- Yuriko Koike
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Yuriko Koike (小池百合子, Koike Yuriko?, née le 15 juillet 1952 à Ashiya, préfecture de Hyōgo), est une femme politique japonaise. Membre du Parti libéral démocrate (PLD). Elle fut la ministre de l'Environnement de Jun'ichirō Koizumi du 22 septembre 2003 au 26 septembre 2006, puis ministre de la Défense dans le cabinet de Shinzō Abe du 4 juillet au 27 août 2007. Après avoir été élue à la Chambre des conseillers de 1992 à 1993, elle représente successivement à la Chambre des représentants l'ancien 2e district de la préfecture de Hyōgo de 1993 à 1996 puis la nouvelle 6e circonscription de cette préfecture de 1996 à 2003, le bloc législatif (élue à la proportionnelle) de Kinki de 2003 à 2005, le 10e district électoral de Tōkyō de 2005 à 2009 et finalement de nouveau un bloc à la proportionnelle, cette fois-ci celui de Tōkyō, depuis 2009.
Sommaire
Enfance et études
Née et élevée à Ashiya, Hyōgo, une banlieue chic de Kōbe, Koike a fréquenté l'école pour filles Konan.
Son père, Yujiro Koike, était un marchand d'export spécialisé en produits pétroliers. Il était également impliqué en politique, et soutint Shintarō Ishihara et le Tatenokai au cours des années 60, et participa sans succès à l'élection nationale de 1969. Il dit à Yuriko qu'il était indispensable que le Japon renforce ses liens avec les pays arabes avant d'assurer une approvisionnement stable en hydrocarbures, de peur que le Japon, faute de ressources propres, n'ait à nouveau à se lancer dans une guerre en quête de pétrole. Les paroles de son père encouragèrent Yuriko à se rendre en Égypte pour apprendre l'arabe.
Après avoir étudié la sociologie à l'université Kwansei Gakuin en 1971 et l'université américaine du Caire en 1972, Koike obtint un Bachelor of Arts en sociologie à l'université américaine du Caire en 1976. Elle épousa un étudiant japonais en Égypte, alors qu'elle était âgée de 21 ans, mais elle divorça rapidement.
Positions politiques
Koike Yuriko est pour le libéralisme économique, pour une réforme administrative, pour une politique budgétaire et insiste sur une amélioration du statut des femmes dans le monde du travail au Japon. Sa devise est : « Challenge , changements, créativité et communication ». Elle soutient une hausse de la TVA et s'inquiète de la dette élevée du Japon. Elle appelle à cesser les luttes partisanes pour sauver le Japon de toute urgence, le relancer et éviter le désastre.
Vis-à-vis du PDJ, elle pense que le peuple japonais a voté pour ce parti en 2009 car il en avait assez des scandales politico-financiers. Mais pour elle, le PDJ a clairement montré que sur ce plan là, rien ne changeait. Elle remet également en question les promesses contradictoires du PDJ : « Hatoyama continuant à s'opposer à une augmentation de la TVA au cours des quatre prochaines années, cette question servira de test quant au sérieux du gouvernement. Lors des élections générales de l'année dernière, le DPJ a fait des promesses sans compter : il y aurait une nouvelle allocation familiale de 26 000 yuans par mois d'un coût de 5 200 milliards de yen, la taxe sur l'essence qui rapporte 2 600 milliards de yen allait être supprimée et les émissions de gaz à effet de serre du Japon allaient être réduites de 25% par rapport à leur niveau de 1990. En essayant de tenir ces promesses contradictoires, le gouvernement va dépenser cette année 92 300 milliards de yen, une somme jamais atteinte dans le passé. Mais les revenus fiscaux n'en couvriront qu'une petite partie, environ 37 000 milliards de yen. Aussi pour combattre le déficit budgétaire le gouvernement va-t-il émettre des obligations à la hauteur vertigineuse de 44 300 milliards de yen. Venant au moment où des pays moins endettés que le Japon doivent montrer qu'ils remettent de l'ordre dans leurs finances, le Japon envoie un très mauvais signal aux marchés. » a-t-elle écrit dans son essai Urgence budgétaire au Japon.
Écologiste, dans sa vie elle a appris à vivre de façon écologique et à défendre la protection de l'environnement. Ainsi en 2005, elle a proposé la mise en place d'une taxe carbone pour que le Japon puisse atteindre les objectifs du protocole de Kyoto. Mais son idée n'a pas encore été réalisée. En 2006, elle a commencé la campagne Mottainai Furoshiki qui invite les consommateurs à utiliser des furoshiki (un tissu enveloppant japonais traditionnel) à la place des sacs plastiques. Elle est contre les biocarburants fabriqués à partir de culture vivrière.
