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Woomera Le parc à fusées sud de WoomeraAdministration Pays Australie État Australie-Méridionale Code postal SA 5720 Maire Australian Department of Defence Administration Géographie Coordonnées Altitude 169 m Démographie Population 295 hab. (2006) Localisation Géolocalisation sur la carte : Australie-Méridionale
Géolocalisation sur la carte : Australie
Woomera est un village d'environ 300 habitants[1] de l'outback, situé en plein cœur de l'Australie-Méridionale à près de 500 km au nord-ouest d'Adélaïde sur la "Stuart Highway". Son nom provient d'un mot aborigène "Eora" qui désigne une arme de chasse. Cette identité a été choisie en raison de l'installation d'activités militaires en limite de la ville: la Base de lancement de Woomera.
Sommaire
Histoire
Le « Woomera Rocket Range », (base de lancement de Woomera) a été établi en 1947, comme projet commun entre la Grande-Bretagne et l'Australie. Au début des années 50 c'était le deuxième site de lancement le plus occupé au monde, après Cap Canaveral, en Floride)[2]. Le premier missile a été lancé de Woomera en 1949[3]. Au cours des années 1960, le Royaume-Uni effectue sur la base de lancement de Woomera les premiers essais des fusées britanniques Blue Streak et Black Arrow. Tous les tirs de la fusée européenne Europa sauf le dernier sont également réalisés depuis cette base entre 1964 et 1970. En 1967 un lanceur Sparta lance le premier satellite australien, construit par Australian Weapons Research et l'université d'Adélaïde, depuis Woomera[4]
La base de Woomera n'est plus utilisée pour lancer des satellites depuis ce dernier tir en 1971 - bien que la recherche sur les fusées et les technologies spatiale et de l'aviation se poursuit sur place[5].
A l'heure actuelle, la village est un centre touristique de l'Outback australien et la base est contrôlée par le Royal Australian Air Force (RAAF)[6].
Base de lancement de Woomera
Polygone de tirs britanniques
L'importance historique de Woomera se résume principalement au fait que dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, la Grande-Bretagne, alors à la recherche d'un champ de tir pour tester ses nouveaux engins téléguidés loin des zones habitées, porta son dévolu sur cet endroit durant l'année 46 (consensus avec le gouvernement australien). À noter que la France suivra une démarche similaire avec son centre saharien de Colomb-Béchar.
Le sol de ce site à une très forte teneur en sel (14 fois supérieures à celle de l'eau de mer), cependant, dans le cadre d'essais d'engins en toute sécurité, à plus ou moins longue portée, les responsables ne pouvaient prétendre à trouver meilleur emplacement dans les pays d'obédience britannique (Commonwealth)[7].
Port spatial avancé des Européens
Au début, rien n'indiquait que Woomera, située à plus de 18 000 km de Londres, allait devenir le centre d'intérêt des pays européens désireux d'accéder à l'espace dans les années 1960.
Woomera possédait déjà l'infrastructure de lancement du missile de dissuasion Blue Streak et, comme ce dernier allait devenir la pièce maîtresse d’Europa, l’ELDO (une des composantes de la future ESA) se retrouvait liée pour s'efforcer de mettre au point le premier lanceur européen à partir de ce site.
Mais son attrait ne se limitait pas à cette spécificité; L'aire de lancement d'Europa était une zone égale aux deux tiers de la France. La base offrait la possibilité d'effectuer des tirs de 2000 km à travers le désert, ce qui satisfaisait pleinement les équipes de protection. En revanche, sa position n'était pas idéale pour accomplir des missions autres que scientifiques.
À une quarantaine de kilomètres à l'est de celle-ci, on édifia une base de vie indispensable à l'accompagnement d'un programme de cette ampleur. Semblant surgir du désert, elle se présentait sous la forme d'une bourgade moderne dotée de toutes les commodités pouvant accueillir 5 à 6000 âmes[7].
Désengagement progressif du site par les Britanniques
Les expatriés européens, en dehors de l'exotisme touristique, ne conserveront pas un très bon souvenir de ce séjour dans l'hémisphère sud car, malgré toute leur bonne volonté, ils ne purent réussir la moindre lancement. La promesse faite d'attribuer à Woomera le titre de Port de l'espace, dès le premier succès orbital, embarrassait leurs auteurs.
