau sont réélus, cette fois avec un gouvernement minoritaire, défaisant les progressistes-conservateurs de Stanfield par seulement deux sièges.
  • 1974 — 30e élection générale : les libéraux de Trudeau sont réélus avec un gouvernement majoritaire, défaisant les progressistes-conservateurs de Stanfield.
  • 1979 — 31e élection générale : les progressistes-conservateurs, dirigés par Joe Clark, sont élus avec un gouvernement minoritaire, défaisant les libéraux de Trudeau malgré une part des suffrages moins importante. Les progressistes-conservateurs remportent le plus grand nombre de vote dans sept provinces, mais les libéraux les dépassent de loin au Québec. La chute prématurée du gouvernement, après seulement 9 mois au pouvoir, replonge le Canada en élection.
  • 1980 — 32e élection générale : le Parti libéral, dirigé par Pierre Trudeau est élu avec un gouvernement majoritaire, défaisant le Parti progressiste-conservateur de Joe Clark. Ce quatrième mandat de Pierre Trudeau sera caractérisé par le rapatriement de la constitution et l'adoption de la Charte des droits et libertés de la personne.
  • 1984 — 33e élection générale : les progressistes-conservateurs, dirigés par Brian Mulroney, remportent la victoire face aux libéraux du premier ministre John Turner avec le plus grand nombre sièges de l'histoire du Canada. Cette élection est historique à deux égards : il s'agit à la fois de la meilleure performance des progressistes-conservateurs (211 sièges) et de la pire performance des libéraux (40 sièges).
  • 1988 — 34e élection générale : les progressistes-conservateurs de Mulroney sont réélus avec un deuxième gouvernement majoritaire. La question du libre-échange avec les États-Unis domine la campagne, comme en 1911. La forte performance du Nouveau Parti démocratique (43 sièges, la meilleure de son histoire) et de son chef Ed Broadbent a pour effet de diviser le vote « anti libre-échange », ce qui favorise la réélection des conservateurs de Mulroney.

1993 à 2008 : Le Canada reconfigure sa carte politique

L'élection de 1993 donne lieu au plus grand tremblement de terre politique de l'histoire de la Confédération : les conservateurs sont rayés de la carte avec seulement deux députés, le NPD perd son statut d'opposition officielle, et deux nouveau-nés, le parti réformiste et le Bloc québécois, assurent l'opposition aux gouvernements libéraux de Jean Chrétien (le Bloc forme l'opposition officielle en 1993 ; le parti réformiste en 1997 puis, mué en Alliance canadienne, en 2000). La période sera marquée par une décennie de division de la droite, qui profite aux libéraux de Jean Chrétien. La lutte au déficit et la question de l'unité nationale (le deuxième référendum québécois est tenu en 1995) sont des enjeux majeurs de la décennie 1990. La réunification de la droite, en 2003, coûtera aux libéraux la perte de leur majorité parlementaire, puis du pouvoir, en l'espace de trois ans. Le Québec sera dominé par la présence à Ottawa de députés du Bloc québécois à partir de 1993.

