- École de Crozant
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Paysage creusois Artiste Armand Guillaumin Année - Technique Huile sur toile Dimensions (H × L) - cm × - cm modifier L' École de Crozant tient son nom du village de Crozant, situé à la limite nord du département de la Creuse. Elle est composée d'une pléiade de peintres paysagistes qui de 1830 à 1950 travaillèrent sur les rives des deux Creuses (Grande Creuse et Petite Creuse), de la Sédelle et de la Gargilesse à proximité des communes de Crozant et de Fresselines dans le département de la Creuse.
C'est une école "sans maître", qui n'est rien d'autre qu'une commode appellation, imaginée ultérieurement, pour désigner tous ceux qui ont trouvé l'inspiration dans ces vallées creusoises. En un peu plus d'un siècle près de 500 peintres fréquentèrent ces lieux[1].
Sommaire
Histoire
L'abandon du néoclassique
Au début du XIXe siècle, les critères artistiques s'étaient fixés autour de la tradition néoclassique, dans la suite du peintre Jacques-Louis David. En marge de cet académisme, le romantisme formalisé par Géricault, Bonington et Delacroix prenait de l'ampleur.
En 1824, le salon de Paris exposa quelques unes des œuvres de Constable. Ses scènes rurales eurent une influence décisive sur des artistes plus jeunes, les menant à abandonner le formalisme de l'époque et à tirer leur propre inspiration de la nature : ils produisirent des toiles souvent rurales, s'éloignant d'un retour aux drames mythologiques.
Au cours de la révolution de 1848, les peintres que l'on rassemblerait bientôt sous l'école de Crozant ou l'école de Barbizon se réunirent et optèrent de suivre délibérement les préceptes de John Constable, afin de rendre la nature elle-même sujet de leurs peintures. Parmi eux, Millet étendit sa vision des paysages aux personnages, peignant la paysannerie et les travaux des champs. Les Glaneuses (1857) en est un parfait exemple, montrant trois paysannes occupées à glaner après la récolte, sans mise en scène dramatique ni démonstration, mais simplement une évocation de la vie simple.
L'origine de Crozant
Fresselines est située à une cinquantaine de kilomètres de Nohant la résidence de George Sand (1804-1876). Celle-ci, accompagnée de ses hôtes prestigieux, appréciait les promenades dans les vallées creusoises autour de Fresselines et de Crozant. Elle évoquera Crozant ou Fresselines dans plusieurs de ses romans : Lettres d'un voyageur[2], Le péché de Monsieur Antoine[3], Jeanne[4]. George Sand se voit offrir en 1857 par son compagnon Alexandre Manceau une petite maison à Gargilesse-Dampierre à une dizaine de kilomètres de Crozant. Elle y passera de nombreux séjours.
La renommée de Crozant et de ses environs attirent de nombreux artistes peintres.
Des écoles sans maître
Le terme d'"école de Crozant" apparaît dès 1864, mais c'est un terme générique aucun maître n'ayant jamais enseigné dans les vallées creusoises.
De même, il faut attendre 1890 pour voir le terme d'"école de Barbizon" apparaître, dans l'ouvrage du critique d'art écossais David Croal Thomson intitulé : The Barbizon School of Painters. Depuis, ce terme est remis en cause par les historiens de l'art qui contestent l'idée qu'il y aurait eu une « école » à Barbizon[5]. On aurait plus affaire à un ensemble de peintres aux styles très différents, qui, à des époques très diverses, ont trouvé une source d'inspiration dans la forêt de Fontainebleau.
Les artistes ayant fréquenté l'école de Crozant
Peintres
- Claude Monet, au cours d'un séjour à Fresselines de mars à mai 1889, réalisait une série sur le site du confluent des deux Creuses. Il réalisera 23 toiles dans la vallée[6].
- Armand Guillaumin (1841-1927), qui a eu la chance de gagner le gros lot de la Loterie nationale (1891), est désormais débarrassé de tout souci matériel et peut se consacrer entièrement à la peinture. En 1893, il choisit Crozant comme résidence de prédilection. Non loin de l'église de Crozant, se trouve un buste en bronze de Guillaumin.
