Louis Saget

Louis Saget
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Louis-Joseph-Edouard Saget, né le 27 avril 1915 à Paris XVIIe, est un haut fonctionnaire français en service actif du 8 juillet 1936 au 27 avril 1984.

Il fut administrateur de la France d’Outre-mer au Sénégal et à Madagascar, Gouverneur et Haut-commissaire de la République dans l’Archipel des Comores, puis de la Côte française des Somalis, à Djibouti, où il joue un rôle important pour rétablir la situation à la suite des insurrections de août 1966, puis de mars 1967, immédiatement après la tenue du référendum du 19 mars de la même année.

C'est d'ailleurs compte tenu de l'habileté dont il avait su faire preuve à Madagascar face aux ultra-nationalistes qu'il est nommé chef du territoire de Djibouti, en septembre 1966, en remplacement de René Tirant, alors que la tension monte dans toute la région (L'Éthiopie proclame le droit à l'autodétermination du peuple de Djibouti, douze jours après la visite de Charles de Gaulle à Hailé Sélassié[1]).

Il est aussi Conseiller-maître et Président de section à la Cour des comptes, Directeur du cabinet civil et militaire du ministre d’Etat chargé de la Défense nationale, Michel Debré ; enfin, il est Président de l’Agence Nationale pour l’Amélioration de l’Habitat, qu'il créé en 1971.

Il fut également conseiller municipal de Méréville (Essonne) de 1969 à 1995[réf. nécessaire], et chef de bataillon honoraire des Troupes de marine (R) ; il quitte la Cour des Comptes pour partir à la retraite en avril 1984.

Sommaire

Biographie

Origine et formation

Né dans une famille picarde de Saint-Quentin (Aisne), fils de Pierre Saget, industriel, et de Jeanne Barbare, Louis Saget étudie à Paris, à l'école Gerson et au lycée Janson-de-Sailly. Licencié en droit (1938), Certificats d’études supérieures de géographie économique (1938), d’ethnologie (1938) et de sociologie (1939), Licencié ès lettres (1939) (Sorbonne), Diplômé d’études supérieures de droit public (1939) ; Breveté de l'École nationale de la France d'Outre-mer le 03/07/1939 (élève de 1936 à 1939) ; Diplômé d’études supérieures d’économie politique (1964)[réf. nécessaire].

Seconde Guerre mondiale

Il effectue sa préparation militaire supérieure (1937-1939), puis est élève-officier de réserve à Saint Maixent-l’Ecole, et aspirant de réserve, le 16 septembre 1939, à la veille de la guerre.

Mobilisé le 16 novembre 1939, il est démobilisé le 7 août 1940. Mais, de mars 1943 au 3 août 1945, à sa demande, il sera de nouveau mobilisé, et est envoyé au Sénégal, au Maroc, en Algérie, puis débarque en Corse le 29 juin 1944[réf. nécessaire].

Croix de Guerre 39-45 avec étoile de vermeil (Ordre du régiment 1940, Ordre du Corps d’Armée 1945) ; Médaille commémorative 39-45 avec 3 agrafes (1945); Croix du Combattant (1950) ; Médaille de la France Libérée (1952). Citoyen d’honneur de la ville de Pfasttat, libérée en 1945 (Haut-Rhin, près de Mulhouse) – 1990[réf. nécessaire].

Principales responsabilités occupées

  • 1948 : Chef du district de Marovoay (Madagascar).
  • 1953 : Administrateur-Maire et Chef de la circonscription autonome de Diégo-Suarez.
  • 1955 : Administrateur-Maire de Tananarive.
  • 1957-1959 : Chef de province de Diégo-Suarez (4 avril) et membre du Conseil de Gouvernement de Madagascar.
  • 1959 -1960 : Premier Conseiller auprès du Haut-commissariat Général de Madagascar (20 juin), puis auprès de la Haute Représentation de la République Française à Madagascar[réf. nécessaire].
  • 1960-1962 : Chef du Territoire de l’Archipel des Comores (14 octobre 1960), puis Gouverneur, et Haut-commissaire de la République (23 décembre 1961)[réf. nécessaire].
  • 1962-1970 : Conseiller référendaire de 1er classe à la Cour des comptes[1] (5 juillet 1962-15 octobre 1970)
  • 1966-1969 : Chef du Territoire de la Côte française des Somalis à Djibouti (15 septembre 1966), puis Gouverneur, et Haut-commissaire de la République dans le Territoire français des Afars et des Issas (3 juillet 1967).
  • 1969 : Cour des comptes (10 juillet) : réintégration.
  • 1970, 16 octobre : Conseiller Maître à la Cour des Comptes[réf. nécessaire].
  • 1969-1971 : Directeur du cabinet civil et militaire du ministre d’Etat chargé de la Défense Nationale (M. Michel Debré) (15 décembre 1969-1er novembre 1971)[réf. nécessaire].
  • 1971-1978 : Président de l’Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat (création)[réf. nécessaire].
  • 1982-1984 : Président de section à la Cour des Comptes[réf. nécessaire].
  • 1984 : membre du Comité du contentieux fiscal, douanier et des charges.
  • 1984 (28 avril) : admis à faire valoir ses droits à la retraite de la Cour des Comptes.

