- Bal Mabille
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Le Bal Mabille était un établissement de danse fondé en 1831 par un professeur de danse du faubourg Saint-Honoré, Mabille père, sur l'actuelle avenue Montaigne à l'époque presque champêtre. Il serait situé aujourd'hui entre les n° 49 et 53.
Sommaire
Historique
Au début, le bal était réservé aux élèves de Mabille père, puis il fut ouvert au public. En 1844, ses fils, les frères Mabille décidèrent de le transformer en une sorte de jardin enchanté entièrement artificiel avec des jardins, des allées sablées, des pelouses, des galeries, des bosquets et une grotte.
Il utilisait, c'était une nouveauté, 3 000 becs de gaz sur tout le terrain, ce qui permit d'ouvrir le bal le soir et pas uniquement l'après-midi. Les bosquets étaient éclairés par des globes de verres teintés; des guirlandes lumineuses, des girandoles étaient suspendues aux arbres. Il était agrémenté d'un kiosque à la chinoise, des palmiers factices, d'un manège de chevaux de bois. Un espace couvert protégeait de la pluie. « Tout y est doré du haut en bas, s'émerveille Charles Monselet, les arbres, les bancs, les vases, les fleurs. Imaginez une nature brillante, en or, argent et pierres précieuses. »[1]
Rendez-vous des lionnes, le bal Mabille devint en peu de temps l'établissement le plus en vogue de Paris de l'époque. Il était réservé, en raison du prix d'entrée, à des personnes assez aisés. La reine Pomaré[2] y créa la polka[3]. C’est au bal Mabille qu'au son de l'orchestre de B. Pilodo, le danseur Chicard (de son vrai nom Lévêque) introduisit le cancan, danse avec un rythme endiablé, très osée, car à l'époque, les femmes portaient des culottes fendues et qui fit perdre la tête au tout-Paris. Sous le Second Empire, Rigolboche, Rosalba et Céleste Mogador s'y produisaient. La troisième y apprit à tirer au pistolet. Olivier Métra dirigeait un orchestre de 50 musiciens.
Le bal Mabille fut frappé par deux obus lors du siège de Paris en 1870. Il ferma en 1875 et fut démoli en 1882.
En littérature
Le bal Mabille est cité dans de nombreux romans de la Comédie humaine d'Honoré de Balzac comme le lieu privilégié par les Lorettes:
« Ça compense le malheur dont tu es la cause chez toi, tu rachètes tes fautes en t'amusant comme une lorette à Mabille[4]. »
« Une fille de l'école des Jenny Cadine et des Josépha; mais bonne camarade et ne redoutant aucun pouvoir humain, à force de les voir tous faibles, et habituée qu'elle était à lutter avec les sergents de ville au bal peu champêtre de Mabille[5]. »
Iconographie
- Gaspard-Félix Tournachon, dit Nadar « Portrait de Musard Fils, Compositeur de chansons et propriétaire du "Bal Mabille" », photo au collodion, 1859[6].
- (fr) le bal Mabille sur http://compagnie.danse.19e.free.fr
Notes
- Avenue des Champs-Élysées – Les jardins sur le site Mon village : le faubourg du Roule et ses environs (consulté le 3 janvier 2009) cité par :
- De son vrai nom Elise Rosita Sergent (1824-1846)
- Rochegude, Op. cit., p. 104
- La Cousine Bette, édition Furne, 1845, vol.17 p.294
- Le Cousin Pons, édition Furne, 1845, vol.17, p.583
- 1987, n°234 du catalogue de l'exposition « Les Miroirs qui se souviennent », éditions Syros Alternatives. Propriété de la Société Française de Photographie (SFP), exposée à Cormeilles-en-Parisis, en
Voir aussi
Sources
- Henri Joannis Deberne, Danser en société, Christine Bonneton editor, 3/1999, Paris (ISBN 2-86253-229-0)
- Félix de Rochegude, Promenades dans toutes les rues de Paris. VIIIe arrondissement, Paris, Hachette, 1910
Liens internes
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