- Armand Cassagne (1823-1907)
- Paul Castans (1823-1892)
- Eugène Charasson
- Henri Charrier (1859-1950)
- Jules Dupré (1811-1889)
- Ernest Josephson ( 1851-1906)
- Edouard Pail (1851-1916)
- Fernand Maillaud (1862-1948)
- Paul Madeline (1863-1920)
- Clémentine Ballot (1879-1964)
- La dynastie des Leloir et plus particulièrement Maurice Leloir (1853-1940),
- Le Suédois Walter Oetten (1897-1972).
- Solange Christauflour (1900-1953).
- L'abbé Laurent Guétal (1841-1892)[7]
- Ernest Victor Hareux (1847-1909) est un membre connu de l'école dauphinoise mais comme beaucoup de ses contemporains il a participé, un temps à l'école de Crozant dans les vallées creusoises[8]
- Léon Detroy (1857-1955)
- Eugène Alluaud (1866-1947)
Ecrivain et poète
- Le poète Maurice Rollinat (1846-1903), filleul de George Sand, se retira à Fresselines en 1883 pour y continuer son œuvre. Il s'y entoure d'amis avec lesquels il partagera les dernières années de sa vie. Maurice Leblanc visita Rollinat, qu'il avait connu à Paris[9].
En 1886, il publiera l'Abîme, puis Paysages et Paysans ainsi qu'un recueil en prose En errant[10]. A sa mort en 1903, Auguste Rodin offre à la commune de Fresselines un bas-relief sculpté intitulé "la Muse et son Poète". Cette sculpture est exposée sur le mur de l'église du village.
Épilogue
En 1926, une autre histoire commence pour les bords de Creuse qui vont être noyés, pour cause de production d'électricité, par les eaux de la plus grande retenue d'Europe à l'époque, le barrage d'Eguzon[11]. Le nouveau pôle d'attraction touristique est désormais le Lac de Chambon du nom d'un village d'une commune riveraine (Eguzon) du nouveau lac. Si les gorges profondes perdent alors une partie de leur caractère sauvage qui plaisait tant aux peintres, on y gagne une zone touristique à la « plage de Fougères ».
Pour approfondir
Bibliographie
- Chantal Georgel (dir.), La Forêt de Fontainebleau, un atelier grandeur nature, catalogue de l'exposition du Musée d'Orsay (6 mars au 13 mai 2007), éd. RMN, 2007, 242 p. (ISBN 978-2711852888)
- Christophe Rameix, L'école de Crozant, les peintres de la Creuse et de Gargilesse ,1850-1950, 196 p., éditions Lucien Sauny, 1991 ; réédité en 2002, 200 p. (ISBN 2911551877)
- Christophe Rameix, Les maîtres de la Creuse, catalogue de l'exposition "Chefs-d'œuvres de l'école de Crozant-Gargilesse,1830-1930", 95 p., éditions des Amis des peintres de Crozant, 1997
- Christophe Rameix, Detroy : œuvres majeures, catalogue de l'exposition "Léon Detroy (1859-1955)", éditions des Amis des peintres de Crozant, 2000
- Catherine Wachs Genest, Christophe Rameix, La Creuse de Guillaumin, catalogue de l'exposition "Guillaumin, 2007", 47 p., musée d'art et d'archéologie de Guéret, Guéret, 2007
Liens externes
Notes et références
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- Lettres d'un voyageur
- Le péché de Monsieur Antoine
- Jeanne
- C'est la thèse défendue par Chantal Georgel dans l'exposition « La Forêt de Fontainebleau, un atelier grandeur nature » au Musée d'Orsay en 2007
- Monet à fresselines
- La creuse de Guétal
- Peinture creusoise de Hareux .
- Le¨Populaire
- Maurice Rollinat à Fresselines
- Le barrage d'Éguzon
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