Outre la Croix de guerre 1939-1945, il est Officier de la Légion d’honneur, Commandeur de l’Ordre national du Mérite, et a également été décoré par de nombreux États africains, dont l'Éthiopie. Celle-ci, en 1969, après les évènements de Djibouti, lui a en effet décerné le titre de Grand Officier de l’Ordre impérial Etoile d’honneur d’Ethiopie[réf. nécessaire].

Action et rôle à Djibouti lors des insurrections de 1966 et 1967

C'est Louis Saget qui gouverne le territoire de Djibouti après sa nomination à la suite des insurrections d'août 1966 (qui amorcent le mouvement qui conduira plus tard à l'indépendance, en 1977), lors de la visite de De Gaulle, et c'est lui qui ramène le calme. Car il avait été nommé en remplacement de René Tirant pour faire face aux troubles grandissants, compte tenu de l'habileté dont il avait fait preuve face aux ultra-nationalistes de Madagascar[2].
C'est toujours sous sa responsabilité que s'organise le référendum du 19 mars 1967[3], qui voit le « oui » l'emporter par 61%. Les autorités françaises font expulser préalablement des milliers de Somaliens « étrangers » pour mieux éviter toute interférence préjudiciable aux résultats[4].

Mais l'annonce des résultats du vote est immédiatement suivie par le soulèvement d'une partie de Djibouti, des expulsions en masse (on parle de 3 000 personnes) et une forte répression policière[5].

Œuvres

Louis Saget a rédigé de nombreux documents et articles, selon la liste suivante[réf. nécessaire] :

  • The colonies and the French Constitution, article publié dans la revue Empire- Journal of the Fabian colonial bureau, vol. 9 n°2, juillet 1946, Londres.
  • Aspects géologiques, article publié dans la Revue de Madagascar, n°16, 3ème trimestre 1953, Tananarive.
  • Madagascar et ses provinces : article (1955)
  • Discours à l’occasion de l’installation de l'assemblée provinciale de Diégo-Suarez, le 10 mai 1957, Tananarive.
  • La Cour des Comptes et l’Outre-mer, contribution à l’ouvrage Histoire de l’Administration française – la Cour des Comptes, Paris, C.N.R.S., 1984.
  • Cecil Rhodes, Premier ministre du Cap, Thèse 1938
  • Le district de Marovoay en 1949
  • Note sur la démographie du district de Marovoay
  • Discours d’ouverture de la session à Tananarive de la commission internationale pour la coopération culturelle et technique en Afrique au Sud du Sahara (C.C.T.A.) 1956
  • Harangues climatériques à Madagascar, aux Comores, à Djibouti (1947-1969)
  • Autres écrits archivés à Aix-en-Provence

Annexes

Références

  1. a et b L'Express, Numéros 785-796, p. 28
  2. Virginia Thompson and Richard Adloff, Djibouti and the Horn of Africa, (ISBN 978-0-8047-0650-6), p. 88
  3. Virginia Thompson and Richard Adloff, Djibouti and the Horn of Africa, (ISBN 978-0-8047-0650-6), p. 96
  4. Mordechai Abir, Oil, power and politics: conflict in Arabia, the Red Sea and the Gulf, Routledge, 1974, (ISBN 978-0-7146-2990-2), p. 143
  5. André Laudouze, Djibouti: nation-carrefour, 1982, page 54

Bibliographie


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