  • 1993 — 35e élection générale : les libéraux, menés par Jean Chrétien, sont élus avec un gouvernement majoritaire, défaisant les progressistes-conservateurs de la première ministre Kim Campbell. L'élection change radicalement le paysage politique ; le Bloc québécois, parti indépendantiste fondé par un ex-ministre de Mulroney, Lucien Bouchard, forme l'Opposition officielle, tandis que la troisième place revient au nouveau Parti réformiste de Preston Manning. Les néo-démocratres d'Audrey McLaughlin et les progressistes-conservateurs de Campbell enregistrent tous deux leurs pires résultats à vie, avec respectivement 9 et 2 sièges.
  • 1997 — 36e élection générale : les libéraux de Jean Chrétien sont réélus avec un deuxième gouvernement majoritaire. Les réformistes de Manning forment l'Opposition officielle, et le Bloc québécois suit de près en tant que troisième parti en importance aux Communes. Les progressistes-conservateurs, espérant reprendre leur place en tant qu'alternative naturelle des libéraux avec leur nouveau chef Jean Charest, remportent presque autant de votes que le Parti réformiste de Manning, mais n'en récoltent que le tiers des sièges (20 au total).
  • 2000 — 37e élection générale : le Parti libéral de Jean Chrétien est réélu avec un troisième mandat majoritaire, défaisant Stockwell Day et l'Alliance canadienne, une tentative d'unir le Parti réformiste et le Parti progressiste-conservateur. L'ancien premier ministre Joe Clark mène les progressistes-conservateurs à un résultat décevant dans leur dernière élection, mais réussit à conserver les 12 sièges nécessaires à la reconnaissance officielle en tant que parti à la Chambre des communes.
  • 2004 — 38e élection générale : les libéraux du premier ministre Paul Martin sont réélus, cette fois avec un gouvernement minoritaire, défaisant le Parti conservateur de Stephen Harper, ancien chef de l'Alliance canadienne qui dirige le produit de l'union des progressistes-conservateurs et des alliancistes. C'est la première fois en 10 ans que le Parti libéral affronte une droite unie sous la même bannière. Le Nouveau Parti démocratique de Jack Layton remporte 1 siège de moins qu'il n'en faudrait pour détenir la balance du pouvoir en Chambre, ayant pour résultat une législature particulièrement instable. Le Bloc québécois, dirigé par Gilles Duceppe et qui déclinait progressivement au fil des élections jusque-là, connaît un regain au Québec grâce au scandale des commandites, qui dominera la 38e législature canadienne.
  • 2006 — 39e élection générale : Les conservateurs de Stephen Harper sont élus avec un gouvernement minoritaire, défaisant les libéraux de Martin par une marge de 21 sièges. Le Bloc conserve la plupart de ses sièges, tandis que les néo-démocrates améliorent leur score mais demeurent en quatrième position.
  • 2008 — 40e élection générale : Les conservateurs de Stephen Harper sont réélus avec un gouvernement minoritaire, défaisant les libéraux de Stephane Dion. Le Bloc conserve la plupart de ses sièges, tandis que les néo-démocrates améliorent leur score mais demeurent en quatrième position.

Élections provinciales

Le tableau suivant établit une liste des plus récentes élections générales provinciales et territoriales. Le parti gagnant est indiqué en caractères gras et par la barre de couleur à gauche dans le tableau. Le tableau n'indique que les résultats de l'élection et non la composition actuelle des différentes législatures — cliquez sur le nom de la province ou territoire pour connaître les détails actuels.

Dans plusieurs cas, les partis provinciaux ne sont pas associés à leurs homonymes fédéraux. Notamment, en Colombie-Britannique, le Parti libéral est complètement indépendant des libéraux fédéraux et est plus près idéologiquement du Parti conservateur fédéral, tandis que le NPD en Colombie-Britannique, quoique toujours affilié au grand frère fédéral, est plutôt modéré en comparaison à d'autres NPD, certains de ses membres étant des partisans libéraux au niveau fédéral. Au Québec également, le Parti libéral n'est plus associé au Parti libéral fédéral depuis plusieurs décennies, et leurs idéologies sont souvent divergentes (quoique de façon moins marquée qu'en Colombie-Britannique). Ainsi, les noms des partis peuvent induire en erreur lorsqu'on cherche à comparer avec la scène politique fédérale.

Province Date         Total sièges
Conservateur Libéral NPD Autre
Colombie-Britannique 12/05/2009     49 35 1 85
Alberta 03/03/2008   72 9 2   83
Saskatchewan 07/11/2007   38 (Parti saskatchewanais)   20   58
Manitoba 22/05/2007   19 2 36   57
Ontario 10/10/2007   26 71 10   107
Quebec 8/12/2008     66   51 (Parti québécois)
7 (ADQ)
1 (Québec Solidaire)
125
Nouveau-Brunswick 18/09/2006   26 29     55
Nouvelle-Écosse 9/06/2009   10 11 31   52
Île-du-Prince-Édouard 28/05/2007   4 23     27
Terre-Neuve-et-Labrador 09/10/2007   44 3 1   48
Yukon 10/10/2006     5 3 10 (Parti du Yukon) 18

Notez que le Nunavut n'a pas de partis politiques. Dans les Territoires du Nord-Ouest, les partis politiques ont été dissouts en 1905.

Voir aussi

Liens externes

Élections récentes au Canada
Fédérale 2008 | Sommaire des provinces
Colombie-Britannique 2005 | Alberta 2004 | Saskatchewan 2007 | Manitoba 2007 | Ontario 2007
Québec 2008 | Nouveau-Brunswick 2006 | Nouvelle-Écosse 2006 | Île-du-Prince-Édouard 2007
Terre-Neuve-et-Labrador 2007 | Yukon 2006 | TNO 2003 | Nunavut 2004
Listes : Fédéral | CB | AB | SK | MB | ON | QC | NB | | ÎPE | TNL | YK | TNO | NU
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