Elle a l'espoir que la société japonaise soit une société ou les citoyens et les entreprises pourront faire des profits en contribuant à la protection de l'environnement notamment par la mise en place du régime d'échange de droits d'émission.
Cependant, Koike est des membres de la Diète qui soutiennent la Atarashii Rekishi Kyōkasho o Tsukuru Kai,新しい歴史教科書をつくる会 (qui vise à promouvoir une vision révisionniste des manuels scolaires d'histoire japonais). Elle est également de ceux qui soutiennent les visites au sanctuaire Yasukuni et va y célébrer le culte des morts durant la guerre le jour de la fin de la guerre, le 15 août de chaque année. Elle insiste par ailleurs sur la nécessité d'un environnement permettant la visite de l'Empereur dans ce sanctuaire en enlevant par ailleurs de ce sanctuaire les criminels de guerre de classe A.
Sa politique étrangère et sécuritaire sont considérés comme bellicistes. Elle a en effet suggéré à Koizumi de réviser l'article 9 de la Constitution de 1945 pour permettre au gouvernement japonais d'exercer le droit d'utiliser son armée d'auto-défense en cas d'attaque. Elle soutient la politique anti terroriste des États-Unis et veut que le Japon rejoigne le Conseil Permanent de Sécurité de l'ONU. Elle veut aussi renforcer la présence japonaise sur la scène internationale et promet de faire que la Russie rende au Japon les quatre îles Kouriles si elle est élue première ministre. Sur le plan diplomatique elle insiste également sur le fait qu'il est nécessaire au Japon de trouver des alliés stratégiques tels que l'Inde, le Vietnam, l'Indonésie, la Corée du Sud, l'Australie. En ce qui concerne la Corée du Nord, elle est défavorable à toute liaison diplomatique tant que les prisonniers japonais enlevés par le régime de Kim Jong Il dans les années 70-80 ne sont pas rapatriés. Elle soutient également la politique du président sud-coréen Lee Myung-bak notamment son projet de taxe d'unification. Koike pense d'ailleurs que le régime de Kim Jong-Il ne tiendra plus très longtemps et que la réunification de la péninsule coréenne est proche. Elle pense aussi que la Birmanie doit faire l'objet d'une attention importante de la part des grandes puissances notamment depuis que le régime de Than Shwe est suspecté de vouloir obtenir l'arme nucléaire. Elle est sûre également que l'Iran et la Corée du Nord entretiennent d'étroites relations (elle parle de 200 Nord-Coréens présents en Iran pour faire des missions secrètes pour le compte de Jong-Il).
Concernant la Chine, elle pense qu'il ne peut y avoir de deuxième guerre froide tout simplement car la Chine n'est pas comme l'URSS l'était en son temps, coupée du reste du monde. Bien au contraire, pour Koike la Chine ne peut supporter une guerre froide car les échanges commerciaux avec l'Occident et l'Asie sont trop importants et surtout durables. Elle pense par ailleurs que les agressions de la Chine sont plutôt « psychologiques » mais par armées (elle souligne le fait que l'utilisation de l'armée chinoise a été très rare et surtout coûteuse). Elle pense également que la diplomatie chinoise changera rapidement pour pouvoir au final se rapprocher des autres pays asiatiques, qui sont tous (sauf la Corée du Nord) très méfiants à l'égard de la Chine. Elle juge également inacceptable de devoir céder aux revendications territoriales de la Chine, notamment en ce qui concerne les Senkaku
Carrière dans les médias
Koike a présenté le World Business Satellite de TV Tokyo, programme d'informations nationales, entre 1988 et 1992. Auparavant, elle avait co-animé Sesō kōdan (世相講談?), une émission traitant de questions sociales, avec Kenichi Takemura, entre 1979 et 1985.
Carrière en politique
Koike appartient au Parti libéral démocrate depuis décembre 2002, après avoir appartenu au Nouveau parti du Japon (1992-1994), au Parti de la Nouvelle Frontière (1994-1997), au Parti libéral (1998-2000) et au Nouveau Parti conservateur (2000-2002).
Elle entre pour la première fois à la Diète le 26 juillet 1992 en étant élue à la Chambre des conseillers, la chambre haute du parlement japonais, avant d'arriver à la Chambre des représentants après les élections législatives du 18 juillet 1993.
