- Georges Hardy (historien)
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Georges Hardy, né le 5 mai 1884 à Esqueheries et décédé le 10 mai 1972 à Jaulgonne, était un professeur d'histoire, directeur de l’Ecole Coloniale puis Recteur d'académie.
Biographie
Fils d’instituteurs[1], Georges Hardy intègre l’École normale supérieure en 1904. Diplômé de l'École Pratique des Hautes Études, reçu, trois ans plus tard, à l’agrégation d’histoire et de géographie, il devient en 1908 professeur de lycée. Il enseigne à Bourges puis Orléans. En 1912, à 28 ans, remarqué pour ses compétences et sa forte intelligence, il se lance dans une nouvelle carrière, au sein d’une administration encore balbutiante, le système scolaire de l’Afrique occidentale française où il exerce les fonctions d’inspecteur[2].
Mobilisé en 1914, rappelé en France, il sert au 94e régiment d'infanterie de ligne, se bat en Argonne où il est blessé en 1915. Promu directeur de l’Enseignement en Afrique Occidentale Française (AOF), de retour en Afrique, il est alors l’artisan d’une profonde réforme d’un système scolaire colonial qu’il dirige jusqu’en 1919. A cette date, ami de Lyautey, Georges Hardy devient directeur de l’Instruction publique, des Beaux-Arts et des Antiquités au Maroc, poste qu’il conserve jusqu’en 1925 et dans lequel une fois encore il fait preuve d’un incontestable dynamisme.
En 1921, devenu familier du sujet du fait de ses responsabilités passées en AOF, il avait présenté à la Sorbonne un doctorat sur l’histoire coloniale. Si sa thèse principale, sur un thème général, présentait « La mise en valeur du Sénégal de 1817 à 1854 », la complémentaire, plus spécialisée, abordait quant à elle « L’enseignement au Sénégal de 1817 à 1854[3] ».
En 1926, Georges Hardy prend, à la suite de son fondateur Étienne Aymonier, la direction d’une l’École coloniale à laquelle il donne, durant les sept années de mandat, un renom indéniable, correspondant, il est vrai, au point haut de l’Empire colonial français[4]
Nommé Recteur de Lille en 1937, puis d'Alger en décembre 1940, Georges Hardy est démis de ses fonctions par décret en juillet 1943. Pour autant, un arrêt du Conseil d'Etat du 13 mai 1949[5] annule cette décision pour excès de pouvoir, l'inexactitude des faits reprochés étant clairement démontrée.
Georges Hardy se consacre ensuite à de multiples travaux historiques ainsi qu’aux responsabilités politiques locales. Il est, durant plusieurs années, maire de la commune de Jaulgonne où il décède en mai 1972.
Ayant publié de très nombreux ouvrages, notamment sur l’histoire coloniale dont il est un spécialiste, sinon un théoricien, au point d’en avoir influencé durablement les problématiques, Georges Hardy était par ailleurs partisan d'une assimilation qui restera longtemps au cœur du concept français de colonisation[6].
Notes et références
- Source généalogique citant son père et sa mère comme étant tous deux instituteurs
- Victor Duruy sous le II° Empire, soutient le développement de la scolarisation dans toute l’Afrique occidentale. Dès 1913, trois mois seulement après son arrivée à Dakar, il fonde le Bulletin de l’enseignement en AOF, dont les instructions, non sans rappeler celles de
- Cardinal de Fleury, fruit de ses premiers travaux historiques. Perdu à la suite de l'occupation allemande, l'auteur réussira à reconstituer le manuscrit qu'il publiera en 1925. Commencée et quasi achevée en 1914, Georges Hardy, avait réalisé une étude sur le
- Louis-le-Grand, Chaptal et Henri IV, ouvertes en septembre 1927, imitées les années suivantes dans des établissements de province. Il fait aussi passer les études de deux à trois ans. En 1931, soutenu par Ernest Roume, le directeur obtient la gratuité de l’enseignement contre l’obligation de servir cinq ans dans l’administration coloniale. Cette mesure élargira le recrutement de l'Ecole aux classes moyennes. Hardy, en universitaire chevronné, fonde des classes préparatoires à l'Ecole Coloniale aux lycées
- CE, 13 mai 1949, Lebon page 220.
- Ainsi, entre autres, hors la somme universitaire qu’il a laissée sur la « mise en valeur du Sénégal de 1817 à 1854 » qui était son sujet de thèse, on relève : Géographie de l'AOF (1913), Une conquête morale : l'enseignement en A.O.F. (1917), L'âme marocaine (1926), Histoire de la colonisation française (1927), Le Sahara (1930), Nos grands problèmes coloniaux (1933), Géographie et colonialisme (1933), Faidherbe (1947), Portrait de Lyautey (1949), Histoire sociale de la colonisation française (1953).
Catégories :- Historien français du XXe siècle
- Agrégé d'histoire
- Ancien maire de l'Aisne
- Naissance en 1884
- Naissance dans l'Aisne
- Décès en 1972
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