En 1966, le choix de la Guyane française (Kourou) désengageait déjà l'ELDO. Elle espérait trouver dans ce lieu, pour ses futurs desseins, un site beaucoup mieux adapté aux tirs équatoriaux. Mais avant d'en arriver là, le pire pour cette Organisation était à venir.
Après cinq succès consécutifs du Blue Streak, (seul ou avec une partie supérieure mannequin), elle accumulait autant de lancements désastreux.
La déception des acteurs du site était donc très forte lorsqu'ils ont rejoint la base de Kourou dans la forêt amazonienne. Malheureusement, l'échec de la 11e mission d'Europa conduisait à l'abandon de ce programme et ouvrait une voie royale à Ariane (tout au moins sur ce qu'il ne fallait pas faire).
Cependant l'Australie n'attendit pas l'Europe pour accomplir une satellisation à partir de son sol. Elle profitait de la présence des Américains à Woomera chargés de mettre en œuvre dix missiles Redstone (programme de réentrée Sparta). Après négociations, elle réussissait à obtenir le dernier du lot et elle parvenait en novembre 1967 à injecter son premier satellite (Wresat 1) à l'aide de cette Redstone adaptée[7].
Abandon définitif du site par les Britanniques
Les Européens travaillant sous d'autres cieux n'empêchèrent pas les Britanniques de continuer leurs études de lanceurs sous la forme de leur programme national Black Arrow. La maigreur du projet (quatre tirs de 1969 à 71) ne pouvait bercer d'illusions les autorités locales. Néanmoins l'ultime lancement (mise en orbite du satellite Prospero), permettait d'offrir à Woomera une sortie un peu plus glorieuse.
En 1976, le Royaume-Uni devait à son tour abandonner définitivement la base australienne après une présence s'étalant sur une trentaine d'années. Par la suite, en dépit de quelques tirs sporadiques de fusées de moindre importance et du maintien de la présence d'une station sol de suivi de satellites (fermée en 1999), "Woomera Village" devait s'enfoncer dans une sorte de léthargie, bien loin de sa splendeur d'antan[7].
Depuis les années 1970
L'absence de programme spatial national et l'arrêt des activités spatiales étrangères sur le territoire marginalisent au début des années 1970 l'activité spatiale en Australie. La base de Woomera n'est plus utilisée pour lancer des satellites depuis 1971 - bien que la recherche sur les fusées et les technologies spatiale et de l'aviation se poursuivent sur place[5]. Les lancements les plus récents ont été faits par une société australienne appelée AUSROC, pour montrer les possibilités de lancements de fusées dans l'espace à partir de l'Australie et par la NASA pour des universités américaines qui, en utilisant des fusées Black Brant IX, ont voulu étudier l'espace stellaire. Ces fusées ont lancé des télescopes hors de l'atmosphère terrestre. En 1996, l'agence spatiale japonaise NASDA a étudié la viabilité des systèmes de débarquement automatisés de leur véhicule spatial réutilisable expérimental ALFLEX[8]. En juin 2010, le sonde spatiale japonaise Hayabusa reviendra sur Terre à Woomera[9].
Références
- Statistiques sur Woomera
- Dani Cooper — ABC, « Woomera recognised for historic value », 18 juillet 2007. Consulté le 21 mai 2010
- A History of Woomera
- http//www.adelaide.edu.au/news/print23081.html
- New Hypersonic Rocket Test Launched in Australia » sur Space.com, 26 mars 2010. Consulté le 21 mai 2010 Denise Chow, «
- http://www.woomera.com.au/index.htm
- Compilation réalisée au travers des revues aérospatiales des années 60 (Air et Cosmos, Intéravia) et de divers livres traitant le programme Europa.
- (en)Gouvernement australien, « History of Woomera Meteorological Office ». Consulté le 21 mai 2010
- (en)The Daily Telegraph, « Unmanned Japanese spacecraft Hayabusa to land at Woomera », 21 avril 2010. Consulté le 21 mai 2010
Articles connexes
Catégorie :- Ville d'Australie-Méridionale
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