Néo-libérale, elle devient l'un des principaux soutiens du Premier ministre Jun'ichirō Koizumi et de ses réformes allant vers plus de déréglementation. Considérée comme la principale représentante des « Assassins » (刺客, Shikyaku?) ou « Femmes ninjas » (くノ一, Kunoichi?) mis en avant par Koizumi lors des élections législatives de 2005 pour contrer les députés sortants ex-PLD qui se sont opposés à sa réforme de la poste ainsi que les chefs de l'opposition. Elle est d'ailleurs surnommée, en raison de son ardeur en politique et de sa combativité, la « Aya Ueto du PLD », en référence à l'actrice devenue culte pour son rôle de kunoichi vengeresse dans le Azumi de Ryuhei Kitamura en 2003[1]. Lors de ces élections, elle est parachutée, alors que jusqu'à présent elle était élue dans sa préfecture natale de Hyōgo, dans le 10e district de Tōkyō où elle bat largement (obtenant alors 50,05 % des suffrages alors qu'elle était opposée à trois autres candidats, soit le meilleur score obtenu dans cette circonscription depuis sa création en 1996) le député sortant, un des leaders du Nouveau parti Nippon, parti fondé avant le scrutin par des ex-PLD s'opposant à la privatisation de la poste.
Elle est une des cinq secrétaires généraux adjoints du comité de la conférence du Japon des membres de la Diète, le principal think tank conservateur du Japon, dont l'un des dirigeants a été Tarō Asō.
Koike a participé au Forum économique mondial, et est considérée comme l'une des candidates les plus plausibles pour être la première femme à diriger un gouvernement au Japon. Depuis de nombreuses années, Koike participe au programme d'échange législatif entre le Japon et les États-Unis, organisé sous l'égide de la George Washington University, et dont le responsable est le professeur Henry Nau.
Durant les élections de septembre 2008, Koike Yuriko avait déclaré : « Afin que le pays et sa société sortent de cette crise, je me présente en tant que femme. Le Japon n'est pas bloqué par une plaque de verre comme l'avait déclaré Hillary Clinton mais par une plaque de fer ! Je ne suis pas Madame Thatcher mais je suis certaine que ce qu'il faut au pays c'est une stratégie pour avancer avec conviction, des politiques claires et attiser la sympathie du peuple. »
Le 22 septembre 2008, Koike, tout comme Kaoru Yosano, Nobuteru Ishihara et Shigeru Ishiba, est largement battue par Tarō Asō à l'élection du président du PLD. Bien que soutenue par son mentor, l'ancien Premier ministre Jun'ichirō Koizumi qui a gardé une forte influence au sein du parti et une grande popularité dans l'opinion public, elle n'obtient que 46 voix de délégués contre 351 pour Asō, et ne sera donc pas le 59e Premier ministre du Japon[2].
Après les élections législatives qui font perdre la majorité absolue au PLD, elle devient l'un des cadres dirigeants de ce qui est devenu la première force d'opposition et l'un des principaux lieutenants du nouveau président, Sadakazu Tanigaki (dont elle a soutenu la candidature à la tête du parti). Celui-ci l'inclut d'ailleurs dans ce qu'il appelle la « prochaine génération » des présidents libéraux-démocrates, avec deux autres quinquagénaires ayant aussi accédé à la notoriété en tant que ministres de Koizumi et candidats à la présidence du PLD en septembre 2008, Shigeru Ishiba et Nobuteru Ishihara. Elle devient avec ces deux derniers vice-présidente du Next Japan, le cabinet fantôme formé par Tanigaki du 6 avril au 22 septembre 2010, puis présidente du Conseil général (et donc numéro 3) du mouvement le 9 septembre 2010[3]. Elle est la première femme à occuper un poste exécutif au sein de la direction du PLD.
Fonctions
- Ministre de l'Environnement du 22 septembre 2003 au 25 septembre 2006 dans le gouvernement de Jun'ichirō Koizumi (Koizumi I, II et III). À ce poste, elle s'est fait connaître pour avoir été à l'origine de la mise en place du plan gouvernementale baptisé Cool Biz, consistant à promouvoir une manière décontractée de s'habiller (sans veste ni cravate) afin de réduire l'air climatisé dans les bureaux.
- Ministre d'État pour les Affaires d'Okinawa et les Territoires du Nord du 22 septembre 2004 au 25 septembre 2006 (Koizumi II et III).
- Conseillère sur la sécurité nationale de Shinzō Abe du 26 septembre 2006 au 4 juillet 2007.
- Ministre de la Défense du gouvernement Abe 4 juillet au 27 août 2007. Elle est la première femme à occuper ce poste au Japon.
Notes et références
- (en) Y. Yamamoto, « Who was it that said modern two-party system is taking root on this soil? », Tokyo free press, 14/08/2005
- Taro Aso désigné prochain Premier ministre par le parti au pouvoir sur Aujourd'hui le Japon, AFP, 2008. Consulté le 22 septembre 2008
- (en) A. MARTIN, « LDP's Koike, Ishihara get top posts », The Japan Times, 10/09/2010
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