- École nationale de la France d'outre-mer
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L’École nationale de la France d’outre-mer (ENFOM) est une école française formant les cadres de l'administration coloniale (administrateurs, inspecteurs du travail et magistrats). L'école se situait au 2, avenue de l'Observatoire à Paris.
Sommaire
Histoire
L'École coloniale est fondée, sous la IIIe République, en 1889, pour succéder à un centre de stage en activité depuis 1885 sous le nom d'École cambodgienne. A cette date, Auguste Pavie, sous chef du service télégraphique au Cambodge, déplorant le manque de personnel qualifiés pour assurer ces activités, envoie dans la capitale une dizaine de jeunes fonctionnaires d'origine khmère dont le stage professionnel sera de fait, sous ce terme, l’embryon de la future école coloniale.
Emmanuel Goldscheider, fonctionnaire au sous-secrétariat d'État aux colonies, organise ces formations qui débouchent en 1889 sur la création d'une école coloniale très soutenue par Eugène Étienne, député d'Oran. Sont associés aux Cambodgiens, à partir de 1892, des élèves africains, ce qui élève à environ une vingtaine le nombre de stagiaires, tous susceptibles d'entrer ensuite dans l'administration coloniale. C'est à cette date que le conseiller d’État Paul Dislère, ancien polytechnicien, prend la direction du conseil d’administration et exerce, jusqu’à sa mort en 1928, un magistère qui éclipse de fait le rôle d'Étienne Aymonier, le premier directeur, par ailleurs spécialiste de la civilisation cambodgienne.
Dislère sera en effet le moteur du développement initial, ayant tout au long d'une action acharnée, accru le rôle de l’École et développé son audience. Si les débuts sont difficiles, presque confidentiels puisque certains parlementaires réclament en 1909 la création d'une structure qui existe déjà, le succès est progressivement patent, notamment dans la concurrence acharnée que la nouvelle institution mène contre l'École libre des sciences politiques où Émile Boutmy a créé une section pour former les administrateurs pour l'Indochine. Après la fermeture de cette section en 1892, Dislère obtiendra le monopole de cette spécialité en 1912.
À la suite d'Aymonier, en 1926, la direction est confiée à un jeune professeur, spécialiste des questions scolaires, Georges Hardy. En universitaire chevronné, ce dernier fonde des classes préparatoires à l'École coloniale aux lycées Louis-le-Grand, Chaptal et Henri IV, ouvertes en septembre 1927, imitées les années suivantes dans des établissements de province. Il fait aussi passer les études de deux à trois ans. En 1931, soutenu par Ernest Roume, le directeur obtient la gratuité de l’enseignement contre l’obligation de servir cinq ans dans l’administration coloniale. Cette mesure élargira le recrutement de l'École aux classes moyennes et renforcera encore le prestige de l'institution. Juste après le départ de Hardy, l'École coloniale devient en 1934 l’« École nationale de la France d'outre-mer » mais elle conserve, notamment parmi les élèves, son appellation familière de « Colo ».
Dans un beau bâtiment édifié en 1895 par l'architecte Yvon, les fonctionnaires-stagiaires sont répartis en deux sections : Français et étrangers. Leurs études duraient 2 ou 3 ans au bénéfice de promotions variant de 11 à 50 élèves et comprenaient des enseignements de langues des pays d'outre-mer, d'ethnologie, de droit coutumier, de droit colonial public et privé.
La Loi-cadre du 23 juin 1956 ayant posé le principe de l’africanisation des cadres de l’administration d’outre-mer, les trois dernières promotions (1956, 1957 et 1958) comptèrent autant d’Africains et de Malgaches que de métropolitains.
En 1959, l’ENFOM devient l'« Institut des hautes études d'outre-mer » (IHEOM) destiné à former les cadres des États d’Afrique et de Madagascar membres de la Communauté française. Finalement, l’IHEOM céda la place à l'« Institut international d’administration publique » (IIAP) en 1966, qui sera finalement intégré à l'École nationale d'administration en 2002.
Directeurs
- Étienne Aymonier : 1889-1926
- Georges Hardy : 1926-1933
- Henri Gourdon : 1933-1937
- Robert Delavignette : 1937-1946
- Paul Mus : 1946-1959
- François Luchaire : 1959-1964
- Jean Baillou : 1965-
- Henri Roson
- Jean-Pierre Puissochet
- Michel Franc
- Didier Maus : 1993-2001
Professeurs
Anciens élèves
- René Ala, ambassadeur de France
- Paul Biya, deuxième président de la République du Cameroun
- André Chandernagor, ministre français
- Charles Colonna d'Istria, compagnon de la Libération
- Hamani Diori, premier président de la République du Niger
- Babacar Ba, ministre sénégalais
- Abdou Diouf, deuxième président du Sénégal
- Alioune Badara Thiendella Fall, Ambassadeur du Sénégal
- Félix Éboué, administrateur colonial
- Maurice Glèlè-Ahanhanzo, professeur de droit et haut fonctionnaire international
- Gabriel Lisette, homme politique tchadien et député du Tchad à l'Assemblée nationale française
- Pierre Messmer, Premier ministre français
- Adamou Ndam Njoya, homme politique camerounais
- Phetsarath Rattanavongsa, Premier ministre laotien
- Henri Terrasson de Fougères, gouverneur du Soudan français
- Houmed Aboubaker Houmed, homme politique djiboutien, haut fonctionnaire international
- Habib Thiam, Premier ministre sénégalais
- Louis Saget, gouverneur puis Haut Commissaire de la République aux Comores et à Djibouti
- Gaston Joseph, directeur des affaires politiques du ministère des Colonies 1929-43
- Robert Puissant, ambassadeur de France
- Cheikh Hamidou Kane, homme politique et écrivain sénégalais, auteur de L'Aventure ambiguë, paru en 1961
- Philibert Tsiranana, premier président de Madagascar
- Philippe Parant, préfet, directeur de la DST
Pour mémoire, consulter le "Dictionnaire biographique des Anciens élèves de l’École nationale de la France d'Outre-Mer"
Voir aussi
Liens externes
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